Bonjour à tous ! Oui, je sais, j'ai commencé une autre fic, toujours pas finie. Pour être franche, j'ai près de 12 projets commencés sur mon ordi, et 6 en tête. Ce texte-là a déjà les deux chapitres suivants rédigés, le reste dans mon crâne. Je ne vous promettrais pas des posts toutes les semaines, ou tous les quinze jours, m'enfin… J'vais essayer tous les mois au moins…

Aussi, ne vous attendez pas à de la romance à la louche. (Ca c'est pour sempai qui me rabâche les oreilles avec son LaviLena…)

Titre : Interdit

Fandom : -Man

Disclaimer : Les personnages de DGM appartiennent à Katsura Hoshino, et l'univers, en grande partie à Kotarô Mori, l'auteur de Stray Little Devil.

Fanfiction à tentative de portée anti-raciale, d'idée d'acceptement de l'autre, que la beauté est toujours plus belle quelque part d'autre, et que Lavi est roux.


Un jeune homme courait dans les sombres couloirs du bâtiment, ses pas résonnant sur le sol de pierre froide. Les murs étaient faits du même matériau, et les quelques fenêtres de la paroi circulaire extérieure consistaient en de complexes vitraux carmins. L'adolescent négocia un virage serré, passant trop près d'une des torches allumées contre le mur.

- Bordel ! cria-t-il en se tenant son oreille, dont l'intérieur avait noirci.

Décidément, il n'aimait pas cette aile du palais. Trop glauque, et avec cette musique d'outre-tombe en arrière-plan, on se croirait à l'Eglise. Dommage que c'était la zone favorite de son meilleur ami…

- Si je te tenais, sale lapin…

Ouvrant toutes les portes sur son chemin, parfois se faisant chasser par un coup de pied gracieusement offert part les personnes se trouvant dans les pièces, ou parfois en s'explosant l'épaule contre une des portes fermées à clé, le jeune se mit à énoncer toutes les idées sadiques qui lui venaient à l'esprit. Il fut rapidement coupé dans ses plans de vengeance par une jeune femme s'inclinant devant lui, ayant l'air désolée et embêtée.

- Désolée de ne pas être arrivée plus tôt ! Désolée désolée !

- C'est pas grave Miranda, répondit le garçon en souriant.

Miranda était une élève de sa classe, elle devait avoir entre dix-huit et dix-neuf ans. Ce n'était pas si vieux pour une élève, simplement elle avait réussi son test de transformation un peu tard. Il y en avait un qui avait la trentaine en deuxième année…

- Euh… Si tu cherches Lavi, il est dans la bibliothèque… Et encore désolée…

La jeune femme s'inclina encore une fois, et parti rapidement dans le couloir, se faisant suivre des yeux par les personnages des rares tableaux le décorant.

- Pff… Lavi, je te trouve je te tords le coup, je te brise les os, je t'arrache les…, énuméra en chantonnant l'autre, et en se dirigeant en courant vers la bibliothèque.

En arrivant devant la lourde porte, il ne put s'empêcher de soupirer. L'entrée était loin d'être accueillante… Il appuya sur la clanche en os, poussa la porte dans laquelle étaient incrustés des crânes et d'autres joyeusetés, avant de se glisser dans le mince interstice qu'il a réussi à créer. La bibliothèque était digne de sa porte, sombre, glauque et austère. Les énormes étagères en ébène étaient éclairées par quelques bougies, des livres traînaient dans les coins en attendant d'être lus, la section des archives était dans un désordre monstrueux, et il régnait un silence pesant.

- Ah, t'es là mon chiwii, fit une voix endormie provenant d'une table près de l'entrée.

