Bonjour ou bonsoir !

Donc voilà, je suis allé voir récemment Percy Jackson et la mer des monstres (que, soit dit en passant, j'ai adoré!), et ça m'a donné envie de lire les bouquins, ce qui m'a ensuite donné envie d'écrire cette fanfiction.

Parce que j'adore Annabeth, j'adore Percy, et j'adore le couple qu'ils forment.

Quelques petites choses à savoir: l'histoire que j'écris, est une suite du tome 1, et ne prends pas en compte le tome 2. J'écris l'histoire à partir des livres surtout, mais il peut y avoir quelques détails des films qui se glissent par là (Clarisse par exemple, dans ma tête, elle est comme dans le film). Finalement, les personnages et l'univers ne m'appartiennent pas, c'est une évidence.

L'amnésie, comme je l'ai décrite dans le résumé, ne se produira pas tout de suite. Il faudra patienter quelques chapitres, et avoir la patience de me lire ! J'espère que mon histoire va vous plaire, si c'est le cas, n'hésitez pas, en laissez moi une petite review !


Vous connaissez les 12 Dieux de l'Olympe ? Zeus, Hadès, Poséidon, et tous les autres ? Et bien ils existent. Je sais, moi aussi, ça m'a fait un choc, quand je l'ai appris, ainsi que quand j'ai appris que l'Olympe existait, et se situait au dessus de l'Empire State Building. Ou quand j'ai découvert que mon meilleur ami, Grover, était en fait un satyre, ou que mon ancien professeur de latin, Mr. Brunner, était un centaure. Ouais je sais..C'est beaucoup à digérer. Mais le plus dur, c'est d'apprendre qu'on est le fils de Poséidon. Celle là, je ne l'avais pas vue venir.

L'année dernière, il s'est passé pas mal de choses, on peut dire ça comme cela. J'ai été accusé d'avoir volé un éclair, j'ai rencontré Méduse, j'ai été emprisonné dans un casino, le repère des mangeurs de Lotus, j'ai croisé le chemin de Furies, du Minotaure, de Cerbère..J'ai rencontré Arès, puis Hadès (et je ne sais sincèrement pas lequel des deux est le plus effrayant). Et finalement, j'ai mis le pied sur l'Olympe et j'ai vu Zeus et mon père de mes propres yeux. Ils m'ont innocenté. Le voleur de foudre, ce n'était pas moi, mais Luke, un sale traître que j'ai rencontré à la colonie. Mais c'est une autre histoire.

Tout ça pour dire: je suis un Demi-dieu, un sang-mêlé. Et cela fait trois semaines que j'ai quitté la colonie. J'ai eu le choix. Rester pour l'année scolaire là bas, ou revenir dans l'appartement de New York que je partageais avec ma mère. Le choix n'a pas été difficile, croyez moi. Surtout qu'elle s'était débarrassée de mon odieux beau-père, Gaby Pue-Grave. En plus, Annabeth, une très bonne amie rencontrée à la colonie et qui avait accompli la quête de l'éclair avec moi, ne restait pas et Grover non plus. Il partait en quête du dieu Pan, comme tous les satyres. Alors..je suis rentré.

- Percy !

Ma mère. Elle me sortit de mes réflexions existentielles..J'ai sauté de mon lit, et me suis habillé en vitesse. Ce n'était que ma troisième semaine, à mon nouveau lycée, mais il était hors de question que j'arrive en retard. J'avais eu un comportement exemplaire ces derniers temps, et à part quelques brutes parmi les élèves, je ne m'était fait aucuns ennemis, parmi les enseignants.

- Salut m'man, dis-je, en entrant dans la cuisine.

- Bonjour mon chéri.

Jamais je ne regretterais ma décision d'être retourné à New York. Ma mère m'avait tellement manqué ! Je me suis assis à la table, devant une assiette de gaufres bleues. Sa nourriture bleue m'avait manqué, aussi.

- Je vais partir à la confiserie un peu plus tôt que d'habitude, ce matin, me prévint-ma mère. Comme ça je finirais plus tôt pour mon cours du soir.

J'ai hoché la tête. J'était indépendant, je prenais le métro pour aller jusqu'au lycée. En plus, ma mère prenait des cours le soir pour devenir écrivaine. C'était son rêve, d'écrire un roman alors...

