Titre : Vert la Magie

Auteur : Kiara et Guhmio

Date : début 31/08/2018, publiée le 22/09/2018

Disclaimer : J.K. Rowling bien entendu

L'idée était de Guhmio puis fut reprise et écrite par Kiara. Co-écriture.

Type : Fiction terminée, 7 chapitres, HPDM, point de vu de Draco

Résumé : Draco possède le don de Vision : il est capable de voir la Magie des autres, soit leurs émotions. Après la Guerre, quelques élèves se retrouvent pour une 8ème année. Draco fait la connaissance de deux Poufsouffles et décide de s'excuser auprès du Trio d'Or. Sa relation avec eux devient amicale mais il est de plus en plus troublé par le vert de la Magie d'Harry…

Chapitre corrigé, toutes nos excuses.

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Chapitre 1

La magie est bien différente des auras. Les auras définissaient la nature profonde que chaque individu. Par exemple, les Patronus étaient une forme de consolidation de l'aura : ils révélaient sa forme. Les auras étaient des halos d'énergie, la force vitale. Les couleurs des auras étaient d'ailleurs associées à la nature profonde, au caractère.

La magie elle, est plus complexe. Elle réagit avec les sentiments. Elle grandit avec la puissance et la force, du cœur et de l'esprit. Elle a sa propre couleur, mais celle-ci changeait de teinte en fonction de la force des sentiments. Si les sentiments étaient doux, elle était claire, s'ils étaient violents, elle s'assombrissait. Une personne stressée ou énervée verra son aura agitée. Elle réagissait à son porteur avec beaucoup plus de sensibilité et de subtilité que les auras.

Draco avait le don de Vision. Il était capable de voir non pas les auras, mais la Magie elle-même, sous sa forme la plus pure, la plus brute. Il avait longtemps pensé que c'était chose commune jusqu'à ce que ses parents lui fassent comprendre que ce n'était pas le cas, et qu'il avait intérêt à cacher ce don extraordinaire s'il ne voulait pas s'attirer des ennuis.

Discrètement, sa mère chercha à se renseigner mais les livres parlant de cette capacité étaient aussi rares que les Perles de Lune. Il dut apprendre par lui-même à analyser les variations de couleurs et à les associer à des sentiments.

Un jour avant sa rentrée en première année à Poudlard, il rencontra un petit garçon qui flottait dans ses habits et qui était aussi maigre qu'un Elfe de Maison. Et pourtant, sa Magie était si grande, si étendue, qu'elle le fit suffoquer. Elle était verte, oscillant entre la curiosité anis, la joie émeraude, l'émerveillement prairie, la joie pomme et l'inquiétude des feuilles de sinople. Elle était pourtant timide, comme si elle n'avait pas l'habitude des grands espaces, de s'étendre de tout son long, d'être libre.

Le garçon avait les yeux aussi verts que sa Magie et il fut immédiatement attiré mais ils n'eurent pas le temps de beaucoup parler. Il ne parla que de lui le reste de la journée et ne put dormir de la nuit.

Quelques jours plus tard, il apprenait son nom. Harry Potter. Le Survivant. Le Garçon-qui-a-survécu. Il comprenait soudain pourquoi sa Magie était si grande. L'enfant de seulement 11 ans était déjà un monstre en puissance. Pourtant, celle-ci restait calme, réservée. Comme pour le préserver. Il la sentait en retrait, elle attendait son heure pour l'envahir tout entier, pour être enfin utilisée pleinement. Une telle puissance dans un si petit corps aurait immédiatement conduit au désastre.

Les années passèrent. Voldemort revint. La Magie d'Harry ne cessa de grandir et l'Elu prit peu à peu possession de toute sa puissance. Elle devint pourtant de plus en plus sombre. Agitée. Elle attendait, attendait de pouvoir se déchainer sans limites. La Guerre. De bienveillante elle était devenue impatiente et brutale. Elle voulait détruire. Harry était tout le temps en colère. La culpabilité aussi, le dévorait. Il souffrait en dedans et Draco ne pouvait que rester spectateur de sa Magie qui hurlait. Harry continuait de sourire et personne ne voyait rien, Draco continuait de s'isoler et tout le monde s'en moquait. Voldemort était revenu, il faisait pression sur son père. Il le voulait comme espion, comme Mangemort. Ses parents faisaient tout pour le protéger, surtout sa mère.