Le nouvel arrivant regarda son interlocuteur, assit autour d'une armée de bouquins, dans les yeux. Roux, borgne –à ce qu'il paraît son œil s'est fait bouffer par un esprit avant qu'il ne se fasse transformer… M'enfin.-, son autre œil habituellement brillant d'une lueur vert sapin était maintenant terne et noyé sous des cernes. Il portait l'uniforme de l'école, complètement froissé et sa cravate servait pour le moment de marque-page dans un gros livre d'alchimie. Il agita lentement ses oreilles pour prouver qu'il était encore vivant, avant de les laisser retomber, visiblement trop crevé pour les garder droites plus de trois secondes.

- Tu me soûles avec tes conneries… Je suis pas ton « chiwii », crétin de lapin.

- Je sais, je sais, bonne raison pour t'emmerder avec ça. Qu'est-ce que viens faire ici ? demanda Lavi.

- Je te préviens au cas où tu l'ignorerais… Mais on a cours dans cinq minutes.

- T'aurais pas pu me prévenir plus tôt ?, cria Lavi.

La bibliothécaire les foudroya du regard en réajustant ses lunettes sur son bec.

- On ne parle pas à voix haute dans une bibliothèque ! hulula-t-elle.

Lavi ne répondit pas, s'empressant plutôt de ranger ses affaires de cours dans son sac et de renouer sa cravate, puis il quitta la salle avec son ami et en laissant ses bouquins en plan sur la table.

- Ah ces jeunes…, fit la bibliothécaire en rangeant les livres sur une étagère.

Pendant ce temps, les deux adolescents couraient dans le couloir, se dirigeant vers leur salle de cours deux étages plus bas, adressant de vagues saluts aux statues cliquetants en chemin.

- Lavi, explique-moi ce qu'il y a de sympa dans le fait de passer des nuits blanches dans des bouquins !

- T'es trop jeune pour comprendre, répondit le borgne en riant tout seul.

- Nya nya…, fit l'autre en descendant les escaliers.

Ils arrivèrent en cours deux minutes avant la sonnerie, et prirent place sur leurs bureaux respectifs. Miranda était un peu plus loin, et s'escrimait à réviser une leçon d'astrologie avec –beaucoup ?- de mal. Les autres élèves discutaient par petits groupes disséminés ça et là, visiblement de sujets extrêmement intéressants pour eux, ou alors de choses obscènes vu les visages lubriques de certains garçons du fond de la classe.

Lavi tournait ses oreilles vers un de ces groupes ou un autre, écoutant toutes les conversations.

- Tu sais quoi, y'a Valuk qui…, commença-t-il.

- Je sais Lavi. J'entends aussi bien que toi, si ce n'est mieux.

Le roux soupira en regardant les oreilles de chat de son ami.

- Tiens, d'ailleurs t'a une oreille qui est cramée dedans…

- Je sais. La faute à qui ?

- A moi ? demanda le lapin pour rire.

- Dans le mille !

- Genre, t'sais c'est nimp' ! J'ai rien fait !

Leur conversation fut stoppée par l'arrivée du professeur dans la salle, un vieil esprit bien ravagé par le temps enseignant l'alchimie. Tous les élèves se turent et retournèrent à leur place, le vieillard étant encore bien conservé niveau punitions –Lavi et son habitude de finir ses nuits en cours en avaient fait les frais…

La fin des cours sonna bien tôt pour la pauvre Miranda, n'ayant pas eu le temps de finir d'écrire sa leçon, et bien tard pour les autres qui commençaient tous à sommeiller sur leur bureau.

Les élèves puisèrent leurs dernières forces pour se traîner dans leur chambre, à l'internat ; après une semaine comme celle-là, une pause n'était pas un luxe.

- On en profitera du week-end pour aller à Verden, proposa Lavi.

Ouais… S'ils arrivent à monter les 875 marches menant à l'internat.


Un jeune homme marchait dans les couloirs lumineux du bâtiment, ses pas résonnant sur le sol de marbre veiné. Les murs étaient faits de magnifiques tapisseries, et les grandes fenêtres de la paroi circulaire extérieure consistaient en de complexes vitraux vantant différentes batailles durement gagnées. L'adolescent ignorait superbement les nombreuses personnes le regardant du coin de l'œil, étant habitué à ce genre d'attentions dont il se passerait bien.

