Voici un petit délire musical en deux parties qui trottait depuis quelques temps dans ma tête. Je me suis bien amusée à l'écrire !

Si vous ne connaissez pas tous les termes, je vous en donne la description en fin de chapitre.

Précision habituelle : M, donc slash à venir, et homophobes passez votre chemin !

En espérant que ça vous plaise, bonne lecture !


Contre une soirée à l'opéra

Premier acte


Introït

Sans un regard pour l'hôtesse qui l'avait complaisamment escorté jusqu'à sa loge, Severus pris place sur l'un des deux sièges. Mal à l'aise dans son smoking neuf, il se tortilla un peu sur sa chaise, avant de finalement s'adosser sans plus de complexe. Puis il attendit, son impatience croissant peu à peu.

Son regard se mit à errer sans conviction, détaillant sans y prendre garde la grande salle du Royal Opera House de Londres. Il voyait sans voir les différentes statues ornant les balcons, ne s'émerveilla pas du gigantesque lustre scintillant surplombant le parterre… par contre, il ne pouvait que remarquer le blanc éclatant de sa loge. Il se sentait agressé physiquement et psychiquement par cette couleur trop nette et trop claire, ce qui le rendait encore plus embarrassé dans son costume cintré noir. Il se sentait presque emprunté dans ses habits, pas à sa place.

Du reste, loin de ses chers et ténébreux cachots, il avait toujours l'impression d'avancer en terrain hostile, d'être nu hors de son cocon. Qui plus est lorsqu'il se voyait privé de ses volumineuses et volantes robes noires. Là, il se croyait vêtu comme un clown devant d'autres spectateurs tout aussi carnavalesques. Ce public, qui s'amassait progressivement dans la salle de spectacle, l'oppressait de sa présence mouvante. Il haïssait la foule, et se trouva bien heureux d'être finalement dans une loge, bien que celle-ci fut trop blanche. Elle n'était pas trop grande et se trouvait au troisième balcon, soit juste sous le paradis, et au bout de sa rangée, surplombant ainsi l'orchestre. Il n'y avait donc que deux sièges, le deuxième attendant d'être occupé.

Qui attendait ainsi Severus ? La réponse expliquait du reste sa présence en ces lieux, qui pour le taciturne et grognon professeur de potions relevaient de Sodome et Gomorrhe. Severus Rogue attendait donc son très cher Directeur principal de Poudlard, ci-nommé Albus Dumbledore. Ce dernier, pour, avait-il dit, mettre un peu de musique dans la vie morne de son non moins morne professeur au moment des fêtes de fin d'année, l'avait invité à assister un opéra à la capitale. Ravi comme quelqu'un voyant arrivé la roulette du dentiste, Severus n'avait pu que grincer des dents et accepter du bout des lèvres. Il pouvait difficilement envoyer bouler son supérieur. De plus, il admettait lui-même qu'il avait besoin de sortir un peu des murs de l'école. Sa peau se délavait à vue d'œil à force de ne plus être exposée au soleil, rendant son apparence encore plus effrayante pour ses élèves, si tant est que ce fût possible.

Il se retrouva alors là, dans sa loge blanche, avec ce smoking qu'il avait dû acquérir pour ne pas se faire remarquer avec ses habits de sorcier. Et il attendait, attendait et attendait encore qu'Albus daigna arriver.

Le lustre éteignit ses lumières. Il ne restait plus que les petits globes jaunes suspendus entre chaque loge pour éclairer faiblement la salle. Severus allait soupirer une fois de plus quand, enfin, les tentures furent écartées derrière lui et quelqu'un entra aussitôt. Une personne qui se figea.

