Et voilà comment on suit la tendance ! Je n'imagine pas arriver à la cheville des auteurs déjà présents, mais j'espère juste que vous apprécierez ! N'hésitez pas à donner votre avis ! =)


Saint Patrick

- Au revoir Jane, salua Van Pelt avec un grand sourire en partant.

- Salut Jane, suivit Rigsby en terminant d'enfiler sa veste.

- A demain, finit Cho en hochant simplement la tête.

Le consultant sourit à la ronde depuis son canapé et leur fit signe de la main alors qu'ils quittaient la salle. Fermant les yeux, il entendit le trio s'arrêter devant le bureau de leur supérieure – encore engoncée dans la paperasse – pour lui dire au revoir, avant de repartir vers les ascenseurs.

Cela avait été une bonne journée. Une excellente journée, même. C'était le 17 mars, alias la Saint Patrick. Tout le monde c'était fait une joie de venir lui souhaiter une bonne fête, que se soit le gardien de l'immeuble aux autres agents du CBI – spécialement des personnes de la gente féminine. Bref, c'était une bonne journée.

Il avait eu droit à un câlin amical de Grace, une tape sur l'épaule par Cho et il avait gagné 50 dollars contre Rigsby, qui avait parié qu'il ne pourrait pas marquer un panier cinq fois de suite en étant aux deux extrémités de la pièce. Le matériel en question étant constitué d'un stylo et d'une corbeille à papier. Pauvre Wayne, s'il comptait se faire un peu d'argent, c'était raté. Pour le déjeuner, il avait invité l'équipe dans un petit restaurant et leur avait raconté les vieilles histoires dont il avait le secret. Tout le monde avait rit… enfin, il avait même réussit à faire sourire Cho. Oui, c'était une bonne journée. Quoi ? Il l'avait déjà dit ? Pardon ? Où était Lisbon dans tout ça ?

Jane ouvrit les yeux et se redressa. Dirigeant instinctivement le regard vers le bureau de la brunette, il la vit, remplissant paisiblement quoi qu'elle ait à remplir. Lisbon avait été étrange aujourd'hui. Enfin, pas vraiment étrange, mais… Elle avait été de bonne humeur toute la journée, mais n'avait pas daigné lui parler plus que cela. Elle lui avait sourit lorsqu'il lui avait apporté son café du matin, lui avait souhaité sa fête quand elle l'avait croisé un peu plus tard dans la cuisine et avait poliment refusé son offre de déjeuner – il ne se souvenait même plus de son excuse – avant de repartir d'un pas léger vers son bureau. Oh bien sûr, il aurait pu la harceler pour savoir ce qui se tramait derrière ces magnifiques yeux verts et cet incroyable sourire dont elle avait le secret, mais il était tellement étonné – oui, incroyable – qu'il ne savait pas vraiment quoi faire. Mais il ne s'appelait pas Patrick Jane pour rien. Ce n'était pas son genre de rester sans ressource.

Avant de se souvenir de comment avait-il fait pour arriver jusqu'ici, il se retrouva dans le bureau de Lisbon. La jeune femme en question leva la tête du document qu'elle signait et observa calmement son consultant. Encore une chose étrange... en tant normal, elle l'aurait déjà agressé pour être entré sans frapper.

- Vous partez ? demanda-t-elle finalement en se rendant compte qu'il n'avait pas l'intention d'ouvrir la bouche en premier.

- Hum hum, fit Jane en hochant négativement la tête.

- Non ? s'étonna la brune en posant son stylo et en s'appuyant contre le dossier de son siège. J'aurais pensé que vous aviez quelque chose spécial de prévu étant donné que c'est votre fête.

- J'ai déjà invité l'équipe au restaurant ce midi et ils avaient tous quelque chose de prévu ce soir.

