Nota bene : Voici ma deuxième fic' sur Cold case, beaucoup plus sérieuse que la première, même peut-être trop sérieuse... J'espère que vous prendrez autant de plaisir à la lire que j'en ai pris pour l'écrire. Cette histoire devrait se composer de 11 chapitres (pour le moment), reste à savoir si cela vous plaît. N'hésitez pas à critiquer, je prends toutes les remarques afin d'améliorer la suite. Donc, à vos clavier !

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Philadelphie, 3 février

L'opération avait été mûrement réfléchie et minutieusement préparée, les quatre jours d'enquête acharnés allaient enfin aboutir à du concret. Tous les agents dépêchés sur place étaient fin prêts avec leur gilet par balle et les pistolets. La tension était montée d'un cran, et la nervosité était palpable. Scotty mâchait nerveusement un chewing-gum, et ne jeta même pas un coup d'œil sur Lilly. Sa collègue se tenait tout près de lui, prête à agir dès que le signal de Stillman lui parviendrait dans l'oreillette. Ils étaient tous deux accotés à une voiture et regardait en direction de Kat et Nick qui se tenaient de l'autre côté de la rue. Stillman et Jeffries étaient en planque dans un des véhicules réquisitionnés pour cette opération. Kat et Nick se faufilèrent derrière une barricade en bois d'où ils avaient une très belle vue d'ensemble, leur permettant de sécuriser le périmètre sans être vus. Scotty et Lilly attendaient que le feu vert leur soit donné. La jeune femme en profita pour prendre une grande inspiration ses mains devenaient moites et commençaient à trembler légèrement. Elle glissa un regard vers son coéquipier.

« Scotty ? »

Il ne bougea pas à l'annonce de son prénom, mais sa mâchoire se contracta, signe qu'il avait quand même entendu l'appel.

« Scotty ?
- Quoi ? »

Il tourna la tête vers sa collègue avec un regard si dur qu'un frisson se faufila le long du dos de la jeune femme. Elle se risqua à continuer :
« Tu comptes me faire la tête longtemps ? Tu sais très bien qu'il faut que l'entente soit parfaite pour que l'opération soit une réussite. »

Scotty déconnecta son micro et son oreillette d'un geste rageur pour être sûr que personne d'autre que Lilly ne puisse entendre ce qu'il avait à dire.

« Ah ouais ? Tu sais très bien ce que j'en pense. Tu vas faire tout planter… C'est toi qui a voulu être là. Alors maintenant tu assumes !... T'as pas intérêt à merder ! »

Il détourna la tête, Lilly fut peinée par l'expression de colère lisible dans les yeux de Valens et son ton cassant. Elle était épuisée sa sensibilité était à fleur de peau depuis trois jours. Elle dut faire un gros effort pour réprimer les larmes qui ne demandaient qu'à couler. Un nœud se forma au creux de son estomac. Quelque chose allait se produire. Un mauvais pressentiment. Ce fut le moment que choisit Stillman pour déclarer que le champ était libre et qu'ils devaient y aller.

« Ils viennent d'arriver, la transaction va se faire d'ici quelques minutes. Vous pouvez y aller ! »

Lilly se ressaisit d'un coup, aussi professionnelle que d'habitude, elle se leva prudemment, passa devant Scotty et courut en direction du bâtiment de pierre. Valens, n'ayant pas encore eu le temps de remettre son oreillette, n'avait pas entendu le signal de son patron. Il ne prit pas le temps de se reconnecter car il avait déjà du retard sur Rush qui était presque arrivée à la porte d'entrée. Il jura entre ses dents et suivit alors sa collègue en pressant le pas. Du coin de l'œil, il vit trois jeunes en tenue de rappeur, capuche sur la tête, sortir du coin de la rue par leur droite. Il tourna légèrement la tête pour apercevoir deux hommes, l'air louche, tranquillement accotés au mur à sa gauche et en une fraction de seconde, il comprit que cela allait tourner mal. Lilly était plus avancée que lui, et n'avait sûrement pas vu ce qui se tramait. Il était trop loin pour pouvoir la prévenir discrètement et son oreillette n'était pas en état de fonctionner.

