Holàà!
Je fais mon retour sur FF dans une nouvelle catégorie, Naruto! Je vous propose donc pour commencer cette petite suite d'OS, qui n'auront auun rapport entre eux, si ce n'est le lieu de l'intrigue. Ils sont écrits sur des coups de tête, insiprés de mon quotidien dans ces gares (ou pas), et surtout à leur donner le sens que vous le souhaitez. Vous ne me suivez peut être pas encore sur ce que je veux dire pas cette dernière phrase, mais vous comprendrez très vite en lisant :p.
J'espère que ça vous plaira, je vous dis à bientôt, et n'héstez surtout pas à me donner votre avis!
La Gare du Nord était connue pour être non seulement une des plus grandes gares d'Europe, avec un flux de voyageurs extrêmement élevé, mais également et surtout une des moins agréables à toute heure de la journée.
Au niveau 0, les quais des grandes lignes (TGV, Eurostar et Intercités, pour ne citer que ceux là) étaient sans cesse pris d'assaut par de nombreux voyageurs qui pour la plupart étaient étrangers à la banlieue parisienne et à son empressement symptomatique. Dans les niveaux inférieurs, une foule pas moins importante de franciliens de toutes horizons circulait avec au moins autant de frénésie entre les lignes 2,4 et 5 du métro, les lignes B,D et E du RER, H et K du Transilien.
L'effervescence continue de cette gare aurait donné mal à la tête à quiconque s'attardait trop longtemps dessus. Mais aucun des voyageurs transitant par cet endroit à la salubrité parfois discutable n'en avait le temps. La Gare de Paris Nord était le parfait exemple illustrant le cliché selon lequel les parisiens étaient toujours pressés.
C'était du moins ce que constata bien malgré lui le blond. Il fit la moue, réalisant qu'il allait bien devoir traverser cette foule à un moment ou à un autre. Ce qui le dérangeait au plus haut point.
Deidara n'aimait pas les gens, c'était un fait.
Alors la perspective de se retrouver entouré d'autant de personne ne le réjouissait pas réellement. Mais c'était le prix à payer pour se rendre dans la fameuse galerie où il avait eu la chance de pouvoir enfin exposer ses oeuvres. Son art valait bien quelques désagréables minutes dans un des endroits les moins appréciés -quoique des plus fréquentés- de la capitale française, non ?
Il souffla un coup et se lança, suivant les indications menant à la ligne 2 du métro, qui semblait se trouver à des années lumières de l'endroit où lui même se situait. Il esquiva tant bien que mal les personnes se retrouvant pour telle ou telle raison sur son chemin. Les parisiens étaient réellement agaçants, incapable de tenir une trajectoire en ligne droite, il fallait toujours qu'ils fassent des serpentines dans tous les sens, à croire qu'ils étaient tous bourrés de bon matin !
Alors qu'il manqua de foncer dans un jeune sortant des quais du RER B, une mélodie résonna à l'oreille de l'artiste. Il pensa d'abord que l'endroit l'avait rendu fou au point d'entendre des voix.
Il s'arrêta un instant avant de constater qu'il ne rêvait pas, quelqu'un quelque part à sa gauche faisait de la musique.
Curieux, il se dirigea dans la direction que ses oreilles semblaient lui indiquer. Il valida son pass navigo sur une borne avant d'arriver dans une sorte d'espace d'attente, qui semblait utilisée par les voyageurs empruntant les lignes H et K. Mais surtout, par un musicien. En effet, un piano droit dont la marque avait été effacée par l'usure et quelques mauvais traitements était disposé sur un carré de parquet, entouré de quelques barrières sur lesquelles s'appuyaient deux ou trois personnes semblant prêter une attention discuatble au piansite ?
Et il était là, assis sur le tabouret qui semblait en aussi bon état général que l'instrument, faisant virevolter ses doigts sur les touches. Il reconnut ses cheveux rouges instantanément, alors qu'il n'avait même pas encore pu voir son air concentré sur le piano.