«Oh ! Excusez-moi, j'ai dû me tromper de loge…»


Disperato

Severus se retourna avec stupeur pour faire face à un Harry Potter, dont la bouche s'ouvrit en grand : «Oh ! Ooh ! Professeur… Je… je…

«- Mais qu'est-ce que…»

Soudain, ce fut le noir complet dans la salle, puis deux projecteurs éclairèrent l'immense rideau rouge scénique. La musique monta petit à petit dans l'orchestre, entamant l'ouverture de Peer Gynt de Grieg : «Dans la Cour Nuptiale»

Respirant trois fois profondément, Harry résolut de s'asseoir, ne se voyant pas faire le tour des loges maintenant pour déloger ce satané Directeur.

«Satané farceur, vous devriez dire, commenta Severus en lisant la pensée de son ancien élève. Je suis sûr que c'est encore une de ses manœuvres tordues pour nous rapprocher.

«- C'est réussi, fit le tout jeune nouveau professeur de défense contre les forces du mal.

«- Pas tant que ça, car vous allez me faire le plaisir de déguerpir de cette loge.

«- Maintenant ? Mais où voulez-vous que j'aille ?

«- Que voulez-vous que ça me fa…

«- Chut ! Le rideau se lève !»

La scène était baignée d'un bleu pâle, et une fumée légèrement rosâtre en recouvrait le sol. Quelques ruines érigées suggéraient un mélange improbable et onirique de gothique et d'oriental. Quelques buissons argentés se dispersaient ici et là.

«Je savais que cette soirée serait mortelle, mais là c'est le bouquet, grommela Severus. Albus mis à part, je vous soupçonne, Potter, de coller à mes basques pour me pourrir la vie.

«- Vous avez pas fini de grogner ?

«- Je grogne pas, je déprime…

«- Vous êtes mignon quand vous boudez !

«- De quoi ? rugit Rogue.»

Un chut sonore, et deux petits coups contre la paroi, retentit de la loge d'à côté. Severus se renfrogna un peu plus sur sa chaise. Harry sourit, sortit sa baguette, dissimulée dans sa jaquette, et murmura un sort d'insonorisation sur leur loge. La musique leur parvenait très nette, mais eux n'étaient plus assujettis au silence.

«Voilà, vous pouvez râler et pester à votre aise !

«- Trop aimable.»


Patetico

La mariée fut enlevée et ce furent les «Lamentations d'Ingrid».

«Pathétique.

«- Vous n'aimez pas l'opéra, Severus ?

«- J'en raffole pas. Et cessez de m'appeler «Severus» !

«- Je me disais qu'entre collègues…

«- Nous ne serons jamais collègues, Potter, ne rêvez pas.»

Ledit Potter ne se formalisa pas, au contraire la situation l'amusait comme un petit fou. Il avait, là, le prof le plus redouté de Poudlard sous la main et cela lui plaisait, car il n'avait finalement que trop peu d'occasions de le titiller, de l'agacer. De plus, il adorait Peer Gynt, ce qui ne faisait qu'augmenter son bonheur. Il appréciait également beaucoup la tenue de Rogue, qui portait le smoking comme un Bond !

«D'où il vient, ce costard ?

«- Ce quoi ?

«- Votre costume.

«- Je vous savais branché au niveau mode, mais pas à ce point. Et qu'est-ce que ça peut vous faire ? Vous voulez acheter le même ? Vous n'avez pas déjà tout ce qu'il faut ? Parfois, quand je vous vois dans la Grande Salle, j'ai l'impression que votre garde-robe est plus importante encore que celle de Lockhart !

«- J'estime avoir quand même meilleur goût.

«- Certes…»

Severus se mordit les lèvres d'avoir dit ça. Qu'est-ce qui lui prenait de dire qu'il aimait le style vestimentaire de Potter ?

«- Merci, Severus ! Pour en revenir à votre smoking, je demandais simplement en curieux, car je trouve qu'il vous va à ravir !»

Rogue se sentit rougir comme une fillette à qui on aurait loué ses belles tresses. Pathétique, pathétique…


Scherzo

Peer Gynt chantait à présent avec les filles des Pâturages. Severus en aurait ronflé. Harry, quant à lui, était aux anges.

