Voici la première partie de l'O.S. que j'offre à Balenthina pour avoir gagné le concours sur la fin de R&M. J'espère qu'il te plaira !


Le visage anxieux, le cœur battant, il lança un regard noir vers la lumière. Cette lumière qui déciderais de la suite de son existence. Vie ? Mort ? Jamais il n'avait été aussi anxieux de toute sa vie. Et il en avait eu, des occasions d'être anxieux.

Un rictus crispé sur les lèvres, Tony maudit encore une fois la lumière de son réacteur ARK.

Un rictus crispé sur les lèvres, Loki maudit encore une fois la lumière du Bifrost.

Leur destin se jouait ici, les yeux rivés sur cette lumière salvatrice ou mortelle.

Thor saisit la main de son frère et tous deux firent un pas dans la lumière. Un flash arc-en-ciel et ils étaient ailleurs. Devant leurs yeux, une dizaine de visages renfrognés leurs faisaient face. Les Avengers avaient été prévenus la veille au soir de l'arrivée des frères asgardiens. Et cela ne leur faisait absolument pas plaisir. Bien au contraire.

Comme si cela ne suffisait pas, Natasha et Steve avait eut un accrochage qui avait miné le moral de l'équipe, les rendant tous moroses. Pour couronner le tout, Tony était d'une humeur exécrable depuis plusieurs jours, sans explications.

Et par dessus tout, le directeur Fury n'avait pas prit la peine de leur expliquer cette intrusion extraterrestre intempestive. Aurait déjà fallut que Fury le sache. Malheureusement pour New York et plus généralement pour la planète entière, il n'en avait aucune idée.

Alors évidemment, le comité d'accueil qui attendait les asgardiens ne payait pas de mine. A sa vue, Loki songea même à faire demi-tour et à retourner chez lui, et tant pis pour la rédemption, merde. Quand ils voulaient, les Avengers foutaient carrément la trouille.

Une simple pression sur son bras de la part de Thor suffit à effacer ses craintes. Thor était là. Et il y avait une situation à éclaircir. Loki en avait trop vu pour supporter qu'une nouvelle faute lui soit mise sur le dos, encore plus si elle n'était pas de son fait.

- Bonjour Odinson, dit Fury. Que nous vaux l'honneur de votre présence ici, accompagné de votre estimé frère, vous qui n'avez pas daigné nous accorder une phrase depuis plus de six mois ?

- Je vous pris de rester courtois directeur Fury. Six mois ne sont rien pour moi, je n'ai malheureusement pas conscience du temps qui passe pour vous. Je m'excuse donc pour cette attente mais j'avais, excusez-moi l'expression, d'autres chats à fouetter chez moi.

- Vous avez pourtant proclamé protéger la Terre, cracha Fury.

- Baissez d'un ton Fury, siffla Thor. Midgard n'est qu'une infime parcelle de mon royaume et elle n'était pas en danger. De plus, contrairement à vous qui n'avez que peu de responsabilités, j'ai un peuple à gouverner. Navré de m'en préoccuper, vraiment.

A ces mots, l'ensemble des Avengers resta coi. Fury prit une intéressante couleur rouge, surtout au vue de sa couleur de peau naturelle et semblait à deux doigts d'avaler sa langue. Il ressemblait à un poisson hors de son bocal, ouvrant et fermant la bouche sans qu'aucun son n'en sorte.

Soudain, un ricanement se fit entendre. Loki fouilla dans sa mémoire. Ah oui. Stark. Tombait toujours comme un cheveu sur la soupe celui-là. Néanmoins, le son sembla dérider Fury, qui quitta son visage constipé pour retrouver un visage de circonstance, digne de son rang. Thor se redressa imperceptiblement. Il allait enfin pouvoir s'expliquer.

- Bien, nous vous écoutons Odinson, dit-il avec froideur.

- Euh, si je puis me permettre -non, en fait, je ne vous demande pas votre avis- pourrions nous passer au salon et nous asseoir autour d'un verre ? La conversation promet d'être très intéressante mais nous serions plus à l'aise ainsi, glissa Stark.

