Après avoir constaté le manque de fic sur Jolex en français (c'est à croire qu'il n'y a que peu de fans parmi les francophones) et étant moi-même tombée sous le charme de ce couple dès le départ, j'ai décidé de leur consacrer cette fiction qui abordera un sujet qui me passionne mais dont on ne parle pas encore assez. Certains auront déjà peut-être deviné de quoi il s'agit en lisant le titre... je n'en dirai pas plus pour le moment.

L'histoire se situe dans la continuité du dernier épisode de la saison 11. Tout événement ayant eu lieu dans un épisode de GA reste véridique, il en va de même pour les décès, aussi choquants qu'ils puissent être ou pour l'incroyable grossesse de Meredith qui avec son utérus hostile a tout de même réussi à devenir super-fertile (il suffit qu'ils envisagent un nouveau bébé pour qu'elle tombe enceinte alors que Bailey a mis du temps à venir... bref, passons).

Même si l'histoire se concentre sur Jolex, il y aura aussi beaucoup de Japril (que j'adore), de Calzona et un peu d'Omelia (même si j'ai encore un peu de mal à savoir si j'aime ce couple ou pas).

Ma vie professionnelle et personnelle étant très prenante, je vais avoir besoin de tout votre soutien pour me motiver. Donc s'il vous plait, si vous voulez voir cette fic continuer : review, review, review et... review :)

Je fais la traque aux fautes d'orthographe et de grammaire mais si vous en trouvez, je vous pris de me le signaler.

Disclaimer : je rappelle que Grey's Anatomy n'est aucunement ma propriété, je ne fais que m'amuser avec les personnages.

Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture.


Prologue (Nilu - How to save a life)

« Parce que je t'aime et j'aime vivre avec toi... mais je pense qu'on devrait avoir notre endroit à nous, rien que tous les deux... Si c'est... Si c'est ce que tu veux aussi. »

Un grand sentiment de soulagement envahit Alex. Il savait très bien que Jo l'aimait, elle le lui avait prouvé à de nombreuses reprises, mais l'entendre dire était une toute autre chose.

« Tu ne l'avais jamais dit. »

Sa voix se fit grave tout à coup, il commençait à réfléchir sérieusement à ce qu'elle lui proposait.

« Dit quoi ? »

La jeune femme ne voyait pas où il voulait en venir.

« "Je t'aime".

– Je ne pensais pas que j'avais à le faire. »

Alex n'étant pas un grand romantique, elle avait toujours privilégié les actes aux paroles et il ne lui était jamais venu à l'esprit qu'il avait besoin d'entendre ces mots. Il était évident qu'elle l'aimait, elle n'avait jamais autant aimé quelqu'un, et elle était persuadée qu'il le savait.

Un sourire amusé se dessina sur les lèvres du jeune homme avant qu'il ne plonge sur celles de Jo, passant ses bras autour de sa taille et en pensant à leurs progrès à faire niveau communication. Au bout de quelques secondes, Alex se recula légèrement, gardant la jeune femme dans ses bras, pour la regarder avec ses yeux brillants :

« Redis-le encore. »

Jo fronça les sourcils et sa voix se fit interrogative :

« Je t'aime ? »

Il hocha simplement la tête.

« Je t'aime. »

Cette fois, la voix de la résidente était plus confiante, assurée et un large sourire éclaira son visage. Maintenant qu'elle avait compris que ces trois petits mots étaient importants pour lui, elle les dira autant de fois qu'il sera nécessaire.

Alex se pencha pour embrasser sa joue tendrement, glissant ensuite sur sa mâchoire pour s'y attarder quelques instants avant de remonter lui murmurer à l'oreille :

« Encore. »

Et elle s'exécuta.


Ils étaient de retour chez Meredith où la fête battait son plein. Leur estomac criait famine et quoi de mieux qu'un mariage pour se remplir le ventre gratuitement... Jo perchée sur les genoux d'Alex, lui même assis sur un des canapés, ils grignotaient des morceaux de pièce montée tout en discutant des aménagements futurs du loft. Ils se moquaient des animations autour d'eux et aucun invité n'osait les approcher de peur de percer la bulle qui semblait s'être formée autour d'eux. De temps à autre, Alex se penchait déposer un baiser sur la nuque de la jeune femme qui lui répondait en caressant sa joue ou ses cheveux. Après ces derniers jours où quelques tensions s'étaient installées dans leur couple, ils avaient besoin d'être tactile l'un envers l'autre.

« Et le sol ? Du parquet ? Du carrelage ?