- Ah, t'étais là ?

Il tourna la tête et se trouva nez à nez avec une jeune fille devant avoir entre quinze et seize ans, assez petite, avec de longs cheveux noirs coiffés en deux couettes. Elle portait la tenue réglementaire du couvent, une robe foncée lui arrivant aux genoux, et un grand col blanc. L'adolescente semblait visiblement agacée et impatiente.

- Dépêche-toi, on a cours, dit-elle.

L'autre soupira sans rien dire… Il savait très bien qu'ils avaient cours, mais il pouvait sécher un peu non ? Après tout ce n'est pas comme si il en avait besoin, de ces cours…

- Je n'irais pas aujourd'hui, Lenalee.

- Quoi ? rétorqua ladite Lenalee.

- Tu m'as très bien entendu, répondit l'autre en tournant les talons.

Cette fois-ci, c'était de la rage pure qui se voyait sur le visage de l'adolescente, visiblement prête à commettre un meurtre. Elle attrapa la capuche de l'uniforme de son interlocuteur, et le traîna dans le couloir sous les regards médusés des gens qui y étaient.

- Tu viendras en cours ! T'as assez séché, abruti ! hurla-t-elle.

L'autre l'ignorait royalement et se laissait traîner en baillant. Excédée par le comportement de son ami, elle ne regardait même plus le chemin qu'elle prenait et rentra la tête la première dans un passant.

- Ah, excusez-moi…, dit-elle.

- C'est pas grave Lenalee.

Elle leva la tête vers son vis-à-vis, très grand, qui la regardait gentiment. Ses cheveux étaient noirs, sauf une mèche blanche sur l'avant de sont visage. Il devait avoir dix-huit ans et portait le vêtement masculin de l'école, une tunique en tissu dans les mêmes tons que les robes des filles, avec une capuche et serrée à la taille par une ceinture, ainsi qu'un pantalon noir. Le jeune homme sourit de toutes ses dents, qui étaient… vraiment très pointues.

- Krory tu tombes bien, fit la jeune fille. Figure-toi que cet abruti comptait encore…

- Bordel, laisse moi sécher si je veux, siffla l'abruti en question. Et lâche-moi au passage…

- Pour que tu repartes ? Je suis pas folle, lui répondit Lenalee. Donc, Krory, tu peux m'aider à l'amener en cours ?

Le plus grand hocha la tête et chargea le brun sur son épaule. Non content de se retrouver dans cette position très… ridicule, il tenta de se dégager en vain. Heureusement que le couloir était vide, parce que s'agiter dans tous les sens pour pouvoir toucher le sol, en vociférant des menaces et malédictions à tout bout de champ c'est assez mauvais pour la réputation.

Krory, en ayant marre des gesticulations de son ami, le lâcha d'un coup. Il se retrouva donc sur le cul au milieu du couloir, devant une Lenalee visiblement encore plus énervée.

- Tu vas te calmer oui ?

L'adolescent la snoba, et se releva en s'époussetant.

- N'essaie même pas de partir, on est presque arrivés, ajouta-t-elle.

- Quand cesseras-tu de me tyranniser pour que j'aille en cours ? demanda le brun d'une voix calme.

- Quoi ? C'est moi la méchante, prête à tout pour ce qu'elle veut, esclavagiste et tyran? Et toi la pauvre victime, ne demandant rien d'autre que se casser au lieu de bosser, glandeur de première et toujours le meilleur en ne faisant que dalle ?

- Tu viens de parfaitement résumer ma vie. Je peux partir maintenant ?

- C'est mon poing dans ta tronche qui va partir si tu ramènes pas ton cul immédiatement, fit la jeune fille en hachant ses mots.

