« prologue »

Une douce brise soufflait sur le village ; dans l'air, le parfum de la dernière pluie et des roses se mêlaient, tendrement. Le crépuscule dévorait doucement les derniers rayons du soleil présents dans le ciel qui se couvrait d'une teinte orangée, signe d'un chef - d'oeuvre.
Assis sur le perron d'une vieille bâtisse traditionnelle japonaise, ces iris sombres fixaient silencieusement la lune, qui se dévoilait peu à peu ; le ciel avait toujours eu une certaine paissance sur lui et au fur et à mesure que celui - ci s'assombrissait, les battements de son cœur résonnaient doucement dans sa cage thoracique. D'un geste expert, le brun coinça un tube de nicotine entre ses lèvres et l'alluma, tirant une taffe. Le bruit d'une porte qui coulisse résonna derrière lui mais il ne dit rien, se contentant d'observer la fumée qui s'échappait de ses lèvres se fondre dans le ciel ; se passait - il la même chose lorsque la mort toquait à notre porte ? Cette question lui arracha un soupir et un léger sourire discret naquit au coin de ces lèvres lorsqu'un poids se fit sentir contre son épaule ; elle était là, près de lui, dans les bons et les pires moments, elle ne bougeait pas et dieu qu'il lui en était reconnaissait pour ça.

« tu sais que je n'aime pas que tu fumes » souffla - t - elle, sa tête reposant sur son épaule.

Le brun écrasa sa cigarette à peine entamée dans le cendrier près de lui et glissa son regard sur la jeune femme contre lui ; éclairée par la rondeur de la lune, elle était bien plus belle qu'à son habitude. Semblant remarquer cette observation indiscrète, elle tourna son visage vers lui, un grand sourire sur les lèvres. Dans un geste doux, elle déposa sa main sur sa joue, caressant sa légère barbe.

« ça te va bien » dit – elle « tu es devenu un homme, gamin »

Ce surnom eut le don d'agrandir son sourire et dans un élan agile, le brun la fit basculer sur le dos, s'installant à califourchon au-dessus d'elle ; un rire cristallin s'échappa des lèvres de la jeune femme, qui passa ces bras autour de son cou, caressant sa nuque du bout des doigts.

« gamin ? » répéta le brun, un sourcil arqué « vraiment mademoiselle yamanaka ? »

Le bout des doigts de ladite Yamanaka glissa de sa nuque à son visage ; elle semblait retracer les traits de son visage, qu'elle connaissait par cœur pourtant. Ils se côtoyaient depuis si longtemps ; ils étaient devenus adultes, ensemble.

Elle le tira doucement vers elle et captura ces lèvres dans un baiser tendre ; un baiser qui lui disait « merci » ou encore « j'suis là et je t'aime tel que tu es ». Le brun ne sembla pas s'en plaindre et répondit à son baiser avec tout autant de tendresse. Sous cette lune ronde, sous ce ciel étoilé, ils tentaient maladroitement d'être présent l'un pour l'autre ; front contre front, il esquissa un sourire, frottant le bout de son nez au sien.

« merci Ino » souffla – t – il « merci d'être là, de prendre soin de moi. »

Ino glissa une dernière fois ses doigts contre sa joue rugueuse et déposa un chaste baiser au coin de ces lèvres.

« stop, Shika' » souffla – t – elle, tendrement « ne me remercies pas »

Ledit Shikamaru semblait sur le point de répliquer quelque chose lorsque la porte coulissa une nouvelle fois, laissant apparaître la solide silhouette d'un jeune homme, aux mèches dorées. Ce dernier posa un regard bleuté sur eux, les sourcils froncés avant qu'un rire ne s'échappe de ces lèvres

« bon dieu » s'exclama le nouvel arrivant « vous laissez tous les deux, deux minutes, ce n'est vraiment pas possible »

Un petit grognement s'échappa des lèvres du brun, toujours positionné au-dessus de la demoiselle ; il tapota le perron, près d'eux et lorsque sa main rencontra le tissu de la veste qu'il avait déposé là quelques minutes avant, il l'attrapa et la jeta au visage du blondinet, sans aucune délicatesse.