– Le carrelage est plus facile à nettoyer mais les enfants risquent de se faire plus mal en tombant... »

Alex leva un sourcil d'un air interrogateur.

« NON ! Je ne veux pas dire NOS enfants mais les enfants en général... Je suppose qu'on va inviter Meredith et ses gamins et puis Arizona et Sofia... »

La voix de Jo s'accéléra alors que ses joues prirent une teinte rosée. Un petit rire embarrassé lui échappa.

« Je ne parlais certainement pas de nos hypothétiques futurs enfants, non... Je sais même pas si je veux des enfants. Pire : je ne sais même pas si tu en veux... Chaque chose en son temps, hein ? »

Pendant son monologue, Alex la regardait, un petit sourire tendre aux lèvres. Bien sûr qu'il voulait des enfants, ceux de Jo. Il s'était retenu d'aborder ce sujet un peu plus tôt par peur de la faire fuir, parlant ainsi du "chien" (le premier mot qui lui est venu à l'esprit) qu'ils pourraient avoir un jour. Et voilà non seulement qu'elle abordait le sujet d'elle-même, mais en plus, elle utilisait le pluriel : leurs enfants... Cela sonnait étrangement bien. Mais il était d'accord avec elle, ils auraient tout le temps de parler de leurs "hypothétiques futurs enfants" une fois bien installés dans leur nouvelle habitation. Il replaça une mèche de cheveux derrière l'oreille de la jeune femme d'une main, caressant sa hanche de l'autre :

« Oui, chaque chose en son temps. »


Callie savourait sa coupe de champagne en regardant Richard et Catherine remercier chaque personne présente, quand son regard se porta sur le couple assis sur le canapé.

« Qu'est-ce qu'il se passe avec Karev et Wilson ? »

Meredith ne leva pas le regard, continuant d'empiler les assiettes sur le comptoir :

« Je crois qu'ils ont quelques problèmes en ce moment... Si ça se trouve ils vont rompre.

– Tu veux rire ! Non mais regarde-les ! On dirait que ce sont eux les jeunes mariés ! Et ils n'essaient même pas d'être discrets... »

Meredith leva enfin le nez et suivit des yeux la direction que lui indiquait le chirurgien orthopédique. En effet, les deux jeunes gens s'embrassaient langoureusement, fermement enlacés, les mains de Jo mêlées aux cheveux d'Alex et celles de ce dernier posées sur les fesses de la jeune femme. Meredith n'avait pu s'entretenir avec le pédiatre depuis leur discussion dans l'ascenseur et elle avait apparemment beaucoup de choses à rattraper...

Callie semblait très amusée par la situation :

« On pourrait peut-être leur lancer le bouquet direct, non ? »

Meredith se tourna vers elle avec un sourire crispé :

« Je vais aller les calmer avant que ça ne devienne obscène. »

Elle prit leur direction en poussant un profond soupir. Elle s'assit à leur côté en se raclant la gorge pour signaler sa présence, faisant sursauter Jo. Cette dernière se sépara du jeune homme, les joues rouges et la respiration laborieuse. Elle se tourna vers Meredith qui regardait Alex avec son air sévère qui lui avait valu son surnom de Médusa. Ne se sentant pas très à l'aise avec la maitresse de maison à ses côtés, la résidente préféra battre en retraite, se levant à contrecœur des genoux de son petit ami :

« Je... Je vais aller me rafraîchir. »

Meredith resta silencieuse, continuant de fixer Alex qui préféra suivre la jeune femme des yeux jusqu'à ce qu'elle soit hors de vue. Il se tourna alors vers sa meilleure amie, l'air ennuyé :

« Quoi ?

– Je suppose qu'elle ne déménage pas ? »

L'égoïsme de Meredith commençait à sérieusement agacer le jeune homme. Avant qu'elle ne quitte Seattle le temps de sa grossesse, il avait toujours été là pour elle. De ses problèmes avec Derek jusqu'à l'accident, il avait accepté d'être "sa personne", remplaçant ainsi Christina. Et jamais elle ne lui avait posé de question en retour sur sa relation avec Jo, allant parfois jusqu'à manquer de respect à la jeune femme. Depuis la naissance d'Ellis et le retour de la petite famille en ville, Alex avait apparemment fait l'erreur de croire que les choses allaient changer, qu'elle pourrait redevenir sa meilleure amie, celle qui l'encourageait à aller vers cette interne dont il était fou amoureux et non pas celle qui désirait la voir quitter la maison.

