Fandom: Shingeki no Kyojin

Rating: T

Couple: Eruri. Oui, vous avez bien lu, avec un U au milieu et pas un E. Profitez-en, je ne devrais pas en refaire souvent...

Disclaimer: Je n'ai pas encore réussi à kidnapper le moindre membre du bataillon (bien qu'on m'aie assuré que c'était relativement facile d'enlever Eren), donc rien n'est à moi, les personnages sont la propriété d'Hajime Isayama.

Notes: Hello! Je vous présente ici un petit two-shot très bref, fait dans le cadre de la Croisade d'Erwin Smith, organisée par l'APDES. Ce n'est que mon modeste premier pas sur la longue route de la croisade erwiniene, pour laquelle j'ai choisit d'emprunter le chemin de l'ange et du démon, mais tous les grands voyages ont bien dû commencer un jour.

Les personnages sembleront certainement OOC par moment, mais c'est essentiellement dû à la transposition dans un univers ange et démon.

Thème du premier chapitre: ange


Ange

Erwin regarde d'un œil désabusé l'établissement scolaire qui se dressait devant lui. L'ensemble était loin de faire bonne impression. Les bâtiments, lézardés de fissures qui n'avaient visiblement plus été comblées depuis de nombreuses années, étaient complètements décrépis et il ne doutait pas une seconde que l'intérieur ne devait guère être mieux. Le parc, envahis par les mauvaises herbes et les ronces, n'était pas dans un meilleur état avec ses herbes hautes et ses arbustes en broussailles qui ne devaient pas avoir connu le sécateur depuis des lustres.

Tel était le collège Saint-Trost, où l'un des plus éminents pontes de la hiérarchie angélique, l'archange Darius Zeckley, l'avait envoyé pour sa première mission terrestre longue-durée depuis son admission dans les rangs des serviteurs divins à sa mort, survenue près d'un siècle plus tôt dans les tranchées boueuses et humides de l'Yser.

A charge pour lui en temps qu'éducateur que de ramener sur le droit chemin les jeunes à difficultés, cleptomanes, fugueurs et délinquants en tout genre que leurs parents avaient envoyés dans l'établissement afin de se débarrasser d'eux.

Sans se laisser décourager le moins du monde par l'aspect peu engageant et vétuste des édifices, Erwin poussa les lourdes grilles de fer forgés perçant le mur de pierres brutes qui ceignait les bâtiments et pénétra dans l'enceinte.

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Bien qu'il ne s'y serait pas attendu de prime abord, Erwin apprécia vite son nouveau travail. A leurs manières, les jeunes étaient attachants. Tel un boulet, ils traînaient chacun le poids de leur propre passé, souvent bien trop sombre, bien trop lourd pour des adolescents de leur âge, et sa nature angélique le poussait à tout faire pour les aider.

Il y avait là Eren, doté d'un père abusif et violent, ainsi que sa sœur adoptive, Mikasa, dont les parents biologiques s'étaient fait tués sous ses yeux par trois malfrats alors qu'elle n'était encore qu'une enfant.

Armin, qui, après la mort de son grand-père, sa seule famille, avait vécu plusieurs années seul, complètement livré à lui-même, avant que les services sociaux ne détectent l'irrégularité de sa situation et, en l'absence de tout tuteur, l'avaient expédié ici.

Christa, fille adultérine d'un grand député du parlement, que sa mère avait toujours rejetée violement.

Ainsi que tous les autres, tous les Connie, les Jean, les Sasha, les Reiner, les Ymir, les Bertolt ou les Annie, simplement envoyés ici pour se débarrasser d'eux.

Du mieux qu'il le pouvait, il tentait de les aider. Il les écoutait des heures durant, il leur parlait, leur délivrait une multitude de conseils et d'encouragements. Sa plus grande joie fut de voir que certains commençaient petit à petit à remonter la pente, à trouver le courage de combattre leurs démons et de lutter pour s'en sortir. C'était loin d'être le cas pour tous, et les problèmes ne se résolvaient immédiatement, d'un coup de baguette magique, mais il sentait qu'il était sur la bonne voie.

Vraiment, tout aurait été pour le mieux et, avec le temps, sa mission céleste se serait peut être déroulée sans encombre, s'il n'y avait pas eu Livaï Ackerman.