« casse toi de là » grogna Shikamaru, les sourcils froncés

« sois plus gentil, j'suis venu vous prévenir que le repas était prêt, étant donné qu'Ino semble s'être perdue en chemin pour te l'annoncer » déclara le grand blond « mais sinon, j'espère que vous vous protégez, les enfants »

Sur ces derniers mots, un grand sourire sur les lèvres, le blond disparut à l'intérieur, laissant les deux jeunes gens à nouveau seuls ; le brun se releva, rouspétant dans sa barbe. Il tapota doucement son pantalon, faisant voler quelques grains de poussière et tendit sa main à la jeune blonde, toujours assise sur le sol. Et lorsqu'elle se retrouva à sa hauteur, bien qu'il la dépassait d'une dizaine de centimètres, il se pencha doucement, déposant un chaste baiser sur ces lèvres, liant sa main à la sienne pour la tirer dans la chaleur de leur maison.

A peine avait - il fait un pas à l'intérieur de la demeure qu'une serviette en tissu tapa violemment contre son visage, sans prendre la peine de poser ces yeux sur le propriétaire de cette fameuse serviette, il lâcha la main de la douce blonde et s'élança dans le salon.

« j'vais te tuer, Naruto » s'exclama – t – il, alors que des rires emplissaient la pièce.

S'en suivit une petite course poursuite autour de la table de la cuisine, qui se solda par une demoiselle aux cheveux roses, tirant les oreilles des deux garçons. Et lorsqu'ils se mirent tous à table, la bonne humeur continua d'emplir la pièce. Dévorant littéralement son repas, le dit Naruto, des étoiles plein les yeux, posa son regard sur la jeune femme qui tantôt lui avait tirer l'oreille.

« dis Sakura, c'est drôlement bon » la complimenta – t – il, un grand sourire sur les lèvres

Les joues de la jeune femme se teintèrent légèrement de rouge alors qu'une jeune femme, coiffée en deux chignons ; un sur chaque côté de sa tête ; appuyait les dires du jeune homme.

« ce n'est pas forcément grand chose mais merci Naruto, ça me fait plaisir » répondit – elle

« sérieusement, au lieu de devenir médecin, tu aurais dû filer dans une filière gastronomique » s'exclama la brune, près d'elle

« oui mais Tenten, si elle n'avait pas choisi de devenir médecin, qui se serait occupé de soigner vos petits bobos à toi et ces deux idiots qui reviennent constamment égratignés de partout ? » fit remarquer Ino

« alors là, ce n'est pas du tout, mais pas du tout cool, d'utiliser cet argument contre Tenten, j'me range de son côté, solidarité masculine »

Le grand blond eût à peine le temps de terminer sa phrase qu'une main claqua contre l'arrière de son crâne, sa fourchette s'échappant de sa main droite, il la déposa contre son crâne douloureux ; le bout du nez plissé.

« aïe, ce n'est pas gentil ça »

« eh bien tourne ta langue sept fois dans ta bouche avant de t'exprimer, idiot ; quelle solidarité masculine ? Tenten est une fille, je te rappelle » souffla la douce fleur de cerisier, en fourrant sa fourchette dans sa bouche

« oui, mais vous m'avez compris » gémit – il

L'arrière de son crâne ne sembla pas lui faire mal très longtemps puisque dès la seconde où Sakura proposa du rab pour ceux qui le désiraient, le blond souleva son bol en l'air, bien trop heureux à ce moment. Les rires emplissaient l'air et le reste du repas passa doucement ; tantôt Naruto se prenait un coup de la part de Sakura après avoir laissé échapper une quelconque idiotie, tantôt Tenten discutait joyeusement avec Ino, au sujet de ces études. Et le brun observait ce petit monde, un sourire au coin des lèvres, terminant son assiette.

