Bonjour / Bonsoir tout le monde !

Oui, peut-être que ceci n'est pas le prochain chapitre que vous attendiez. Peut-être encore que vous n'aviez pas l'intention de débuter une nouvelle fic Clexa mais...vous voilà *calin* ! Je me suis lancé sur un court OS, petit plaisir personnel mais également partagé afin de remercier ma sublime beta.*fleurfleur*Il se composera (normalement) de trois parties qui sont en cours d'écriture. Je n'oublie pas mon autre fic "Just A Day With You" dont je continue l'écriture ainsi que "Born Anew" pour les anciens lecteurs...bien que pour cette dernière, le hiatus soit un peu d'actualité. Toujours est-il que j'espère que cette première partie vous plaira. N'hésitez pas à me donner vos avis et si besoin, à me poser des questions.

Cette fanfiction se déroule dans l'univers de The Witcher, qui, pour ceux qui ne s'en doutent pas, est basé sur une série de livres (que je recommande d'ailleurs). Je me suis inspiré du monde, société, villes ainsi que créatures de base du jeu, essayant de retranscrire l'action sur le papier. Pour plus d'immersion, et de compréhension si vous n'avez jamais touché à cet univers, je vous laisse sur quelques annotations. Bonne lecture à tous et à bientôt !

Sorceleur : Les sorceleurs sont des mutants stériles avec des capacités surnaturelles, qui reçoivent un entrainement spécial ainsi qu'une préparation en vue de devenir des tueurs de monstres professionnels à embaucher. On croit (et même eux) qu'ils sont incapables d'avoir des émotions, cependant cela peut ne pas être entièrement vrai. Les sorceleurs sont spécialement entraînés pour tuer ou désenvoûter les monstres, aussi leur réputation de tueurs hors pair les précède et certains les confondent avec de vulgaires assassins ou tueurs à gages. Ils refusent pourtant généralement d'accomplir ce genre de mission et il leur est recommandé lors de leur entraînement de ne pas se mêler des assassinats ou de faire le travail des gardiens de la loi.

Epreuve des Herbes (précédents les mutations) : L'Épreuve des herbes était une épreuve d'une atroce souffrance auquel chaque jeune apprenti sorceleur était confronté. Elle requiert la consommation d'ingrédients alchimiques spéciaux (entre autres liquide céphalo-rachidien de foënard, glande à poison de manticore, langue de brouxe albinos, etc.), "les herbes" et qui affectent le système nerveux. À priori, seulement quatre pour dix apprentis survivraient au cours de l'épreuve, mais ces quatre gagneraient en retour des réflexes éclairs.

Kaer Morhen : Kaer Morhen est une ancienne forteresse partiellement ruinée, bâtie dans les montagnes au nord-est du royaume de Kaedwen, non loin du fleuve Gwenllech, au cœur de la Vallée de Kaer Morhen. Le château est utilisé comme demeure et école par la guilde des sorceleurs.

La Loge des Magiciennes : La Loge des Magiciennes est érigé sur les ruines du Conseil des Magiciens. C'est une organisation secrète comprenant seulement des mages femmes.


Au-delà des Mutations

La beauté des îles Skellige n'était comparable à aucune autre. La mer tumultueuse était paysage constant au loin, et depuis les forêts, on pouvait nettement distinguer les monts enneigés qui faisaient la particularité des îles. C'était un spectacle ahurissant à qui ne connaissait pas la neige et Lexa se demanda si Costia n'avait ne serait-ce qu'une fois profité d'une beauté pareille.

La jeune Sorceleuse avait quitté Kaer Morhen, la forteresse dans laquelle résidait ses semblables, peu après la mort de son amante. Elle avait rencontré Costia lors d'une soirée d'été, attablé à une taverne et se montrant joueuse. Elles avaient disputées trois manches de Gwynt, un fameux jeu de cartes que Lexa répugnait. Son échec avait bien sûr été cuisant et face au sourire de Costia elle n'avait pu qu'abdiquer. Lexa ne pouvait passer au-delà, et très vite, une attache s'était nouée entre les deux jeunes femmes. La Sorceleuse avait plus tard appris la présence de Costia parmi la Loge des Magiciennes. Cela n'avait rien changé, et l'affection qu'elle lui portait n'en avait pas diminuée.

