Bonsoir !

Voici ce qui risque éventuellement, si l'inspiration vient, de devenir un recueil de petit texte sur le magnifique univers de Tolkien.

Ce premier texte a été inspiré par Le Hobbit premier du nom. Il a été écrit pour un concours sur le magnifique forum des fées de l'écriture, que je conseille à tous les écrivains voulant trouver un coin sympa pour papoter et avoir de l'inspiration. Le thème était les rêves.

Le texte est court, et normalement plutôt orienté humour. Normalement ;)


Un voyage inattendu ?


Si cette aventure devait un jour porter un nom, Bilbo se ferait une joie de la nommer « Les éternels ruminations de Gandalf l'Aigri ». Qu'il pleuve, qu'il neige ou qu'il vente, jamais le vieillard ne manquait une occasion de grommeler dans sa barbe une foule d'inepties sans nom que personne ne pouvait comprendre. Même pendant son sommeil, un comble ! Lui qui n'aspirait, au bout de leurs longues journées de marches harassantes, qu'à une bonne nuit de sommeil réparateur, devait encore endurer les ruminations d'un homme que rien ne contentait.

Ses nuits étaient donc entrecoupées de sommeil et de réveil, dans une cohérence plus ou moins douteuse. Il arrivait au magicien de se mettre à hurler en pleine nuit, pour une raison obscure que personne dans la troupe n'osait remettre en question. Thorin mimait à merveille l'indifférence, malgré sa barbe en broussaille et ses longs cheveux emmêlés. Et les autres grognaient, ajoutant de la consistance au calvaire du pauvre hobbit. Même leurs braves montures ne semblaient pas effrayés, quand ils avaient connu le bonheur de ne pas passer leurs journées à gambader gaiment dans la boue.

Alors chaque nuit, Bilbo devait dire adieu à son si beau rêve. Sa tendre Comtée, si chère à son cœur, si calme, si apaisante. Bien loin de leurs éternelles journées de dangers et de péripéties. Il rêvait de Cul-de-Sac, de sa réserve de nourriture, de son lit, de sa cheminée… Il rêvait de jour meilleur où il n'avait pas à s'inquiéter de savoir si oui ou non il passerait la nuit sous la pluie ou sous les hurlements de bêtes étranges. Là-bas, il ne craignait pas de se faire égorger chaque jour, de tomber à cause d'une branche sur la route, de s'irriter la plante des pieds – un comble pour un hobbit ! – avec une pierre devenue trop coupante. Ou une épée. Mais non, alors qu'il commençait à croire que ses rêves devenaient réalités, il fallait que ce vieux fou de Gandalf se mette à hurler, crier, cracher, en plein sommeil, ne prenant même pas la peine de se réveiller, mais nuisant considérablement à celui des autres. Adieu doux songes, la bonne journée aux cauchemars.

Il avait vu, du coin de l'œil, Kili s'emparer d'une arme et amorcer un geste en direction du magicien. Jusqu'à ce qu'un orage éclate et ne réveil toute la troupe, le stoppant net dans son élan. Mais cette vision-là, il ne savait plus vraiment s'il l'avait rêvé, espéré, ou réellement vécu. Aurait-il perdu son temps à rêver d'autre chose que de Hobbitebourg et son doux climat ? Il fallait se rendre à l'évidence, cette aventure faisait définitivement de lui un hobbit peu raisonnable.

Finalement, cette histoire-là s'appellerait peut-être « Remord d'un hobbit, et douleur de la vieillesse ».


Pas trop lourd j'espère ? Merci d'avoir lu :)