Chapitre 1.
Souffrance. Déchirement. Brisée. Ce sont les seuls sentiments que je parviens à ressentir depuis qu'Ed.. , depuis qu'il m'a quitté, depuis qu'il m'a lâchement abandonnée dans cette forêt. Cela fait maintenant plus de deux mois qu'ils étaient partis, me laissant seule, seule dans ma souffrance. Je suis toujours atone, je m'empêche de trop réfléchir, je minute mes journées de tel sorte à ce que je n'ai plus aucun moment de libre. Je ne sors de chez moi que pour aller au lycée. Je ne vis plus. Je survis. Tous les jours sont identiques, c'est la même douleur, le même désespoir, la même tristesse qui m'entoure. Je dois, ce matin, une fois de plus me lever, comme chaque jour pour sauver les apparences, pour faire croire a mon père que tout va bien. Je descende les escaliers qui me séparent de la cuisine et y trouve mon père. Mon père. Ce n'est que parce qu'il est là, qu'il veille sur moi que je vis encore.
- Bella, ça va ? Me demande – t – il, d'un ton inquiet, il avait sûrement entendu mes hurlements durant mes cauchemars nocturnes cette nuit encore.
- Oui Papa, ça va lui répondis-je d'un ton que je voulais rassurant.
- Bon, si tu le dis.. Ouais, il semblait pas vraiment convaincu par ce que je lui avais dit. Je voulais te prévenir Bella que Billy viendra manger à la maison ce soir et voir le match de baseball.
- Bien, je nous préparerais des lasagnes. D'autres personnes seront là ?
- Non, juste lui et son fils Jacob.
Ah oui, Jacob. Jacob que j'avais momentanément rencontré et ridiculement dragué pour savoir les mystérieux secrets que cachent la famille Cu.. Eux. Je le regrette amèrement aujourd'hui. Et j'espère qu'il a oublié cette pathétique tentative de drague...
- Bien Papa, je vais au lycée, à ce soir, lui dis je en passant la porte.
- A ce soir Bells.
La journée se déroule exactement de la même manière que depuis qu'ils sont partis, elle passe très, trop lentement, je m'ennuies fortement mais me force à écouter les cours pour ne pas laisser mes pensées vagabonder. Je me connais assez pour savoir que je penserais à eux ce qui n'améliorerais pas ma journée.
Puis la dernière heure de la matinée a sonné, je me rends à la cafétéria, où j'y retrouve Angela, Mike, Jessica, Ben, et malheureusement Lauren et Tyler. Ces derniers ne cessaient de me lancer des piques à propos des Culle.. d'eux. Juste pour que je souffre un peu plus. Au début, juste après qu'ils soient partis, Jessica s'était joint à Tyler et Lauren ; elle aussi me rappelait quelques souvenirs désagréables à propos d'eux. Je me souviens d'un midi où ils n'ont fait que parlé d'eux. Et évidemment j'avais craqué devant tout le monde...
Flash back :
- Eh, Lauren, tu te souviens, Les enfants Cullen étaient assis tous les cinq à la table, là bas. Maintenant plus personne ne s'y assoit, avait dit perfidement Jessica
- Tu m'étonnes. D'ailleurs, Bella tu ne t'y assois plus ? Ce ne doit pas être facile pour toi.. Avoir été abandonée par le plus beau mec du lycée.. C'était évidemment Lauren qui lui avait répliqué cela, en me regardant fixement, avec un air de défi dans les yeux.
- C'est sur... Mais ils étaient tellement beaux. Il y avait Rosalie et Emmett, Alice et Japer. Avait murmuré Angela.
- Ah oui, lui il avait toujours l'air de souffrir, je me demande ce qu'il avait, dit Jessica.
- Et Bien sur, notre cher Edward Cullen, dit Tyler avec une grimace de dégoût.
- D'ailleurs Bella, parle nous d'eux, parle nous d'Edward Cullen.
- Ah oui, fit Jessica, toujours en quête de ragots.., t'étais allée chez eux avant qu'Edward ne veuille plus de toi. Ils habituent où ?
- C'est peut être leurs parents adoptifs qui ne t'ont pas apprécié Bella, cracha Tyler, ils t'ont peut être trouvé trop banal à côté de leur fils.
S'en fut trop, j'étais partis en courant, en pleurs. Je n'avais envie que d'une chose, de m'installer dans mon lit, de mettre Claire de Lune de Debussy et de mourir... Je rentrais chez moi, complément désespérée après ce midi. J'étais montée dans ma chambre et j'avais pleuré, pleuré, pleuré. J'avais cette plaie béante à la poitrine qui s'ouvrait à chaque fois que je pensais a eux, c'était atroce. J'aurais préféré que James me casse la jambe des dizaines, des vingtaines, des centaines de fois dans ce studio de danse, qu'il me morde autant de fois qu'il voulait, que Jasper me tue le jour de mon anniversaire plutôt que subir cela. J'avais l'impression de mourir de l'intérieur. Oui, c'est cela, j'étais morte. Je ne parvenais plus à sourire, à rire, à parler avec les gens qui m'entourent.