Faisant trotter son cheval, noir de jais, Lexa repensa aux tout derniers mots que la sorcière lui avait adressés. C'était un matin doux, et les deux femmes se câlinaient tendrement après une nuit particulièrement vive. Costia, de ses yeux d'un bleu immaculé, s'était approché d'elle, et dans un murmure, lui avait dit trois mots.

« Je t'aime. »

Lexa s'était paralysée face à cet aveu. Elle ne voulait pas le laisser paraître, mais elle se demandait de ce qu'il en était pour elle-même. En tant que Sorceleuse, Lexa n'était capable de moindres sentiments. Elle se souvenait de tout cela, de la façon dont l'amour affectait son corps, mais après sa mutation, il n'avait eu plus rien. Gustus avait eut beau lui répéter que cela en était de même pour tout les Sorceleurs, elle n'avait pu s'y résumer.

Lexa n'avait eut de réponse, si ce n'était le silence, face à l'aveu de son amante. Des semaines plus tard, alors que Costia n'avait donné de nouvelles, elles s'étaient retrouvées. Son corps, attaché sur un poteau de bois, carbonisé par les flammes tandis qu'un prêtre du Feu Eternel scandait l'hérésie. Lexa s'était tenue de le faire taire d'un coup de lame, craignant de rameuter les fidèles. Elle avait attendu la nuit pour se frayer chemin jusqu'au bucher.

Les jambes tremblantes, elle s'était effondrée face aux cendres et ne s'était relevé qu'une fois le soleil amorçant sa montée. Elle avait emportée ses os à Kaer Morhen et les avaient enterrés sous un chêne majestueux. Et puis elle s'était enfermée dans la citadelle, seule, dans sa chambre. Anya et Gustus avait beau eut l'inviter à une séance d'entrainement, rien ne savait la consoler. Aussi, un matin d'automne, elle avait décidé de s'en aller. Elle devait laisser Costia s'en aller, d'une façon où d'une autre. Elle avançait sur la Voie, c'était la façon dont elle voyait les choses. Après plusieurs mois passés à voguer à travers tout Velen, elle s'était attardée sur les marchés de Novigrad. Elle en avait profité et avait fait un détour par les bains, profitant de l'eau chaude et d'un semblant de relaxation.

Elle avait finalement choisi les îles de Skellige pour prochain lieu de pérégrination. Elle avait passé trop de temps à festoyer dans les auberges de Novigrad et après plusieurs contrats passé à pourchasser goules et nekkers, elle avait voulu changer d'air. Lexa était curieuse de nature, et tout ce qui manquait à son tableau de chasse étaient les créatures de Skellige. Et bien qu'elle connaisse les monstres, elle n'avait jamais eu à croiser la route d'une sirène. Cela l'intriguait et longtemps elle regarda Novigrad s'éloigner alors que son navire filait vers les îles.

Le navire débarqua sur Hindarsfjall au coucher du soleil et Lexa resta une seconde sur le rivage à admirer la vue de l'astre se reflétant sur l'océan. Elle sella son cheval, et partie finalement en direction de Larvik afin de demander hospitalité dans une auberge. Sur le chemin, elle tira deux à trois lapins des neiges qu'elle rangea dans sa sacoche. Ajoutant à cela quelques fleurs et plantes curatives, elle atteignit Larvik à la nuit tombée. Elle descendit brièvement de son animal, l'amenant dans une écurie proche qu'elle paya allègrement. La brune caressa doucement la crinière de l'étalon et lui fit offrande d'une carotte. Après quoi, elle se dirigea vers une échoppe où elle pu vendre ses deux lapins ainsi que quelques racines de mandragore.

« Cela faisait bien longtemps qu'on ne m'en avait vendue. Merci bien.

-C'est une plante répandue à Velen.

-Velen ? Vous n'êtes pas d'ici ! Dites-moi, qu'est-ce qui vous amène ? » S'interrogea le marchand.

Lexa se contenta se pencher la tête, laissant à l'homme le loisir d'observer les deux épées qu'elle portait dans son dos. Une en acier, une en argent. Le marchand compris immédiatement et se focalisa sur les yeux de chats de la jeune femme. Lexa avait les yeux verts mais après sa mutation, ils avaient pris cette couleur dorée commune aux Sorceleurs.

« Une Sorceleuse, je vois. Je vous pensais tous disparus.

-Nous savons nous montrer discrets » lui répondit-elle simplement.

