JARDIN SECRET
Chapitre I : Ma vie, mes emmerdes et moi.
Point de vue d'Edward :
- Edward Masen ! On y va, dépêche-toi !
- J'arrive M'man !
J'étais entrain d'éteindre ma chaine-hifi quand Elisabeth, ma mère, m'avait interpellé du bas des escaliers. J'attrapais mon blouson dans ma penderie et l'enfilais en vitesse, ainsi que mes pompes. Je me regardais pour me coiffer vite fait dans le miroir du couloir. Ca ferait l'affaire !
- Edward, dépêche-toi !
Je dévalais les marches pour trouver ma mère, bien habillée comme à chaque fois que nous allions à l'office du dimanche, à la paroisse de mon beau-père Marcus qui était Pasteur.
- Chéri, tu aurais pu t'habiller mieux que ça ! me sermonnait ma mère en tripotant mon col de chemise.
- C'est pas un défilé, c'est la messe ! bougonnais-je.
Ah, la messe ! Tout un art que je ne maîtrisais pas. Je ne croyais pas forcément en Dieu, je croyais en une force supérieure qui gérait un peu nos destins, mais pas en un Dieu. Mais je faisais plaisir à ma mère.
Elisabeth, c'est ma mère. Elle a 55 ans et c'est une femme formidable, mais bon sang ! Quel caractère ! Quand elle a décidé quelque chose, vaut mieux pas la contrarier la Babeth ! Cependant, je n'ai jamais eu à me plaindre. Nous avons toujours été très complices, elle a toujours été là pour moi, prête à se sacrifier pour ceux qu'elle aime. Parmi ces personnes qu'elle aime, il y a Marcus. Marcus Voltero. Marcus n'est pas mon père. Mon père à moi, c'était Edward Masen, un soldat. Un militaire comme je les ai toujours admirés : prêt à se jeter au combat à travers les balles pour sauver sa patrie. C'est ce qui s'est passé, d'ailleurs. Il est mort lors d'un entraînement avant une mission, tué par balle accidentellement, à mes deux ans. En fait, je ne l'ai pas connu. Mais quand Maman en parle, c'est toujours avec le plus grand respect et la plus grande vénération qui soit. Je porte d'ailleurs son prénom : Edward Junior. Juste Edward !
Pour en revenir à Marcus, Maman l'a rencontré il y a dix ans, quand il a remplacé le Pasteur Bellinghton qui partait en retraite. Elisabeth a toujours oeuvré pour la Paroisse. Ils se sont rapprochés comme ça : le révérand Marcus a séduit ma mère. Et sans que je ne m'en rende vraiment compte, il emménageait chez nous, dans notre petite maison. J'ai eu du mal à m'habituer à lui, au début. Il investissait notre espace à ma mère et à moi, cet espace où nous rendions hommage au Sergent Masen... Je ne lui ai pas rendu la vie facile à notre cher Pasteur Voltero ! J'ai enchainé pas mal de conneries, comme un mal-être... J'ai fini par me calmer, parce que ça faisait de la peine à ma mère.
C'est encore parfois difficile d'avoir cet homme à la maison. Sous ses airs absolument parfaits et son physique somme toute séduisant (d'après Elisabeth), je ne sais pas mais moi j'ai du mal à marcher dans ses sourires angéliques. Quelque chose ne va pas chez ce type ! Mais il ne fait pas de mal à ma mère, il la rend heureuse...
Et aujourd'hui, comme tous les dimanches, ma mère me traine à l'église. Pas que j'ai spécialement envie d'y aller mais je prends mon mal en patience et essaie de voir le positif de la situation : il y a Irina Denali qui sera présente ! Les filles Denali, arrivées d'Alaska il y a deux ans, sont les élèves les plus populaires du lycée ! Il y a Kate, qui est la plus sympa des trois, ma partenaire de paillasse en littérature. C'est une fille tranquille qui ne se prend pas la tête et reste incroyablement souriante. Il y a Tanya... Ah, Tanya... C'est peut-être la moins belle des trois. En fait, elle est très chiante ! Elle me colle aux basques alors que ce n'est pas du tout mon style : blonde aux yeux bleus, d'une peau très pâle mais limite malade...