Comme Erwin, Livaï était employé comme éducateur par l'établissement. Toute possible ressemblance s'arrêtait cependant là. Livaï était froid, violent, vulgaire, ponctuant systématiquement chacune de ses phrases de jurons et Erwin aurait mis sa main droite à couper qu'il trempait dans bon nombre de ces commerces louches qui s'organisaient dans les recoins sombres de l'établissement, procurant aux internes désireux cigarettes, alcools et joints, même s'il n'avait jamais pu le surprendre sur le fait.

Bien des fois, Erwin l'avait pris à partie, le sermonnant sur la nécessité d'adopter un comportement correct en face des élèves et de leur donner le bon exemple, en récoltant pour toute réponse un ricanement moqueur de l'homme.

Pourtant, Erwin ne pouvait se retenir de se sentir subjugué par l'homme. Livaï était fascinant, envoûtant. Il était tout ce qu'Erwin n'était pas, l'incarnation parfaite des sept péchés capitaux en un seul homme.

La colère bien sûr, car il aimait jouer de ses poings, en arrivant presque à tabasser les élèves récalcitrant pour leur apprendre la discipline « de façon pratique » comme le disait-il. Livaï était violent, rancunier, réagissait au quart de tour et surtout, ne laissait pas passer la moindre provocation.

La paresse, parce qu'il avait l'habitude de refiler aux gamins toutes les tâches qu'il ne lui plaisait pas d'accomplir lui-même et d'envoyer balader toutes les tâches qu'il jugeait ingrates.

L' avarice et l'envie, car Livaï était de ces hommes qui voulaient tout garder, tout contrôler, sans jamais rien laisser leur échapper. Et, quels que soient les moyens, l'homme était prêt à tout pour obtenir ce qu'il désirait ou pour conserver ce qu'il estimait être sien.

La gourmandise aussi, vu la façon dont il dégustait de manière presque érotique chacun de ses aliments, ne laissant aucune place à l'imagination sur ce que sa langue mutine pouvait bien être capable d'accomplir dans d'autres domaines.

L'orgueil, parce qu'il se savait le meilleur dans de nombreux domaines et n'hésitait pas à s'en cacher.

Mais surtout, il était l'incarnation parfaite de la luxure. Chacun de ses gestes, chacune de ses poses se voulait nonchalante, sensuelle, mais était pourtant savamment étudiée. Il n'hésitait pas à jouer de son corps comme un violoncelliste jouerait de son instrument, sa personne parfaitement mise en valeur par des vêtements serrés et moulant ne laissant presque aucune place à l'imagination, pour constituer un véritable appel au vice et à la débauche.

Livaï était Tentation.

Le pire, c'était que l'homme était parfaitement conscient de l'effet qu'il produisait. Il n'hésitait pas à allumer tous ceux qui croisaient sa route – élèves, professeurs, simples parents en visite -, déclenchant dans son sillage un raz-de-marée d'hormones en ébullition et de désirs mal contenus.

Presque dès son arrivée, Erwin semblait être devenue sa cible favorite, celle qui faisait l'objet de la grande majorité de ses ardeurs, ce dont il se serait bien passé car à le voir ainsi chaque jour, Erwin se sentait de plus en plus tiraillé lorsque Livaï le frôlait par « inadvertance » au détour d'un couloir, ondoyant des hanches dès qu'il était sûr que l'ange le regardait, lui adressait un regard brulant comme la braise ou lui glissait une phrase en apparence anodine, mais que son ton rauque et sensuel rendait plus que suggestive.

Ce que l'ange ne savait toutefois pas, c'est qu'il produisait exactement le même effet sur son collègue. Erwin Joli Cul Smith, comme l'avait baptisé Livaï, était putain de parfait. Grand, musclé tout en étant élégamment proportionné. Des cheveux blonds toujours impeccables, des yeux bleus glacier, froids, calculateurs, mais terriblement envoûtant. Même les chenilles velues qui lui servaient de sourcils étaient magnifiques.

Et pour combler le tout, ce bâtard semblait être toujours entouré d'une saloperie d'halo lumineux de bonté et de tout un tas de connerie de ses deux ! La putain de perfection incarnée, l'être qu'il ne pouvait pas s'empêcher de vouloir souiller en entraîner dans les méandres tortueux et honteux de la luxure, mais dont il admirait en même temps la perfection.