S'ensuivit un silence un peu gênant où Lisbon hocha la tête en signe de compréhension et inconsciemment, Jane fit de même. Pour tout observateur extérieur, la scène devait paraître bizarre. Pour les deux personnes impliquées, la scène était bizarre. Enfin, surtout pour Lisbon, qui affichait sa moue typique Je-ne-sais-pas-quoi-faire-d'autre. Jane de son côté, paraissait de plus en plus amusé. Après ces quelques minutes de silence total, la jeune femme s'éclaircit la gorge et commença à ranger ses dossiers.

- Et vous ? Que faites-vous ce soir ? demanda Jane d'un ton dégagé en comprenant qu'elle s'apprêtait à partir.

Lisbon interrompit ses gestes et leva la tête vers son consultant avec une lenteur délibérée. Le sourire de Jane atteignit ses oreilles. Elle était activement en train de réfléchir à la meilleure façon de lui expliquer qu'elle avait des projets mais sans lui en révéler trop, ce qui en soit, en révélait beaucoup sur ses projets. Vous suivez ?

Lorsque leurs regards se croisèrent, le blondinet haussa les sourcils, amusé par avance de savoir qu'elle excuse elle s'apprêtait à lui sortir.

- Oh, j'envisageais de regarder ce film… vous savez, avec Hugh Jackman…

- Pas du tout, répondit sincèrement Jane. Mais j'imagine que vous avez rendez-vous avec votre canapé, votre jersey préféré et un bon pot de glace à la vanille, la taquina-t-il.

La jeune femme rosit joliment et classa ses papiers dans les dossiers correspondant pour se donner contenance. Jane sourit et s'approcha un peu plus de son bureau, les mains dans les poches.

- Si vous n'aviez pas été occupée, je vous aurais demandé si vous ne vouliez pas dîner avec moi, comme je n'ai pas eu la chance de vous voir ce midi. Rassurez-vous, rien de bien méchant. Et je n'aurais même pas essayé de vous séduire au cours du repas, ajouta-t-il d'un sourire encore plus charmeur que d'ordinaire.

- Vraiment ? réagit la brune, qui avait retrouvé le sourire.

Elle posa les dossiers dans un coin et éteignit son ordinateur. Se levant dans un léger soupir, elle posa la main sur sa veste et réalisa qu'elle devrait peut-être dire quelque chose à Jane, qui n'avait pas bougé.

- C'est… gentil, mais comme vous l'avez dit, j'ai déjà autre chose de prévu, lui dit-elle avec un sourire pour ne pas avoir l'air de trop le « rembarrer ».

A voir l'expression de son visage, c'était raté. Il avait l'air vraiment vexé à présent. Enfin, elle le vit parce qu'elle le connaissait bien car une fraction de seconde plus tard, son visage avait retrouvé son masque habituel.

- Alors Lisbon, vous ne voulez même pas passer la Saint-Patrick avec moi ? questionna le consultant avec un sourire amusé. Vous m'avez à peine adressé la parole de toute la journée, même si je sais que vous ne me faites pas la tête.

- Tout le monde s'est précipité pour vous faire la cour pendant toute la journée, se justifia tranquillement la brune en enfilant sa veste. Hors de question que je me mêle aux autres pour satisfaire votre ego surdimensionné, ajouta-t-elle avec un sourire joueur.

- Oh ! Mais vous êtes jalouse ! s'exclama Jane comme un enfant de six ans accuse un autre d'être amoureux. Si vous voulez, on va instaurer une tradition. Le jour de la Saint Patrick, je vous invite à dîner – même si ça devrait être le contraire mais je suis un gentleman. Et quand c'est votre fête…

Il s'interrompit pour réfléchir sous le regard inquiet de Lisbon. Puis l'intéressée vit l'ampoule s'allumer au dessus de sa tête. Oh oh… Qu'allait-il encore inventer ?

- Le jour de votre fête, je vous embrasse.

- Alors je trouverai un moyen pour passer la journée loin, très loin de vous, répliqua sèchement la brunette en rougissant violemment.

