Hello (encore moi),
J'ai publié en fin de semaine « Bring him back », la version anglophone du prologue de cette histoire, la partie que je préférais. Certains ont demandé la version complète alors la voici. Je ne peux pas traduire en anglais moi-même toute l'histoire (mes habiletés ne vont pas jusque là) et je n'ose pas faire un copier-coller directement depuis un logiciel de traduction (il reste toujours des trucs à modifier).
Cette histoire n'a aucun lien avec les histoires que j'ai publiées à ce jour. C'est une petite idée indépendante qui a été mise en mots.
Comme d'habitude, merci à la BBC de prêter les personnages pour une cause absolument pas monétaire.
Bonne lecture!
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Prologue
* Je rappelle que cette histoire est pure fiction (une utopie, seulement une utopie) et que les faits que je mentionne sont un mélange absolument pas dosé de vérités et d'inventions pures et simples.
Russell T. Davis relu la dernière réplique de Romy et ricana. Le Docteur, son Docteur, ne donnerait jamais de réponse à ce genre de question. Il jeta un coup d'œil à l'horloge dans le bas de son écran et sursauta quand les chiffres lui indiquèrent qu'il venait de passer les quatre dernières heures cloué devant son clavier à fantasmer sur un retour possible du Docteur.
Juste sous son coude gauche – un peu taché par l'encre – le journal était replié sur l'interview que David Tennant avait accordée pour la première de son dernier film. Cher David : toujours aussi brillant et solide dans n'importe quel rôle. Personne n'avait pu oublier son Docteur. Même six ans après Doctor Who, il devait encore répondre à des questions concernant ce rôle. Cette fois, la journaliste lui avait demandé s'il continuait à suivre la série et David avait déclaré : « Il fallait bien que j'initie mon petit garçon à cette série formidable! Il a trois ans et je me rappelle comment j'étais littéralement collé au téléviseur au même âge : les monstres, les histoires et puis cette série a une morale et une dignité même dans les épisodes les plus dramatiques. Et puis je n'avais pas le choix. Toute la famille est apparue à un moment donné dans un épisode! Essayer d'expliquer comment quel est notre travail sans évoquer le Docteur est à peu près impossible. ».
Russell T. Davis sourit à nouveau. Oui, quelle drôle de famille et quelles coïncidences fascinantes! Lui avait joué le rôle, elle avait interprété sa fille. Dans la vraie vie, son père à elle avait également incarné le rôle titre de la série et sa mère était un ancien personnage également. Quant au père de David Tennant, il avait fait une courte apparence dans un des épisodes. Cette série était liée à cette famille décidément. Il ne fallait pas avoir d'imagination pour supposer que leur fils pourrait peut-être bien, un jour… Mais il y avait encore du temps à attendre, à trois ans, il était loin d'être prêt à piloter le Tardis.
Après six années, on continuait à parler du 10e Docteur comme d'un des meilleurs et les débats allaient bon train, à savoir s'il venait avant ou après celui de Tom Baker. Russell T. Davis, quant à lui, savait qu'il ne pouvait pas reprendre Tom Baker, mais David Tennant, lui… Encore fallait-il trouver une excuse, une défaite, une justification, bref une explication pour ramener le même acteur! C'était impensable! Russell était responsable de cette impossibilité : n'avait-il pas tout fait pour faire mourir ce Docteur, allant jusqu'à présenter cette régénération comme une mort : « Tout ce qui était moi disparaît et un autre caractère bondit et prend la suite. » Il fallait donc se contenter de fantasmer et d'écrire sur du vent : le 10e Docteur ne pourrait jamais revenir à l'écran. Pas même dans un million d'années. Jamais.
Son biper vibra et dansotta jusqu'au bord de la table avant qu'il ne l'attrape. Le numéro était celui de Julie Gardner. Elle devait avoir lu l'article et voulait probablement partager un fou rire. Il composa son numéro et elle décrocha tout de suite.
- Que dirais-tu si je t'annonçais que Steven Moffat a décidé de lever un peu le pied pour les scripts de Doctor Who?, annonça-t-elle sans autre introduction.
- Je dirais qu'il va leur falloir trouver un bon auteur, rétorqua-t-il avec indignation. On ne peut pas perdre cette série!
Et le « nous » incluait tous les téléspectateurs, les fans, les accros… bref, tout le monde sur Terre et sans doute quelques aliens qui s'étaient branchés sur les transmissions britanniques et américaines.
- Et si je t'annonçais que ton nom est venu dans la conversation?
Il resta silencieux assez longtemps pour que Julie craigne d'avoir perdu la communication.
- C'est sérieux? Tu as dit que j'étais intéressé?
- Je n'ai rien dit : j'ai juste rappelé que tu avais ramené le Docteur après dix ans d'absence et que tu savais écrire des trucs vraiment bien. J'ai pensé qu'après six ans, tu aurais peut-être retrouvé ton souffle pour un second tour.
- Eh bien… c'est toute une nouvelle.