Elle se détourna, se dirigeant vers un panneau d'affichage où requêtes en tout genre était clouées. Le marchand la héla cependant avant qu'elle n'eut le temps de lire un avis.

« J'aurais bien une mission à vous confier. Moyennant finance, bien entendu, lui dit-il, se montrant hésitant.

- Dites-moi. Je verrais si l'intérêt me prend. »

Il se posta près de la jeune femme dont le regard ne quittait cependant pas l'écriteau. Elle l'écoutait pourtant mais elle ne ressentait pas le besoin de prêter à l'homme plus d'attention que nécessaire.

« Ma fille a disparue. Je l'avais envoyée en bord de mer, elle voulait me faire plaisir en me remmenant des coquillages. Elle adorait cela quand elle était plus jeune et..cela fait environ une semaine et elle n'est toujours pas revenue.

-Il me faut plus de détails. A quoi ressemble t-elle ?

-Blonde, à peu près de votre taille. Ses yeux sont aussi clairs que le ciel et son sourire sait rendre quiconque heureux en quelques secondes. »

La jeune Sorceleuse enregistra mentalement ses quelques informations. Une description physique était assez, mais quelques détails lui manquaient encore.

« J'ai besoin d'en savoir plus. Sa corpulence ainsi que les habits qu'elle portait ce jour là. Où l'avez-vous envoyé ? » Enuméra Lexa, se reportant sur l'homme.

Ses yeux scintillait dans la nuit et le marchand remarqua soudain à quel point l'atmosphère autour de lui était pesante et peu rassurante. Il avait entendu nombres histoires sur les Sorceleurs et beaucoup les relayaient au rang de monstres non humains. Il inspira pour se donner du courage.

« A peine plus ronde que vous ne l'êtes. Elle portait un haut bleu, les manches longues, et une jupe d'une couleur à peine plus foncée. Probablement aussi son alliance. Une plage au sud d'ici, non loin des rocheuses.

-Mariée ? Interrogea la brune.

-Cela va bientôt faire deux ans. » La renseigna l'homme.

La Sorceleuse acquiesça, faisant le point sur ce dont elle avait besoin. Elle fixa un instant l'établi d'un forgeron, se promettant d'aller jeter un œil avant que celui-ci ne ferme.

« Je vous propose deux mille couronnes, Sorceleuse. »

Les yeux de chats de la jeune femme étaient restés fixé sur l'échoppe, son regard suivant la lame des instruments se faisant aiguiser. Le forgeron lui lança un regard tout en continuant son travail, sachant reconnaître un Sorceleur quand il en voyait un.

« Deux mille cinq cents et la moitié d'avance. Vous me donnerez le reste lorsque je retrouverais votre fille. Ou son corps. »


L'air frais et humide fouettait le visage de la Sorceleuse qui regardait au loin les vagues danser dans d'énormes gerbes. Cela faisait plusieurs minutes déjà qu'elle regardait l'eau s'imprégner dans le sable. Ses sens surdéveloppés facilitaient d'habitude la chose mais ce cas était différent. L'eau effaçait toutes preuves et Lexa se trouva agacée. Elle longea la mer, se lassant peu à peu du fracas que causait l'eau sur les rochers. Elle se stoppa, une odeur distincte lui montant au nez.

« Du sang » murmura t-elle.

Elle se pencha, effleurant de ses doigts la surface lisse de la roche. L'eau effleurait à peine celle-ci pourtant Lexa resta de marbre face à sa découverte. L'affaire était loin de toucher à sa fin. Elle étudia la marque, fine, griffant la pièce à la verticale. Un trait ensanglanté et rien d'autre. Elle examina la texture avant d'amener ses doigts à son nez.

« Cette marque de date pas d'hier. Le sang doit lui appartenir. Il ne me reste plus qu'à comprendre pourquoi d'autres traces de pas ne la suivent pas. »

Le hennissement de son étalon noir la coupa dans sa réflexion. Elle avait déjà compris et avait dégainé son épée en argent, évitant souplement le coup de griffe qui lui était destiné. Trois noyeurs se trouvaient face à elle, un quatrième se déplaçant dans le lointain. Le dernier, contrairement aux autres, avait la peau rougeâtre, sans doute le meneur.

« Vous ici ? Je vous pensais restés à Velen ? C'est dommage » s'exclama Lexa à qui l'action manquait un peu.