Comme prévu, elle partit une demie-heure plus tôt que d'habitude. J'ai terminé de manger, puis ai regagné ma chambre. J'avais encore un bon quart d'heure, avant d'aller au lycée. Je me suis jeté sur mon lit et j'ai soupiré. Ma mère me réveillais toujours trop tôt, et je n'avais rien à faire. Plutôt que d'ouvrir mon manuel de maths, et m'y plonger, en bon élève, je sortit le premier cadeau que mon père m'avait fait. J'examinais le stylo bille jetable, noir. Il était tout ce qu'il y avait de plus normal..J'ôtai le capuchon, et le stylo s'allongea dans ma main. Je tenais à présent une petite épée de bronze céleste, parfaitement équilibrée, avec une poignée recouverte de bandes de cuir confortables, et un trident gravé sur la garde. Anaklusmos. Traduction: Turbulence Marine. C'était mon épée, mon arme principale. Alors que j'allais la rengainer, j'ai entendu du bruit, dehors. Sur le balcon, qui donnait accès à l'escalier de secours tout rouillé et bancal. Personne ne devrait être là.

Retenant ma respiration, j'ai quitté mon lit, sans bruit, et me suis approché. La baie vitrée était grande ouverte, alors que je ne me souvenais pas de l'avoir laissée ouverte, en allant à la cuisine. J'allais atteindre le balcon, lorsque deux mains se sont posées sur mes épaules. J'ai sursauté violemment, et me suis retourné en donnant un coup de mon épée.

- Hé ! a protesté-une voix familière.

- Annabeth ? me suis-je exclamé, étonné.

Non, c'était impossible..Qu'est-ce que mon amie ferait-ici, en milieu d'année scolaire ? Avait-elle eu des ennuis ?

- Où es-tu ? ai-je demandé.

Aussitôt, j'ai pu la voir. Elle venait de retirer sa casquette d'invisibilité, qu'elle tenait à la main.

- Tu es folle, de me surprendre comme ça ! me suis-je exclamé, en rengainant Turbulence.

Sous forme de stylo-bille, j'ai rangé mon épée dans ma poche, et j'ai ensuite dévisagé Annabeth.

- Salut Cervelle d'Algues.

Elle m'a adressé un bref sourire. Ce n'est qu'alors que j'ai remarqué son état. Elle était pâle, encore plus que d'habitude, son visage portait des marques d'écorchures, qui pour certaines, étaient des plaies assez profondes. Les blessures ne saignaient plus mais n'avaient pas commencé à guérir.

- Qu'est-ce qui s'est passé ?! ai-je demandé, horrifié.

- Je me suis faite attaquer, a répondu-Annabeth.

Je m'attendais à un autre commentaire, sarcastique, comme quoi elle avait fait de ces monstres son quatre heure, ou quelque chose dans ce goût là. Un commentaire de la Annabeth que je connaissais, quoi. Mais elle semblait dans un état second. J'ai remarqué ses yeux gris, qui regardaient dans chaque coin, comme si elle se sentait menacée, et ses mains qui tremblaient.

- Annabeth, qu'est-ce qui s'est passé ? me suis-je inquiété.

Je la fis asseoir sur mon lit. Pour le coup, je n'étais même pas gêné d'être seul dans ma chambre avec une fille !

- J'ai euh..ma..ma belle-mère est morte.

Je l'ai regardée, comme si elle était folle.

- Ta..?

- Ma belle mère, a acquiescé-Annabeth.

A ce moment, ce qui se produit, je crus que je l'avais rêvé. Annabeth, pleurer ?! Mais c'étaient bien des larmes qui coulaient sur les joues de mon amie. Par le Styx, c'était bien la première fois que je voyais Annabeth pleurer ! L'année dernière, elle avait fait preuve d'un courage extraordinaire et d'une solidité à toute épreuve. Elle semblait à présent si..vulnérable. Si fragile. J'étais mal à l'aise, je n'avais aucune idée de quoi faire. J'avais toujours été maladroit avec les filles, et même si j'avais appris à connaître et apprécier Annabeth, son intelligence, son courage, et sa maîtrise de l'épée m'avaient toujours intimidé. Sa beauté aussi, mais ça, je me l'avouai moins.

- Qu'est-ce qui s'est passé ? ai-je insisté.

Un peu embarrassé, je lui ai pris la main et l'ai serrée. Elle a à peine semblé s'en rendre compte.

- Je n'ai même pas tenu un mois, Percy ! s'est exclamée-Annabeth. J'attire les monstres comme un aimant. Pendant trois semaines là, il n'y a rien eu. Juste deux petites attaques de rien du tout, des monstres que j'ai supprimés en une bouchée.

