No place for Charity
Rien ne m'appartient : l'univers est à JK Rowling est cette fiction a été inventée par happyhooligan2001. Je ne suis que la traductrice. J'espère que vous prendrez autant de plaisir à lire cette histoire que j'en ai à la traduire.
Chapitre 1
Vous avez une amie
La charité. Aimer les êtres humains en tant qu'ils sont néant. C'est les aimer comme fait Dieu. Simone Weil
Juillet 1997
Snape évitait de poser son regard sur la femme qui était suspendue au-dessus de la table, il n'aurait pu le supporter. Elle avait été torturée au-delà de tout ce qu'un être humain peut endurer et à présent, de l'être courageux et intelligent qu'il avait connu, il ne restait rien d'autre qu'une épave fracassée. La discipline mentale et émotionnelle qu'il avait développée tout au long de sa vie était soumise à une tension qui allait presque au-delà de ses limites, mais il tenait le coup.
« Severus, s'il vous plait. Nous sommes amis ». Une dernière supplique plaintive.
Un éclair vert crépita, et son corps s'effondra comme un sac de pommes de terre. Elle mourut avant qu'elle n'atteigne la table. Son regard bleu et vide, rempli d'accusations, fixait Severus.
Il était conscient que le Seigneur des Ténèbres le regardait. Le moindre tic, une seule larme pouvait signifier sa propre mort. Non qu'il ne l'aurait pas accueillie en libératrice à cet instant mais cela aurait impliqué la victoire de Voldemort. Il ne pourrait jamais permettre que cela se produise. Si tel était le cas, alors tout ce pourquoi Charity avait œuvré durant sa vie, tout ce pourquoi elle était morte serait détruit. Le monde que voulait Voldemort était un monde sombre et cruel. Il n'avait pas de place pour Charity.
Il ne lui avait jamais dit qu'il l'aimait.
« Nagini, ton dîner »
Septembre 1993
La première chose que Snape remarqua chez elle, ce fut son sourire. Il n'avait rien de vraiment particulier, il avait déjà vu d'autres sourires. Mais ce qu'il y avait d'inhabituel, c'est qu'il lui était adressé. « Bonjour, je m'appelle Charity Burbage, la nouvelle professeur d'Etudes Moldues ». Elle lui tendit sa main.
Il la serra puis la lâcha rapidement. « Severus Snape, Maître des Potions. Ravi de faire votre connaissance ». Son air ainsi que le son de sa voix démentaient ses propos. Il l'examina avec suspicion. Rien de particulièrement spécial à son propos. Une petite femme d'âge moyen, vers la fin de la trentaine, blonde, sans maquillage. Elle portait une robe bleue plutôt démodée avec une jupe qui lui arrivait aux chevilles et un pull en laine d'un rouge fané. C'était juste son sourire qui retenait l'attention. Comme si elle était vraiment heureuse d'être avec lui. Aucune femme ne lui avait jamais souri de cette façon. Pas depuis Lily, il y avait bien des années de cela. Il inclina la tête sèchement, puis tourna les talons et s'en alla.
Ce soir-là, à la soirée d'ouverture, il venait juste de s'installer à table quand Charity apparut et désigna le siège vide à côté du sien : « Y-a-t-il quelqu'un à cette place ? »
Snape jeta un regard à la chaise inoccupée. « Manifestement non », répondit-il d'un ton cassant.
Elle tira rapidement la chaise et s'installa. « N'est-ce pas excitant ? Le début d'une nouvelle année scolaire ! J'ai tellement hâte de commencer les cours !"
- Je crains fort que votre enthousiasme ne s'échoue bientôt contre les rocs ébréchés qui font usage de cerveau à ces élèves.
- Oh, je ne pense pas que ce sera si terrible
- Peut-être pas pour vous, Professeur Burbage. Les Etudes Moldues sont bien connues pour être une matière facile. »
Elle lui fit une moue exagérément boudeuse :
« C'est bien plus complexe que vous ne le pensez. Par exemple, savez-vous comment les Moldus font de l'électricité ?