La bande à droite sortit des pistolets de leur jean baggy et tira sur les deux hommes qui répliquèrent aussitôt. Lilly et Valens se trouvaient en plein dans la fusillade. Kat et Nick avaient vu la scène de leur planque et rappliquaient en demandant des renforts. Un des jeunes s'effondra, probablement touché. Lorsque ses deux compagnons commencèrent à détaler, Valens les prit en chasse. Ils se séparèrent à une intersection, Scotty se précipita à la poursuite de celui qui avait sorti son arme le premier. Ils arrivèrent dans une ruelle, le jeune renversa une poubelle pensant que cela ralentirait son poursuivant. Mais c'était sans compter sur le fait que le jeune inspecteur avait fait de l'athlétisme pendant de nombreuses années. Il passa donc l'obstacle improvisé sans problème et poursuivit son objectif qui avait perdu un peu d'avance. Le jeune avait dû sentir que Valens se rapprochait car il sortit de nouveau son arme et tira en arrière sans viser. Scotty se jeta sur le côté pour éviter les balles, et atterrit dans un tas d'ordure. Sans prêter attention à la douleur qui lui traversa la tempe, il se redressa immédiatement et reprit sa course. Il avait perdu un temps précieux, le jeune en avait profité pour jeter son arme dans une benne et commençait déjà à grimper par un escalier de secours métallique flanqué sur le côté d'un immeuble. Scotty emprunta le même chemin, il n'arrivait pas à le rattraper, mais gardait toujours le jeune en vue. Ils arrivèrent sur le toit de l'immeuble et le voyou se précipita vers l'escalier de service. Ils dévalèrent les marches, jusqu'à ce que Valens en eu marre de courir derrière le jeune, il s'élança alors du haut des marches pour retomber sur sa proie. La chute fut rude, mais Scotty se moqua de la douleur qui s'élançait dans sa cheville droite et attrapa les mains du jeune homme pour enserrer les poignets dans les menottes, ce qui fit grogner le détenu. Valens se chargea de jouer les escortes jusqu'au lieu initial de la fusillade, tout en boitant. Avant d'arriver sur les lieux, l'adrénaline ne faisant plus effet, il sentit de nouveau la douleur au niveau de sa tempe, et lorsqu'il posa sa main, il sentit une vilaine coupure et se rendit compte que du sang goûtait sur sa chemise.

Le corps sans vie du premier jeune leur montra qu'ils étaient arrivés. Le lieu était désormais envahi par les policiers et une ambulance venait tout juste d'arriver. La nuit commençait à tomber et les lumières des gyrophares se reflétaient un peu partout rendant la scène surréaliste. Le regard de Scott s'attarda sur Stillman qui était agenouillé à côté d'un corps inerte et qui exerçait une compression manuelle au niveau du torse de la victime. Lorsqu'il s'approcha un peu plus, Valens resta sans voix quelques instants, et ne réussit à murmurer qu'un seul mot :
« Lilly… »

Stillman prit le volant et suivit l'ambulance qui emportait Lilly. Les quatre inspecteurs s'étaient tassés pour tenir tous dans la voiture. Ils n'avaient jamais vu leur patron conduire aussi vite et si dangereusement. Mais aucun ne fit de remarque, leur gorge était trop serrée à la pensée de leur collègue blessée.

oOo

Une infirmière venait leur apporter quelques nouvelles, Lilly était encore au bloc, elle avait perdu beaucoup de sang. Elle observa Scotty et sa blessure sur sa tempe gauche. Il fallait soigner ça, sa blessure nécessitait des points de suture, mais Scotty refusa de bouger de la salle d'attente. John Stillman joua alors son rôle de patron et ordonna à son inspecteur de suivre l'infirmière pour se faire soigner.

« Vous ne pouvez pas l'aider plus Scotty. Allez vous faire soigner, nous restons là et à la moindre nouvelle, on vous tient au courant. »

Scotty abdiqua, la mâchoire serrée. L'interne fit plusieurs points de suture sans anesthésie sur la demande de Scott pour aller plus vite. De toute façon, son esprit était trop préoccupé par ce qui se passait dans ces murs pour sentir une quelconque douleur. Sa cheville fut également examinée et un bandage placé en attendant la radio que Valens avait refusé. Il sortit de la salle d'examen sous les recommandations de l'infirmière et déambula dans le couloir. Il s'approcha des portes battantes qui le séparaient de la salle d'attente. A travers la vitre, il aperçut un chirurgien discutant avec Stillman et posant une main amicale sur l'épaule de son interlocuteur. Les quatre policiers avaient tous l'air abattus. Le cœur de Scotty s'emballa, il poussa alors les portes d'une main et rentra dans la pièce au moment où le médecin ajouta :
« Son cœur s'est arrêté une deuxième fois. Nous avons tout tenté… »

Un voile de tristesse s'empara du regard de Stillman, tandis que Kat s'effondra dans les bras de Jeffries qui accusait le coup, bouche-bée. Vera, abasourdi, se laissa tomber sur la première chaise venue et n'entendit pas ce que murmura le médecin :
« Je suis désolé. »

Le chirurgien s'effaça, alors que Scotty s'avançait vers ses collègues, l'air hébété. Il ne comprenait pas ce qu'il se passait. Il observa un Stillman choqué et cherchait dans le regard de son patron une explication :
« Scotty, c'est fini… »

Valens dut se retenir au mur pour ne pas chanceler, il fut soudainement pris de nausées et se précipita aux toilettes. Il se pencha au-dessus du lavabo, ouvrit le robinet et se passa de l'eau sur le visage. Il leva alors les yeux vers le miroir et regarda son reflet sans vraiment le voir. Il essayait de se convaincre que ce n'était qu'un cauchemar, mais les dernières paroles de son chef raisonnaient toujours dans sa tête :
« Scotty, c'est fini… »