Et puis, il y a Irina...
Irina Denali...
La plus belle, la plus populaire, la plus éblouissante... La plus inaccessible...
Irina Denali, mon coup de foudre. Dès que je l'ai vu, la première pensée, idiote certes, qui m'a traversé l'esprit a été : " C'est elle la future mère de mes enfants ! ". Et en fait... c'est pas près d'arriver ! Elle ne voit que par la popularité et je suis TOUT sauf un type populaire ! Déjà, être le beau-fils d'un Pasteur n'aide en rien. J'essuie des vannes à longueur de journée :
" Alors Masen, tu portes pas ta croix aujourd'hui ? Beau-Papa va pas être content ! "
Je ne fais pas partie des personnes les plus riches également, ce qui dans ce lycée est visiblement un gage de qualité ! Je les fais bien rire avec ma p'tite voiture d'occasion alors qu'eux roulent en cabriolet, jeep, volvo et que sais-je encore...
Sans vouloir me vanter, je suis plutôt bon élève et ça non plus, ça n'aide pas à me lier des relations. Je sais que quelques filles essaient d'attirer mon regard mais je ne vois rien ni personne d'autre qu'Irina. La première, et la seule fois que je lui ai adressé la parole, je n'ai pas pu faire autre chose que bégayer. J'étais tellement stressé à l'idée qu'elle me regarde de ses yeux vert magnifiques... qu'elle me parle avec sa voix angélique... Je m'étais mis à perdre toute pensée cohérente et avec son groupe de lèches-bottes composé de Jessica Stanley et Lauren Mallory, elles se sont foutues de ma gueule pendant deux semaines. Résultat des courses, je me suis isolé de plus en plus des autres. Pendant des mois, je passais mes pauses dans ma voiture, à lire, écrire, écouter ou composer des musiques...
Je joue du piano depuis l'âge de huit ans. Ca va faire presque dix ans. C'est en cours de musique que j'ai fait la connaissance de ma seule amie : Alice Swan. Alice est une fille adorable, un vrai feu-follet ! C'est une orpheline qui a été adopté par le Chef Swan et son épouse Renée. En bons rejetés de la société, nous avons sympathisé. C'est là mon seul véritable réseau social mais je ne m'en plains pas. Je me suis habitué à la solitude.
- Edward, à quoi tu penses ?
La voix de ma mère me tire de mes pensées.
- Je pensais à Alice... répondis-je honnêtement
Ma mère eut un petit sourire.
- Ca te change de penser à la fille Denali !
Elisabeth savait tout de moi : j'étais un vrai livre pour elle ! Elle savait tout : de mon béguin à mon mal-être. Mais c'est ma mère... Pourquoi lui cacher tout ça ?
- Alice est au sermon aujourd'hui ?
J'acquiessais. Alice n'était pas une fidèle pratiquante, mais souvent elle venait avec nous.
- On doit aller la chercher ?
- Non, Renée l'emmène !
Ma mère garait la voiture sur le parking de l'église. 10h30.
- Pourquoi on vient toujours une demie-heure en avance ?
- Tu sais très bien que je dois aider Marcus à préparer la salle...
- Il pourrait le faire tout seul ! Il a rien d'autre à foutre !
- Edward Anthony Masen !
- Pardon, M'man !
Je claquais la porte et suivis ma mère dans la Paroisse.
Marcus nous attendait.
- Edward, tu veux bien aller installer les prospectus dans l'entrée ?
Je soupirais. Sous le regard d'Elisabeth, je ne rétorquais rien et prenais ces putains de papiers pour aller les entasser par pile sur la table en bois. Il entraînait ma mère dans une pièce adjacente. Encore une fois, je me retrouvais seul.
Deux mains sur mes yeux me firent sursauter.
- Devine qui c'est ?
- Alice, t'as pas passé l'âge de ces gamineries ?
- Quel accueil charmant ! Tu t'es levé du mauvais pied ?
J'embrassais la joue de mon amie. Sa mère adoptive était derrière elle.