Finalement, il se releva, poussant sa chaise en arrière ; déclarant qu'il s'occupait de la vaisselle, sous les cris de joie du blond qui était ravi d'échapper à cette corvée. Et lentement, la maison s'éteignit doucement, pièce par pièce, ne resta plus que Shikamaru terminant cette vaisselle. Il ferma le robinet, essuya ces mains et s'extirpa de la cuisine ; ces camarades avaient rejoint leurs chambres respectifs et il fit de même, s'engouffrant dans la sienne. Cette pièce avait une petite odeur de tabac froid ; quelque chose de simple, un lit, une étagère où trônait un tas de bouquins, une penderie et un lit, dans un ton sombre. Shikamaru, ne prenant pas la peine d'allumer la lumière, s'arrêta près de son lit, tentant maladroitement de retirer son tee - shirt ; puis, une voix se glissa à ces oreilles.

« attends, je t'aide » dit – elle « tu va te faire mal »

Un soupir s'échappa de ces lèvres et il acquiesça silencieusement, sentant les mains froides de la jeune femme glissées contre son corps, l'aidant délicatement à se débarrasser de quelques couches de vêtements. Ces yeux se posèrent sur les doux traits de la blonde ; celle - ci observait, les sourcils froncés, le bandage qui recouvrait une partie de son corps. Elle avança sa main, prudemment et glissa le bout de ces doigts sur le morceau de la bande teintée de rouge ; le brun la connaissait par cœur, il savait ce qu'elle avait au fond du cśur à cet instant, pourtant un silence régnait dans la pièce. Et toujours sans un mot, la blonde poussa son ami sur le bord du lit, disparaissant quelques secondes ; et lorsqu'elle réapparu, elle tenait dans ces mains, une trousse de secours.

Installé sur le bord de son lit, vêtu d'un simple caleçon d'une couleur ébène tel ces cheveux, il l'observait ; ces sourcils se fronçaient par moment, alors qu'elle se concentrait sur sa tâche, défaisant lentement le bandage, arrachant quelques grimaces au jeune homme.

Shikamaru préféra concentrer son attention sur autre chose, que son torse meurtri ; ces yeux sombres se posèrent sur le cadre photo, déposée sur sa table de chevet. Une belle image représentant un blondinet bien trop souriant, une douce fleur de cerisier souriant timidement, une brune faisant le signe de la victoire, une blonde au sourire ravissant et un brun, à l'air las, mais souriant doucement. Ils s'étaient bien trouvés, tous les cinq, au final ; qui l'eût crû.

« tu es vraiment un idiot »

Il sursauta légèrement à l'entente de la voix d'Ino ; son visage se tourna vers le sien, alors qu'elle jetait quelques compresses à la teinte rosée dans sa poubelle de chambre.

« tu sais que Sakura est médecin, tu sais que j'ai quelques connaissances moi aussi ; alors pourquoi tu continues de nous cacher tes blessures ? » demanda – t – elle, la voix pleine de remords « tu sais que je déteste ça, tu es le gars le plus intelligent de l'univers je te l'accorde mais tu es incapable de t'occuper de toi, de tes blessures. »

« Ino.. » souffla le brun

« non, ne prends pas ce ton » dit – elle « putain, pourquoi tu fais ça ? »

Ces iris sombres s'entrechoquèrent avec celles bleutées de la blonde et il s'en voulut ; il s'en voulut tellement en reconnaissant cette déchirure au fond de ces yeux. Bien que son torse blessé ne soit pas couvert, il la tira contre lui, s'en fichant de la douceur ; à cet instant, il avait besoin de cette proximité.

