Blabla de début de fic : Hello tout le monde ! Je suis la fille qui vient poster une nouvelle fic alors que je dois finir mon RusAme depuis plusieurs mois !
Lorsque j'ai eu l'idée, je n'ai pas réfléchi et me suis lancée dans cette petite fic alors que j'en ai déjà trois en cours, ce que je trouve moi-même profondément stupide de ma part, mais bon, on se refait pas.
Cette fois-ci, par contre, elle est déjà finie ! Je posterai donc un chapitre par semaine ! Ce n'est pas une fic très très longue et elle est assez guimauveuse mais j'espère que vous l'aimerez tout de même !
Disclaimer : Hetalia appartient à Hidekaz Himaruya, pour mon plus grand désespoir.
Rating : K+, tout reste assez sage malgré un petit truc vers la fin, mais ce truc en question est moins qu'un lime alors T me semblerait largement exagéré.
Pairing : FrUK, of course.
Warning : Guimauve, UA vampire.
Voilà voilà, je crois que c'est tout ce que j'ai à dire ! Bonne lecture tout le monde, n'hésitez pas à laisser un petit mot si vous avez apprécié ! Ça compte toujours beaucoup, croyez-moi !
Chapitre 1
Le jeune homme se réveilla difficilement. Tout autour de lui tournait et semblait flou, sa mémoire y compris. Comme s'il y avait un trou dedans. Il n'avait aucune idée de ce qu'il faisait sur son lit confortable, dans son château. Une chemise de nuit blanche en lin le recouvrait, les rideaux épais et lourds étaient tirés devant la fenêtre. Ceux de son baldaquin, en revanche, restaient ouverts.
Ses yeux bleus s'affolèrent en même temps que son rythme cardiaque et il se releva brusquement en réalisant que ce n'était pas juste la raison pour laquelle il était dans son lit, dans un état étrange, qu'il avait oublié.
Il ne se rappelait plus du jour, du mois, de l'année, de ce qu'il avait fait précédemment.
Une forme bougea à la périphérie de sa vision et il sursauta, avant de se calmer en reconnaissant son demi-frère, Vlad.
-V-Vlad… que fais-tu ici ? balbutia-t-il d'une voix rauque et tremblante.
-Je te veillais, mon frère, répondit le blond d'un air profondément triste que son frère ne comprit pas.
-Q-que m'est-il arrivé, pour l'amour de Dieu ? J-j'ai comme un… trou dans mes souvenirs…
Vlad sembla hésiter quelques instants et il vint lui prendre les mains pour les lui serrer avec force.
-Tu es dans le coma depuis trois mois, mon frère. Tu as eu une méchante chute de cheval. Le prêtre n'espérait plus rien, mais par miracle, tu as finis par te réveiller… Ta mère va être tellement soulagée… ainsi que Père…
Le convalescent eut l'impression que quelque chose venait de lui tomber sur la tête. Trois mois. Dans le coma. Oh, bien sûr, cela aurait pu être bien pire, mais le choc… trois mois, cela représentait tout de même beaucoup…
-Je vais les prévenir de suite ! Ainsi que le prêtre ! Nous devons veiller à l'avancement de ta guérison !
Vlad lui frotta doucement la tête, en un geste affectueux.
-E-est-ce que j'ai raté quelque chose d'important ? questionna son frère.
L'autre blond sembla hésiter quelques instants. Puis :
-Édouard III d'Angleterre a revendiqué la couronne de France. Il a déclaré la guerre a Philippe IV. La guerre a commencé.
Il se retira, un peu hésitant, laissant son frère sidéré de ces nouvelles ahurissantes. Le coma. La guerre. Vlad savait qu'il y avait bien plus que ça. Il regarda, de la porte entrebâillée, son frère se rallonger, sous le choc.
-Oh, Francis… soupira-t-il tristement. Tu ne te rappelles vraiment de rien, alors…
oOoOoOo
Et il continue d'oublier, encore et encore, à travers les siècles. L'autre se souvient. Il se souvient toujours. Et il reste seul, immortel, toujours plus amer d'être le mauvais choix. Lui aussi, il voudrait pouvoir oublier.
oOoOoOo
Francis regarda le guide touristique d'un air circonspect. Il y avait des tas et des tas de châteaux en Écosse, mais celui qui lui faisait face n'était ni sur le prospectus, ni sur sa carte. D'ailleurs… il n'était pas vraiment dans le même état que les châteaux que lui et ses deux meilleurs amis avaient visités jusque-là. Celui-ci semblait en moins bon état, et il semblait plus sombre. En posant son regard sur lui, le jeune français sentit une tristesse indicible monter en lui. Il ne comprit pas pourquoi, mais il supposa que ce devait être l'ambiance. La petite plaine était complètement entourée d'une épaisse et immense forêt. C'était même surprenant qu'ils soient tombés sur ce petit vallon, comme caché au milieu de ce monde de verdure.