La lourde cloche de métal résonnant dans l'établissement les coupa, laissant Krory profiter de cette ouverture pour traîner le fuyard jusque dans la salle de cours.

*

Lenalee se tenait debout en face de son ami, le regardant manger avec un sourire débile fixé au visage.

- Qu'est-ce que tu fous ? demanda le jeune homme, complètement atterré.

- Je vérifie que tu manges bien, que tu ne laisses rien dans ton assiette, que des gens mal intentionnés ne viennent pas te déranger et surtout que tu ne partes pas pour sécher les cours de cet après-midi, répondit Lenalee en souriant encore plus.

- J'ai pas besoin de ton aide.

- Et aussi c'est drôle de te regarder manger, tu te mets de la nourriture partout on dirait un môme.

- C'est toi la môme dans l'histoire…, fit le brun en se levant et sortant de la salle à manger.

Lenalee le suivit, collée à cinquante centimètres de lui. Il se décala vers la gauche pour qu'elle le lâche, mais elle continuait. Au final, même en slalomant et en passant pour un idiot dans tous les couloirs, il n'arriva pas à s'en défaire.

Jouant sa dernière carte, il s'arrêta devant une porte et s'apprêta à y rentrer, Lenalee sur ses talons.

- Tu me laisses au moins aller aux chiottes ? dit-il, faussement outragé.

- Si t'en profite pour te casser, je te tue, répondit la jeune fille.

« C'est pour ça qu'elle me suivait ? », pensa l'autre en rentrant dans la pièce et refermant la porte derrière lui. Il jeta un coup d'œil, pour vérifier si personne n'était dans un des toilettes, avant de se glisser dans la lucarne ouverte et de retomber sur ses deux pieds dans les jardins de l'école.

- Ça, c'est fait.

Pendant ce temps, Lenalee attendait.

Il partit près d'un des pommiers du parc, complètement invisible des fenêtres, et grimpa sur ses branches pleines de fleurs. Il se cala contre le tronc et leva la tête vers le ciel, avant de soupirer d'aise.

Pendant ce temps, Lenalee se disait qu'il commençait à être long.

« C'est bien mieux d'être ici qu'en cours… Je crois que je vais piquer un somme… », pensa le brun.

Pendant ce temps, Lenalee passait pour une idiote à taper du pied devant une porte de toilettes pour hommes.

Le jeune homme ferma les yeux, laissa tomber son bras, et fut surprit le fait de ne rien avoir à sa ceinture. « Et merde. J'l'ai oubliée en cours… Pas de sèche aujourd'hui. Qu'est-ce que les dieux ont contre moi à la fin ? », maugréa-t-il pour lui-même, avant de descendre et se diriger vers la salle de classe.

Pendant ce temps, Lenalee se demandait s'il se foutait de sa gueule, avant de se diriger, d'un pas lourd, vers la salle de cours. Elle ouvrit violemment la porte, pour voir son ami tranquillement assis, en train de lire un bouquin, à côté de Krory qui gravait des trucs sur la table en bois… Avec ses ongles.

- Alors toi…, cria-t-elle.

Il ne dû son salut qu'aux autres élèves rentrant en classe, lui laissant quelques heures de répit.

A la fin des cours, Lenalee lui sauta dessus avec un grand sourire sadique. Mais il devait avouer qu'il ne pouvait pas penser à pire torture que ça : maintenant, il devait l'accompagner à Verden avec Krory demain. Pauvre Krory qui n'a rien demandé, je précise.

« Rah les filles, rien dans le crâne mis à part les boutiques », pensa-t-il en regardant Krory pleurer toutes les larmes de son corps devant une Lenalee qui n'avait aucune intention de céder.


Premier kaitel bouclé! Au passage, je cherche une bêta-lectrice, acceptant de travailler tard le soir dans des tranches horaires serrées... Autre que moi, les gens comme ça existent? Les explications sur les esprits & compagnie viendront, ne vous inquiétez pas!