Soudain, le professeur de potions se leva : «Je craque, je pars.» Mais, fonçant dans les tentures, il eut l'impression de charger contre un mur et il se cogna lourdement le front. Il jura violemment sous la douleur et Harry se félicita pour son sort d'insonorisation. Rogue écarta fébrilement les tentures, révélant un véritable mur de briques les enfermant bel et bien dans la loge.

«C'est pas vrai… Mais c'est pas vrai… Albus, espèce de salopard…»

Testant la solidité du mur, Severus appuya de tout son poids dessus, sous le regard badin d'Harry. C'était peine perdue et Rogue n'eut plus qu'à se rasseoir, affichant la tête d'un condamné à la potence.

«Ne vous inquiétez pas. Je suis sûr qu'à la fin de l'opéra, Dumbledore nous libéra.

«- Et il dure combien de temps cet opéra ?

«- Oh, il nous reste un petit peu plus d'une heure. Sans compter l'entracte d'une demi-heure, bien sûr.»

Une heure trente de cauchemar. A écouter des vocalises et à supporter Potter…

«On se supporterait peut-être mieux, si on discutait !

«- Cessez de me rappeler que vous êtes devenu très bon légimens, c'est agaçant ! Et non, je crois que je supporterai mieux le silence. Merci.»

Un compliment. Je ne rêve pas. Rogue vient de me faire un compliment !

«Parole malheureuse, Potter. Ne vous gonflez pas la tête pour si peu !

«- Faut dire que j'ai eu le meilleur des professeurs en occlumencie !

«- Content que vous le reconnaissiez enfin.»

Décidément, Harry aimait de plus en plus cette sortie : «Vous n'avez jamais vu d'opéras avant celui-là ?

«- Puisque je vous dis que je n'en raffole pas ! Vous êtes bouché ?

«- J'ai vu King Arthur, l'été dernier. Nous avions passé une agréable soirée, Tonks, Lupin et moi !

«- Ah. Et vous teniez la chandelle ?

«- Mais c'est que vous êtes drôle en plus ! Vraiment, vous devriez quitter plus souvent vos infects cachots ! Il était temps d'ailleurs, vous dépérissiez…

«- Très flatteur.

«- Vous êtes tellement blanc qu'on pourrait vous confondre avec un fantôme ! Et vos cheveux devenaient de plus en plus gras ! Une vraie horreur ! Vous ne les lavez jamais ?

«- C'est pas un peu fini, ce badinage infernal ?»


Risoliuto

Ils gardèrent le silence quelques instants. Mais Harry se connaissait au moins une qualité : il était résolu de nature et avait depuis bien longtemps appris à ne pas reculer face à la mitraille roguienne. Il avait tout de même renvoyer dans les limbes le Seigneur des Ténèbres lui-même ! Alors, ce n'était pas un professeur de potions, tout redoutable qu'il fut, qui réussirait à lui clouer le bec en le terrorisant !

«Au fait, vous ne m'avez pas répondu pour le costard… Figurez-vous que je connais une couturière, installée à Cheapside Poultry, une rue dans le prolongement de Newgate Street, qui vous fait sur mesure des costumes splendides !

«- Si vous saviez ce que je m'en fous, mais alors à un point !

«- Bon, elle n'a pas pignon sur rue, car c'est une sorcière en réalité. Elle travaille dans son petit appartement au dernier étage. Une vraie jungle de tissus, de soieries, de plumes…

«- Potter, à quoi rime ce cinéma que vous me faites ?

«- Bah… D'où il vient ce smoking ?»

Rogue poussa un soupire à fendre l'âme : «C'est un habit de seconde main, déniché chez un raccommodeur. Figurez-vous que je n'ai pas les moyens de me payer une miss Poultry quelconque ! Vous avez votre réponse, heureux ?»