« je suis désolé » souffla – t – il, alors que les bras de la blonde se refermaient doucement autour de sa taille

Comment pouvait - elle lui en vouloir ? Le grand brun était un idiot, bien sûr mais elle savait parfaitement pourquoi il faisait ceci, pourquoi il cachait ces blessures ; il les protégeait, il les avait toujours protégé. Depuis leur plus tendre enfance. Cette constatation lui mit du baume au cœur et elle resserra doucement sa prise, déposant un baiser sur son épaule dénudé avant de se remettre à la tâche, couvrant son torse d'une bande propre.

La trousse de secours retrouva sa place, dans l'armoire à pharmacie et elle se glissa de nouveau dans la chambre du brun, refermant la porte à clef derrière elle ; le brun, allongé sur son lit, se redressa légèrement à l'aide de ces coudes, posant sur elle un regard interrogateur alors qu'elle attrapait les pans de son tee - shirt pour le tirer vers le haut, le tissu tombant sur le sol, dans un bruit étouffé.

« j'ai envie de toi »

Quatre mots qui suffirent largement au grand brun ; leurs regards se croisèrent et la jeune femme comprit qu'il l'attendait. D'une démarche assurée, presque féline, elle s'aventura dans ces draps, offrant son corps au jeune homme. Au bord de l'apoplexie, d'une agilité sans fin, il se débrouilla pour qu'elle se retrouve sous lui, simplement vêtue d'un short et d'un soutien - gorge de trop, pour le moment ; les lèvres du brun se perdirent sur sa peau, dévorant chaque parcelle avec douceur § brutalité. Ils s'aimaient maladroitement.

Les rayons d'un astre illuminé s'aventurèrent jusqu'au délicat visage d'une jeune femme, dans les bras de Morphée ; quelques coups contre le bois de la porte ne tardèrent pas à l'extirper de son sommeil, et elle se glissa hors des draps, en grognant. Ces yeux cherchèrent la silhouette masculine qui l'avait bordée toute la nuit, tantôt dans les plaisirs de la luxure, tantôt dans son sommeil ; mais comme la majorité des matins, il n'était pas là. Ino s'avança dans la chambre de son ami, récupérant un tee - shirt trop large dans l'armoire du brun et s'extirpa de la pièce, tombant sur le doux regard d'une jeune femme aux cheveux roses.

« dis donc toi, tu m'as l'air bien épuisée » souffla – t – elle, en déposant une tasse de café devant la blonde

« pour un fainéant, il était actif cette nuit » dit – elle simplement, alors que le rire de Sakura parvenait à ces oreilles

Sakura et Ino étaient les seules dans la demeure ; comme presque tous les jours, elles avaient beau être levées tôt pour les cours, les deux garçons et la brune étaient toujours partis avant elles. La blonde se dépêcha de terminer sa tasse de café et s'engouffra dans la salle de bain, prenant une courte douche et se préparant pour les cours. Et deux heures plus tard, elles se retrouvaient dans l'enceinte de leur établissement. La rose se glissa dans l'amphithéâtre, s'installant à sa place habituelle alors qu'Ino se laissait littéralement tomber à côté d'elle, dans un brouhaha pas vraiment discret.

« je suis épuisée, bon dieu » se plaignit la jeune femme, alors qu'une personne s'installait sur la chaise près d'elle

« tu sais que la nuit sert à dormir, Ino » dit la nouvelle venue, un sourire au coin des lèvres

« oui, bah.. » chercha – t – elle « oh zut, laisse – moi tranquille Temari »

La colocataire de la blonde se redressa à l'entente de ce prénom et adressa un grand sourire à la dite Temari, bien contente qu'elle soit présente à ce cours. Ino tenta maladroitement, sous la surveillance du professeur qui ne put s'empêcher de la réprimander encore et encore, de rattraper sa nuit et elles se retrouvèrent bientôt à l'heure du déjeuner ; assises à la cafétéria collective, les trois amies parlaient vivement.

