Bonjour !
Normalement, nous nous ne connaissons pas encore puisque c'est ma première fic sur Merlin. C'est tiré d'un système de 21 prompts, soit des défis dont les closes sont les suivantes :
Etape 1 : Ecrivez les noms de 10 personnages.
Etape 2 : Ecrivez une fic de (minimum) 25 mots pour chaque prompt, en utilisant les personnages déterminés par les numéros. Ne lisez pas les prompts avant de nommer les personnages !
S'en suis une liste avec les noms et diverses situations que je vous révélerais en début de chapitres ^^ Je tente donc l'expérience avec Merlin BBC, en utilisant les personnages de Gwaine, Arthur, Lancelot, Merlin, Morgana, Tristan, Yseult, Perceval, le Roi Cenred et Mordred.
Bonne lecture !
Titre: Collapsing (Recueil des 21 Prompts)
Auteur: Rori H. Nemuri
Trio de Prompts - 2: Angst Morgana, 10: Romance Lancelot&Morgana, 14: Threesome Iseult, Morgana&Gwaine.
Rating: K+
Genres: Angst (pour le I), One-sided Romance (II), Threesome (regardez le rating, vous ne craignez rien), Drame, Queen!Morgana.
Synopsis: Qui n'aurait pas sombré ? Il y avait eu sa divine solitude, Lancelot revenu d'entre les morts, Gwaine et Yseult - alors oui, se demandait Morgana, qui n'aurait pas sombré ?
Spoilers! Jusqu'à la fin de la Saison 4
The Queen of Hearts
I – Cold Nights
« Oh tiens, tu es encore de retour ? »
Morgana le sentait sourire, vicieux compagnon d'infortune dont elle digérait toujours mal la présence insidieuse. Ses doigts pâles démêlaient ses boucles sombres, et assise devant sa coiffeuse elle ne releva pas les yeux vers le miroir, sachant parfaitement ce qu'elle y verrait.
Il persifla à ses oreilles, faisant fi de ses occupations. Elle l'ignora, tenta de songer au trône et à sa récente vengeance sur son demi-frère lorsqu'il lui tordit l'estomac; silencieux, il caressait ses épaules nues, parsemait sa nuque de baisers glacés.
Ses doigts touchaient parfois la longue chevelure d'ébène de Morgana, la poussant à se mordre la langue pour qu'aucun son ne la trahisse. Il était parfois ce qui la menait au lit de bonne heure, avant que le jour ne soit complètement éteint au loin – elle espérait, telle une petite fille, que le jour exorciserait son démon et la protégerait de lui, lequel revenait invariablement la hanter, nuit après nuit, comme un amant malhonnête, un gredin jouant avec son cœur. Et quand elle le confrontait à leur affaire, il répondait simplement par un sourire, le cœur de pierre de Morgana entre ses mains. Elles l'enserraient parfois si fort qu'elle se sentait suffoquer, mais il ne serrait jamais jusqu'au point de non retour, appréciant avec une jouissance bien cruelle de la voir étouffer.
Elle se couchait toujours sur le côté, dos à lui, pour ne pas l'apercevoir tandis qu'il poursuivait son vil dessein, passant parfois ses doigts de givre sur le tissu fin de sa tenue de nuit, provoquant frissons et tremblements, agitation et dégoût. Elle supportait chaque soir de le sentir refroidir ses draps, éteindre la cheminée, provoquer ses larmes, tenter sa mélancolie.
Le matin il la suivait, fidèle et docile amoureux trop transi pour détourner le regard; il jouait avec ses cheveux pendant les sessions du Conseil, elle sentait son souffle dans son cou lorsqu'elle supervisait l'entraînement des nouveaux chevaliers de Camelot, ne disparaissant vraiment jamais de sa vie.
Morgana le connaissait parfois par cœur, mais d'autres non; il aurait pu la tuer ou la réduire en cendres si l'envie lui prenait, mais n'avait jamais rien tenté contre elle. Il ne prononçait pas un mot, la regardait d'un air moqueur, continuait son manège et recommençait le jour suivant avec les mêmes gestes, comme s'il ne connaissait rien d'autre – de toute manière, pourquoi changer ? Ceux-là fonctionnaient parfaitement et même elle les redécouvrait à chaque fois, plus noirs, plus cruels encore qu'hier.
Et, isolée dans sa chambre à coiffer ses boucles brunes, la Reine leva les yeux vers le miroir, un sourire ironique tordant ses lèvres rouges à l'intention de cet amant d'une vie qui ne la laisserait jamais tomber. Elle lui disait à chaque fois la même chose lorsqu'il s'approchait de trop, et cette simple prière l'éloignait toujours, comme s'il n'arrivait pas à en outrepasser le sens.
Il en était le sujet principal, mais Morgana se gardait bien de le lui dire, susurrant avec une amertume mal dissimulée au miroir qui ne reflétait qu'elle, ses cheveux noirs, sa peau pâle et ses yeux de vipère, cette petite phrase qui chassait son plus grand démon.
La solitude est la patrie des forts.