- Vous devriez savoir que où que vous alliez, je vous retrouverai, l'avertit Jane avec des airs de prédateur.

L'agent leva les yeux au ciel et enfila sa veste en cuir. Alors qu'elle faisait passer ses cheveux hors du col, elle remarqua le regard surpris du blond. Haussant les sourcils d'un air amusé, elle attrapa sa sacoche et éteignit sa lampe de bureau. Elle contournait Jane pour sortir lorsqu'il sortit enfin de sa semi-transe.

- Vous comptez vraiment partir ?

Le ton de sa voix, à la fois déçu et réellement triste, son regard de chien battu, presque impossible d'y résister… Lisbon éclata de rire. C'était impossible de ne pas faire autrement. Elle avait tendance à oublier que son consultant était un vrai gamin. Quand il n'obtenait pas ce qu'il voulait, il pouvait vraiment agir comme un enfant. Et dans ces moments là, il était vraiment adorable. Enfin, niveau expression du visage parce qu'au niveau du caractère, c'était une autre paire de manches.

- Jane, ça a beau être votre fête, c'est également la fête nationale irlandaise. Et tout bon Irlandais se doit de célébrer ça, répondit la jeune femme, qui avait déjà la main sur la poignée.

- Oh, lâcha simplement le blondinet.

A croire qu'il n'avait pas eu toutes ses capacités aujourd'hui. Un jour normal… enfin, s'il n'était pas trop occupé à flatter son égo, il aurait immédiatement compris d'où provenait la bonne humeur de Lisbon. Et c'était tellement flagrant, se reprocha-t-il en grimaçant.

Il croisa les yeux verts de la jeune femme en question. Cette dernière leva une nouvelle fois les yeux au ciel et revint vers lui. Passant son bras sous le sien en souriant, elle l'entraîna avec elle vers la sortie.

- Allez, ne faites pas cette tête, c'est pas un drame, lui dit-elle comme si elle lisait dans ses pensées à ce moment précis.


Quelques temps plus tard…

- Barman, c'est ma tournée !

L'annonce provoqua un concert d'exclamations enthousiastes, de mains ou chopes tapant contre les tables, et bien d'autres applaudissements… Satisfait, Jane se rassit et se tourna vers Lisbon. La jeune femme était visiblement amusée par son comportement.

Lorsqu'ils étaient arrivés, le pub était déjà bondé, mais ils avaient réussi à se frayer un chemin jusqu'au bar. Les festivités battaient leur plein. La bonne ambiance, les quelques bières, Lisbon, radieuse et totalement détendue… il se sentait bien et voulait en profiter au maximum.

Lisbon observa Jane en souriant. La chaleur de l'alcool – oh, il n'était pas encore saoul, elle y veillerait – lui avait fait perdre sa veste et il avait retroussé ses manches jusqu'aux coudes, ouvrant même son col d'un bouton de plus qu'à l'ordinaire. Avec son sourire joyeux et ses boucles partant dans tous les sens, elle n'avait pas besoin de préciser qu'il était encore plus dangereux qu'en temps normal. Cet homme était vraiment trop charmant pour son propre bien…

- Je crois que c'est le moment de sortir quelque chose de plus musclé ! s'écria le barman lorsque l'agitation ambiante retomba un peu.

Il sortit plusieurs bouteilles de derrière son bar et les posa triomphalement. Immédiatement, les clients du bar exprimèrent leur joie dans un vacarme encore plus fort qu'avant – si c'était encore possible.

Lisbon sourit de plus belle en reconnaissant les alcools typiques. L'homme en face d'elle plaça un verre devant chaque personne ayant la chance d'être assis au bar et commença à les remplir par couche d'une main experte. La brune sourit en voyant les yeux grands comme des soucoupes de Jane, qui observait les couleurs de l'Irlande prendre forme dans les shooters. Quand le barman eut terminé sa mission, tout le monde se mit à taper des mains pour les encourager.