Il ne savait pas par quel miracle il avait réussi à survivre. A survivre à la pression de Voldemort, à sa magie si noire, si opaque, si grande, si étouffante. Comment il avait réussi à ne pas céder, comment il avait réussi à garder son secret, comment il avait réussi à protéger ses pensées. Son bras était resté intact, sa peau blanche n'avait pas été marquée. Il n'y avait que les cicatrices. Il s'était caché. Il avait fui. Voldemort, Dumbledore, Harry Potter. Il avait fuit la Guerre, fuit la mort, fuit la peur. Il s'était enfermé dans un trou noir et avait fermé les yeux de toutes ses forces. Il avait réussi à survivre jusqu'à ce que tout explose. Jusqu'à ce que le noir rencontre le vert, jusqu'à ce que les ténèbres se heurtent à la lumière, jusqu'à ce que Harry Potter gagne et que sa Magie ressemble à un Démon venu détruire le monde. L'incarnation de Surt, qui existait avant tout les dieux et qui attend Ragnarok avec Muspell, son épée de flammes, pour tous les faire anéantir.

Il avait vu le Gryffondor et il avait compris. Il avait compris qu'il allait gagner. Il avait compris qu'ils avaient créés une arme, une arme parfaite qui n'avait qu'un seul et unique but : éliminer Voldemort définitivement.

Nous étions maintenant en 8ème année à Poudlard et Draco était seul. Pansy était assignée à résidence, dans ce Manoir trop grand et trop sombre, seule maintenant que ses parents étaient emprisonnés. Blaise avait suivi sa mère à l'étranger au début de la Guerre, laissant un Draco amer derrière lui. Son Père était à Azkaban, sa mère enfermée chez eux. Début la chute de Voldemort, il vivait dans le silence. Le silence au manoir, dénué soudain de cette vie grouillante, le silence dans son entourage, chez sa mère qui ne savait plus que pleurer, chez ses amis qui s'étaient éloignés. Il était un paria, un lâche, un être méprisé. Alors il avait choisi de rejoindre Poudlard pour une dernière année, échapper au silence qui l'étranglait, quitte à ne faire face qu'à des visages hostiles.

McGonagall faisait son discours de bienvenue, le Choixpeau répartissait les élèves mais il n'arrivait pas à détacher son regard de l'étendue de Magie émeraude, signe de joie. Harry s'était apaisé durant l'été. Il avait commencé son deuil, l'adrénaline était tombée, l'arme avait le droit de faire semblant d'être un être humain. Maintenant qu'il ne désirait plus la mort il avait le droit de vivre. Il applaudit les trois nouveaux enfants de sa maison : leur petit nombre ne l'étonnais guère. Finalement, la Directrice de Poudlard prit tous les élèves de 8ème année à part.

« Bonjour ! Je suis très heureuse de pouvoir vous accueillir pour cette nouvelle et dernière année, décisive pour votre avenir. Étant donné que le Château est encore en construction, et que vous n'êtes pas trop nombreux, je suis dans l'obligation de vous placer dans un dortoir commun. Cependant, vous faites toujours partis de vos maisons et vos actions continueront à faire perde (regard appuyé vers le Trio d'Or) ou gagner des points à celles-ci. Il y a aura deux dortoirs dans votre Salle Commune, l'un pour les Dames et l'autre pour les Messieurs. Suivez-moi. »

Le petit groupe suivit la directrice à travers les couloirs. Draco resta en retrait, trois pas en arrière, regardant la masse d'étudiants discuter et rire entre eux. Leurs Magies n'étaient qu'amusement, joie et impatience. Cependant, il savait qu'il n'était pas le bienvenue, un seul coup d'œil vers sa personne suffisait à les assombrir.

La Salle Commune était violette et brune, les drapeaux des 4 maisons étaient suspendues et au-dessus d'une gigantesque cheminée se dressait le blason de Poudlard. De grandes fenêtres donnaient sur la Forêt Interdite et quelques plantes apportaient de la vie à la pièce. Il y avait également des chaises et des tables plus ou moins espacées en un espace de travail qui changeait de la Bibliothèque, ainsi qu'un canapé accompagné par quelques fauteuils regroupés autour du feu.

Le professeur de Métamorphose leur indiqua les dortoirs. Ils étaient sept garçons : trois Gryffondor, deux Serdaigles, un Poufsouffle et lui. Les filles accueillaient trois Gryffondor, trois Poufsouffles et une Serdaigle. Vive la population Serpentarde. Ils étaient envahis de rouges et or.

Draco choisit le lit le plus à gauche, celui le plus proche de la fenêtre et à sa plus grande surprise, il sentit une Magie pomme l'effleurer. Harry Potter venait de prendre le lit adjacent au sien, suivit de Ron Weasley et sa Magie vermeil curieuse. Il préféra ne pas se poser de question pour s'épargner un mal de tête conséquent et sauta le repas du soir pour regarder le soleil décliner lentement vers l'horizon. Finalement, il s'allongea sur le dos, les mains croisées sur le ventre, les yeux rivés sur le plafond violet de son lit mais il fut malgré lui intrigué par le bruit qu'il entendait, provenant de la Salle Commune.

