Titre: Là où la plume nous portera
Auteur: Kizuya
Rating: T
Paring: Essentiellement du FrUk mais d'autres couples arriveront surement de fils en aiguille.
Disclaimer: Malgré mon amour pour ces petites Nations, Hidekaz Himaruya est toujours l'heureux propriétaire ! Mais je les aurais un jour, je les aurais !
Note de l'auteur: Cela fait très longtemps que je désire écrire une fiction comme ça mais je ne me suis jamais lancée, je n'ai jamais osé avant cela. Pour écrire cette fanfiction à plusieurs chapitres, j'ai utilisé les biographies de Alexandre Dumas et d'Edgar Allan Poe qui m'ont servit pour construire le rôle que prendra Francis dans cette histoire. Celui-ci est un écrivain dans la réalité durant l'époque de l'Empire Français. Je n'en dit pas plus et je vous laisse avec le chapitre.
Le prochain sortira normalement dans une semaine, je vais essayer d'avoir un rythme régulier mais il est possible que les chapitres sortent dès la fin de leur écriture.
Je n'ai pas de bétas, je suis donc désolée si il y a des fautes (sauf au passage avec le père, où s'est fait exprès) et je vous souhaite une bonne lecture.
Là où la plume nous portera.
Chapitre 1 : Par le biais d'un ami.
Paris, 15 Mai 1806
Sa plume glissant doucement sur le papier fin, étalant l'encre pour former de belles lettres. Sa calligraphie était excellente, d'une beauté qu'on qualifiait de féminine à l'époque. De belles boucles, de beaux O bien ronds et des majuscules dignes des textes religieux de l'époque. Mais la plume quitta la feuille déjà jaunie, par le soleil qui la tannait, pour aller se marier à l'encrier. Elle épousa puis pénétra le flot noir de sa mine avant de s'en retirer en n'en amassant le plus possible avant de coutoyer à nouveau le papier. Elle étala ensuite des traits noirs pour former à nouveau les lettres. Ce manège se répéta encore et encore jusqu'à ce que la plume se lasse et n'ait plus rien à redire. C'est ainsi que, les doigts rendus douloureux par la prise peu agréable de cette plume bavarde, que l'écrivain la lâcha et la rangea dans son cher petit coffret. Un simpliste, fait de bois et couvert de vernis qui ne se mariait pas avec la si jolie plume de l'écrivain. Mais peu importait celui-ci. Il n'était pas riche, il fallait s'en contenter. De toute manière, les biens matériels ne l'intéressaient pas. L'homme poussa un soupir en posant son boîtier plus loin avant de s'étirer pour se libérer de l'engourdissant de l'écriture. Il émergeait lentement de son petit jardin secret crée par son imagination tout en étirant chacun de ses muscles un à un avant de finir par bailler. Il se frotta les yeux lorsque la porte de sa bicoque s'ouvrit à la volée. Elle claqua contre le mur tandis qu'une voix joyeuse, agréable grâce à son accent espagnol chantant, emplie la pièce.
_ Francis ! Je viens aux nouvelles ! Ce que j'ai à te soumettre devrait te plaire.
L'écrivain, que vous savez maintenant nommé Francis, laissa s'échapper un grand bruit de gorge, avant de répondre.
_ Antonio ! Je t'ai dit cent fois de frapper avant d'entrer !
Son ton était neutre et semblait encore engourdi par la transe dont il venait sortir. Il tendit les bras vers le plafond pour s'étirer tandis qu'une main se posa sur son épaule et qu'un visage souriant entra de force dans son champs de vision.
_ Je sais !