Aïe ! Potter se donna mentalement une baffe. La résolution, ça a du bon, sauf pour débiter des gaffes… Mais il avait réussi à faire parler son professeur, c'était le principal. Non pas qu'Harry s'intéressait tant que ça aux fanfreluches. Lui-même ne pouvait se payer le travail raffiné de Miss Katy, la si ravissante couturière de la rue Cheapside Poultry. Ses relations avec la demoiselle s'entretenaient sur d'autres sujets de travail…

Il choisit de relancer la partie sur les vêtements, en renouvelant une approche plus frontale, et moins discrète : «Le prenez pas mal, monsieur… Mais vraiment, cela vous va comme un gant ! La coupe princesse de la veste fait ressortir votre taille svelte. Tout le costume vous allonge et vous avantage…

«- Potter, continuez votre soliloque et je vous projette au milieu du parterre.

«- Parlons d'autres choses, si vous le souhaitez.

«- Je ne le souhaite pas. Maintenant, fermez-la, j'écoute la musique.

«- Moi qui pensais que vous n'aimiez pas la musique !»

Severus eut alors un mouvement inattendu : il se leva comme un automate et se rapprocha du balcon : «Rectification, Potter. Je vais me jeter dans le vide à votre place.»


Amabile

Ne sachant s'il plaisantait, et imaginant mal Rogue plaisanter, Harry eut le réflexe de le retenir par un bras. C'est alors que des applaudissements retentirent et que la lumière revint. Toujours debout, Severus regarda les gens se lever dans la salle et s'exclama d'une voix pleine d'espoir : «C'est fini ?

«- Non. C'est l'entracte d'une demi-heure.»

Comme une marionnette à qui on aurait coupé les fils, Severus se laissa retomber sur sa chaise, les membres ballants.

«Vous pouvez lâcher mon bras, Potter. Vous avez gagné pour cette fois. Combien de temps nous reste-il encore à supporter ?

«- Sans la pause, environ trois quarts d'heure de spectacle. Je sais pas pour vous, mais je n'ai pas vu passer la première partie !

«- Normal, vous vous écoutiez parler. Mais je… je dois avouer que votre bavardage à la Brumel m'a fait paraître le temps moins long.

«- C'était le but. Rassurez-vous, je n'ai habituellement rien d'un dandy !»

Vraiment, pensa Rogue. C'est un rôle qui vous va pourtant très bien, sale petit arrogant de Gryffondor ! Vous vous pavanez d'une manière plus insolente encore que votre père ! Cependant, Rogue n'était pas bête au point de pas saisir le numéro de Potter : le jeune homme avait finalement réussi à le détendre avec ses idioties. Le sombre professeur en sourit du coin des lèvres, et s'installa un peu mieux sur son siège, croisant les jambes nonchalamment.

«Dites-moi, Potter… En dehors de l'habillage et de l'opéra, à quoi occupez-vous vos journées quand vous ne faites pas cours ?»

Harry n'en revenait pas : Rogue lui avait demandé quelque chose de badin sur un ton aimable !

«Pas grand chose, avoua-t-il finalement sur la défensive. Je lis. Et vous ?

«- Je lis également. Je ne fais que ça. Des livres de potions et de formules magiques pour la plupart.

«- Je lis aussi des ouvrages magiques, mais pas seulement… J'ai toujours aimé la littérature moldue. J'aime particulièrement Sherlock Holmes !

«- Qui ça ?»


Mesto

«Un détective privé… Un type que vous pourriez apprécier d'ailleurs, car il vous ressemble !

«- Lui aussi a les cheveux gras, une allure de croque-mort et une réputation à faire frémir ?»

Harry fut choqué par l'amertume soudaine du professeur. Cela ne lui ressemblait pas. Son physique était tellement sujet à gausseries en tous genres entre élèves, voir entre certains autres profs, qu'on oubliait qu'un tel personnage put encore avoir un cœur capable de souffrir de cet état de fait. On ne pouvait pas dire non plus que Rogue ne se chargeait pas, consciencieusement, de renforcer sa réputation. Et si cela devait être plutôt mis sur le compte d'une nature aigrie par les soucis plus que sur un naturel mauvais ?