- Bonjour, Renée !
- Bonjour, Edward ! On peut t'aider ?
- Non, merci, j'ai bientot fini !
Je regardais les prospectus dans mes mains. Que ça me gonfle ! Je les balançais sans les trier sur la table dans un geste d'énervement.
- Là, j'ai fini !
Alice se mit à rire et sa mère à sourire en secouant la tête. Les gens commençaient à arriver. Ma mère réapparut au bout d'une vingtaine de minutes et nous rejoignit au premier rang. Comme toujours, elle arborait les joues rouges et un sourire idiot... Je m'écoeurais à penser à ce que Marcus avait pu lui faire "subir" et chassais bien vite ces idées...
Quel gros dégueulasse ! Dans une paroisse en plus...
Alice et moi échangions un regard après que ma mère l'ait salué. Elle avait bien compris ! Elle me fit une petite grimace en voyant Marcus monter sur l'autel. Nous manquions de rire en le voyant un peu décoiffé. J'écoutais sans vraiment l'entendre son sermon. Irina était arrivée... Comme d'habitude, elle éblouissait tout sur son passage ! Elle avançait, gracieuse et élégante, suivie de ses deux soeurs. Tanya me repérait et me fit un clin d'oeil. Je détournais rapidement la tête.
- Elle y croit toujours, Tanya ?
Je fis " Oui " à Alice. Elle se mit à rire discrètement.
- Un peu naïve comme fille... Je me demande où elle a mit son cerveau !
- Encore faudrait-il qu'elle en ait eu un !
Nous éclations de rire et tout le monde se tournait vers nous. Je me raclais la gorge en essayant de ne pas rire. Irina, elle, n'avait pas daigné tourner la tête vers moi...
L'authenticité, le mensonge, la vérité...
Les mots de Marcus ne me parvenaient même pas aux oreilles. Lorsque nous avions prononcé les paroles de prière, Marcus signifiait la fin de la matinée. Le ventre de ma meilleure amie se mit à gargouiller à côté de moi. Alice était précise comme une horloge ! Elle sortit un petit paquet de biscuits qu'elle se mit à grignoter. Elle m'en tendit un. Je vis Marcus discuter avec un homme blond.
Le Docteur Cullen. Le praticien le plus respecté de Port Angeles. Il avait même une réputation nationale. A côté de lui se tenait son épouse, la très paisible et souriante Esmé. Ils étaient coutumiers de la cérémonie du dimanche matin. Des fidèles. Ici, tout le monde aimait les Cullen ! C'étaient des gens très discrets mais disponibles, appréciés de tous.
Mon beau-père se dirigeait vers nous avec un large sourire. Ce même sourire que je détestais. Il l'arborait toujours quand il me demandait de faire quelque chose pour lui !
- Edward ?
Et bam ! Qu'est-ce que je vous disais ?
- Oui ?
- Je viens de m'entretenir avec le Docteur Cullen et son épouse. Mrs Cullen est enceinte de six mois maintenant et elle a besoin d'aide dans son quotidien. Ils cherchent quelqu'un pour faire quelques travaux mineurs chez eux comme du rangement, du jardinage, parfois du ménage et pour aller faire des courses. Je leur ai dis que tu cherchais un petit job pour pouvoir financer tes études quand tu auras fini ta Terminale. Ils voudraient te rencontrer...
J'étais sur le cul ! Chercher un travail OK, mais faire la boniche... Le jardinage et les courses d'accord mais étais-je vraiment armé pour faire du ménage ? Si ça se savait au lycée, je n'avais plus qu'à plier bagages.
- Tu veux bien venir les voir ?
Je regardais ma mère, Alice et Renée. Elisabeth était enchantée et, comme d'habitude, vénérait Marcus de son iniative. Renée souriait et Alice avait les yeux grand ouverts.
- Marcus, je sais pas si...
- Attends, viens là toi !
Alice m'attirait un peu plus loin.
- Ecoute mon petit père ! Tu vas aller les voir et fissa !
- Mais Al' ! Je ne sais pas faire du ménage ! T'as vu l'état de ma piaule ?