Elle étudia les deux spécimens qui s'approchaient d'elle. D'une lenteur morbide, les créatures auraient effrayé quiconque ne connaissant pas leur existence. Ce qui n'était pas le cas de la Sorceleuse, et elle remerciait chaque jour Gustus pour son enseignement plus que bénéfique.

Un premier noyeur bondit, attaquant et visant sa victime au thorax. Elle l'évita souplement, jouant de sa lame pour venir lui trancher la jambe. Le nécrophage s'écroula, rampant tout de même vers sa cible qui avait déjà tourbillonné vers un autre de ses pairs. La créature attaqua sans attendre mais déjà Lexa était dans son dos. Son épée décrivit un arc de cercle puissant, et la tête du noyeur tomba.

« Et d'un. »

Elle acheva rapidement le rampant, le transperçant de sa lame qu'elle retira d'un coup sec. Le sang colorait déjà sa lame qui brillait sous affectation de glyphe. Les inscriptions elfiques scintillait d'un rouge étrange et il suffit de deux coups d'estoc à la Sorceleuse pour que de la lame jaillisse un trait de feu. Le noyeur poussa un cri lorsque la flamme dévora ses écailles. Lexa accentua sa force et fit avancer la lame plus profondément dans la chair. La créature s'effondra en deux pièces et Lexa recula lorsque le dernier noyeur hurla.

Il attaquait déjà, sa gueule acéré claquant, se refermant sur du vide. L'esquive avait été simple, facilement réalisable. Il avait beau être le meneur, il n'en restait néanmoins que trop faible face à la Sorceleuse. Lexa fit jouer de son épée, s'amusant à la faire tourner entre ses doigts par pure provocation. Elle lança au dernier un regard de défi mais un cri bestial la déconcentra. Le noyeur se détourna, répondant d'un hurlement et ne lâchant des yeux sa nouvelle cible. La sirène, de sa forme monstrueuse, les surplombaient.

Lexa détailla la créature, sa queue de poisson flottant dans l'air et ses ailes battant à mesure. Son visage n'avait rien d'humain, creusé comme celui d'un mort. Elle ne percevait pas ses yeux, cachés derrière ses cheveux bruns mais au vu de sa gueule pourvue de canines acérées, elle ne le regretta pas. Le monstre volait, sa tête se tournant dans ses angles improbables, comme hésitante.

Lexa ne bougea pas, le noyeur à un mètre d'elle se remit à hurler comme pour attirer la sirène au combat. Elle fondit sur lui, s'écrasant à terre et jouant de sa gueule. Le noyeur fut pris de court face à la force de l'animal et poussa un dernier cri avant qu'il ne devienne proie. Lexa en profita pour s'éclipser, reculant près des roches puis rejoignant les arbres qui se dressaient non loin. Elle observa la scène alors que la sirène déchiquetait le nécrophage et en dévorait le corps. La créature couverte de sang se retourna, cherchant des yeux sa seconde proie et lâcha un dernier cri, probablement de colère. Elle battit des ailes, emportant les restes du noyeur entre ses pattes, et s'envola. Lexa ne pris la peine de la suivre du regard.

Elle fouilla dans sa sacoche, vérifiant les flacons qu'elle contenait et en choisit un. Le liquide était de couleur bleue, étiqueté du nom « Blizzard ». Lexa porta la potion à ses lèvres, laissant le liquide descendre le long de son œsophage. Elle déglutit, soupira tandis que son corps encaissait la toxicité du mélange qu'elle avait avalé. La Sorceleuse se releva lentement, sa vision se troublant légèrement. Il lui fallu quelques secondes, le temps que son cœur ne batte plus jusqu'à ses tempes. Ses réflexes étaient décuplés, son corps plus rapide qu'il ne l'était en temps normal.

Elle se mit à sourire, laissant son regard vagabonder sur la piste fraiche que venait de lui laisser la sirène. Le sang de noyeur était semblable à un chemin jusqu'au nid.

« Allons voir ces demoiselles. Leur poser quelques questions. »


Lorsqu'elle atteignit le point tant attendu, Lexa se stoppa devant l'entrée, fixant le feu qui brulait depuis les candélabres. Depuis quand les sirènes avait-elles besoin de cela ? N'étaient-elles plus sensibles au feu ? Elle pénétra dans l'antre, ses bottes rentrant souplement en contact avec le sol trempé. La Sorceleuse pouvait déjà entendre les piaillements des sirènes au fond de la grotte. Lentement et prudemment, elle s'avança jusqu'à la dernière salle. C'était comme si la roche avait été creusé, parfaitement façonné pour ne donner qu'une grande pièce circulaire. Le jour s'échappait de deux grandes ouvertures qui donnaient probablement sur les falaises. Mais Lexa se fichait de cela, elle avait trouvé ce qu'elle cherchait.