«En fait… Holmes a un sens remarquable de la logique, des dons d'observation prodigieux, un réel talent chimiste et… un caractère de cochon quand il est mal luné, soit assez souvent… Il ne supporte pas non plus les imbéciles et les esprits plus lents que lui… En fait, la seule différence avec vous est que lui adore la musique et est un excellent violoniste !

«- J'ai jamais dit que je détestais la musique, Potter.

«- Mais pourtant vous-même, vous…

«- J'ai dit que je ne raffolais pas de l'opéra, nuance… Non, j'aime la musique… Et… je serais même plutôt… bon… au… au violon justement.»

Harry constata sur ces simples mots combien on en apprenait tous les jours !

«Vous pourriez me jouer un morceau, un de ces quatre ?»

Rogue le regarda de travers, l'air de quelqu'un qui a mal saisi ce qu'on vient de lui dire : «Non, désolé, fit-il finalement avec la gorge serrée. Je n'ai jamais joué que pour une personne. Et cette personne n'est plus…»


Gioioso

Harry digéra un instant ces paroles, résista à l'envie d'en savoir plus et tâcha de repartir sur une note plus gaie : «Vous rendez-vous compte que nous parlons ensemble de manière civilisée depuis dix bonnes minutes ?

«- …

«- Vous vexez pas pour si peu…

«- Non, non, … Potter. Je constatais juste… le fait. Et je dois dire que je ne trouve pas ça désagréable.»

Le sourire d'Harry s'élargit : «Je suis désolé à ce propos, dit-il doucement, si j'ai dit ou évoqué des choses qui vous ont attristé…

«- Je suis le seul fautif… N'en parlons plus… De mon côté, j'avoue finalement ne pas trouver votre compagnie aussi pénible… Moins en tout cas que celle d'Albus, s'il s'était joint à nous.

«- Vous êtes injuste ! De plus, je doute qu'il en ait jamais eu l'intention. Il m'a tendu ma place pour l'opéra en disant qu'il m'offrait cette invitation. Il ne m'a jamais dit clairement qu'il venait. A vous non plus, je pense… Oui, c'est bien ce que je pensais… Quand j'étais élève et un «survivant en puissance», mon admiration pour lui frisait l'idolâtrie. Dur d'être objectif dans ces cas-là… Maintenant, en tant que jeune professeur sous ses ordres, mon admiration n'est pas moins grande, mais j'ai appris à le voir plus humain, et moins comme le «seul sorcier craint par Voldemort»… Ses taquineries quotidiennes, par exemple… Je le savais malicieux, mais parfois il est plus espiègle qu'un écolier !

«- C'est énervant, hein ? commenta Rogue. Un peu comme son idée d'opéra pour nous rapprocher…

«- C'était une bonne idée. Ne sommes-nous pas en train de parler de façon, je dirai, relax ?

«- Certes… Mais il aurait pu éviter l'opéra…»

Contre toute attente, Severus éclata brusquement de rire, joie à laquelle se joignit Harry sans savoir pourquoi. Le fou rire est contagieux, surtout quand on ignore ce qui l'a déclenché. L'un et l'autre eurent plusieurs soubresauts nerveux, puis finirent par se calmer, des larmes d'hilarité coulant sur leurs joues.

«Satané vieux fou d'Albus ! s'esclaffa Severus. J'ai toujours dit que j'aurai une de ces trois situations avec lui : soit je le tuais pour le faire taire, soit je me tuais pour ne plus l'entendre, soit j'éclatais de rire devant l'absurdité d'un tel dilemme !

«- C'est réussi…

«- Je vous le fais pas dire…»

C'est alors que Rogue se figea, se décomposant sous la surprise : «Potter ! Vous avez des jumelles ?»