- Sais pas, m'en moque ». Severus regardait droit devant lui, espérant qu'elle finirait par la fermer.
« Ils font cela en faisant tourner des aimants dans une bobine de fil de fer.
- Je suis certain que cette information s'avérera un jour m'être très utile ». Severus dirigea son regard vers le Professeur Mac Gonagall. Elle venait de recevoir une note par hibou. Elle la lut puis se leva rapidement et sortit de la Grande Salle.
Charity manifesta de la curiosité : « Je me demande ce qu'il se passe ?
- Cela a peut être à voir avec les détraqueurs qui encerclent l'école. Je suppose néanmoins que cela implique l'élève Potter. Il a tendance à apprécier les grandes démonstrations qui font de lui le centre de l'intérêt ».
Plus tard durant le repas, Severus remarqua que Charity se contentait de picorait en silence dans son assiette. Il fut finalement vaincu par sa curiosité :
« Quel est votre problème à présent ?
- Ce n'est pas important. C'est juste que le Professeur Dumbledore a annoncé que nous avons deux nouveaux enseignants, les Professeurs Lupin et Hagrid, mais il ne m'a même pas mentionnée.
Snape jeta un coup d'œil à Dumbledore. « Le Professeur Dumbledore a beaucoup de choses à gérer en ce moment. Il lui arrive d'être distrait. Et croyez-moi, passer inaperçu par ici est parfois la meilleure manière de survivre ».
Octobre 1994
Le Professeur Snape était assis à son bureau et corrigeait des copies lorsque Charity entra pour le voir. Cette femme n'avait-elle donc rien de mieux à faire que de le harceler ? Cela semblait être devenu son passe-temps. Aujourd'hui, elle était en colère.
« Professeur Snape ! Pourquoi avez-vous envoyé Denis Crivey à la cuisine récurer les marmites toute la nuit ? Serait-ce parce qu'il est né-moldu ?
- Non, c'est parce qu'il a appelé un chaudron « marmite ». Il l'a fait quatre fois aujourd'hui.
- Il ne sait pas mieux ! De plus, quelle différence cela fait-il ! »
Severus se sentait de plus en plus irrité. « Cela fait une grosse différence. Un chaudron sert à fabriquer des potions. C'est un instrument important pour tous les sorciers. Une marmite sert à faire de la soupe ou à cuire des spaghettis. Ce n'est pas un chaudron ».
Charity croisa ses bras et prit un air buté. « C'est juste différence de langage mineure. Denis a grandi dans une famille moldue. Il ne connait pas encore toutes les subtilités langagières.
Snape se leva. Il toisa Charity. « Dans ce cas, il est temps qu'il apprenne ! Le langage est très important pour les sorciers. Nos formules magiques sont des mots. Les ingrédients de nos potions sont des mots. Une erreur sur un mot peut le tuer. Le fait qu'il soit né-moldu n'est pas une excuse ! » Il agita dédaigneusement sa main. « Je suis sûr que les elfes de maison le gavent de petits gâteaux et de tartes. Il passe probablement un des meilleurs moments de sa vie. Mais il va apprendre la différence entre un chaudron et une marmite ».
Charity le regarda dans les yeux puis baissa le regard. « OK, je suppose que vous avez raison ».
« Bien sûr que j'ai raison, et maintenant si vous n'avez plus à vous plaindre de rien, j'ai des copies à corriger ».
Charity jeta un coup d'œil à la pièce. « N'en avez-vous pas assez de cet endroit ? »
- C'est mon bureau.
- Il n'y a pas de fenêtres.
- Nous sommes en sous-sol. Des fenêtres ne serviraient vraiment à rien.
Charity sourit. « Pourquoi ne montez-vous pas vos copies dans mon bureau. Nous pourrons corriger ensemble. Mon bureau est au premier étage, il a une belle vue sur le lac ».