- Irish Flag Drink ! cria Lisbon à Jane pour couvrir le brouhaha en levant son verre. Cul sec !

Au signal du barman, tous les participants avalèrent cul sec la boisson. Jane termina bon dernier et tous les Irlandais – bon, les clients qui pour les trois quarts étaient Irlandais – le soutinrent en riant, appréciant cet Américain qui partageait les traditions irlandaises en ce jour particulier.

Jane reposa son verre en grimaçant quelque peu. Il n'était pas habitué à boire d'alcool fort et cul sec, encore moins. A côté de lui, Lisbon éclata de rire devant l'expression de son visage. Il en profita pour l'observer à la dérobée. Parfaitement à l'aise et dans son élément, elle avait elle aussi abandonné sa veste, arborant un tee shirt vert sapin qui lui fit se demander comment avait-il fait pour ne pas saisir le lien. Les cheveux lâchés et ondulant légèrement, les joues subtilement rosies, ses yeux verts brillants d'excitation et son sourire éblouissant… Bon sang, elle était trop belle pour son propre bien. Et il commençait à être trop alcoolisé pour leur propre bien aussi.

- Merci de m'avoir invité, lui dit-il en profitant du fait que le reste des clients soient trop occupés à héler le second barman qui distribuait les shooters nationaux dans la salle.

- Vous n'alliez pas passer votre fête tout seul, répliqua la jeune femme en retour avec un sourire malicieux.

Ils se sourirent, savourant ce moment passé ensemble. Car il allait sans dire que le lendemain, rien de tout cela ne serait arrivé. Un seul mot de travers et il s'exposerait à une mort lente et douloureuse… Mais pour l'instant, ils s'amusaient et elle le fixait de ses grands yeux verts…

- Je pense qu'on devrait le refaire l'année prochaine.

- Oui, c'est une bonne idée, approuva Lisbon après un instant de réflexion.

- Et n'oubliez pas, pour votre fête, je vous embrasse ! lui rappela-t-il en tanguant dangereusement sur son tabouret.

L'alcool faisait des miracles car elle ne rougit même pas. Elle se contenta de secouer la tête en souriant, se demandant bien malgré elle si le jour J, il mettrait ses plans à exécution. Sentant les yeux de Jane posés sur elle, elle croisa son regard bleu et comprit qu'il savait à quoi elle pensait. Il ne s'arrêtait jamais de l'analyser ?

A sa grande surprise et sans qu'elle ne puisse réagir, il se pencha vers elle et l'embrassa délicatement sur la joue. Elle eut à peine le temps de sentir la douceur de ses lèvres et son souffle chaud contre sa joue que le contact avait déjà disparu. Avant de s'écarter, il lui sourit, son sourire le plus sincère, et lui murmura simplement « Merci » une nouvelle fois. Ils étaient tellement proches qu'elle l'avait entendu aussi distinctement que s'ils avaient été dans une pièce vide. Puis, imprévisible comme il était, Jane se tourna de sorte à faire face à la grande salle, souriant devant l'enthousiasme des clients excités.

Figée, il fallut plusieurs minutes à Lisbon pour se remettre de ses émotions. Est-ce que Jane venait juste de l'embrasser ? Certes sur la joue, mais cela comptait quand même. Et est-ce que c'était son cœur qui faisait ce bruit là ? Comment pouvait-il battre aussi fort ? La jeune femme reprit peu à peu le contrôle d'elle-même, qui avait volé en éclat avec la proximité de Jane et se tourna elle aussi vers le reste de la salle. Mais du coin de l'œil, elle ne put s'empêcher de voir son intenable consultant, tout sourire et les coudes posés sur le bar. Seigneur, cet homme était beaucoup trop attractif pour son propre bien… Et ce serait beaucoup trop long d'attendre la Sainte Teresa…


J'espère que ça vous a plu. Un clin d'oeil spécial aux OS de filament-de-lune portant sur la Sainte Teresa. Elles font partie de mes préférées !