Stiletto heels

...

NDA : Hello laidies ? Je vous retrouve aujourd'hui pour un petit OS centré sur les femmes. Je profite de cette publication pour annoncer que cet écrit sera certainement un de mes derniers dans l'univers de la fanfiction. Bien sûr, je continuerai de traîner sur fanfiction pour commenter et lire mes histoires favorites. Il se peut qu'éventuellement, je publie deux trois petites choses de temps en temps mais voilà, ça n'ira pas plus loin. Je me concentre sur mes études, étant en dernière année de fac et comme je vais entrer en Master, mes priorités sont clairement dessinées . De plus, en ce qui concerne l'écriture, bien sûr je n'arrêterai jamais c'est dans mes veines et mon ADN, j'ai envie de dire. Mais je me concentre davantage sur d'autres projets en dehors de fanfiction et qui, je l'espère, aboutiront. Il me reste à vous remercier d'être sur cette page ! Une bonne lecture ! Je vous embrasse, x, Angie.

Le matin, on a toutes nos petits rituels. Certains reculent leurs réveils pour profiter de cinq minutes supplémentaires de sommeil. D'autres filent aux toilettes soulager une vessie trop pleine. Ou d'autres s'attellent à une salutation du soleil exemplaire pour bien commencer leur journée avec une touche de yoga.

Pour Natasha, il y avait le rituel de préparation avant d'aller au travail. Minutieuse tâche, à vrai dire. Tous les matins, elle prenait une heure pour se constituer un masque, une version différente d'elle-même. Il s'agissait là d'une tâche laborieuse, contraignante parfois mais nécessaire. Brosser sa chevelure rousse pour la remonter en un chignon droit, appliquer fond de teint, poudre, lait de corps, crème, mascara, eye-liner, fard à paupière, rouge à lèvre...Elle ne comptait plus les étapes qui étaient censées l'embellir. En réalité, elle se trouvait très bien sans, avis confirmé par son petit ami. Au contraire, il ne s'agissait en réalité que d'une nouvelle peau qu'elle retirait le soir une fois rentrée chez elle.

Cela dit, c'était un peu l'étiquette de son lieu de travail : Amour, gloire et beauté. Sans déconner. On se vantait, on partageait des ragots sur qui couchait avec qui(enfin, surtout des conquêtes de Tony Stark) et enfin on critiquait telle tenue, telle association de couleur. Parce que la gloire de Stark Industries passe aussi par l'allure de ses employés. Voilà une année que Natasha travaille dans la fameuse Stark Tower -enfin, l'une d'entre elles, parce qu'il est bien connu que Tony Stark réside dans une de ces nombreuses tours. Rien que cela.

Natasha a déjà rencontré l'homme. Plusieurs fois, en fait. Au moins deux fois par semaine, comme elle compte parmi ses assistantes. La première fois fut lors de son entretien d'embauche. Il l'avait choisi parce qu'il la « trouvait belle ». L'homme n'avait pas jeté de coup d'oeil à son CV. Pourquoi, après tout ? Elle était belle, non, c'était suffisant ? Cela avait un peu irrité Natasha. Un peu beaucoup, même. Non mais, voilà à quoi elle était réduite. Mais dans ce monde, elle avait appris à se taire et à accepter. Lorsque Natasha avait demandé aux autres assistantes ce qu'il en était pour elles, eh bien, devinez quoi ? Toutes la même chose !

Apparemment, Tony aimait être bien entouré. Parmi ses amies, Natasha pouvait compter sur Pepper, la grande blonde sérieuse, Rumiko, la petite brune asiatique, Loki, la grande, élancée et malicieuse brune. Maria Hill qui bossait à la sécurité et qui les rejoignait au déjeuner. Enfin, Darcy, la petite dernière, un peu folle et qui devenait amie avec tout le monde.

Ce matin, le réveil se mit à sonner, tirant Natasha de son sommeil court mais profond. Clint, son petit ami depuis deux ans, grogna. Lui aussi travaillait, mais pas dans un monde aussi fou.

« Reste avec moi aujourd'hui, c'est Samedi. Téléphone au boulot et dis-leur que tu es malade. »

Natasha grogna lorsque les lèvres de Clint trouvèrent les siennes, que les mains fortes de son petit ami la collèrent contre son torse chaud et qu'elle ne put pas s'empêcher instinctivement de penser à quoi ressemblerait une journée tranquille sans aller au boulot. Cependant, elle prit son courage à deux mains, repoussa le plus gentillement possible son amant et lui sourit.