Le blond soupira alors, sachant pertinemment que s'attarder dessus était une perte de temps au vu du caractère parfois têtu et entêté de son ami. Il ramena ses bras couvert de manches bouffantes tout en regardant l'espagnol de ses yeux bleus comme les ciels découvert que l'été nous offrait. Son regard semblait vouloir lui dire de continuer, d'expliquer la raison d'un tel tapage de si bonne heure. Car oui, il était tôt, seulement huit heures trente-six du matin. Francis avait pour passion d'écrire aux aurores, inspiré par le soleil qui se levait lentement pour venir surplomber le ciel. Il n'était donc par rare de voir le parisien à cinq heures assit à son pupitre, la plume en main, penché sur ses feuilles sous la lumière de sa lampe à huile qu'il avait eu de sa mère il y a fort longtemps. Et ça, Antonio le savait, pour cela qu'il s'était permis de venir taper si tôt à sa porte pour l'inviter à sortir avec lui.
_ Je sais que tu cherches déjà de l'inspiration alors je suis venu tel un chevalier t'apporter la solution !
Une lueur s'alluma dans le regard du français et il se pencha en avant, posant son menton couvert d'une mince barbe sur ses doigts croisés.
_ Je suis tout ouïe.
Un sourire niais mais fier passa sur ce visage aux couleurs chaudes des pays du sud et la voix chantante reprit.
_ Tu connais la galerie de Madame de Poumary ? Et bien, elle accueille aujourd'hui même un petit prodige venu tout droit d'Angleterre.
_ Oh. Et en quoi c'est susceptible de m'aider ?
_ Tu adore ce pays alors pourquoi ne pas écrire de roman dessus en te servant de ce jeune peintre ?
Un sourire souleva les lèvres du français.
_ L'idée me plaît. Je verrais en le rencontrant.
Et il se leva sous la mine triomphante de l'espagnol, tout fier d'avoir tapé juste et d'avoir le français pour compagnon de route comme il le désirait. Il se dirigea vers la porte avant d'être rejoint par son ami avec lequel il sorti dans la rue.
Francis Bonnefoy habitait la rue de la Cour Damoye, dans une jolie petite maison qu'il avait acheté pour une bouchée de pain à une vieille bonne femme à cause de sa proximité avec la Bastille. La rue était vide de monde à part un vieillard qui semblait s'être perdu, sale car personne ne semblait s'en occupait mais avait pour avantage d'offrir de belles maisons pour pas cher, le calme et la proximité des commerces, situés dans des rues voisines. Le blond s'en contentait et en était plutôt satisfait. La Bastille proche ? Au diable les ruines de cette maudite prison, si tout le monde les fuyait à cause des souvenirs de la terreur et de la Révolution, lui n'en avait rien à faire. Il était encore campagnard à l'époque alors il n'avait eu vent de ces durs évènements que par le bouche à oreille. Forcément, il n'avait don aucun traumatisme de ces années sombres. Il salua le vieillard et entraîna Antonio vers la place de la Bastille, le chemin le plus court pour rejoindre la galerie de Madame de Poumary. Le brun était espagnol, la révolution française ne l'avait donc pas touché d'un iota. Il vivait toujours en Espagne à cette époque vu qu'il n'était arrivé en France qu'en 1801 pour la première représentation de Ferdinand, chevalier d'époussette, une célèbre pièce française écrite par notre cher Francis durant sa jeunesse et qui eut connu un franc succès. Cette pièce était la cinquième de sa carrière et il avait voulu innover en faisant jouer cette pièce se passant en Espagne par des espagnols. Il avait donc fait venir la troupe d'un ami de son père. Jacques Bonnefoy était un marchant dont le commerce fleurissait dans toute l'Europe, il aurait voulu que son fils reprenne mais celui-ci a toujours refusé et il n'a pas insisté devant le succès qu'il avait. Alors il l'a laissé faire jusqu'à ce qu'il ne puisse plus rien dire, soufflé par la syphilis à seulement 32 ans. C'était d'ailleurs à ses funérailles qu'il a rencontré Antonio et son père qui ont tout de suite accepté son offre. Et ils eurent bien fait car ce fut un grand succès. Depuis, Antonio et sa troupe sillonnaient la France, sans son père qui était reparti vivre avec son épouse en Espagne. Cette semaine, ils étaient en escale à Paris avant de rejoindre Strasbourg pour y donner une représentation d'un autre auteur.