C'était évident. Il n'y avait que lui pour disposer de ses dix doigts d'une telle façon. C'était forcément lui.
Sasori.
Il était aussi bon pianiste qu'il n'était marionnettiste, c'est à dire excellent. C'était indéniable.
L'instrument, clairement usé, était plus ou moins désaccordé. Certaines touches ne produisaient même plus de son. Quant aux pédales, celles ci fonctionnaient plutôt aléatoirement. Et pourtant.
Sasori réussissait tout de même l'exploit de jouer sans encombre sur ce piano qui rendait visiblement ses derniers souffles. La Gare du Nord avait eu raison de l'instrument, mais le roux semblait lui donner une nouvelle vie.
Deidara esquissa un sourire, il avait pourtant le regard triste.
Il n'aimait pas les gens, c'était un fait. Mais il appréciait tout de même une personne. Une seule. Elle se tenait assise là, à quelques enjambées de lui.
Et lorsque Sasori entama une nouvelle mélodie, il laissa échapper une larme traitresse.
"Omae datta nda"
"It was you"
"C'était bien toi"
Cette chanson. Était ce un hasard ? Le roux ne pouvait pas l'avoir vu, puisqu'il lui tournait le dos depuis le début, assis devant son piano alors qu'il était arrivé derrière lui. Et puis Deidara le connaissait assez bien pour savoir qu'il jouait pratiquement toujours les yeux fermés, plus concentré sur le mouvement de ses doigts et sur la musique que sur les touches.
Alors quoi?
Il serra les dents. Pourquoi s'était il approché? Il n'aurait pas dû. Mais le temps qu'il ne se fasse cette réflexion, il réalisa que ses pieds l'avaient déjà emmené plus loin, juste à côté de l'instrument - et donc du roux.
Par reflexe peut être, il se mit à chanter sur l'air que jouait Sasori. Omae Datta Nda.
Entendant cette voix familière, le roux se refusa à ouvrir les yeux. Ça ne pouvait pas être possible. Pas ici, pas aussi loin de chez eux. Son esprit lui jouait définitivement des tours. Et pourtant, il y fut bien contraint lorsqu'une larme perla au coin de son oeil.
Les dents serrées, il releva le regard vers ce qu'il était persuadé d'être une formation de son subconscient. Mais Deidara semblait bien réel. Perturbé, il poursuivit, appréciant la jolie voix du blond. Ce talent n'avait décidément pas changé et encore moins disparu, pour son plus grand bonheur.
Zasetsu wo kurikaeshite ita ano koro
Moi, qui répétais encore et encore les mêmes erreurs,
Ore no tatta hitotsu no tsuyosa ga
Je n'avais qu'une seule force
Omae datta omae datta
Omae dattan da
Et c'était toi... C'était toi...
C'était bien toi.
Tashika ni omae ga ita
Omae ga ita.. omae ga ita
Tu étais vraiment là.
Tu étais là... Tu étais là...
Aitai
J'ai envie de te voir.
Aenai
Je ne peux pas te voir
Omae Datta Nda.
C'était bien toi.
Sur ces paroles le pianiste s'arrêta, les yeux toujours fermés, la mâchoire serrée, retenant ses émotions du mieux qu'il pouvait. Lorsqu'il rouvrit les yeux, l'autre était déjà bien loin.
« Content de voir que tu vas bien, Sasori. Fais attention à toi. », lui lança-t-il lorsqu'il fut à une distance suffisante pour qu'il l'entende, mais trop loin pour qu'il ne pense à le rattraper.
« Toi aussi, Dei' », murmura-t-il, comprenant le but de sa manoeuvre. « C'était toi », ajouta-t-il pour lui même. « C'était bien toi. »
Et il se leva, un demi sourire amer, mais heureux d'avoir revu Deidara, aussi inattendue fut cette rencontre. Le même demi sourire que celui qu'arborait le blond lorsqu'il arriva sur le quai du métro 2.
« Omae datta nda », souffla-t-il.
