Disclaimer : Aucun des personnages de Gundam Wing ne m'appartient.

Commentaire : Cadeau pour Kymika. attention, c'est un UA. Je ne sais pas encore combien de chapitres il va faire. Ce sera la surprise^^.


Je n'aurais jamais rêvé cela

Chapitre 1) Le colis

La Terre

AC 198

Wufei Chang était un jeune chinois de 18 ans, aux yeux noirs au regard un peu triste, aux cheveux noirs qu'il laissait libres, tombant sur ses épaules, toujours vêtu de vêtements chinois de couleur blanche que personne parmi les étudiants gravitant autour de lui dans le campus où il vivait n'aurait identifié comme étant des habits de deuil. Pour eux il n'était qu'un asiatique peu causant qui ne se mêlait jamais à eux lorsqu'ils faisaient la fête. Certains le classaient même parmi la catégorie des gens tristes et sans intérêt. Plus personne ne l'invitait, il avait de toute façon repoussé toutes les invitations qu'on lui avait faite, les autres étudiants s'étaient lassés.

Cela ne le dérangeait pas d'être laissé pour compte, il avait l'habitude. Il était seul depuis tellement longtemps qu'il ne se souvenait presque plus de la dernière fois que quelqu'un lui avait souri.

Pour ses professeurs il était un jeune homme cultivé et discret, il menait ses études avec application, s'y consacrait corps et âme, il avait une bonne raison à cela mais aucun de ses enseignants ne le savait.

Il ne parlait jamais de son passé à qui que ce soit.

Il ne révélait pas qu'il aurait du être parmi les victimes de la colonie A0206.

Qu'il aurait du épouser la petite fille du chef du clan Long, mais que cette dernière avait préféré s'enfuir que de se marier avec lui.

Après ce scandale Wufei était retourné sur Terre et n'avait jamais plus entendu parler du clan Long, jusqu'à l'annonce de la destruction de la colonie A0206. (1)

Depuis ce jour il n'avait plus porté que des habits blancs.

Il avait cruellement conscience du fait qu'il aurait du être avec eux.

Qu'il aurait du mourir à leurs côtés.

Mais le destin avait fait qu'il avait survécu.

Il se demandait parfois pourquoi.

Il se demandait aussi ce qu'était devenue Meiran.

Était elle morte avec son clan, était elle revenue après le scandale et avait repris sa place ?

Était elle toujours en vie quelque part ?

Ne pas savoir le tourmentait parfois.

Pas qu'il éprouvait pour elle le moindre sentiment, elle n'avait rien fait pour lui plaire, mais parce qu'il avait failli être son époux, il avait été élevé dès son plus jeune âge pour ce destin, être à la tête du clan.

Il avait fait de son mieux pour satisfaire le clan Long, il avait été un élève assidu, brillant, il avait obtenu des diplômes à des âges où d'autres ne pensaient encore qu'à jouer.

Il était entré à l'université à l'âge de 14 ans, peu après le scandale et s'il s'y trouvait toujours quatre ans plus tard c'était parce qu'il voulait apprendre, toujours plus.

Il avait soif de savoirs.

Pour ses employeurs, car il travaillait en plus d'étudier, afin de payer ses études, son entretien et son appartement, il était un employé consciencieux et peu bavard, qui ne se dévoilait que contraint et forcé. Il s'était bien gardé de leur apprendre qui il était vraiment. Qui il aurait du être.

Cela n'avait plus d'importance désormais, ni pour lui, ni pour personne d'autre, aucune raison d'en parler donc.

Il n'en parlait donc pas.

Il aurait pu continuer de la sorte pendant des années, mais un événement imprévu avait tout bouleversé.

Un soir, alors qu'il revenait de son travail, le gardien du bâtiment universitaire où il vivait l'avait arrêté pour lui remettre un paquet.

Wufei qui n'attendait aucun colis s'était étonné de cela, mais c'était bien son nom et son adresse qui étaient inscrits sur le papier d'expédition.

Il n'y avait à sa connaissance et à celle du gardien, aucun autre Wufei Chang sur le campus.

Il était donc bien le destinataire.

Intrigué, vaguement mal à l'aise, Wufei avait remercié le gardien, pris le paquet et était rentré chez lui.

Il avait posé le colis sur son bureau et l'avait gardé là plusieurs jours, s'interdisant de l'ouvrir.

Il n'y avait pas de nom d'expéditeur, juste la provenance : L3.

Cela l'avait encore plus intrigué.

Il ne connaissait personne sur L3, il ne connaissait plus personne nulle part.

Il n'y avait donc personne en mesure de lui faire parvenir ce paquet.

S'il y avait eu des survivants de la colonie détruite qui sachent où le trouver ils seraient venus lui donner en main propre.

Tous ces mystères rendaient le colis infiniment suspect.

Wufei avait eu la tentation de le porter à la police, mais il avait changé d'avis à la dernière minute.