« Désolée, je tiens vraiment à cet emploi. Tu te souviens du temps que j'ai mis à en trouver un ? Eh bien...voilà. »

Clint dut se résigner parce qu'il gémit à son tour tout en roulant sur lui même sur le matelas. Tant pis, alors. Peu importe ce qu'il dirait, peut être qu'au fond elle finirait toujours pas choisir son boulot. Il la suivit néanmoins du regard lorsqu'il la vit ouvrir la mallette à maquillage dans la salle de bain. Pendant un instant, les mains de la blonde restèrent figées dans l'air, hésitante, ses yeux, eux, perdus dans le vague d'un aperçu de ce qui l'attendait aujourd'hui, puis, après un soupir venu du cœur, extirpa du cuir noir les premières lotions.

Le matin en arrivant, on trouvait généralement Darcy accoudée au haut bureau de l'entrée avec un plateau de différent café. Il y en avait un pour chacune de ses collègues qu'elle fréquentait régulièrement et il y en avait un pour Happy. Le pauvre, il en avait besoin. Non seulement il faisait partie des seules hommes de l'entreprise, mais Tony Stark lui menait aussi la vie dure, pour ne pas dire rude. Ses heures n'étaient jamais fixes. Certes le salaire à plusieurs zéros à la fin du mois le faisait toujours sourire, mais son visage s'assombrissait alors vite en repensant au dur labeur qu'il avait du endurer pour en arriver là. Ce qu'il ne fallait pas faire. Pourtant il adorait Tony. Le problème, c'est que Tony restait Tony et que pour toujours il serait Tony.

Que voulez vous.

Natasha fut la première arrivée, des dossiers et différents magasines sous le bras. Dossiers qu'elle avait du emporter chez elle pour les terminer, magasines que Tony Stark, le seul, l'unique, lui avait demandé d'acheter sur le chemin du travail avant de venir. Voyez vous, Monsieur aime la lecture. Enfin, non, Monsieur aime surtout savoir ce qu'il se dit sur lui dans la presse. Et puis,éventuellement, il regarde les mannequins en se demandant combien il pourrait payer cette belle paire de miches pour qu'elle puisse compter parmi ses assistantes.

Arrivée en première donc, elle sourit en découvrant le café qui l'attendait. Darcy la gratifia des dernières nouvelles, de l'humeur générale du patron et la détailla avant d'approuver sa tenue -au cas où, il y en avait toujours une de rechange parce que Monsieur Stark aime ce qui est beau, voyez vous, n'allez pas le perturber avec des vêtements qui ne vous vont pas.

« Nat ! Vous voilà ! Vous tombez bien ! J'ai besoin de vous. Vous avez ce que je vous ai demandée ? » commença Tony dès qu'elle eut pénétré dans le bureau dont la taille était certainement supérieure à certains appartements de New York. Natasha ne tiqua pas au manque de « Bonjour. » ou de « Comment allez vous ? ». Non parce que, vous savez, l'habitude fait que.

Alors Tony s'arrêta un moment, la regarda, sourit puis s'installa disgracieusement dans son fauteuil avant de balancer ses pieds sur le bureau, puis, après avoir attrapé le café qu'elle lui tendait, reprit :

« Lisez moi les journaux. »

Et voilà, la journée pouvait commencer.

Heureusement, et contrairement à Happy, les assistantes de Monsieur Stark avaient le droit à une pause. Pause qui, en réalité, ressemblait plus à un bureau des plaintes collectif qu'à une pause. Natasha consultait rapidement ses textos, répondait à Clint qui se plaignait de ne pas la voir avant le soir et, enfin, écoutait ses amies. Il y avait donc Darcy, Maria, Pepper, Rumiko et Loki.

« Tu dois en avoir des choses à nous dire avec la robe que tu portes aujourd'hui. » sourit malicieusement Rumiko en piquant sa salade avec sa fourchette.

Loki leva ses grands yeux verts et sa bouche maquillée d'un rouge sombre presque noir s'étira en un sourire.