- Que... commença Fury.

- C'est une excellente idée Anthony. Nous vous suivons, dit Thor.

Toute la troupe se dirigea vers la pièce attenante et ils prirent place autour de la table basse, dans les longs canapés de cuir. Un bras automatisé leur servit à tous un scotch. Stark était fidèle à lui-même sur ce coup là. Loki saisit son verre, faisait tournoyer le liquide ambré, puis se décida à le boire. Une douce chaleur monta insidieusement le long de sa poitrine. Finalement, le goût de la rédemption n'était pas si amer.

- Alors ? Demanda Fury, impatient.

- Je vais tenter de faire simple. Le Tesseract n'est pas qu'un cube cosmique vaguement rayonnant avec pour but ultime d'attirer les papillons de nuit. C'est une entité, avec une conscience propre, pas de la même manière que nous mais suffisamment pour penser de son propre chef. Le Tesseract se nourris du Pouvoir et de la magie autant que de la peur. Loki, lorsque le Cube lui est tombé entre les mains, possédaient les trois à un niveau phénoménal. Alors le Tesseract s'est emparé de son esprit. C'est aussi simple que cela, expliqua Thor.

- Eh, PointBreak, j'espère que tu mesure bien tout ce que cela implique ? Le fait que Tête de Bouc n'était peut-être pas maître de lui même n'est pas une quantité négligeable, répondit Tony avec une mine sérieuse.

- Je le sais Anthony, et c'est bien ce qui nous a poussé, Loki et moi, à venir sur Midgard pour en parler avec vous, dit le dieu en soupirant.

- Vous êtes en train de me dire que Loki n'est en rien responsable de l'attaque de Manhattan ? Mais vous vous fichez de moi ? Éructa Fury.

- Pour une fois dans votre vie Fury, fermez-la et laissez les adultes discuter, cracha Tony.

Tout le monde écarquilla les yeux sous la surprise. Il était de notoriété publique que Tony n'aimait pas Fury, mais il s'était toujours débrouillé pour que leurs rencontres se passent en bons termes (concept très relatif, il va sans dire). Mais par dessus tout, c'était voir Tony hausser la voix qui était surprenant. Oh, il lui arrivais de répliquer assez violemment, mais jamais on ne l'avait vu vraiment en colère.

Tony grogna en se frottant la poitrine. Ses sautes d'humeurs allaient finir par faire douter ses amis. Il n'avait absolument pas besoin de ça.

- Thor, la situation que tes paroles met en place est problématique à tous les niveaux. D'une part, d'un point de vue personnel, parce que j'ai assez mal digéré le passage par la case « baie vitrée ». D'autre part, je te ferais remarquer qu'aux yeux de l'opinion publique, Diva Ténébreuse est un psychopathe alien responsable de plus d'un millier de morts en quelques jours.

- Je ferais abstraction de la partie « Loki a blessé ton ego » si tu le veux bien Anthony. Je sais parfaitement que l'on ne peux pas faire entendre raison à une foule de personnes qui a besoin d'un bouc émissaire -non Anthony, pas de jeu de mot stupide s'il-te-plaît- mais je vous demande simplement d'écouter ce qu'il a à dire. Si les Avengers se rangent du côté de Loki, alors le peuple les suivra.

- C'est là que tu te plantes PointBreak. L'opinion publique nous tient responsables de ce qui s'est passé à un niveau égal ou presque que Loki. Nous n'avons absolument aucune valeur dans la balance. Au contraire. Si les Avengers font une conférence de presse en faveur de Loki, ça risque de lui porter préjudice.

- ...Effectivement, de ce point de vue, ce n'est peut-être pas une bonne idée. Mais nous devons faire quelque-chose. Asgard ne doit pas être vue comme une menace par les midgardiens. Au contraire.

- C'est ce que je pense aussi Thor. Mais là tout de suite, je n'ai pas d'idées. Laisses-moi avaler une demi-bouteille de scotch et je suis sûr de te pondre quelque-chose de super génial top, dit Tony avant de se lever et de se diriger vers le bar.