J'eu un sourire, mais la suite n'étais pas joyeuse.

- Et hier, ils se sont pointé, en force, a raconté-Annabeth. Les trois Bienveillantes à la fois et hum..trois cyclopes.

- Tout ça en même temps ? ai-je soufflé, scié.

Annabeth a hoché la tête et j'ai déglutis, mal pour elle. Déjà que pour maîtriser un cyclope, il fallait être un escrimeur hors pair, mais alors trois d'entre eux ! Plus les trois Furies ! J'étais même étonné qu'Annabeth soit en vie.

- Je n'ai pas réussi à protéger tout le monde, Percy..lâcha-Annabeth. Et elle est morte. Il ne restait plus qu'un cyclope, j'avais presque réussi...et il l'a tuée!

- Tu avais réussi à tous les tuer sauf..un seul cyclope ?!

Je n'en revenais pas. J'avais oublié à quel point elle était exceptionnelle.

- Mon père...les choses commençaient à s'arranger, a hoqueté-Annabeth. Il m'a dit des choses..des choses affreuses. Il m'a dit que j'étais un monstre, qu'il l'avait toujours su. Il a dit..que j'avais ruiné sa vie et maintenant, j'avais fait tuer la femme de sa vie et..et aussi que je ne méritais pas de vivre, que j'étais une erreur, un échec...Il m'a chassé de chez moi et m'a dit de retourner dans ma colonie de tarés et...

La suite, Annabeth ne put pas me la délivrer, parce qu'elle semblait dévasté. Vu les horreurs que son père avaient dites, le combat qui avait eu lieu, et tout ça, c'était normal.

- Je suis désolé..ai-je soufflé. Tu veux..tu veux rester ici ?

- Je ne sais pas..je ne sais plus quoi faire j'ai..

- Je dois aller au lycée..ai-je dis en regardant ma montre.

Quand j'ai dit ça, j'ai vu ses yeux s'agrandir de peur. Ce combat l'avait vraiment éprouvée, à ce que je voyais ! Je me sentais coupable de l'abandonner ici toute une journée mais...que dirais ma mère si je loupais une journée de lycée ? Oh tant pis, après tout. Je me suis levé, lâchant sa main, et j'ai farfouillé dans les tiroirs de mon bureau.

- Je dois en avoir quelque part, ai-je grommelé.

Finalement, je suis revenu vers Annabeth avec une pochette plastique remplie de petits carrés d'ambroisie. Je lui en ai donné un, et aussitôt, elle a reprit des couleurs. Pour ses blessures par contre, j'étais beaucoup plus impuissant.

- Je suis désolée de débarquer comme ça, Percy..a soufflé-Annabeth. J'aurais dû aller directement à la colonie. Je vais attirer les monstres chez toi..

- Non, c'est très bien que tu te sois arrêtée là, Annabeth ! ai-je tranché. Les amis, c'est fait pour s'entraider, pas vrai ?

Je tournais en rond dans ma chambre, en réfléchissant. Maintenant que j'y pensais, c'était curieux. Je n'avais été attaqué par aucuns monstres, depuis que j'étais revenu à New York. Ce n'était pas normal..pas normal du tout.

- Qu'est-ce que c'est ?

J'ai suivi le regard d'Annabeth, qui regardait intriguée, l'aquarium posé sur mon bureau.

- Heu..un aquarium ? ai-je répondu. C'est mon père qui m'en a fait cadeau. Quand je suis rentré, c'était sur mon bureau.

Annabeth s'approcha de l'aquarium. Elle a trempé son doigt dans l'eau, et a découvert comme je l'avais découvert, que c'était de l'eau de mer, salée. Il n'y avait qu'un poisson: une sorte de petite anguille, minuscule, et dont je n'avait jamais entendu parler.

- Je me demande si..a fait-Annabeth.

A ce moment, on a entendu quelqu'un tambouriner à la porte. On s'est raidis, tous les deux. J'ai vu Annabeth agripper le manche de son poignard de bronze. Moi, pour ma part, j'ai sorti mon stylo-bille.

- Je crois que le plus sage est de ne pas ouvrir la porte, ai-je soufflé.

Mais on a aussitôt entendu un éclat fracassant. Visiblement, celui qui nous cherchait ne s'était pas donné la peine de frapper plus longtemps. J'ai regardé par la fente de ma porte entrouverte. La porte de l'entrée pendait sur ses gonds, arrachée. Et se tenaient dans l'entrée..deux énormes..géants, avec leurs dents aiguisées, leurs yeux cruels qui promettaient "je vais te tuer", des tatouages pleins leurs bras poilus. Annabeth m'a légèrement poussé pour voir, et à laissé échapper un gémissement.