- Tu te rends pas compte !
- Mais quoi ?
En fait, le lien se fit dans mon esprit.
Jasper Cullen... Alice en était folle amoureuse depuis qu'elle l'avait vu, il y a trois ans. Le Docteur Cullen avait eu deux enfants d'un premier mariage : Jasper et Rosalie. Jasper était l'aîné, il était âgé de 24 ans. Ces sept années de différence n'avaient pas arrêté Alice ! Elle était totalement obscédée par lui ! Je ne la reprenais pas à ce sujet, je savais que trop bien ce que ça faisait d'être amoureux transit de quelqu'un qui vous ignorait...
- Alice, c'est pour y bosser, pas pour faire les entremetteurs !
- Edwaaaard... couina-t-elle. S'il te plaît ! Va au moins les rencontrer ! Pour moi... S'teuplaaaait !
Devant sa mou boudeuse irrésistible, je soupirais. Elle sut que c'était gagné et me sautait au cou.
- Je te revaudrai ça !
- J'y compte bien, ma vieille !
Elle me fit un clin d'oeil avant de me pousser par l'épaule.
- Et essaie d'en savoir plus sur Jasper !
Je fis semblant de l'étrangler et nous éclations de rire. Je me dirigeais vers Marcus.
- On va les voir ?
Je suivis mon beau-père jusqu'aux Cullen qui m'attendaient. Tous deux m'offrirent un sourire très chaleureux.
- Carlisle, Esmé, je vous présente mon beau-fils, Edward ! Il est intéressé par votre proposition.
- Bonjour, Edward !
Je fus étonné de voir Esmé venir me faire la bise immédiatement. Son ventre arrondi la rendait épanouie. Ce serait leur deuxième enfant commun. Je savais qu'ensemble, ils avaient déjà eu une fille qui devait avoir à peu près mon âge. Isabella, il me semble... Une fille plutôt discrète que je croisais peu au lycée... En fait, je n'avais pas fait plus attention à elle qu'aux autres. Mrs Cullen avait également eu un fils d'un premier mariage, Emmett. Un type plutot impressionnant, âgé de 25 ans. Il travaillait dans la boutique de sport des Newton.
- Bonjour, Mrs Cullen ! Monsieur Cullen...
Ce dernier me serrait la main.
- Le Révérand t'a expliqué notre demande ?
J'acquiessais.
Ca, pour m'avoir expliqué, il l'a fait !
- Peut-on se donner rendez-vous dans l'après-midi si tu es libre pour nous entretenir plus personnellement ? Je ne pense pas que la paroisse soit un lieu idéal pour cela !
Marcus eut un rire hypocrite.
- Edward ne fait jamais rien le dimanche à part rester enfermé dans sa chambre avec la petite Swan pour "réviser" !
Ses sous-entendus vaseux ne firent rire que lui. Le Docteur eut un sourire poli. Esmé en fit de même, sans entrain.
Marcus sait très bien qu'il n'y a rien entre Alice et moi !
- Ca le sortira ! Il va prendre racine à force sinon !
Je me retenais d'exploser en inspirant profondément et en me mordant l'intérieur des joues.
- Est-ce que cela te conviendrait, Edward ? me demanda gentiment Esmé
- Oui, bien sûr !
- Tu peux venir vers 15 heures ? Nous habitons dans le quartier d'Hampstead. Au numéro 82. La grille du portail est noire en fer forgé.
- D'accord.
Carlisle Cullen me notait les informations, ainsi que leur numéro de téléphone si jamais je me perdais...
Je n'ai même pas de portable, ne vous donnez pas cette peine Docteur !
- Alors à tout à l'heure, Edward !
- Oui, à tout à l'heure !
Je regardais le papier en soupirant. Ce travail ne m'emballait pas. Mais j'avais besoin d'argent et ce ne sont pas les économies de Maman qui me permettraient d'aller faire des études... Elisabeth vint m'embrasser.
- Alice, tu peux t'occuper de nous l'habiller présentable pour cet entretien ?