_ Quand repars-tu ?
_ Ce soir !
Le blond hocha la tête avant de regarder la Bastille d'un air absent, sans s'arrêter de marcher pour autant.
_ Père ! Comment c'est Paris ?
_ La terreur mais 'ssi la gloire. C'te ville est maudite Francis mais en même temps, tu peux d'venir plus riche que l'maire s't'as la chance.
_ Pour cela que je ne peux pas habiter Paris avec toi ?
_ Entr'autre.
Ses longs cils battirent de l'air tandis qu'il repensa à cette discussion qu'il avait eu avec son père durant son enfance. Maintenant, Paris était son quotidien, il y était installé depuis des années qui semblaient être ici une éternité. Est-ce que le temps avait semblé également si long à son père ? Il ne savait pas, il ne saurait jamais. Il soupira avant d'entamer la discussion avec son ami, voulant profiter les derniers moments de sa présence à ses côtés. En peu de temps, sans avoir croisé grand monde, sûrement à cause de l'heure, ils arrivèrent devant cette petite galerie d'art assez populaire à Paris. Madame de Poumary accueillait chez elle de nombreux artistes, toujours venu d'ailleurs qui désiraient se faire connaître en France et généralement, cela marchait plutôt bien de son côté à elle comme celui de l'exposé. Sa galerie était toujours pleine de monde, des pauvres, des riches, des femmes, des hommes, des jeunes comme des vieux. A cause de sa proximité avec la place de la Bastille, personne ne s'attardait dehors mais dedans, c'était le contraire. On y prenait une pause, regardant les œuvres pour oublier à quel point la vie et morne. On prenait une bouffée de couleur qu'on ne verrait nulle part ailleurs pour embellir notre quotidien si terne. L'intérieur sentait toujours les fleurs et le sucre des pâtisseries à disposition. Un lieu charmant, autant que sa propriétaire. Une bonne femme bien en chaire avec de belles joues rosées, des cheveux en chignon d'un roux à rendre jaloux un renard. Toujours vêtue d'une robe couleur mirabelle, elle n'était pas mise en valeur et n'était pas jolie, elle n'attirait pas la convoitise des hommes mais la sympathie. Elle était adorable avec son sourire et son intérêt pour les gens. Francis l'aimait bien. Il l'a connaissait depuis longtemps car elle était une vieille amie de son père, rencontrée pour les biens du commerce. Ils s'étaient vus plusieurs voir car elle lui avait rendu visite dans sa campagne. Elle était à l'entrée lorsque le blond entra avec Antonio et accourut vers eux.
_ Oh Francis ! Te voila, Antonio m'a prévenu de votre venue !
Elle l'embrassa et il attrapa sa main pour la baiser.
_ Bonjour Madame de Poumary, comment allez-vous en cette si belle matinée ?
_ Tout va bien merci mais pas le temps de nous attarder ! J'aimerais te présenter Arthur ! Tu as de la chance, il vient d'arriver !
_ Arthur ?
_ Arthur Kirkland, le peintre anglais dont je t'eus parlé, précisa Antonio avec un sourire.
Devant l'excitation des deux, Francis comprit qu'ils étaient de mèche dans cette histoire. Il eut un sourire avant de faire un signe de main.
_ Allons donc, très bien. Je vous suis.
La femme eut un grand sourire et lui fit signe de la suivre jusqu'à l'arrière boutique.
_ Arthur, où es-tu mon bel Arthur ?
_ I'm here.
Un gloussement et elle parvint jusqu'au petit salon où se trouvait l'anglais. Elle poussa Francis jusqu'à lui tout en le présentant :
_ Arthur, voici l'écrivain dont je t'ai parlé, Francis Bonnefoy.
Le français lui fit un sourire et l'autre le jugea du regard.
_ Laissez-moi seul avec lui. Maintenant. Je vais voir si il me convient comme modèle. Sinon je vous le renvoie.