- Deux Lestrygons ! s'est-elle exclamée.

- On prends la sortie de secours ? ai-je proposé.

Elle a secoué négativement la tête.

- Ils nous retrouveraient rapidement on a plus de chance de les vaincre ici.

- Tu as un plan, Puits-de-sagesse ? ai-je demandé.

Là, je m'adressais à la fille d'Athéna. Elle m'a regardé rapidement, faisant tourner son cerveau à cent à l'heure.

- Ça se pourrait..

J'ai sorti Anaklusmos, dont j'ai enlevé le bouchon.

- Tu vas faire diversion, a ordonné-Annabeth. Et les attirer dehors dans la cage d'escalier.

Aussitôt, elle a disparu, sa casquette d'invisibilité sur la tête. J'ai vu la porte s'ouvrir et j'ai suivi Annabeth. Aussitôt, j'ai attiré le regard des deux monstres.

- Salut les affreux, ai-je lâché, détaché. Quoi de neuf ?

Aussitôt, le Lestrygon numéro 1 s'est jeté sur moi. Je l'ai évité de justesse, et il a dû freiner pour ne pas aller s'encastrer dans le mur. Pendant que j'assénais un coup d'épée dans Lestrygon numéro 2, j'ai vu la porte de l'appartement s'ouvrir. Par les dieux, à quoi jouait Annabeth ?

Trop occupé à garder Lestrygon numéro 2 loin de moi, je n'ai pas vu venir Lestrygon numéro 1, qui m'a décoché un coup de sa main griffue, dans le dos. Une douleur fulgurante m'a traversé. Furieux, je me suis tourné vers Lestrygon numéro 1, et j'ai asséné Turbulence sur son épaule pour le faire reculer. Redoublant d'ardeur, je me suis frayé un chemin vers la porte de l'appartement mais Lestrygon numéro 2 me bloquait toujours le passage, et maintenant, son frère revenait à la charge, me coupant toute retraite. Je ne pouvais plus avancer, ni reculer.

J'ai senti un noeud dans mon estomac. L'eau. Je me suis concentré, de toutes mes forces, et j'ai attiré l'eau vers moi. Une puissante vague à jailli du robinet, et à balayé les deux monstres à l'autre bout de la pièce. J'ai profité de ce répit pour courir hors de l'appartement. Où donc était Annabeth ? A ce moment, j'ai cogné dans quelque chose. Elle était donc là. Elle a retiré sa casquette d'invisibilité.

- Parfait, a-t-elle exulté. Percy descend tout en bas et appelle l'ascenseur.

- Quoi ?

- Fais-ce que je dis ! s'est-elle exclamée. Fais moi confiance.

J'ai soupiré. Annabeth avait-toujours des plans comme ça: on n'y comprend rien à première vu, puis, en en aperçoit l'utilité et l'efficacité. Sans me poser trop de questions, j'ai donc dévalé les escaliers quatre à quatre. J'ai entendu un bruit de ferrailles, au dessus. Annabeth maintenait les Lestrygons occupés, pendant que je m'occupais de l'ascenseur. Je suis arrivé au rez-de-chaussée, et j'ai écrasé le bouton de l'ascenseur.

- C'est bon Annabeth ! ai-je hurlé, de toute ma voix.

J'espère qu'elle m'avais entendu. Là, ce que j'ai vu m'a soufflé ! Avant l'ascenseur, Annabeth était descendu par les câbles. Je l'ai vu sauter devant moi.

- Mais qu'est-ce que...! ai-je commencé.

Les Lestrygons l'avaient suivies, évidemment.

- Il faut les maintenir dans la cage d'ascenseur ! a crié Annabeth.

Elle s'est précipité, et a asséné son poignard de bronze pour les empêcher de bouger.

- Percy, l'ascenseur !

- Je l'ai appelé ! ai-je répondu.

L'imitant, j'ai gratifié les monstres d'une pluie de coups. Ils ne savaient pas où donner de la tête. Alors, l'un des deux monstres s'est servi de sa grosse main hideuse, et a projeté un jet de flammes droit sur Annabeth. Je l'ai violemment poussée sur le côté, et on est tous les deux lourdement tombés sur le sol. Dans notre position vulnérable, j'étais sûr que les Lestrygons allaient nous réduire en bouillie, mais c'était sans compter le plan d'Annabeth. L'ascenseur arriva enfin, et écrasa la deux Lestrygons, comme des crêpes. La fumée épaisse nous indiqua qu'ils avaient explosés, comme le font les monstres en mourant.