Russell lui avait déjà dit qu'il s'ennuyait un peu d'écrire les épisodes du Docteur, même si ceux des Aventures de Sarah Jane et de Torchwood se passaient dans le même univers. Il n'osait pas demander une nouvelle collaboration à Steven et puis, de toute façon…
- Oh… et, tu penses ce que tu veux, mais j'ai croisé David Tennant il y a deux semaines et il m'a dit qu'il était curieusement nostalgique à propos de la série, du fait qu'il l'écoutait avec son gamin et que lui-même avait décidé d'être le Docteur quand il avait le même âge, tout ça.
- Il voulait dire quoi exactement », fit Russell en essayant de contenir la petite voix qui hurlait YOUPI dans sa tête. « On ne peut pas ramener le 10e Docteur pour une série. Un épisode, peut-être, voire un film, mais certainement pas la série. Ça ne tiendra pas. »
- Je n'en sais rien, Russ, mais je sais qu'il a adoré faire la série et que si tu trouvais le moyen de briser la règle avec une histoire, il pourrait peut-être accepter de revenir. Et puis, tu sais, il y avait cette règle des douze vies dans les anciens épisodes. Dans les nouveaux, on n'en a pas vraiment parlé, mais il y a peut-être quelque chose à faire avec ça.
Elle le taquinait, car elle savait pertinemment qu'il pouvait faire à peu près n'importe quoi pour la séries, y compris trouver une réaliser l'impossible comme… eh bien… comme… Mais non. Le 10e Docteur était mort la série continuait avec le 11e. Point final.
- Nous sommes toujours avec Matt Smith, le 11e Docteur, c'est impossible! Je ne peux pas lui faire ça, protesta Russell.
- Eh bien, tu peux en faire ce que tu veux, mais j'ai cru comprendre que Matt serait prêt à passer le flambeau. Il dit qu'après six ans, il est prêt à un peu plus de texte et un peu moins de looping. Je crois qu'il aimerait bien essayer le théâtre.
- Faire du théâtre? Comme David?
Deux ex-Docteurs sur la même scène? Pour quelle pièce?
- En écrire. Il a une plume très intéressante, tu sais.
- Non, je ne savais pas.
- Il a écrit un épisode du Doctor pendant ses vacances et les producteurs ont décidé de l'incorporer à la série. Tu sais, les yoyos hurleurs et l'ours de l'étoile polaire?
- C'était son idée?
- Complètement.
- C'était brillant! Penses-tu qu'il voudrait écrire officiellement pour la série? Avec moi?
- Peut-être. Il faudrait le lui demander, mais il est devenu aussi maniaque de cette série que… eh bien que moi.
Ce n'était pas un secret. Elle avait bataillé avec tout le monde pour avoir le meilleur pour la série. Tous deux, en fait, avait donné la moindre minute à la série jusqu'à leur départ. Un moment plutôt triste, se souvint Russell.
- Tu voudrais replonger dans le bain? Mais tu avais dis…
- Si tu peux, moi aussi. Pourquoi pas? Surtout si David est d'accord pour revenir. Si vous êtes prêts pour un comeback, moi aussi.
- Et si je te disais que je bricolais, comme ça, une histoire pour ramener le Docteur de David?
- Je dirais que tu as senti le vent tourner.
- Il reste un problème : trouver un 12e Docteur qui acceptera de mourir au bout d'un épisode… Il faut quelqu'un d'assez jeune, un adolescent quasiment, mais il faut qu'il ait la tête sur les épaules. Et il faut qu'il puisse garder le secret qu'il ne sera Docteur que pour un épisode et que son successeur serait David. Pas facile de trouver un garçon comme ça.
Seigneur, les paparazzis allaient les mettre en pièce : ramener le Docteur de David Tenant, reformer l'équipe Davis-Gardner! Russell pensa avec un sourire : « L'Enfer approche! ».
- Tu vas me prendre pour une folle, mais…
- Tu ne peux pas trouver un garçon comme ça en dix secondes, Julie!, dit Russell pendant que son cœur cognait trop fort. « C'est une blague. »
- Le beau-fils de David Tennant, chuchota Julie.
- Non…, fit-il complètement incrédule (sa petite voix intérieure trépignait sur l'air de This is Gallifrey et Russell devait faire son possible pour ne pas faire la toupie sur sa chaise à roulettes).
- Oui, oui, il prend des cours depuis cinq ans et il paraît plus vieux que son âge. Je crois que peut-être… Il a quoi… quinze ans, mais il en paraît facilement dix-huit ou dix-neuf. Est-ce que ça collerait au rôle?
- Mon dieu, ce serait parfait!
- Il va falloir le consentement des parents toutefois. Tu penses qu'ils vont dire oui? Et qu'ils vont pouvoir garder le secret?
Russell eu un fou rire et entendit également celui de Julie. Murray Gold allait écrire d'autres thèmes et arranger les anciens. Matt Smith écrirait des histoires avec lui. Le Docteur remettrait son costume bleu, Jenny reviendrait avec Jack… peut-être Donna… Martha, Rose et… Oh Seigneur!
Un cœur pour être acteur et l'autre pour être le Docteur.
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Les prochains chapitres sont ce que « Russell T. Davis » a écrit durant ce quatre heures.