Une fois Tony un peu éloigné, Loki se pencha vers son frère, intrigué et légèrement effrayé.

- Rassures-moi Thor. Il plaisante là ? Chuchota Loki.

- Malheureusement non Loki. D'après ce que je sais, il a passé son diplôme d'ingénieur complètement saoul, répondit Thor sur le même ton.

- Et il l'a réussi ? Murmura Loki.

- Il a eu la mention très bien. Je me demande parfois si l'alcool n'a pas remplacé son sang dans ses veines, répondit Thor.

- Je t'ai entendu Blondie, cria Tony depuis le bar.

- Il n'a pas tort Tony, dit Natasha, un sourire dans la voix.

- Tu vas pas t'y mettre toi ! Tu te nourris de vodka, agent Romanoff.

- Il n'a pas tort non plus, rigola Clint.

- C'est toujours comme ça ? Souffla Loki.

- Non. Là ils sont relativement calmes.

- Oh... couina Loki en grimaçant.

Quelques heures plus tard, on avait attribuée une chambre à Loki et Thor avait retrouvée la sienne. Thor s'était excusé auprès de Fury par le biais de l'agent Coulson et l'agent Coulson s'était excusé à la place de Fury. La routine, quoi.

Dans sa chambre, Tony crispa sa main sur son réacteur, le visage tordu par un rictus de souffrance. Cela faisait à peine quelques semaines que Tony s'en était rendu compte, mais son réacteur présentait un dysfonctionnement majeur. L'un des fils principaux conduisant à l'électro-aimant était en contact permanent avec les tissus extra-ventriculaires. Pour faire simple, un des fils conducteur qui alimentaient son réacteur brûlait lentement la peau externe de son cœur. Et il ne pouvait rien y faire.

Parce que si il enlevait ce fil, il mourrait. S'il le déplaçait, son réacteur ne fonctionnait plus et il mourrait. Et si il sortait le réacteur de son torse plus d'une minute pour le réparer, il mourrait. Cela faisait un sacré paquet de belles perspectives d'avenir, non ?

Mais par-dessus tout, cela lui faisait horriblement mal. De plus, un des nerfs principaux menant au cerveau était endommagé, envoyant en permanence des signaux de douleur. Ce qui faisait que même lorsque rien n'était blessé dans son corps, il avait tout de même mal partout.

Il n'avait trouvé qu'un remède. Le café. Il avait déjà des insomnies à répétition. Mais avec les doses de caféine qu'il s'envoyait à chaque heure qui passait, il accumulait les nuits blanches. En un mois, il avait du dormir, quoi, trois nuits ? Et incomplètes de surcroît.

Mais il avait remarqué quelque-chose. Les signaux énergétiques envoyés par son nerf le maintenait éveillé d'une manière qui faisait qu'il ne sentait pas le sommeil. C'était un horrible privilège.

Parce qu'il savait très bien qu'il était en train de mourir. Mais il ne le sentait pas. Oh, bien sûr, il y avait quand le fil dénudé faisait des siennes et brûlait ses tissus un peu plus chaque jour. Mais il n'arrivait pas à s'alarmer. Et il lui restait moins d'un mois à vivre. Oui, l'instinct de survie n'est rien de plus qu'un concept pour Tony. Ou plutôt, un mot dans le dictionnaire.

Alors il laissait filer le temps, défiler le compte à rebours. Oui, un mois. C'est déjà pas mal, non ? Bon, il admettais que ça lui bouffait parfois le moral et que ça déteignait sur ses inventions et ses paroles envers les Avengers. Tiens, dernièrement, il avait revu et corrigé son testament. Si c'est pas de la baisse de moral, ça !

En soupirant, Tony enleva son tee-shirt et passa pensivement sa main sur le réacteur, frôlant le réseau de cicatrices qui s'entrecroisaient autours. Il était évident qu'un corps humain n'était pas fait pour recevoir un cylindre de métal de huit centimètres de diamètre et le double de profondeur dans le torse. Mais un corps humain était encore moins fait pour recevoir des éclats de shrapnel.