Au centre de la pièce se trouvait un ensemble de tissu, de toutes couleurs et de toutes sortes, et parmi ceux-ci, le corps dénudé de la jeune femme. Autour d'elle, il y avait les sirènes, rampant à son chevet. Sous formes humaines, elles étaient magnifiques. Leurs ailes se dépliaient sensuellement sur les épaules, leur buste étaient dénudés et cachés de leurs longs cheveux.

La Sorceleuse s'avança, sortant de sa cachette. Immédiatement, les sirènes se mirent à protéger leur butin, glissant souplement sur le sol et positionnant face à une Lexa décontenancé. Que faisaient-elles avec cette femme ?

« Sorceleuse. Que nous vaut l'honneur de ta présence ? » Siffla une sirène.

Elle était formidablement belle, sa peau de lait un semblant mouillé et son dos somptueusement arqué. Ses ailes violettes se soulevaient avec tendresse et Lexa se demanda un instant si elle avait affaire avec la même créature qu'elle avait vue sur le rive.

« Malheureusement, ce ne sont pas vos jolis minois, j'en ai peur, lui répondit la Sorceleuse, sans perdre de son visage stoïque. Je viens pour la fille.

-Elle est à nous. L'enfant également » lui dit la rousse, froide comme un pic à glace.

Lexa resta interdite durant quelques secondes. Jamais elle n'avait étudié ce genre de cas de figure auprès de Gustus, aussi fallait-elle qu'elle réfléchisse. Elle tenta d'observer la victime mais les sirènes lui barraient la route. Grâce à sa potion, ses sens surdéveloppés remarquèrent une faible respiration. Elle ne parlait pas, trop faible pour tenter ne serait-ce qu'un mot.

« Quitte notre refuge Sorceleuse, insista la sirène. L'homme nous a promis l'enfant. Tu ne dois pas intervenir.

-L'homme ?

-Son époux, un marin charmant. Une soirée fraiche près des côtes et il nous a fait offre. Lui ramener les richesses de l'océan et il nous donnerait son premier enfant. Il était saoul, il avait bu mais promesse a été faite et doit être tenue, chanta -elle.

-Que voulez-vous faire d'un enfant, vous, sirènes, monstres de la mer ? » Déclama la Sorceleuse.

A l'insulte, l'une d'entre elles hurla et son cri perçant résonna jusqu'aux oreilles de Lexa. En un battement de cils, elle avait revêtue sa forme monstrueuse, sa peau de lait transformé en écailles brunes.

« Du calme, ma sœur, la pria la rousse. Nous n'avons pas besoin d'en venir aux mains Sorceleuse. Nous sommes monstres mais vous autres êtes mutants. Nous prendrons soin de l'enfant, malgré vos dires. Comme l'un de vous à élevé le Lionceau de Cintra, il y a des années. »

Lexa sentait que la sirène tentait de la contrôler. Sa voix se faisait chantante, de plus en plus, et si elles n'avaient pas eu ce penchant meurtrier, elle aurait pu succomber.

« La fille vient de mourir » lâcha t-elle.

Les sirènes se retournèrent vers le prétendu nid, se penchant et vérifiant le pouls de la jeune femme. Son corps était blanc comme la mort et sa respiration s'était éteinte.

« L'enfant n'était qu'au premier stade de sa conception. Il lui sera impossible de survivre » déclara t-elle tandis que le visage de la rousse prenait un air sévère.

La meneuse siffla entre ses dents, sa queue semblable à celle d'un serpent ondulant pour s'écarter vivement. Son regard était noir de haine, et Lexa vit ses canines briller un instant alors qu'elle hurlait ses ordres.

« Tuez là ! » ordonna t-elle sous les cris furieux des sirènes.

