Un lit à partager

-Bon et bien… Bonne nuit, dit Lisbon et se glissant dans le grand lit double.
-Bonne nuit, répondit Jane qui lui, avait pris la place du canapé. Il n'était recouvert d'une petite couverture, et étant donné la faible température de la pièce, il faisait peine à voir. Il ferma cependant les yeux. Lisbon le regarda avec une moue. Elle ne pouvait quand même pas le laisser avoir froid comme ça… Mais elle ne pouvait pas non plus dormir avec lui ! Par contre, elle pouvait prendre sa place. Mais il n'accepterait jamais. Elle soupira.
-Arrêtez de me considérer avec tant de pitié et proposez-moi directement de vous rejoindre, murmura Jane, un demi-sourire sur les lèvres. Lisbon sourit aussi et leva les yeux au ciel.
-Vous ne pouvez pas savoir à quel point ça me tue de vous dire ça mais… venez. Jane ne se fit pas prier et se hâta de glisser sous la couette, aux côté de Lisbon. Celle-ci traça une ligne imaginaire entre eux.
-Voilà. Vous ne dépassez pas la ligne et je ferai de même. Jane la regarda en haussant un sourcil.
-Et on dit que c'est moi qui fait l'enfant…
-Oh, taisez-vous ! dit-elle dans un sourire. Puis elle lui tourna le dos et s'affaissa sur le matelas. Jane se mit sur un coude et se mit à l'observer. Ou plutôt, à l'admirer. Une occasion comme ça ne se présenterai sûrement qu'une fois et il en profitait. Mais Lisbon sentait son regard.
-Ou vous dormez, ou vous retournez sur le canapé. Jane s'allongea donc, mais il ne pouvait pas dormir, pas en sachant qu'elle était juste là. Lisbon éprouvait exactement le même sentiment. C'est alors qu'elle se retourna, pour se retrouver face à Jane qui ne faisait même pas semblant de dormir. Il se passa alors quelque chose. Chacun plongea son regard dans celui de l'autre. Un long, très long silence s'ensuivit. Seuls leurs yeux comptaient. Et peu à peu, leurs bras qui fourmillaient. Une envie irrésistible de prendre Lisbon dans ses bras s'empara de Jane, mais il n'avait pas l'audace. Quoique. N'était-ce pas de Patrick Jane dont on parlait ? Il commença à jouer de sa main près de la ligne que Lisbon avait dessinée. Un peu comme pour la provoquer. Lisbon se mit à fixer les doigts qui menaçaient de franchir la limite. Elle posa la sienne de l'autre côté, comme prête à intervenir en cas de besoin. Pourtant…. La main de Jane finit par passer outre, et Lisbon ne fit pas grand-chose pour l'en empêcher. Il la posa sur celle de Lisbon qui ne cilla pas et commença, tout doucement, à remonter son bras. Ils ne se regardaient plus en face, voulant se détacher du malaise qui menaçait d'éclater leur bulle à tout moment. Arrivé entre le coude et l'épaule, Jane s'arrêta. Il fit de petites pressions avec ses doigts pour inciter Lisbon à venir se blottir contre lui. Elle n'en revint pas elle-même de ce qu'elle fit. Elle s'avança près de lui, puis se tourna à nouveau. De cette manière, son dos touchait le torse du consultant. Délicatement, il passa un bras autour de la taille de la jeune femme. Un puissant sentiment de bien-être se répandit dans le corps de Lisbon, l'impression qu'elle ne s'était jamais sentie mieux de sa vie. Elle ferma les yeux et il fit de même, respirant l'odeur de vanille des cheveux de Lisbon. Il la serra contre lui, ne voulant jamais la laisser partir. Ils étaient trop bien pour ça.