C'était un endroit très beau. Le terrain était en pente, il y avait un petit lac à côté de l'immense bâtisse, et les fleurs parsemaient l'herbe de leurs belles couleurs. Francis nota qu'il y avait beaucoup de roses, de lys et de myosotis.
-Où est-ce qu'on est ? demanda Gilbert. Tu t'repères sur la carte Franny ?
-Pas vraiment… normalement il devrait y avoir un endroit vert plus clair sur la carte, mais non, rien… comme si ce vallon n'était pas répertorié…
-C'est bizarre, quand même, soupira Antonio. Elle date de quand, ta carte ? Normalement, quelqu'un devrait au moins être tombé dessus en hélicoptère ou je ne sais pas…
Francis, Antonio et Gilbert étaient tous trois meilleurs amis depuis la maternelle. Ils avaient fait toutes leurs études ensemble, jusqu'à l'université où ils avaient pris des voies différentes, mais toujours dans la même ville. Ils n'avaient jamais perdu contact, au contraire. Et pour fêter la fin des études de Gilbert, le tout dernier de la bande à les avoir terminé puisqu'il était en filière scientifique, ils avaient décidé de s'embarquer pour un petit road trip en Écosse. La raison ? Les châteaux hantés. Les trois amis étaient friands d'histoires effrayantes, même s'ils étaient terrifiés devant le moindre film d'horreur. Quoiqu'il en soit, Francis avait proposé cette destination et ses amis avaient vite approuvé.
-Bah, on peut toujours aller toquer, nan ? fit l'albinos. Si y'a personne tant pis, et si y'a quelqu'un on leur demandera où on est ! En plus la nuit commence à tomber, ça craint un peu…
Francis et Antonio acquiescèrent. Ils devaient bien reconnaître qu'ils s'étaient perdus, et que tourner en rond pendant des heures dans une forêt ne les enchantait pas plus que ça. Au pire, peut-être pourraient-ils passer la nuit dans le château en attendant le lendemain. Ils retrouveraient mieux leur chemin au grand jour.
Les trois jeunes hommes s'approchèrent, et Gilbert utilisa le heurtoir en forme de monstre lacustre pour donner des coups contre la grande porte de bois sombre.
Ils entendirent le bruit résonner derrière le battant durant quelques longues secondes. Ils attendirent cinq bonnes minutes, histoire d'être certains, en plus d'essayer d'ouvrir la porte -fermée- avant de soupirer longuement.
-Bon bah c'est mort… marmonna Gilbert. On a toujours pas de réseau ?
-En plein milieu d'une forêt ? Aucune chance, soupira Francis. On va devoir se débrouiller…
Cependant, au moment où ils tournaient les talons, Francis le premier, la porte grinça et s'ouvrit. Ils se retournèrent pour découvrir un jeune homme, d'environ leur âge. Plus petit, il avait la peau assez pâle, des cheveux blonds, courts, qui semblaient n'avoir jamais connu un peigne, et des yeux d'émeraude, aussi verts que la forêt qu'ils venaient de traverser. Antonio et Gilbert, côte à côte, le dévisagèrent légèrement, tandis que Francis l'observa par dessus leurs épaules. Son cœur tomba dans sa poitrine, réaction physique qu'il ne comprit pas. Il n'avait jamais éprouvé cette sensation de creux à l'endroit de son cœur, et pourtant, soudain, il eut l'impression qu'elle avait toujours été là.
-Qui êtes-vous ? demanda poliment le garçon en regardant Gilbert et Antonio.
-Des touristes paumés ! répondit Gilbert. Pardon d'vous déranger mais on r'trouve pas notre chemin…
-Et vu qu'il va faire nuit… renchérit Antonio.
Le jeune homme fixa les deux jeunes hommes du regard quelques instants sans mot dire.
-D'où venez vous ? L'hôtel, je veux dire.
Antonio s'empressa de lui donner le nom de l'hôtel en question et l'inconnu soupira légèrement.