C'est ce jour là que pour la première fois je songeais réellement au suicide. Je m'étais levée en me disant « si je meurs, je ne souffrirais plus, si je meurs, je ne souffrirais plus ». J'étais allée jusqu'à l'armoire à pharmacie, dans la salle de bain et y avais trouvé plusieurs boites de médicaments forts. J'en avais mis 6 dans ma main, il y en avait en de différentes couleurs, des roses, des bleus, des blancs, de différentes formes, des allongés, des ronds, des petits, des plus grands. Je m'étais servis un verre d'eau, et m'étais dit que ça y est ce supplice serait bientôt fini. Quand un bruit m'avait fait sursauté. C'était Charlie qui venait de fermer la porte d'entrée et qui m'appelait. J'avais rapidement jeté les médicaments et m'étais dit que si je faisais ça, il en souffrirait énormément. Depuis, il n'y a pas un jour où je n'y pense. Je repense au fait que j'ai faillit abandonner Charlie mais aussi que le suicide est peut être la meilleure des solutions pour moi. Qu'il arrêterait mes souffrances, mais commencerait celles de Charlie...
Fin du flash back
Penser à ses mauvais souvenirs maintenant n'étaient pas l'idéal. Ca serait mieux que j'essaye de me concentrer sur la discussion qu'ont Mike, Angela et Jessica. D'ailleurs, j'avais pardonné à Jessica d'avoir été perfide, hautaine avec moi, elle, elle avait arrêté d'essayer de me faire souffrir, elle a du se rendre compte que je souffrais déjà bien assez. Maintenant ils parlaient tous les trois, d'ours je crois.
- Mais je t'assure Jessica ! Les campeurs ont assuré avoir vu deux ours, deux énormes loups dans la forêt. Ils en parlaient au magasin. Ah oui, Mike Newton travaille au magasin de ses parents, c'est un magasin de sport, et un des sports les plus pratiqués ici est la randonnée
- Mais Mike, des loups ne viendraient jamais par ici ! En plus, les gardes forestiers circulent dans tout le Tilicum Park de Forks. Puis c'est trop un endroit perdu pour que des ours viennent jusqu'ici.
- Heu, Jessica... Je crois que Mike à raison, mon père m'en a parlé et m'a mis en garde. On doit éviter de s'approcher de la forêt, apparemment il y a bien des loups, et des beaucoup plus gros que d'habitudes, ai je murmuré.
Tout le monde à table s'est retourné, ils se sont tous tus, et m'ont dévisagé. Ce n'est quand même pas si rare que je parle, que j'interviens dans une discussion... Apparemment si ...
- Ah, euh, oui, mes parents m'ont aussi prévenu à ce sujet. A dit Mike, sûrement pour essayer de relancer la conversation, ce qui marcha très bien.
- Bon, dans ce cas là, je ferais attention aussi, mais c'est quand même bizarre cette histoire de loups, a admit Jessica.
Puis il a fallut retourner en cours, il me reste deux heures de littérature avant de rentrer retrouver Charlie et faire à manger pour ses invités. Angela est assise à côté de moi pendant ses deux heures, je préfère que ça soit elle plutôt qu'une commère comme Jessica ou qu'une petite peste comme Lauren.
- Ca à l'air d'aller mieux Bella, je suis contente que tu sois de retour parmi nous, chuchota Angela, elle est vraiment intuitive.
- Disons que ça s'améliore un peu... Et puis, il faut que je me reprenne en main pour Charlie.
- Oui, il a besoin de toi, tout comme tu as besoin de lui. Si tu veux, on peut se voir un samedi, aller au cinéma ?
- Je sais pas Angela.. Je te tiendrais au courant. En effet, j'étais prête à reparler un peu, pour Charlie, mais pas encore prête pour des sorties, des journées avec une personne qui me poserait forcément des questions.
- D'accord Bells, je ne te force pas. Mais sache que tu peux toujours m'appeler pour se balader ou sortir un peu. Cela peut faire du bien de changer d'air, dit gentiment Angela.
- Oui, merci Angie. Charlie m'a proposé de retourner à Phoenix, chez ma mère. Pour changer d'air, d'environnement. Mais je crois que je préfère rester ici pour le moment.
- Ah oui. Au cas ou c'est ça ?
- Oui … Avoue je. C'est vrai que la seule raison qui fait que je reste est l'espoir qu'ils reviennent, qu'ils me rejoignent. Angela a rapidement compris, je suis vraiment transparente pour qu'elle arrive a me comprendre, a deviner cela aussi facilement.
- L'espoir fait vivre Bella... Mais malheureusement il fait aussi souffrir...
Oh oui, ça je le sais, je sais que cet espoir qu'ils rentrent à Forks est irréaliste. Cela ne se produira jamais. Il ne m'aime pas, je ne suis qu'une banale humaine après tout. Il m'a quitté et il est parti, je ne sais ou. Et sa famille l'a suivi, c'est normal... Même si j'aurais aimé qu'ils me disent au revoir, je comprenais qu'ils le suivent, qu'ils m'abandonnent. Mon désespoir revient, je sens cette plaie qui s'ouvre. Encore. Mon visage dû se crisper, parce qu'Angela s'excusa d'avoir parlé de cela. J'essaye de lui faire comprendre que ça va, en faisant un sourire mais il dû plus ressembler à une grimace.
Le cours se finissant, je pars rejoindre ma très chère camionnette rouge et rentre chez moi.
Charlie n'est pas encore là, j'en profite pour nettoyer le salon et la cuisine. Puis partis faire mes lasagnes, je sais que Charlie les adore, j'espère que ce sera aussi le cas de ses amis. D'ailleurs, deux voitures viennent d'arriver, ça doit être eux. J'espère pouvoir vite retourner dans ma chambre pour éviter de parler. En plus, ma discussion avec Angela avait ouvert ces cicatrices à l'intérieur de moi, ces cicatrices qui s'ouvrent tellement facilement. Oui, j'espère pouvoir m'éclipser rapidement, pour pouvoir verser quelques larmes avant de me laisser entraîner par le sommeil, par mes cauchemars.