Ma meilleure amie frétillait sur place.
- Vous n'allez pas le reconnaitre votre fils ! Je vous le promets !
Voilà ce qui m'amena à faire ma première prière de la journée, celle que je faisais tous les jours : Seigneur, sortez-moi de là !
*o*0*o*
- Aïe putain Alice ! Ca serre trop ! Je vais mourir étouffé !
Elle râla.
- T'exagères ! C'est qu'une cravate !
- Je vais pas chez le Pape, je vais chez les Cullen !
- Et tu y vas pour te trouver un emploi alors tache d'être présentable, poli, souriant et de faire bonne impression !
- Sans compter que tu représentes un peu la Paroisse, me sermonna Marcus, appuyé contre le chambranle de la porte.
- Je représente rien du tout ! J'y vais pour aller en fac l'année prochaine, point barre !
Ma mère soupira.
- Edward, tout ce qu'on te demande, c'est d'être serviable avec les Cullen ! Mrs Cullen est enceinte et elle veut une présence pour la seconder. Une grossesse passée quarante ans, c'est une grossesse à risques alors veille à lui donner ce qu'elle souhaite !
Alice époussetait mes manches de costume, les sourcils froncés. Sérieuse une bonne minute, elle sursauta :
- Non la cravate, ça va pas ! C'est trop solennel ! On dirait un politicien ou un curé !
Elle me la dénoua pour me la retirer. Marcus eut un de ses rictus agaçants alors qu'Alice déboutonnait légèrement ma chemise.
- On dirait un de ces ados surexcités qui passe sa vie en boite, Alice ! Je préfère Edward en version curé encore ! Tu es un peu jeune pour savoir la bonne impression que doit faire un homme pour un emploi je crois... Tu as beaucoup à apprendre encore !
Il éclata de rire et Alice et moi échangions un regard irrité. Elle se tourna vivement vers lui.
- Je ne prétends pas tout savoir sur la mode à 17 ans ! On apprend à tout âge... d'ailleurs à ce sujet... Peut-être pourriez-vous aller commencer votre sermon de dimanche prochain dès maintenant ? Vous avez encore beaucoup à apprendre sur le chapitre " Comment tenir éveillés les paroissiens pendant la messe "
Je me mordis les joues pour ne pas rire : il ne fallait jamais chercher des noises à Alice Swan ! Marcus, interloqué, quitta ma chambre en grommelant quelque chose comme : " Ces gosses adoptés, aucune éducation... trop perturbés... "
Ma mère semblait contrariée mais ne dit mot. Alice regarda sa montre :
- Olala ! Mais tu vas être en retard ! Tu as intérêt à me revenir avec ce job tu m'entends ? Tu es mon seul espoir pour Jasper...
Je la regardais, presque navré pour elle... Elle était folle de lui, dès le premier regard. Elle ne l'avait revu que deux fois en trois ans et pourtant, elle l'aimait... Dans le fond, elle me faisait de la peine. Elle en souffrait.
- Alice, tu sais que...
Elle secoua la tête et se détourna.
- Je sais Edward ! C'est idiot, je ne sais rien de lui ! C'est idiot d'être amoureuse... je connais le refrain... J'essaye de m'en convaincre tous les jours...
Et merde. Je l'avais vexé... Je m'approchais d'elle et entourais son buste de mes bras. C'était ma meilleure amie, elle ne m'engueulait jamais quand Irina passait près de moi... Pourquoi étais-je obligé d'être si désagréable par rapport à son amour pour le fils Cullen ?
- Excuse-moi... j'suis désolé...
Elle eut un petit sourire et je lui fis un bisou sur la joue.
- File avant que Marcus pense qu'on se saute dès qu'il a le dos tourné !
Je soupirais.
- Il est vraiment trop con !
- C'est pas un scoop, Cullen !
*o*0*o*
Et me voilà en route pour le domicile des Cullen, sapé comme un pingouin... Ils me demanderaient probablement de leur parler de mes expériences professionnelles voire de moi, ce que je faisais, quel sorte de mec j'étais... Mais en fait, je sais pas trop à quoi se résumait ma vie pour l'instant... J'avais 17 ans, une amie, une mère que j'adorais mais un beau-père minable... Quant à mon expérience professionnelle, elle était nulle. Je suis un mec pathétique !