-Vous avez traversé toute la partie Est de la forêt…
-On avez remarqué, plaisanta Francis.
Le garçon aux yeux verts se figea en entendant sa voix, et son regard se posa sur lui. Visiblement, il n'avait pas fait attention à lui auparavant, étant donné qu'il était à moitié dissimulé par ses deux amis.
Son regard devint alors très froid, autant que le ton de sa voix.
-Partez d'ici.
Son ton claquant les fit sursauter autant que ce brusque changement d'humeur, incompréhensible.
-Mais… ça va être long de rentrer, on ne connaît pas le chemin et il va bientôt faire noir… argua Antonio avec une mine un peu désespérée. On sera très discrets, on vous le promets ! Vous ne pouvez pas nous laisser dehors… s'il vous plaît…
Il avait mis tout son cœur pour reproduire un accent anglais presque parfait malgré la difficulté de ne pas rouler ses « r », tout Espagnol qu'il fut. L'Anglais sembla hésiter. Il avait l'air particulièrement réticent à les laisser entrer, pour une raison ou pour une autre, mais sa bonne conscience lui dictait de ne pas laisser trois pauvres touristes égarés en pleine campagne -glaciale !- écossaise.
Finalement, il céda, sur un long soupir.
-Très bien, lâcha-t-il. Je vous mettrai sur le bon chemin demain.
-Merci beaucoup ! se réjouit Francis avec un large sourire.
Cependant, son enthousiasme fut douché par le regard que lui lança le jeune homme. Pourquoi y avait-il cette colère dans son regard ? Un peu comme si… s'il le détestait ? Il était pourtant persuadé de ne jamais l'avoir rencontré… il s'en serait souvenu…
-C'est quoi vot' nom ? demanda Gilbert sur un ton badin.
-Arthur, répondit sobrement son interlocuteur.
-Moi c'est Gilbert ! Le brun c'est Antonio et l'blond c'est Francis !
Arthur sembla se crisper de nouveau mais ne dit rien. Les trois amis le trouvaient vraiment étrange. Ils ne comprenaient pas son attitude qui avait changée du tout au tout en voyant Francis. Les deux autres adressèrent un regard interrogateur à ce dernier, qui secoua la tête pour leur signifier qu'il n'était pas plus avancé qu'eux.
Leur hôte les ayant plongés dans un silence gênant, ils contemplèrent donc l'intérieur du château. Ce dernier était assez sombre, la faute à la couleur des pierres et de la décoration, ainsi qu'aux rideaux fermés. Malgré l'immensité des pièces, ils se sentaient un peu à l'étroit. Cependant, tout était propre, et la décoration antique était vraiment somptueuse. Divers éléments la composaient : de lourdes tapisseries du Moyen-Âge, des armures, quelques fenêtres possédaient des vitraux, il y avait des tableaux de toutes époques… le tout se mariant plutôt bien.
Le long couloir ponctué de portes fermées sur les côtés les amena dans une vaste salle. Une longue table verticale trônaient en son centre, et une large cheminée ornaient le mur du fond. Au-dessus de celle-ci, il y avait un très grand tableau représentant six personnes. Les trois amis reconnurent avec étonnement leur hôte. À côté de son effigie peinte, de parts en parts, il y avait trois autres jeunes hommes : un grand roux à la forte carrure, un autre rouquin de haute taille mais plus fin et à l'air revêche, et enfin, un brun à l'air plutôt neutre. Derrière eux se dressaient un homme immense, roux, avec une légère barbe et un grand sourire, et une femme aux longs cheveux bruns, qui donnait une impression d'élégance et de douceur malgré une certaine fermeté dans le regard peint.
Tous les six avaient des yeux d'un vert prononcé, envoûtant, bien que ceux du père avaient une teinte différente.
Car il était bien entendu évident que c'était un portrait de famille.
Le reste de la pièce se constituaient d'un canapé et de deux fauteuils devant une table basse, elle-même devant le canapé, de meubles ornés de chandeliers en argent terni, d'un lustre à pampilles qui semblait être un vrai bijou d'orfèvrerie et d'autres ornements muraux.
Le trio était impressionné. Ce jeune homme devait être vraiment très très riche pour posséder un château pareil et avoir un tel portrait de famille au-dessus de sa cheminée.
-Vous pouvez vous réchauffer devant la cheminée, résonna la voix d'Arthur.