« En effet, »

Cela sembla piquer la curiosité de Pepper, même si cette dernière voyait bien que l'attention de Tony Stark était souvent plus occupée par Loki que par son travail. En effet, l'autre fois, il avait retenu Pepper un peu plus longtemps pour lui poser des questions sur la grande brune. Il semblait y avoir anguille sous roche, mais Loki s'amusait plus de cette situation. Est-ce qu'elle appréciait d'être ainsi convoitée par l'homme ? Certainement, il était très flatteur d'être voulu par un tel homme, qui, en plus de cela, était vraiment très sexy. Mais si il y avait plus, ou si il s'était déjà produit quelque chose, elle n'en avait pas dit mot. Cela dit, être convoitée de la sorte relevait plus de la façon qu'un enfant désirerait ardemment un jouet pour Noël, s'en était limite agaçant. Les yeux constamment scrutateurs, les rictus plus si discrets que cela et, enfin, les commentaires qui ne pouvaient désormais plus s'appeler chuchotements discrets. Natasha en avait l'habitude, lorsqu'elle pénétrait dans une salle de réunion pour ramener papiers, cafés et autres demandes superflues du boss.

Puis il y avait eu ce matin où Loki était arrivée avec les yeux rougis à table, que Natasha avait du faire du rab' et que Rumiko marmonnait qu'elle en avait assez. Le silence avait gagné la table qui paraissait soudainement plus froide, moins chaleureuse. Pepper s'était installée avec son air dépité habituel lorsqu'elle s'apprêtait enfin à pouvoir se plaindre un peu, puis elle avait remarqué les visages fermés de ses amies. Elle aussi était restée silencieuse.

« Loki...que se passe-t-il ? »

Ce qu'il se passait, c'était que l'interpellée en question avait surpris une conversation entre Tony et quelques uns de ses associés la concernant dans laquelle ils rigolaient tout en pariant quand Tony réussirait enfin à la sauter. Rien que cela. Elle s'était sentie comme une « chose », une véritable chose sans importance, sans considération et sentiments. Rien qu'un morceau de viande que Monsieur Stark voulait fourrer de son manche si populaire dans la boîte. Loki n'avait pas eu besoin de dire mots, elle avait seulement marmonné un « connard » étranglé et accentué par ses larmes coulant enfin sur ses joues, envoyant par la même occasion balader son mascara. Natasha, elle, semblait au bord de la crise de nerfs. Elle avait couru toute la matinée et lorsqu'elle était revenue, les bras chargés de paperasse, Tony l'avait gratifié d'un « vous en avez mis du temps ». Il lui avait ensuite demandé de poser ça quelque part et qu'il regarderait ça si l'envie lui disait. Natasha avait failli commettre un meurtre.

Les nerfs en pelote, elle finit par se lever, faisant racler la chaise métallique derrière elle. Ses mains tremblaient. Rumiko cessa de marmonner pour la regarder, Pepper fit de même. Darcy détourna son attention de la secrétaire avec qui elle discutait et Maria s'arrêta dans sa ronde pour voir d'où provenait le bruit à faire grincer des dents.

« On va se venger. » déclara alors Natasha, sonnant ainsi un glas de vengeance depuis bien trop longtemps retenu.

Tony sourit en voyant Loki dans le couloir de part les baies vitrées entourant son large bureau. La femme portait une robe verte foncée qui lui allait toujours aussi bien. Il passa un doigt sur ses lèvres, imaginant la peau de l a belle collée à la sienne, ses cheveux en poigne dans ses mains pendant que sa bouche serait occupée à le servir d'une façon bien particulière. Et cette paire de seins, ce cul ferme. Il sourit encore lorsqu'elle releva les yeux et se rendit compte qu'il la regardait. Il lui fit signe de venir dans sa direction, ce qu'elle fit sans broncher, apparemment.

« Monsieur Stark, en quoi puis-je vous être utile ? »

Un nouveau sourire étira ses lèvres et il lui demanda de fermer la porte.

« Loki, Loki, Loki, » soupira-t-il après s'être levé et approché d'elle. Les manches de sa chemise blanche étaient relevées, comme s'il venait de travailler de nombreuses heures durant.

Lorsqu'elle jugea qu'il était trop près, Loki eut un mouvement de recul avant de se rendre compte qu'elle était coincée entre le bureau et son patron.