Ce ne pouvait être une bombe, cela n'aurait aucun sens de lui envoyer un engin explosif, il n'était plus personne.

Ce n'était pas une erreur puisqu'il y avait son nom, parfaitement calligraphié.

Il avait laissé le paquet sur son bureau et avait essayé de penser à autre chose.

Puis, comme son regard ne cessait d'y revenir, il avait fini par l'enfouir dans un placard.

Il ne voulait pas l'ouvrir, il n'était en rien curieux et un étrange pressentiment lui soufflait que déballer le contenu ne l'aiderait en rien.

Il avait le sentiment que ce mystérieux paquet contenait quelque chose de très important, mais que cette chose était également dangereuse pour lui.

Parfois, lorsqu'il ouvrait le placard, ses yeux se posaient sur le paquet et s'en détournaient vivement.

Parfois ses mains se tendaient vers lui, curieuses de le tenir encore et de l'ouvrir, mais son esprit s'y refusait obstinément.

Le paquet resta des mois dans le placard.

Tentateur mais repoussé sans cesse.

Wufei était un homme de principe, qui se tenait à ses décisions.

Il avait décidé qu'il n'ouvrirait pas ce paquet, qu'il n'aurait même pas du le recevoir, et il s'interdisait de changer d'avis.

Un soir pourtant, il fut à deux doigts de céder à la curiosité, il sortit le colis du placard, le soupesa, étudia les inscriptions, tenta de voir à travers l'emballage par transparence, tentative qui n'avait que peu de chances d'être couronnée de succès et qui, de fait, ne le fut pas. Il le reposa sur son bureau, croisa les bras, y appuya son menton et fixa le paquet brun d'un air contrarié.

- Tu sais que tu commence sérieusement à me compliquer la vie toi ?

Le paquet ne répondit pas, mais quel paquet l'aurait fait ?

Wufei songea que tout cela était ridicule, qu'il devait en finir avec cette situation et ouvrir ce maudit paquet.

Ainsi il serait délivré de la tentation et pourrait se consacrer à nouveau pleinement à ses études et son travail.

Mais alors qu'il posait les mains sur le paquet la crainte revint en force dans son esprit et il se recula, se releva si brusquement que sa chaise tomba avec fracas, le faisant sursauter.

Il la redressa, considéra le paquet cause de tant d'émois d'un œil plus noir que jamais et le remisa à nouveau tout au fond du placard.

Le paquet avait failli l'avoir mais il avait finalement triomphé !

Cette situation perdura encore quelques semaines, jusqu'à ce qu'il rentre épuisé et quelque peu éméché, de son travail. L'un de ses employeurs fêtait les fiançailles de sa fille et avait tenu à ce que tous les employés, tous sans exception, partagent son bonheur.

Wufei se serait bien passé de cela, des fiançailles en plus, lui qui avait été refusé par la femme qu'il devait épouser, quelle ironie...

Mais c'était faire la fête avec les autres ou prendre la porte sans espoir de retour.

Il avait besoin de ce travail, il avait donc capitulé et fait la fête comme tout le monde, ce qui dans son cas, était surtout revenu à devoir vider tous les verres qu'on lui mettait entre les mains sous prétexte qu'il était bien trop triste et qu'il fallait le dérider.

Il ne s'était pas vraiment déridé à vrai dire, mais il s'était copieusement enivré par contre.

Il était rentré chez lui plus par la force de l'habitude, il avait tellement fait ce trajet, que ses jambes, enfin ce qu'il en restait, il titubait tout de même beaucoup, marchaient toutes seules ou presque, les grilles et les murs avaient été d'une grande aide pour son trajet de retour;

Il ne se souvenait plus bien, mais il avait sorti le paquet du placard en arrivant enfin, sans trop savoir pourquoi il faisait cela, avait fait péniblement les quelques pas qui le séparaient encore de son lit et s'y était échoué, tenant toujours le paquet.

A demi conscient et l'esprit pour le moins troublé, il avait considéré le paquet.

- Ce... cette... fois... ttttu... vas pas... y couper... je vais... t'ouvrir.

Et il avait ouvert enfin le paquet, dévoilant une boite de bois précieux contenant, confortablement niché au sein d'un nid de soie bleue, un délicat dragon d'or finement ciselé. (2)

Wufei s'était mis à rire, il avait tellement attendu, tellement imaginé de choses, et ce n'était finalement qu'une sculpture... une très belle sculpture, visiblement ancienne, mais seulement une sculpture.

Soulagé il avait posé la boite sur le sol, gardé le dragon d'or entre ses mains et s'était endormi.

A suivre


(1) Nom de la colonie (dans le manga épisode zéro) où Wufei est censé s'être marié et qui a bien failli être détruite à l'époque (en AC 194) par OZ.

(2) dans GW la sculpture représente deux dragons enlacés (enfin je crois, il y a deux têtes), mais on ne la voit pas bien donc j'ai simplifié, pardon aux puristes.