Parfois, Tony se disait qu'on lui avait donné le choix entre la peste et le choléra. Quoi qu'il choisisse, il mourrait. Il avait choisit de mourir avec un sursis et beaucoup de souffrance. Alors oui, certaines nuits, il regrettait que Yinsen lui ai sauvé la vie. Parce que putain, ça faisait foutrement mal.

Torse nu, vêtu d'un jogging trop large qui tombait sur ses hanches, il s'observa dans le miroir en pied de sa chambre. Un corps basané et bien trop musclé pour un ingénieur. Des cicatrices ça et là, réminiscences de sa détention en Afghanistan, de son combat contre Obadiah, contre Vanko, son passage par la baie vitrée, contre les Chitauris, de sa chute lors de l'explosion de sa villa, contre Killian. Il ne savait pas si le fait de savoir que l'intégralité de sa vie était retracée par ses cicatrices l'amusait ou lui donnait envie de pleurer.

Il secoua la tête et sortit de sa chambre. La moquette était douce sous la plante de ses pieds et il avait l'impression que c'était la seule chose qui l'empêchait de devenir complètement fou.

Il se dirigea vers son atelier. Outre que ne pas dormir était ce qui l'empêchait d'avoir trop mal, il voulait quand même tenter de trouver une solution avant la date butoir. Il n'allait pas crever sans se battre, merde !

En arrivant dans la pièce tamisée, la première chose fit fut de demander à JARVIS d'allumer la machine à café qu'il avait fait descendre dans l'atelier. Quand le ronronnement familier de l'appareil parvint à ses oreilles, il se relaxa imperceptiblement et plongea le nez dans ses écrans tactiles, ses modélisations et ses perceuses laser.

Et maintenant, il était quatre heures du matin. Le nouveau prototype de puce traceuse avait été mit au point et Loki pourrai être suivit partout où il irai. Il prit une autre gorgée de café, finissant sa vingt-huitième tasse.

Une nouvelle vague de douleur le laissa avec un haut-le-cœur persistant et une envie subit de se taper la tête contre un mur. Il se laissa tomber au sol et roula sur le ventre. Le contact de sa peau nue sur le béton froid du sol calma légèrement la brûlure de son torse. Le haut-le-cœur le reprit et il dû se retenir de ne pas vomir. Le front dégoulinant de sueur, il finit pas se relever précautionneusement, s'appuyant à l'un de ses plans de travail.

Et c'est là que tout était partit en couille. Il eut un vertige qui le fit basculer sur l'un de ses prototypes en cours d'élaboration. Il poussa un bref cri de stupeur. Puis il vit du blanc. Beaucoup de blanc. Et soudain, la douleur. Si forte, si brûlant, qu'elle le fit hurler. Il entendit vaguement JARVIS s'assurer de son état avant d'appeler les Avengers.

Tony eut un rire nerveux. Bordel. Pitié, faites qu'il ne vienne pas de s'empaler sur l'une des flèches de Clint. Ce serait juste le truc le plus pitoyable de son existence.

Par une force de volonté qu'il ne soupçonnait pas avoir, Tony se retrouva assis, la flèche sortant de ses côtes, le traversant de part en part.

La blessure saignait à peine. Pour l'instant, la flèche faisait office de bouchon, empêchant qu'il se vide de son sang. Par contre, pour ce qui était des éventuelles hémorragies internes... Et il sentait parfaitement la côte brisée par la flèche lui titiller les poumons. Un faux mouvement et ses poumons serraient perforés. Et là, il tiendrait trois minutes. Si il avait de la chance.

Il ne fallait surtout pas que les autres s'occupent de lui. Sinon, ils sauraient pour le réacteur. Et ça, c'était impensable.


C'était donc la première partie, je posterais la seconde dans l'heure qui suit, le temps de la fignoler.

Je vous embrasse,

Amako.