« Monsieur Stark, je ne crois pas que- »

« Chut. Arrêtons de jouer à ce petit jeu tous les deux. Je sais que tu en as envie, et moi aussi j'en ai envie. Quand je te vois déambuler dans tes robes serrées toute la journée je ne pense qu'à ça. Et tu es définitivement la plus belle de toutes mes chéries. »

Elle resta stoïque face aux paroles dures de son patron. Comment pouvait-il ne la considérer qu'ainsi ? Elle était un être humain, avec des sentiments. Une fois baisée, il ira sûrement crier sur tous les toits qu'il avait réussi à se la faire et qu'il avait, de ce fait, gagné son pari. Elle ne pouvait supporter d'être qu'un nom sur une longue liste.

« Mais Monsieur Stark je ne veux pas, nous sommes collègues je ne- »

« Oh aller. On est pas collègue chérie, tu es mon assistante et les assistantes font ce que leurs patrons leur disent. Tu veux bien faire ça hein ? Retirer cette robe affriolante et écarter tes belles cuisses ? Ou poser ta bouche sur ma queue ? Tu veux bien hein ? »

Et c'est à ce moment qu'elle brandit le dictaphone caché dans son décolleté. Sourcils froncés, Tony se recula légèrement. Loki souriait désormais.

« Retournez vous asseoir Monsieur Stark, il vous reste encore beaucoup de boulot. Pour ma part, » déclara-t-elle après avoir repoussé une mèche de ses cheveux derrière son oreille, « je vais aller faire un peu de shopping pendant une heure ou deux ? Vous n'avez rien contre, n'est-ce pas ? »

Le visage de Tony blêmit. Il hocha la tête mécaniquement sans réfléchir apparemment.

Lorsque Loki quitta le bureau, Tony resta immobile devant son bureau, incapable de bouger.

Pepper avait été appelé plus tôt ce matin là. Mais pas au travail. Chez Tony. Que se passait-il encore ? Elle gara sa voiture le long de l'avenue où résidait Tony, dans une villa privée et trottina jusqu'à l'entrée sur ses talons de plus de dix centimètres avant de toquer. Personne ne lui répondit, alors elle se permit d'entrer, dans l'espoir que rien de grave ne soit arrivé à l'individu. Même s'il était insupportable et ingérable, elle l'appréciait de façon professionnelle. Pourtant, Pepper ne put s'empêcher de grimacer lorsqu'elle aperçut Tony, assis à la table de la cuisine en train de prendre son petit déjeuner tranquillement tandis qu'elle avait du se réveiller une heure plus tôt parce que son emmerdeur de bosser l'avait appelé si tôt. Tout semblait normal, parfaitement normal.

Il la détailla un instant, jaugeant son tailleur blanc et sa queue de cheval bien droite avant de détourner le regard, approuvant visiblement son apparence. Il posa les yeux sur le journal et commença à le feuilleter.

« Bonjour Monsieur Stark. Vous m'avez appelé et- »

« La fille dans la chambre. Virez là. Je ne me sens pas d'humeur à le faire. »

D'abord, le manque de politesse à son égard lui retira toute bonne humeur matinale. Ensuite sa mission la décomposa entièrement. Virez une fille ? Non mais voilà pourquoi il l'avait appelé en panique ce matin ?

Elle ne bougea pas, la mâchoire légèrement pendante si bien qu'il finit par relever les yeux de son journal, surpris de ne pas la voir s'activer.

« Pepper ? Aller, la fille, dans la chambre, ouste ! »

Ce fut alors qu'elle explosa de rire. Un rire vrai, franc et salvateur. Qu'il faisait du bien ce rire. Non mais vous y croyez vous. Elle venait de perdre une précieuse heure de sommeil pour quoi ? Parce qu'un con avait trop peur de virer une fille de son lit. Oh cela lui aurait demandé trop d'efforts, dis donc. Pepper était .Rire. Elle se tenait les côtes tellement elle était hilare. Pendant ce temps là, Tony l'observait avec des yeux ronds, le journal ayant perdu tout intérêt pour lui. Elle souffla lorsque la première salve du fou rire fut passé et s'approcha de la table de la cuisine pour se servir une tasse de café.

« Ah la la, mon dieu. » soupira-t-elle avant d'exploser à nouveau de rire. Elle avait failli recracher le café ! Sur lui. Ca aurait été deux fois plus drôle.