« Est-ce que tu ne pourrais pas, pour une fois, être heureuse pour nous ? Pour MOI ? Parce que moi je le suis ! Je suis heureux avec elle, heureux comme je ne l'ai pas été depuis très longtemps... depuis Izzie à vrai dire ! Et je l'aime... je l'aime tellement. Donc oui, Jo reste. Elle reste pendant quelques mois encore parce qu'après on va déménager et je vais te revendre la maison. On s'est trouvé un endroit. On a énormément de boulot à faire pour le retaper mais ça va être génial et on sera bien là-bas. Parce que maintenant que tout va mieux, que tu es revenue, on a envie d'avancer tous les deux. Tu ferais mieux de t'habituer à Jo parce qu'elle va rester longtemps dans les parages... oh oui, très longtemps ! »

Ses lèvres s'étirèrent en un vrai sourire, pas un de ces rictus narquois dont il avait l'habitude, avant que son visage ne redevienne grave et sa voix reprit un ton enflammé :

« Et je ne comprends pas ce que tu as contre elle ! Vous devriez vous entendre super bien avec les vies merdiques que vous avez eues ! Alors fais un effort, s'il-te-plait, essaie de t'intéresser à elle et tu verras qu'elle est géniale... c'est celle qu'il me faut. »

Alex venait de vider son sac à Meredith, chose qu'il aurait dû faire il y a bien longtemps. Une fois qu'il eut commencé à parler, les mots étaient sortis tous seuls, s'alignant les uns aux autres facilement. Il se sentait plus léger, comme si un poids avait été retiré de ses épaules, même s'il craignait maintenant la réaction de sa meilleure amie. Celle-ci resta silencieuse un long moment en regardant les couples se trémousser sur la piste de dance improvisée, étant encore sous le choc du discours passionné du jeune pédiatre. Quand elle ouvrit enfin la bouche, sa voix se fit presque timide :

« Okay...

– Bien ! »

Alex était encore un peu contrarié de s'être emporté de la sorte. Il contempla à son tour les invités autour d'eux, cherchant Jo dans la foule et sourit en la voyant discuter vivement avec Ben et Jackson. Meredith suivit son regard et lui dit d'une voix douce :

« Callie a raison ? Tu as fait ta demande ? »

Le pédiatre tourna brusquement la tête et la fixa avec des yeux ronds.

« Non ! Qu'est-ce qui vous fait penser ça ?

– Eh bien, la dernière fois c'était aussi à un mariage et comme vous étiez vraiment "collés-serrés"...

– Elle m'a dit qu'elle m'aimait. Pour la première fois depuis qu'on est ensemble, elle m'a dit qu'elle m'aimait. »

A ces mots, un grand sourire s'épanouit sur les lèvres d'Alex, la scène se rejouant dans sa tête. Sa meilleure amie, quant à elle ne croyait pas ce qu'elle venait d'entendre. Depuis toutes ces années, Jo ne le lui avait jamais dit... Et Alex n'avait apparemment jamais exigé qu'elle le fasse. Alex, cet ancien coureur de jupon effrayé par l'engagement, avait aimé une femme pendant plus de 3 ans avant qu'elle ne lui dise "je t'aime" à son tour... Meredith, elle-même était maintenant veuve avec 3 enfants à sa charge... Une chose était sûre : ils avaient bien changé depuis leur internat !


Tout en suivant la direction des urgences où elle avait été bipée, Jo récapitulait silencieusement les travaux du loft à finir le lendemain lors de son jour de repos. Cela faisait maintenant trois mois qu'Alex et elle-même en étaient propriétaires et ils y passaient le plus clair de leur temps libre. Arizona et Jackson les aidaient beaucoup, permettant à ce dernier de passer moins de temps à se disputer avec sa femme qui n'était finalement pas repartie sur le champ de bataille comme elle le souhaitait. Sentant que son mariage ne tenait plus qu'à un fil, April avait préféré mettre ses projets en suspens pour que Jackson et elle puissent régler leurs problèmes de couple.

Le loft avait été métamorphosé depuis que Jo l'avait présenté à Alex. Le bitume poussiéreux était dorénavant recouvert d'un parquet clair et les murs de briques rouges, une fois bien nettoyés, étaient laissés intacts sur ordre de la jeune femme : pour elle, c'était tout ce qui faisait le charme du bâtiment. Les poutres et la charpente étaient repeintes et les fenêtres brisées remplacées par de grandes baies vitrées apportant un maximum de lumière dans la pièce. Seule la salle de bain, dans un coin du bâtiment, était séparée du reste du loft par des murs blancs nouvellement construits.