« en fait, il n'y a que moi qui n'ai rien compris du cours de ce matin ? » se rendit – elle compte

« c'est parce que tu n'as pas vraiment suivit les précédents, au vu de ton cursus différent du nôtre » lui expliqua Temari

« je t'expliquerais » souffla la rose, tapotant doucement l'épaule de son amie

« moi aussi, si tu veut » proposa la blonde « deux explications valent mieux qu'une, disons qu'on a qu'à se retrouver ce soir ? »

La rose et la blonde s'échangèrent un regard à la proposition de leur amie et acquiescèrent, déclarant que leur maison n'était pas très loin et qu'il valait mieux qu'elle vienne, elle, plutôt qu'elles. Le reste de la journée passa à une vitesse folle et puis, elles se retrouvèrent devant la demeure des deux jeunes filles.

« oh bordel, c'est vraiment une belle maison » souffla Temari, ces yeux vagabondant sur la dite demeure

Bien rare étaient les moments où les deux jeunes femmes parlaient d'elles, de leurs passés ou de leurs familles ; en fait, en réfléchissant vraiment bien, la blonde ne se souvenait pas d'une seule fois où elle avait entendu ces amies faire allusion à quoi que ce soit d'ordre personnel. Elles étaient un mystère, et pourtant, là, à cet instant, la blonde s'apprêtait à percer un peu ce mystère.

S'engouffrant dans la demeure, les douces demoiselles s'installèrent sur la table du salon ; Temari et Sakura tentant doucement de faire comprendre les quelques cours de la journée à la jeune Yamanaka. La montre au poignet de la rose affichait 18 : 49 lorsque des bribes de voix s'élevèrent dans les airs, arrachant un froncement de sourcils à l'étrangère de la maison.

« mais bordel Naruto, je te dis que ce n'est pas possible » s'exclama une voix masculine

« mais je te dis que si » rétorqua une deuxième

« non, vraiment, là tu délires »

« mais c'est la vérité »

« scientifiquement parlant, c'est impossible ; tu as dû fumé un peu trop »

« n'importe quoi, je ne fume pas, et c'est vrai »

« bon, vous savez quoi, les garçons ? » se mêla une voix féminine à la conversation « fermez la un peu »

Le bruit d'une porte qui claque rejoignit les voix et un blondinet fit son apparition dans le salon, balançant un sac à dos orange sur le canapé, dans un coin de la pièce ; ces yeux bleutés se posèrent sur la silhouette aux cheveux roses, et il se jeta vers elle, déposant sa tête sur ces cuisses.

« dis, Sakura, tu me crois toi si je te dis que j'ai vu un chupacabra dans le jardin, cette nuit ? »

Cette information se glissa jusqu'aux oreilles de la rose, et un rire s'échappa de ces lèvres, arrachant une moue au blond qui s'allongea sur le sol, comme un gamin faisant un caprice à ces parents. Ce n'est que lorsque la voix du grand brun s'éleva dans les airs qu'il se releva, les sourcils froncés.

« c'est qui celle – là ? » demanda le grand brun, les sourcils froncés, les mains dans les poches

« dis, je t'en pose des questions, moi » répliqua la demoiselle, agacée par le ton du brun

Temari et Shikamaru se regardèrent en chiens de faïences, prêt à sauter l'un sur l'autre, dans le but ultime de se faire mal ; la brune aux chignons déposa une main sur l'épaule de son ami, se tapant le front avec sa main.

« sérieux, tente d'être un peu plus agréable » souffla – t – elle « enchantée, moi c'est Tenten »

La blonde se présenta à la dite Tenten, un sourire sur les lèvres alors que dans un élan dramatique, le blond sauta sur la table en bois, brandissant son poing en l'air ; attirant tous les regards sur lui.

« mon nom est Naruto Uzumaki, et je serais quelqu'un d'important, un jour » s'exclama le blond, d'une voix grave avant que celle - ci ne monte soudainement dans l'aiguë « aïe, Sakura lâche mon oreille, ça fait mal »

« non, qu'est – ce que tu fiches encore debout sur la table ? »

« pardon, pardon, je me présentais ; promis je ne recommence plus, promis promis »

Dans une ambiance enjouée, le blond sauta de la table au sol, échappant aux mains de la rose, qui rouspéta ; de son côté, la douce Ino s'était levée de sa place, s'approchant du grand brun, plantant un baiser sur sa joue, l'air inquiète.