Furioso

Harry sortit de sa poche les petites jumelles, qu'il avait louées à l'entrée, mais quand Rogue les ajusta en direction d'une loge face à eux, la lumière s'éteignit et le spectacle reprit avec le prélude à l'acte III. Harry put alors entendre Rogue jurer comme un charretier et déverser une bordée d'injures à l'égard de ce pauvre Albus.

«Je reviens, Potter, annonça-t-il en se levant. J'ai juste aperçu une barbe blanche et je veux en vérifier le propriétaire !

«- Le mur ! Faites attention au…»

Rogue fonça dans la tenture et… passa à travers. Harry se précipita aussitôt à sa suite. Severus s'était stoppé dans son élan en comprenant ce que cela impliquait.

«Plus de mur ? demanda stupidement Harry.

«- Exact, Potter ! répondit Rogue avec des yeux flamboyants. Ce qui signifie qu'Albus n'est pas loin et s'amuse à nous rouler dans la farine !»

Il repartit alors, Harry sur ses talons, descendit un étage et se dirigea vers une loge bien spécifique, qu'il savait être sa cible. Résolument, il écarta les tentures. Les occupants de la loge se tournèrent vers lui, un vieux monsieur à barbe blanche avec le visage couturé de cicatrices, et un plus jeune aux cheveux filasses avec des lunettes en demi-lunes. Abasourdis par sa méprise, Severus regarda ce couple improbable avec stupéfaction.

«On peut vous aider, fit le plus jeune ?

«- Non… Sorry, c'est une erreur.»

Il referma les tentures et se retourna vers un Harry mort de rire. Severus, lui, était furieux.

«Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? demanda Potter. On remonte ?

«- Non, on sort, j'ai besoin de prendre l'air…»


Magical HistoryTour

Dans la loge, les deux messieurs expirèrent de profonds soupirs de soulagement. Celui avec les lunettes sortit une baguette de sa manche, l'agita en l'air et Albus récupéra sa barbe blanche et Lupin ses cheveux filasses.

«J'ai cru qu'on était cuit, commenta le loup-garou.

«- Subtile comme subterfuge ? fit malicieusement Dumbledore en rangeant sa baguette.

«- Ne me refaites plus jamais faire un truc de ce genre !

«- Et que pensez-vous de la situation ?

«- Je pense quoi de quoi ?

«- Quand pensez-vous qu'ils vont annoncer leurs fiançailles ?

«- Albus !»

Fin du 1er acte


Je tiens à dire que je n'ai jamais vu le Royal Opera House de Londres, et que je ne connais donc pas son aspect tant extérieur qu'intérieur. Par exemple, je sais qu'il possède un grand lustre, mais il n'est pas dit qu'il soit dans la salle de spectacle. J'ignore s'il y a des statues ou des globes de lumière. Par contre, les loges sont, paraît-il, blanches. Là, a priori, pas d'erreur !

Petit lexique issu de Théorie de la musique de Danhauser : (certains mots sont évidents)

Introït: Introduction

Disperato: Désespéré

Patetico: Pathétique

Scherzo: Badinage

Risoliuto: Résolu

Amabile: Aimable

Mesto: Triste

Gioioso: Plaisant, badin, joyeux

Furioso: Furieux

Magical HistoryTour : No comment !

Je préférais vous donner la traduction à la fin, plutôt que dans le texte-même. Comme ça, si vous ne connaissiez pas tout, je trouvais plus amusant que vous imaginiez le sens possible des mots en question !

Les "réjouissances" au deuxième acte! Qui ne tardera pas si vous me faites le plaisir de me dire ce que vous avez pensé du premier! A vous la musique !

PS: au fait, désolée pour les éventuelles fautes d'orthographe... Il est 23 h, je me couche trop tard en ce moment depuis que j'ai à nouveau accès au micro... bref, s'il y a des fautes, ne m'en voulez pas trop... lol