Espionnés volontaires
Prologue
Kuruko était d'un naturel plutôt calme mais là il se sentait vraiment hors de lui. Lui qui était si content de retrouver la génération miracle pendant la fête des anciens organisée par le collège Teiko. Il était parvenu à les convertir à sa vision du basket en les battant un par un sur le parquet. C'est avec joie qu'il avait accroché une photo de l'équipe à la porte de son casier. En plus, il était prévu que toutes leurs équipes se retrouvent dans quelques semaines pour aller assister à la finale du championat d'Asie des nations et admirer l'équipe nationale. Les entrainements de Seirin se passaient à merveille, les examens aussi et même Numéro 2 pétait la forme. Bref, tout allait à merveille et il était heureux !
Mais voilà que ce pénible de Akashi, ou plutôt de "Dark-Akashi" avait décidé de pointer le bout de son nez. Ca arrivait de temps en temps et toute la génération miracle le savait. Puis Akashi redevenait agréable et se montrait prévenant et si désolé de son attitude qu'il était difficile de lui en vouloir. D'autant qu'ils n'étaient plus amenés à le voir quotidiennement ce qui rendait les choses plus supportables.
Sauf que cette fois il avait clairement dépassé les bornes !
Ils avaient fait un trois contre trois, sous les yeux de leurs condisciples de l'époque et des élèves actuels, réclamant un match amical aux célèbres basketeurs pour animer la journée de retrouvailles. Ainsi, Akashi, Murasakibara et Kise avaient perdu de justesse contre Kuruko, Aomine et Midorima. Ils s'étaient vraiment amusés en jouant, se retrouvant et s'affrontant avec plaisir. C'est après le match que les choses s'étaient gâtées.
Ayant tardé à rejoindre les vestiaires, Kuruko avait pris sa douche seul et en sortait, une serviette enroulée autour de la taille et remarquant au passage le portable bleu d'Aomine, oublié sur un banc. Alors qu'il se séchait les cheveux, Akashi entra dans le vestiaire. Il s'approcha de lui lentement avec quelque-chose d'animal dans la démarche, le détaillant des pieds à la tête de son oeil inquisiteur, semblant apprécier ce qu'il voyait.
- Akashi-kun ?
- Mignon... murmura-t-il en faisant glisser le dessus de son index de sa joue jusqu'à sa clavicule.
Kuruko frémit légèrement sous le léger contact, eut un mouvement de recul instinctif et le dévisagea, interrogateur. Sa voix, son regard, décidément Akashi était littéralement hypnotisant.
- A quoi tu joues ?
- Je ne joue pas. Ta peau appelle les caresses et ça fait trop longtemps... que je te veux.
Joignant le geste à la parole, il le saisit par la nuque d'une main avant d'appuyer brutalement ses lèvres contre les siennes et de l'autre tira d'un coup sec sur la serviette , laissant Kuruko intégralement nu devant lui.
- Arrête ça Akashi-kun, dit-il en le repoussant fermement, les deux mains sur ses épaules.
- Voyons Tetsu... ne sois pas si distant et appelle-moi Sei-chan...
- T'es qui toi ?
A ce moment là Akashi eut un air agressif et colérique et changea de ton :
- Ne te fais pas tant désirer, tu en as autant envie que moi.
- On dirait que non, déclara-t-il calmement en désignant, provocateur, son entrejambe comme une évidence.
- Tu vois t'arrêtes pas de m'allumer ! Rien que pendant le match...
- Euh... Akashi-kun se fait des gros films !
- De toutes façons mes ordres sont indiscutables je suis absolu alors cesse de faire l'innocent et mets toi à genoux sur ce banc.
- T'es sérieux, Sei-chan ?
Il prononça ce nom d'un ton dur et ironique , franchement agacé par le comportement de son ancien capitaine, ne sachant pas si il fallait rire ou pleurer d'une si pitoyable tentative de séduction. Cela acheva d'irriter l'empereur qui le plaqua face contre les casiers, le faisant grimacer de douleur, avant de se coller à son dos.
Akashi sentit alors une poigne ferme et puissante se saisir de ses cheveux et le tirer en arrière avant de lui assenner un violent coup de poing à la machoire. Le choc le fit chuter et se cogner le coude sur le banc au passage. Aomine n'avait pratiquement aucun doute sur l'orientation sexuelle de Kuruko étant donné le peu d'intérêt qu'il montrait aux avances de Momoï et d'ailleurs il s'en fichait éperdument. Mais là il n'avait pas l'air d'accord. Vraiment pas.
De son côté, Kagami n'était pas rassuré de le savoir seul là bas. Malgré tout ce qui s'était passé avec la génération miracle, il n'avait guère confiance en certains de ses membres, notamment en Akashi. Il avait beau avoir "changé", il se souvenait du coup de ciseaux évité de justesse. Il fallait être sérieusement frapadingue pour faire un truc pareil sans aucune raison, qu'on ne lui dise pas le contraire. Sans parler du panier marqué volontairement contre son camp et de la promesse de s'arracher les yeux. Ainsi, quand son ami rentra, méconnaissable tant il était en colère, Kagami refusa de le laisser tranquille avant qu'il ne lui ait tout raconté. Lui aussi entra dans une rage noire, moins surprenante car beaucoup plus habituelle chez lui.
- J'étais sûr que ça allait mal tourner, je le sentais dans mes tripes, j'aurais dû venir aussi ! Je vais le défoncer !
- Calme-toi.
- T'es aussi énervé que moi. Et je te jure qu'à la première occasion de lui la faire à l'envers, je vais pas me priver.