II – Fire and Ice
Pourtant, même ce sort finirait par être inutile et il faudrait alors que Morgana trouve une solution de rechange, quelque chose de plus durable que quelques mots magiques dont la force se fanerait avec le temps.
« C'est d'un ridicule… »
Jadis, il y avait eu quelqu'un pour faire fuir Solitude loin d'elle, mais ça n'avait été qu'une pitoyable ombre manipulée à sa guise – et s'avouer que le chevalier Lancelot, revenu d'entre les morts pour semer la discorde entre Arthur et Gwen, avait fini par toucher son cœur de pierre était une idée révoltante dont Morgana se dédouanerait toujours. Il y avait certes eu quelque chose, une sorte de… Courant - mais qui n'aurait pas ressenti ce sentiment, à force de raconter sa vie à un amnésique en tentant d'y mettre suffisamment de passion pour qu'il y croie ?
« Vous vivez vraiment ici ? » Avait-il demandé en entrant dans la cabane pour la première fois.
Elle avait acquiescé et précisé que ce n'était qu'un abri provisoire, d'humeur vengeuse.
Les premières minutes après leur longue marche de retour du Lac Namhein et le sommeil du sire avaient été longues et plutôt étranges, Morgana agissant avec calme et douceur, l'impression constante de marcher sur des œufs aux alentours Lancelot bien qu'elle n'ait rien à en craindre. L'idée que ce soit de la culpabilité lui avait plus d'une fois effleuré l'esprit, mais elle l'avait chassée en riant – elle, coupable ? Il y avait longtemps que ce genre de considérations altruistes l'avaient quittée.
Elle lui expliqua son plan, sa petite vengeance contre un Arthur déjà bien amoché par la perte de son père et les manigances d'Agravaine dans son dos. Sa jalousie l'envahit comme un poison, se distillant dans ses veines avec rage lorsqu'elle revit Gwen se marier, monter sur le trône - sur son trône. Elle lui raconta comment la servante l'avait aimé avant de s'enticher d'Arthur, le fait qu'il ait été son premier amour et que le cœur d'une jeune femme, inévitablement, battrait toujours pour le premier homme qu'elle avait connu.
Enfin, pour sceller cet accord, Morgana avait soufflé à l'oreille du chevalier qu'il serait également son dernier amour – et le plus fatal que cette servante de basse extraction connaîtrait.
Le doux visage de son nouveau serviteur était perdu, et il l'avait alors regardée comme s'il cherchait à la reconnaître. Pourtant, il ne lui avait jamais demandé dans quel but elle agissait, pas plus qu'il ne lui avait donné sa vision de la chose, se contentant d'attendre un ordre, répétant à l'infini « je suis à vous, ma Dame ».
Qui n'aurait pas sombré ?
Même les yeux du chevalier n'étaient pas vides ou vitreux comme elle l'avait d'abord cru, voilés par l'obéissance et la servitude, mais ils étaient au contraire illuminés par la loyauté et le respect qu'il portait à sa maîtresse. S'il avait su, pauvre homme, à quel point sa conduite allait détruire la seule femme qu'il avait jamais aimée…
Et de nouveau, cette sensation d'inconfort l'avait touchée, toujours par rapport au chevalier dont elle exigeait une trahison totale et sans appel envers tout ce en quoi il avait toujours cru – et qu'il acquiesce en répétant sans arrêt « je suis à vous » ne l'avait pas aidée à faire disparaître ce sentiment.
Morgana prit le parti de l'ignorer et se plongea dans l'apprentissage de Lancelot, lui racontant durant des heures à quoi il avait pu ressembler et sa manière d'agir – et lui, parfait soldat obéissant, s'était imprégné de son ancienne personnalité avec un flegme presque risible. Agravaine s'était montré sceptique, mais l'oncle était trop crédule, trop amouraché d'elle pour mettre sa parole en cause – pourtant elle lui avait avoué ses doutes, son inexplicable mélancolie face au chevalier.
« J'avais cru que modeler ses pensées m'apporterait un certain plaisir, mais – Mais ça m'a rendue curieusement triste. Il était jadis si puissant, et maintenant il n'est qu'une ombre… Je serai désolée de le voir partir. »
Elle l'avait longuement observé, sentant son cœur se serrer étrangement à l'idée d'envoyer cet homme vers un destin créé de toutes pièces. Agravaine n'avait rien ajouté et était reparti dans la nuit à Camelot, attendant le début du tournoi qui verrait la réapparition du sire Lancelot.
« Y a-t-il autre chose que je doive faire, ma Dame ? »
Revêtu de son armure, un cheval laissé par Agravaine l'attendait dehors afin qu'il se rende jusqu'à Camelot. Il l'avait regardée avec cette même expression intriguée, sans pour autant poser de questions – ses réactions étaient devenues plus humaines, presque si humaines que Morgana s'était senti prête à le toucher, à lui ordonner de discuter avec elle comme une personne civilisée. Elle aurait pu lui demander n'importe quoi – peut-être d'approfondir ce lien qu'elle s'était sentie partager avec lui - mais avait décidé d'utiliser ce cadeau pour nuire à la vie amoureuse de celle qui fût, un temps, sa confidente et amie.