Les trois amis, qui fixaient un autre côté de la pièce, sursautèrent un peu en voyant qu'un feu ronflait généreusement dans l'âtre de pierres alors qu'il n'y en avait pas à peine une minute auparavant.
-M-merci… fit Antonio.
-J'ai de quoi manger, si vous le désirez.
Francis nota qu'il s'adressait à eux en fixant soigneusement ses meilleurs amis du regard, tandis qu'il semblait l'ignorer complètement. Cela le gênait, le mettait mal à l'aise et l'intriguait tout à la fois. Et le peinait un peu. Qu'avait-il pu faire pour s'attirer les foudres de cet inconnu.
-Je peux vous aider, se proposa-t-il alors poliment. J'ai fait des études de cuisine.
Il ne précisa pas que lesdites études n'avaient duré qu'un an, et qu'il s'était réorienté car il préférait largement faire sa propre cuisine plutôt que de suivre des ordres. Quand bien même, il savait parfaitement qu'il était plutôt doué dans ce domaine. Tout le monde avait tendance à le lui dire.
Arthur, lui, se figea de nouveau.
-Ça ira, merci, répondit-il assez froidement.
-S'il vous plaît… insista Francis. Pour vous remercier de votre hospitalité. Nous vous devons bien cela !
-C'est vrai, acquiesça Gilbert, c'est la moindre des choses !
-Je n'ai pas besoin de remerciements… répondit simplement Arthur en s'éclipsant vers là où étaient probablement les cuisines.
Têtu comme une mule, Francis le suivit. Il voulait aussi comprendre le comportement de son hôte. Ce dernier le dévisagea d'un œil froid en se retournant à demi lorsqu'il se rendit compte qu'il le suivait.
-Vous êtes têtu…
-Et vous, vous ne m'aimez pas alors que vous ne me connaissez pas, rétorqua Francis.
Arthur haussa un léger sourcil à cette réplique, et ne dit mot jusqu'à la cuisine, spacieuse et curieusement moderne.
-Je ne vous déteste pas, fit-il alors en ouvrant le frigo.
-Alors pourquoi vous avez toutes ces réactions bizarres ? J'ai vraiment l'impression que j'ai fait quelque chose de mal… rassurez-moi, on ne s'est jamais croisés ?
-Pas vraiment, non… répondit Arthur d'une voix posée.
Il sortit ce qu'il y avait à l'intérieur du frigo, c'est-à-dire pas grand-chose.
Francis renonça à chercher des explications rationnelles à ce qu'il se passait et regarda ce qui était posé sur la table.
-Vous vivez avec ça dans votre frigo ? Vous vous nourrissez correctement ? demanda-t-il d'un air suspicieux.
Arthur leva les yeux au ciel d'un air semi exaspéré.
-Oui je me nourris correctement. Je n'ai juste pas refait de courses.
-Je peux faire une omelette… l'ignora presque Francis.
Le jeune homme s'attela vite au travail, s'appropriant vite la plaque à gaz sous le regard légèrement las d'Arthur qui semblait avoir l'habitude de ce genre de scènes.
-Vous vivez seul ? demanda curieusement le grand blond.
-Oui.
-Et les gens sur le tableau de la cheminée ? Votre famille, non ?
-Ils ne vivent pas ici, tout simplement, répondit laconiquement son hôte.
Un nouveau silence s'installa entre eux, plutôt gêné. Puis, alors que Francis s'apprêtait à poser une nouvelle question pour faire la conversation, Arthur le prit de vitesse.
-Je suis désolé de m'être montré si peu courtois avec vous… c'est simplement que vous m'avez fait terriblement penser à quelqu'un que je connaissais, et ça m'a surpris…
Francis le regarda d'un air un peu étonné. Il ne pensait pas avoir un sosie quelque part dans le monde…
-Je comprends mieux, alors… répondit-il après quelques réflexions.
Il n'osa pas poser plus de questions, ayant peur d'être trop intrusif. Ayant finit l'omelette, il la plaça dans un grand plat et suivit Arthur hors de la cuisine.
Il s'arrêta quelques secondes, de stupeur.
-Un problème ? demanda Arthur en se retournant, voyant bien que son invité ne le suivait plus.
-N-non rien… j-j'ai juste cru que… peu importe.
Se secouant, il dépassa Arthur qui le suivit du regard d'un air insondable. Puis, il se tourna vers le miroir devant lequel il venait de passer.
Oui. Évidemment.