Je me garais devant le domicile Cullen : 14h58. Au moins, je pourrais me vanter d'être ponctuel ! C'était déjà pas mal, non ? La porte de la grande maison s'ouvrit et Mrs Cullen sortit. Je la regardais... Enceinte... C'était bizarre, je m'étais toujours demandé comment était une femme enceinte. Ma mère n'avait pas eu d'autres enfants et Alice avait été adopté. En fait, c'était la première personne qui attendait un enfant avec laquelle j'aurai un contact... Quand je vous disais que j'étais pathétique...
Elle me fit rentrer dans leur domicile.
- Bienvenu Edward ! Entre... Tu ne t'es pas embêté pour trouver la maison ?
- Non, les indications étaient très claires Mrs Cullen !
- Oh mon garçon... Pas de ça avec moi ! Appelle-moi Esmé !
C'était une femme vraiment très chaleureuse... Etrangement, je me sentais à l'aise avec elle... Ce qui était plutot rare... J'avais tendance à ne pas trouver ma place quand j'étais près d'inconnus...
- Bien... Esmé !
- Entre, assis-toi... Je vais chercher Carlisle !
- D'accord...
Elle m'adressa un petit sourire que je lui rendis... La politesse, c'était toujours un bon point pour être embauché quelque part... J'entendis la porte claquer et deux personnes rire. Elles passèrent dans le couloir alors qu'Esmé se levait.
- Oh Bella, ma chérie, tu es rentrée ?
Isabella... Ah oui... je la connaissais de vue. Elle avait cours d'espagnol, de maths et de bio avec moi... Une fille assez banale, somme toute très discrète. C'était l'une des seules à ne pas cancanner sur mon compte... Enfin, elle ne l'avait jamais fait devant moi en tout cas...
Bella s'approcha du salon et je croisais son regard... Elle a beaux yeux... Angela Webber, la fille du Pasteur qui aidait Marcus à la paroisse, était avec elle.
- Bonjour Maman !
- Bonjour Esmé !
- Bonjour mes chéries !
Les deux jeunes femmes me regardaient... Bella rougissait... Je ne pus retenir un sourire... C'était mignon...
- Vous connaissez sûrement Edward Masen ? Je crois qu'il est au lycée avec vous...
Bella et son amie acquiessèrent.
- Il va probablement travailler pour nous afin que tu ne te sentes pas obligée de seconder ta pauvre mère fatiguée, ma chérie.
Bella rougissait.
- Tu sais que ça ne me dérange pas...
Esmé lui adressa un sourire bienveillant.
- Angela, tu restes diner avec nous ?
- Oh non, vous êtes gentille mais ma mère veut que je rentre à 18h...
- D'accord, ce sera pour une prochaine fois alors ?
- Avec plaisir !
Je remarquais que Bella avait toujours son regard rivé sur le mien...
- Euh Maman... On va monter avec Angela réviser les maths... On a contrôle lundi et je n'ai toujours rien compris à la dernière leçon...
Elle avait été hard la dernière leçon ! Même moi qui était plutot doué, j'avais eu du mal...
- D'accord, révisez bien !
- Merci...
Bella me dévisageait une dernière fois et après un nouveau rougissement, elle tourna le dos et grimpa les marches pour monter à l'étage...
Etrange, cette fille...
Voilà mon premier chapitre de Jardin Secret. Je sais que l'on ne peut pas trop se faire une idée sur un seul chapitre mais la suite arrivera la semaine prochaine =)
J'espère que cette première impression vous donnera envie de connaître la suite...
Mon travail n'existe que parce que vous le lisez... Merci à vous toutes de toutes vos reviews, vos MP, et tout le reste =)
Vous êtes ma plus belle récompense pour 2009. Merci.
Passez de très bonnes fêtes de fin et de début d'année !
Que 2010 vous mène là où vous le désirez !
je vous embrasse
Tiffany.