Alors qu'elle nouait dans son dos les liens de sa surblouse jaune, la jeune résidente se demandait quand ils pourraient emménager et si Meredith allait les laisser reprendre quelques meubles de la maison, s'agissant après tout de ceux d'Alex.

La vie à la maison avait considérablement changé depuis l'arrivée de Meredith et des enfants. Plus de soirée à veiller tard à boire de la bière et à se raconter les derniers potins de l'hôpital car à 21 heures, heure de coucher de Zola et Bailey, plus aucun bruit ne devait être fait pour laisser les enfants se reposer. Cela permettait au moins à la résidente de réviser dans le calme pour ses examens qui approchaient à grands pas. Leur alimentation aussi avait évolué : le réfrigérateur était maintenant rempli de fruits, légumes et autres produits laitiers biologiques car Meredith refusait que ses enfants ne mangent que des plats industriels. Mais la vie avec Zola et Bailey avait aussi ses bons côtés. Cela rappelait à Jo le temps où plus jeune, elle s'occupait des enfants biologiques des familles d'accueil où elle séjournait. Zola était une petite fille calme et très intelligente qui connaissait déjà beaucoup de termes médicaux. Elle savait aussi laisser les adultes tranquilles quand ils étaient occupés ce qui n'était pas le cas de son petit frère. Bailey était un garçon vif et pétillant et ne tenait jamais en place. Il souhaitait plus que tout jouer avec les adultes et Jo avait bien du mal à dire non à sa petite tête blonde. Quant à Ellis... La petite dernière était le plus souvent adorable en journée, mais elle ne faisait pas encore ses nuits et réveillait ainsi toute la maisonnée. Jo ne se souvenait plus de la dernière nuit où elle avait dormi plus de 4 heures d'affilée... Les relations entre elle-même et Meredith s'étaient nettement améliorées depuis le début de leur cohabitation et il arrivait parfois que la titulaire lui confie ses enfants lorsqu'elle partait faire une course (et qu'elle n'avait trouvé personne d'autre pour les surveiller).

Les urgences étaient bondées, comme d'habitude, et il y régnait une chaleur insoutenable. Jo s'approcha de son mentor, le docteur Torres, qui l'avait bipée et l'écouta réciter l'anamnèse du patient allongé en face d'elles, un adolescent d'une quinzaine d'années qui gémissait de douleur en se tenant le bras contre la poitrine :

« Ah Wilson, te voilà ! Voici Jordan Lopez, 16 ans, renversé accidentellement par une voiture sur le parking de son lycée... impact au niveau de l'avant-bras droit... hémodynamique stable malgré une légère tachycardie, douleur à la mobilisation active et passive et se plaint de nausées et de douleurs à type de crampes abdominales. La pédiatrie va passer. »

Le jeune garçon semblait oublier un peu ses souffrances alors qu'il reluquait la jeune résidente de bas en haut, s'attardant sur sa poitrine et ses fesses. Callie présenta les radios qu'elle avait fait faire mais Jo avait du mal à se concentrer sur son discours : elle étouffait sous sa surblouse. Son front se couvrait d'une fine couche de transpiration et sa vision se brouillait. Elle fut soudainement prise d'un violent vertige et dut se rattraper au pied du lit pour se soutenir, ses forces la quittant peu à peu. Callie s'inquiéta de son élève :

« Ça va Wilson ? »

Jo ne put que hocher la tête alors qu'elle se concentrait sur sa respiration et ferma les yeux, la tête lui tournant toujours. Des sueurs froides coulaient sur sa nuque.

« Tu es sûre ? Tu es quand même assez pâle. »

La voix de Callie lui paraissait très lointaine. Jo ne captait plus que quelques mots.

« asseoir... chaise... fatigue... »

Elle hocha la tête de nouveau. Ses profondes respirations lui faisaient du bien. Elle se sentait un peu mieux malgré des bourdonnements d'oreilles incessants. Elle ouvrit les yeux mais ne vit qu'un flou indescriptible, des tâches de couleur dansant sur ses pupilles.

« Oui... je vais... aller... m' asseoir... »

Sa propre voix lui parut faible et pâteuse et elle n'était pas sûre que Callie l'ait entendue.
Au prix d'un effort considérable, elle avança dans une direction au hasard, ne voyant pas où elle allait. Elle ne put faire que trois pas avant de s'effondrer sur le sol, inconsciente.