Alors, entre eux, commença une valse mortelle, dangereuse.

Livaï se mit à multiplier les contacts. De furtifs et légers, comme glissés par accident, ceux-ci se firent plus appuyés et insistants. Bientôt, il se hasarda à lui susurrer des mots crus aux creux de l'oreille, puis des propositions indécentes, que repoussaient fermement Erwin, mais qui le troublaient tout à la fois, éveillant des sentiments et des besoins qu'il pensaient endormis depuis un siècle.

Désir. Envie. Et quelque chose de plus puissant encore, qui pourrait causer sa chute s'il n'y prenait pas garde.

Erwin, lui, continuait d'essayer de ramener Livaï sur le droit chemin. A chacune de leurs conversations, qui se multipliaient, il lui prêchait les vertus de l'honnêteté, de la tolérance, de la droiture ainsi que l'importance du respect des règles, ce à quoi l'autre répliquait toujours que les règlements existaient pour être enfreints et que la vie n'aurait aucune saveur si on respectait bêtement toutes ces putains de loi à la con.

C'était devenu comme un jeu entre eux. Interdit, prohibé même par tout ce qu'Erwin servait, mais toutefois terriblement excitant.

Cela n'était guère passé inaperçu aux yeux des élèves, qui suivaient leur échange avec un vif intérêt, comme ils auraient un match de tennis particulièrement captivant. Bientôt des paris virent le jour. Erwin craquerait-il ? Ou demeurerait-il stoïque face aux tentatives de Livaï de l'attirer dans son lit ? A chaque revirement de situation, les adolescents surenchérissaient, de l'argent passait de mains en mains, et bien qu'Erwin aie tenté de les interdire, il savait pertinemment que les paris se poursuivaient à la sauvette, sous le manteau, dans les recoins sombres de l'établissement.

Peu à peu, ils se rapprochèrent, irrésistiblement attirés l'un par l'autre. Dans les couloirs bondés, leurs yeux se cherchaient et une fois trouvés, ne pouvaient plus se détacher. Ce sourire sardonique devenu si familier éclosait alors sur les lèvres de Livaï, avant que celui-ci ne tourne les talons ou ne poursuive son chemin, en prenant bien soin de le frôler au passage.

Confusément, Erwin sentait son cœur accélérer en sa présence et, lorsqu'il n'était pas là, ses pensées se tourner de plus en plus fréquemment et longuement vers lui. Malgré tous ses défauts - ou peut être à cause d'eux? -, Livaï l'attirait indubitablement, même s'il refusait de le reconnaître en son fort intérieur.

Car l'accepter aurait été se condamner.

Ils ne savaient pas où cette situation aurait bien pu les mener si, par une froide soirée de novembre, tout ne s'était pas brusquement accéléré, mettant brusquement un terme à leur pas de deux.

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Ce soir-là, Erwin était allé donner un coup de main à l'un des professeurs, Mme Ral, en vue de son déménagement. La nuit était déjà tombée lorsqu'il avait quitté Petra, qui l'avait remercié avec effusion pour toute l'aide qu'il lui avait apportée.

Soudain, il sentit un tiraillement. Il n'en avait jamais expérimenté de semblable lui-même, mais ses mentors angéliques lui en avaient si bien et si souvent décrit les effets qu'il identifia immédiatement ce dont il s'agissait.

La signature d'un démon. En train d'aspirer l'énergie vitale d'un mortel.

Il s'élança à toute allure dans la direction d'où il sentait provenir le signal. Faible, mais pas très lointain. Avec un peu de chance, il arriverait à temps. Du moins, il l'espérait.

Soudain, au détour d'une allée, il les vit. Deux hommes, dissimulés dans l'obscurité des arbres. En train de s'embrasser avec passion.

Avant même qu'il n'ait pu faire le moindre geste pour intervenir, le plus grand des deux s'écroula au sol telle une poupée de chiffon. Vivant, mais tout juste. Le démon lui avait presque totalement aspiré ses forces.

Le cœur d'Erwin se serra en reconnaissant celui qui se dressait face à lui, désormais gorgé de puissance.

Livaï.


On se retrouve bientôt pour la suite et fin de mon pas, qui est pratiquement finie.