Ah, l'amour, avait-elle mentalement soufflé en revoyant ladite confidente et Arthur se chercher dans les couloirs du château, Uther vénérer sa chère Ygraine longtemps après sa mort, Agravaine se pâmer devant elle, Morgana Pendragon, en croyant qu'il y aurait un jour une chance pour qu'elle le voit comme autre chose qu'un sous-fifre. Peut-être avait-elle aimé Uther et apprécié Arthur, avant qu'elle ne découvre l'histoire partagée par sa mère et le Roi de Camelot, puis sa magie et cet isolement auquel son don la condamnait.
Non, s'était-elle finalement dit en caressant la joue de son nouveau jouet, je ne ressens rien de tel pour lui.
« Non, tu ne peux rien faire de plus. Dors. »
Quelques jours plus tard, Agravaine lui avait rapporté la mort de Guenièvre par la main de Lancelot, comme ordonné dans son message. Immédiatement vengée, la servante aurait sans doute des funérailles dignes d'une Reine bien qu'Arthur soit certainement incapable de contenir son amertume et sa colère – ils étaient sur le point de se marier, bien que la romance fictive entre Lancelot et Gwen ait fait annuler la cérémonie.
Cela avait ravi Morgana qui avait souri avec une réelle joie pour la première fois depuis des mois. La cabane ne paraissait soudain plus si morne, si sombre; Agravaine aurait presque eu l'air agréable à regarder si ce n'était la ride soucieuse qui plissait son front.
« Votre serviteur a été joliment massacré par Arthur, ma Dame. Je crains qu'il ne soit plus possible de faire appel à ses services. »
Le babillage de l'oncle avait continué, mais Morgana n'y avait plus répondu.
« … Il était temps que cette romance malsaine cesse… »
Romance malsaine, quelle belle définition de ce qu'elle avait vécu, à tomber amoureuse d'une ombre d'homme…
III – Sweet Dreams
Lancelot avait peut-être été ramené au lac de Namhein, Morgana n'en savait rien – et de longs mois plus tard, ce n'était pas l'une de ses priorités. Des rebelles fidèles à Arthur gangrenaient ses rangs, tandis que le petit Roi se cachait chez ses puissants alliés comme un lâche attendant son heure.
Morgana ne s'en souciait pas vraiment – elle le voulait mort et la prime sur sa tête, ainsi que sur la tête des chevaliers encore en vie dont Leon et Elyan, était suffisamment élevée pour motiver les Royaumes voisins à coopérer. Plusieurs amis d'Arthur pourrissaient d'ailleurs dans les geôles, maintenus en vie par les gardes au cas où quelqu'un viendrait tenter de les libérer – jusqu'ici, aucun n'avait tenté de s'évader et la plupart ignoraient même qui d'autre à part eux était en vie.
Et, un jour où sa prière n'éloigna plus Solitude suffisamment pour qu'elle le supportât, on découvrit furetant dans la cour une fougueuse jeune femme blonde nommée Yseult. Les geôles du bas étant pleines, on la jeta avec un chevalier aux cheveux et à la barbe trop fournis pour qu'on distingue encore les traits de son visage – Morgana avait presque oublié son nom, lorsque de la bouche d'Yseult elle l'entendit de nouveau.
Gwaine.
Le chevalier magnifique avait une réputation digne des plus vieilles catins du bordel de Camelot, et dès qu'elle posât les yeux sur lui et Yseult, observant d'un œil critique leurs retrouvailles émues et leurs yeux brillants, Solitude disparut d'un seul coup, comme soufflé au loin par un vent de tempête.
Romance malsaine siffla de nouveau à ses oreilles, mais l'avertissement demeura ignoré.
Il y avait un sort pour se faire aimer, le même que Morgause avait utilisé sur Cenred afin de faire grandir ses sentiments vers de l'amour et du désir – et c'était un sort dont Morgana n'aurait jamais pensé à se servir pour son bénéfice personnel.
Susurrant lentement l'incantation aux prisonniers, elle fit un pas dans la cellule et ils restèrent cois, la regardant comme si elle était soudain devenue une jeune femme qu'ils rêvaient de connaître. Majestueuse, Morgana se présenta comme la Reine du Royaume et les invita à sortir, faisant signe aux gardes de les laisser partir. Suivant les pas d'Yseult, elle referma la porte dans son dos; ses doigts glissèrent sur les barreaux glacés de la cellule et un sourire étira ses lèvres rosées lorsqu'elle remarqua Solitude à l'intérieur.
« Perdu, cher amant. » Lui siffla-t-elle, victorieuse.
Il relâcha son cœur de pierre, la pression dessus s'apaisa pour disparaître avec les baisers tendres d'Yseult et les étreintes rassurantes de Gwaine; Lancelot naviguait encore quelque part, perdu dans les eaux sombres de la mort, pourtant Morgana n'éprouvait pas de regrets, ni envers lui, ni envers ses deux autres amants.
Optant pour une atypique vie amoureuse, la sorcellerie plutôt que la magie, elle préférait ses mœurs jugées décousues à la froideur qu'elle avait laissée dans les geôles de Camelot.
Longue vie à la Reine.