Au lieu de cela, elle décida de se barrer, laissant ainsi l'homme le plus perplexe du monde. La fille, il allait devoir s'en occuper parce que, une fois dans sa voiture pour retourner chez elle, Pepper était toujours aussi pétée de rire.

Deux jours plus tard, Natasha entra dans le bureau de Tony avec un petit sourire en repensant à Clint si câlin ce matin, mais aussi à la façon dont les filles s'étaient défendues. La dernière en date, Rumiko qui avait fait une démonstration de karaté à un connard lui ayant touché les fesses alors qu'elle assistait Tony en réunion. Ce dernier n'avait pas bougé, n'avait rien dit et lui avait simplement dit qu'elle pouvait se retirer. Il ignorait qu'elle était si balèze en art martiaux, mais maintenant, il y réfléchirait à deux fois avant de ne serait-ce qu'effleurer sa peau douce comme de la soie. L'autre gars allait bien, il avait juste eu terriblement la honte et n'avait pas le moins du monde songé à se plaindre:tout était vraisemblablement de sa faute, comme celles des autres qui avaient rigolé en le voyant la peloter sans broncher.

Natasha entra donc dans le bureau pour trouver un Tony changé. Il ne portait plus son sourire prétentieux sur le visage. Il semblait plus ratatiné sur lui même, peut être était-ce la vérité dévoilée à lui même l'affectant autant ? Pas facile de se rendre compte qu'on est un gros con macho et sexiste, hein ? Et en plus de bien se faire avoir par ses propres « chéries », n'est-ce pas ?

« Bonjour, » dit-elle.

« Bonjour, » répondit-il.

Elle s'arrêta...et gloussa. « Tiens, vous allez bien ? »

Il releva la tête. « Pardon ? »

« Je veux dire, vous m'avez dit bonjour. Ca n'arrive pas souvent. Jamais pour dire vrai. »

Il baissa la tête. « Bon sang Natasha je suis si horrible que cela ? »

Elle voulut rétorquer derechef que oui, avec un ton qui ne laisserait peser aucun doute, puis se ravisa. L'homme avait, semblait-il, des remords. Il avait l'air de réfléchir aux derniers jours comme si l'évidence l'avait enfin frappée. Il était un véritable connard envers ces femmes.

« Je suis désolé, » déclara-t-il alors.

Natasha s'assit en face de lui et commença un discours qu'elle avait toujours voulu lui dire : « Tony, vous vivez dans le stéréotype du patron qui veut être parfait dans un monde parfait. Vous voulez un vie d'or et d'argent et vous souhaitez aussi que tout le monde le sache. Travailler dans une tour de luxe qui touche le ciel parce que vous pensez être au même rang que dieu, si ce n'est plus. Être entouré de belles femmes mais être belles, ce n'est pas porter des talons de plus de dix centimètres, être mince et être maquillée à ne plus s'en reconnaître dans le miroir. Toutes les femmes sont belles, sortez dans la rue et vous y verrez de la beauté partout. Vos jugements sont faux comme vos visions, comme vos mots. Vous n'êtes pas comme ça, vous êtes juste emporté dans le cadre que vous vous êtes crée. »

Elle s'arrêta un moment et reprit : « Si moi et les filles nous vous avons fait subir certaines choses ces derniers jours, c''était pour que vous vous rendiez compte de ce que nous vivons, comment nous vivons et que désormais, ça doit céder. »

Tony hocha la tête. « Et, » ajouta t-elle avec un sourire, « Ménagez ce pauvre Happy. Il vous adore, il adore son boulot mais il aime aussi avoir un peu la paix. Comme nous. Aimez vos employés, respectez les car si vous êtes là aujourd'hui, c'est aussi grâce à nous. Et les femmes, bon sang, respectez les, aimez les. »

Elle lui servit un tendre sourire, espérant ne pas avoir abattu plus amplement l'homme.

Au contraire, lorsqu'elle quitta le bureau, Tony avait lui aussi un petit sourire. Le petit sourire du changement, sans doute, celui que vous vous servez parfois lorsque vous vous dites, « Bien il est tant de changer » et lorsque vous savez que ce qui est à venir, c'est pour le meilleur.

Alors Natasha reprit son boulot, sourire aux lèvres, la démarche assurée sur ses talons aiguilles de femme. Et quelle femme !

The end.