« tu n'étais pas là ce matin » souffla – t – elle, assez bas pour qu'il soit le seul à l'entendre

« oui, désolé » dit – il « le boulot »

Et lorsqu'il disait « le boulot », la jeune Yamanaka savait très bien ce qu'il voulait dire ; elle détestait ça. Il déposa sa grande main masculine sur le haut de son crâne, ébouriffant ces cheveux blonds avant de se glisser sur le perron, faisant coulisser la porte derrière lui. Les trois étudiantes se retrouvèrent de nouveau entre elles, tantôt coupées par les cris de Naruto qui semblait jouer aux jeux - vidéos, tantôt coupées par le bruit de l'eau de la douche.

Et lorsque la montre de la rose afficha 20 : 03, Temari sembla revenir à la réalité.

« mince, je vais devoir y aller » souffla la blonde, en fourrant ces affaires dans son sac

Couverte par un simple bas de jogging et un sweat, un peu large, Tenten s'engouffra dans le salon, son regard se posant automatiquement sur les trois jeunes femmes ; elle attacha ces cheveux bruns en un simple chignon, dans un élan de rapidité et s'avança vers elles.

« est – ce que tu veux que je te dépose ? » proposa – t – elle « ma bécane est juste devant »

« franchement, tu me sauverais, je veux bien » accepta Temari

L'étudiante planta un baiser sur les joues de ces deux amies et disparut dans l'entrée de la demeure, accompagnée d'une Tenten, les mains dans les poches. Quelques minutes plus tard, le bruit du moteur d'une moto s'éleva dans les airs, alors qu'Ino repoussait ces cours, un soupir s'échappant de ces lèvres ; la blonde décida de prendre une douche, alors que la rose rangeait les affaires, se glissant finalement sur le perron.

Shikamaru ne dit rien lorsque le bruit de la porte coulissante fit résonance derrière lui ; il se contenta de tirer une taffe de sa cigarette, silencieusement alors qu'à côté de lui, Sakura s'installait, posant son regard sur le ciel devant elle. Elle comprenait pourquoi le brun passait tant de temps devant l'immensité du ciel ; s'en était si beau.

« merci » souffla – t – elle

« pourquoi me remercies tu, Sakura? » demanda le brun, les sourcils froncés

« parce que je sais tout ce que tu fais, pour moi et pour les autres, et je sais pourquoi cette méfiance envers le monde est là »

Ces derniers mots furent prononcer avec une pointe de douleur, de souffrance, que le grand brun n'eût aucun mal à percevoir. D'un geste doux, il déposa sa main sur la sienne, exerçant une petite pression, sans quitter le ciel des yeux.

« tout ira bien, je te le promets » dit – il, simplement et ces mots suffirent à la rose.

Et à quelques rues plus loin, le vrombissement du moteur d'une moto céda sa place au silence de la soirée. La conductrice retira son casque et attrapa celui que lui tendait la blonde devant elle. Elles étaient arrivées en un seul morceau et Temari planta un baiser sur la joue de la jeune femme, la remerciant pour ce service.

« tu sais, ne t'éloignes pas des filles à cause de l'attitude de Shikamaru, le brun » dit la brune « il n'est pas méchant, 'fin disons que son attitude est légitime »

« ne t'en fais pas, je n'en ai pas l'intention ; j'aime beaucoup Sakura et Ino »

« génial, alors » souffla Tenten, souriante « j'ai hâte qu'on se fasse des sorties entre filles »

Cette dernière affirmation arracha un rire à la blonde et elles se quittèrent ; l'une s'engouffrant dans sa demeure, l'autre rallumant le moteur de sa bécane ; roulant éclairée par la lune et ces consœurs.