Il ne résista pas longtemps à la tentation et se rendit dans la pièce de vie. Tout le monde était installé, dispersés ici et là. Il prit une chaise, la déposa sous une lampe, croisa les jambes et ouvrit un livre. Il l'avait déjà lu plusieurs fois mais cela lui faisait passer le temps. Il ferma les yeux et savoura le bruit ambiant, si loin du silence mortel auquel il était désormais habitué.

Quelques bâillements plus tard et tout le monde était partit se coucher. Quand la lune fut haute dans le ciel et que le silence était revenu, il referma son livre et monta se coucher. Sa couverture était chaude et moelleuse quand il se glissa dessous, il se retint de soupirer d'aise. Il observa la lune tout le long de la nuit, incapable de dormir. De toute manière, s'il sombrait, il ferait indéniablement des cauchemars, et dans ce dortoir remplis de presque inconnus, ce n'était pas quelque chose qu'il voulait faire. Ses sorts de silences étaient efficaces mais sa Magie avait tendance à s'auto-annuler quand il paniquait et qu'il se forçait à se réveiller de toutes ses forces.

Il se tourna et se tourna encore puis finalement, il se mit à fixer le dos d'Harry à travers le vert menthe. Il ne dormait pas, sa Magie était trop agitée. De toute la nuit, il ne ferma pas les yeux avant une heure très avancée non plus.

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Ce fut le soleil qui le réveilla. Draco avait oublié de fermer les rideaux de son lit, et ceux de la fenêtre, si bien que les rayons lumineux se déversaient dans le dortoir avec insolence. Tous les occupants étaient réveillés maintenant et râlaient avec énergie.

« Malfoyyyyy… »

« Tu peux pas fermer les rideaux merde ?! »

« Oui, oui, oui, j'y vais, désolé… »

Il y eut un petit blanc. Tous lui lançaient un regard étonné : il était vrai que Draco s'excusait rarement. Ce dernier se leva pour refermer les rideaux et quelques têtes se renfoncèrent dans l'oreiller. A côté de lui, Harry avait les yeux bouffis par un sommeil trop court et les cheveux encore plus en pétard que d'habitude. Ses yeux verts, si vert, brillaient et Draco se dit qu'il était beau comme ça. Il avait l'air plus ouvert, plus sincère, plus accessible. Le blond grimaça en voyait les volutes bleu roi venant de sa propre Magie caresser celle d'Harry. Il savait ce que ça signifiait, il avait vu ce phénomène plusieurs fois : quand une personne a des sentiments positifs pour une autre, les Magies se mélangeaient, jusqu'à ne former qu'une seule chez les amoureux.

Il se força à penser à autre chose et entreprit de préparer des affaires pour une longue douche brulante.

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Après une longue et ennuyante journée puis une séance de devoir à la Bibliothèque pour ne prendre aucun retard, Draco rentra finalement dans la Salle Commune, à la suite d'un petit passage en cuisine pour grignoter un morceau. Il était 20h quand il franchit le tableau et tomba sur un spectacle étonnant. Tous les étudiants étaient réunis en cercle devant la cheminée à jouer. Ils se turent et le fixèrent en l'entendant, si bien qu'un silence pesant tomba brusquement. Le Serpentard se dépêcha de retourner à sa chaise et à son livre pour échapper à leur Magie hostile, à leurs regards. Les conversations reprirent petit à petit et il put se détendre. Il observait un renard courir après un lapin quand une voix l'interpella.

« Malfoy ? Tu… veux jouer avec nous ? »

De nouveau, le silence. Est-ce qu'il apportait le silence ou est-ce que le silence l'aimait trop pour le laisser seul ? Il leva la tête malgré tout, aussi surpris quand les autres, dévisageant Harry Potter. Ses joues rosies, ses yeux vert pomme, ses lèvres rouges, sa Magie. Doucement, le blond ferma son livre et décroisa les jambes. Il se leva pour s'arrêter à côté du canapé et les dévisagea à son tour.

« Potter. Tu n'as surement pas remarqué mais je ne suis pas la bienvenue ici. Garde ta pitié, elle me donne envie de vomir. »

Sans un regard pour quiconque, il continua son chemin jusqu'au dortoir et s'assit sur son lit. Gêne, culpabilité, blessure. Harry avait été blessé par ses mots, comme toujours. Il ne savait faire que ça. Il prit trois grandes inspirations avant de soupirer et de se changer. Ah, Potter et son complexe du héros.