Lexa n'attendait que cela pour sortir sa lame de son fourreau, se positionnant face aux cinq créatures à l'aspect maintenant bestial. Sa lame en argent scintilla et très vite elle dut esquiver une attaque aérienne. Elle se décala d'un bond, fendant l'air de sa lame sans parvenir à toucher son assaillante. Elle bloqua immédiatement une seconde s'accrochant à son épée. La sirène n'eut le temps d'esquiver, ses poignets se retrouvaient tranchés. Elle voulu hurler de douleur mais la lame d'argent transperça sa poitrine et elle s'effondra à terre, retrouvant sa forme originelle. Lexa ne se préoccupa pas du filet de sang qui coulait sur sa joue et ne quittait pas des yeux les quatres créatures restantes qui attaquèrent ensemble. Trois descendirent en piqué, l'entourant de toute part, la quatrième tentant un fauchage. A la dernière seconde, la Sorceleuse se mit à signer. Ses doigts décrivant un rapide dessin, elle se replia sur elle-même. Une onde de choc fit trembler la roche, un bouclier magique repoussant les créatures au même moment de l'impact.

« C'est donc cela que l'on appelle les Signes, s'étonna la rousse.

-Tout à fait. Je vais vous en montrer un autre. »

Les sirènes s'envolaient encore mais n'eurent le temps de tenter leur prochain assaut que Lexa avait déjà lancé son sort. Elle énuméra son nom, d'une voix puissante, et dirigea ses paumes vers les créatures. Une rafale de vent les emporta, les bousculant. Leurs ailes ne répondirent plus et les hybrides s'écrasèrent face contre sol. Lexa eut le temps d'achever deux d'entres elles avant qu'elles ne reviennent à la charge.

La Sorceleuse esquiva souplement l'attaque aérienne, faisant jouer sa lame. La sirène fut coupé en deux, rampa sur un mètre mais se stoppa en se vidant de son sang. La dernière, furieuse comme jamais, donna coup de griffes sur coup de griffes, hurlant contre Lexa qui bloquait du mieux qu'elle pouvait. La guerrière glissa sous la créature, bondissant depuis le sol jusqu'à lui donner le coup final. Son épée en argent planté dans le dos de l'hybride, elle la retira d'un coup sec.

La rousse l'applaudissait dans son dos, s'approchant d'elle. Elle semblait relativement calme malgré le massacre orchestrée par Lexa, ce qui ne fit qu'intriguer cette dernière. La rousse n'avait pas pris forme bestiale et se déhanchait avec lenteur jusqu'à elle. Un instant, elle cru revoir Costia et cela fut presque fatal. La paire de dents claqua dans le vide mais suffisamment près de son cou pour qu'elle tente de la repousser. Le corps de la sirène l'emporta, l'écrasant dos contre sol, elle ne put que retenir la créature pas les épaules. Ses pattes s'agrippèrent à son armure, griffant vivement le métal qui encaissait plutôt bien. La sirène ragea, hurlant monstrueusement face à la Sorceleuse qui s'avérait trop forte.

D'une impulsion, cette dernière propulsa le monstre sur le dos, la plaquant au sol et grimpa sur elle pour la maintenir. Sa queue de serpent claquait dans son dos et d'un revers de main, Lexa la trancha ce qui fit hurler la rousse. Elle ne cessa pourtant pas ses coups de dents, la Sorceleuse agrippa ses poignets, les retenant avec force sur la surface trempée. La sirène se stoppa enfin, son visage redevenant celui d'une femme ainsi que le reste de son corps jusqu'à ses hanches.

Lexa détailla le corps magnifiquement humain de la créature. Son ventre, ses seins dont la couleur seule n'était qu'un mirage. Sa clavicule trop attrayante, ses yeux bleus céruléens et ses lèvres charnues. La Sorceleuse se pencha brièvement sur son corps et la sirène se mit à lui sourire.

« Il est donc là ton point faible. » soupira t-elle doucement.

Ses mains dépourvues de griffes s'agitèrent, effleurant les doigts de Lexa qui la retenait toujours. La Sorceleuse desserra sa poigne caressant lentement la peau blanchâtre presque irréelle de la sirène. Son regard se perdait doucement dans l'océan de ses yeux, presque hypnotique. Lexa frôlait sa bouche, souriante. Elle se dirigea vers le cou de sa proie, ses mains descendant lentement sur son buste, ses doigts s'emmêlant à ses cheveux longs. La Sorceleuse sentait la créature s'agiter sous elle, mais peu l'importait. Elle remonta, tentatrice, frôla son oreille pour y murmurer un mot. Un seul.

« Igni. »