Snape n'avait pas vraiment envie de monter tous ces escaliers avec son travail. Mais d'un autre côté un changement de décor serait agréable. Il accepta finalement et rassembla ses papiers.
Le bureau de Charity était plutôt plaisant. Elle avait laissé la fenêtre ouverte et l'on sentait dans la pièce une bouffée fraîche d'air du lac éclairé par la lune. Snape s'assit et sortit ses parchemins de sa sacoche.
Charité regarda par la fenêtre. « En Amérique, nous serions au deuxième étage. Le rez-de–chaussée serait le premier étage ».
- Que connaissez-vous de l'Amérique ?
- J'ai un cousin cracmol qui s'appelle Lyman. Il possède un petit ranch à Idaho. Il est aussi manager dans un Burger King. C'est un restaurant moldu. J'ai passé quatre mois chez lui ». Elle secoua tristement la tête. « Toute ma famille est sang-pur. L'idée d'avoir un Cracmol dans la famille leur paraissait tellement horrible qu'ils l'ont plus ou moins poussé à quitter le pays ».
Severus était surpris. « Je supposais que vous étiez ou née-moldue ou sang-mêlé. Je n'avais jamais rencontré un professeur d'Etudes Moldues sang-pur.
- J'ai décidé d'essayer de vivre comme une Moldue pendant deux ans. Je m'étais toujours posé des questions sur eux et sur comment ils s'en sortent sans magie. Il y avait aussi un peu de crise d'adolescence là-dedans. Je voulais agacer mes parents. Avoir été répartie à Poufsouffle au lieu de Serpentard avait déjà été assez catastrophique. Cela a été le coup de grâce. Ils m'ont complètement déshéritée. J'ai donc décidé de rendre une visite à l'autre exilé de ma famille. J'ai même été là-bas dans un avion moldu ». Elle sourit. « Lyman se comporte comme un natif si ce n'est qu'il a gardé un accent anglais. Chapeau de cow-boy, bottes, pick-up. Il a aussi une impressionnante collection de revolvers. Ce sont des armes moldues dans lesquelles une explosion chimique propulse une petite pièce de métal le long d'un tube à une vitesse supersonique.
- Je sais parfaitement ce qu'est un revolver, rétorqua sèchement Severus.
- OK, la plupart des sorciers l'ignorent. Je visais plutôt bien quand je m'entraînais sur des boîtes de conserves et des bouteilles. Il m'a aussi emmenée avec sa famille pour visiter l'Amérique de l'Ouest. Nous avons été à Yellowstone, Yosemite, le Grand Canyon. Ils ont des forêts gigantesques là-bas. C'était bien, mais ce n'était pas chez moi. Aussi je suis rentrée et j'ai trouvé un travail de jardinier pour la ville de Birmingham ».
Elle secoua la tête. « Cela demande beaucoup de travail de faire les choses à la manière des Moldus, mais l'on s'y habitue. Après quelques années j'en ai eu assez et je suis revenue à la vie sorcière. Mais ma famille ne voulait toujours pas m'adresser la parole. Gringotts m'a embauchée. Ils font pas mal d'affaires avec les banques moldues dont elles ne sont même pas au courant. C'était un travail sûr mais ennuyant. J'ai été ravie lorsque le Professeur Dumbledore m'a proposé ce travail ».
Elle prit un parchemin et commença à le corriger. « Nous avons suffisamment parlé de moi. Racontez-moi votre histoire… »
- Je n'ai pas d'histoire », dit Severus. Il corrigeait une des copies de Granger. C'était tellement parfait que c'en était ennuyeux.
- Bien sûr que si, je peux le sentir. Vous avez été blessé tellement de fois que vous ne savez même plus comment être heureux. Vous êtes tellement seul. Vous avez besoin d'amitié mais vous ne savez pas comment faire pour être un ami.
- Je n'ai aucun besoin d'ami !
- Eh bien c'est trop tard. Vous en avez une ».