Annabeth s'est dégagée de moi, et j'ai remarqué, gêné, que j'étais retombé sur elle. Je me suis relevé en rougissant, puis j'ai regardé autour de nous. On pouvait dire qu'on avait mis la pagaille..

- Ça c'était du plan ! me suis-je exclamé, avec un sourire pour Annabeth. Merci.

- Je ne suis pas la fille d'Athéna pour rien, m'a-t-elle répondu en haussant les épaules.

La Annabeth dont j'avais l'habitude revenait peu à peu, et j'eu un sourire. On est remontés à l'appartement. Plus de porte, le salon et la cuisine complètement trempés par ma petite vague. Annabeth laissa échapper un sifflement.

- Et bah c'est salissant d'être le fils de Poséidon dis donc, m'a-t-elle lancé, provocatrice.

Je lui ai donné un coup d'épaule, puis, j'ai inspecté les dégâts. Quelques murs avaient soufferts, mais hormis la porte, ça allait.

- Ça aurait pu être pire..ai-je fait.

- Je le savais, j'arrive et j'attire les monstres...s'est désolée Annabeth.

- Peu importe, ce n'était qu'une question de temps, ai-je répondu. La question maintenant, c'est qu'est-ce qu'on fait ?

- On répare le bordel, on attends ta mère pour la prévenir, et après on se tire.

J'ai hoché la tête. Ça me semblait un bon plan. On a pris chacun un carré d'ambroisie, et avec le regain de force, on s'est occupé de l'appartement. On a reposé la porte un peu grossièrement mais c'était mieux que rien. On a eu fini vers 10 heure, et on s'est retrouvé tout les deux assis sur le canapé, fatigués. Je regardais mes bras striés d'écorchures et de marques rouges, et je me suis rappelé de mon dos. L'ambroisie m'avait quelque peu fait oublier ma douleur, je la sentais encore mais comme anesthésiée.

- J'ai quelque chose dans le dos ? demandai-je en me tournant.

Annabeth a jeté un coup d'oeil.

- Mais bon sang Percy ! s'est-elle exclamée. Le Lestrygon s'est fait les griffes sur toi ou quoi ? Qu'est-ce que t'attends pour aller prendre une douche, te vider de ton sang ?

Elle avait pris un ton en colère, mais je savais que c'était juste parce qu'elle était inquiète. Elle avait raison. Le meilleur moyen de me soigner était de prendre une douche. C'est donc ce que je fis en vitesse. Je regardais dans le miroir. Les énormes plaies s'étaient transformées en cicatrices roses un peu boursouflées. Ça avait déjà cicatrisé.

Lorsque je revins au salon, Annabeth était plongée dans un livre.

- C'est bon ?

J'ai acquiescé.

- Et toi ? ai-je demandé. Tes blessures..

- Je ne suis pas la fille de Poséidon, a répondu-Annabeth en haussant les épaules. Si je vais prendre une douche, ça ne va que me faire mal.

- Et tu oublies mes pouvoirs, ou quoi ?

Je l'ai entraîné vers l'évier. J'ai ouvert le robinet, et j'ai passé les doigts sous le flux d'eau. Elle me regardait, étonnée. Pourtant, j'avais déjà guérie certaines de ses blessures, l'année passée.

- Donne ta main.

Elle s'est exécutée, semblant comprendre ce que je voulais faire. Gardant le contact entre ma peau et l'eau, j'ai saisi la main d'Annabeth. L'eau a remonté son bras. Au fur et à mesure que l'eau avançait, les marques rouges et les plaies s'effaçaient. A la fin du processus, j'ai coupé l'eau et eu un sourire.

- Merci, à simplement lâché-Annabeth.

- A ton service, ai-je souris.

On est retourné sur le canapé. Elle a repris son livre, en grec ancien. Sans surprise, il traitait de l'architecture. Un peu avant midi, Annabeth a refermé son livre.

- Percy, je pense qu'il serait bon de faire ton sac..on ne va pas revenir ici de sitôt.

Elle avait raison. Je me suis dirigé vers ma chambre, et elle m'a suivi. Elle a poursuivi sa lecture sur un fauteuil, dans un coin de ma chambre. J'ai saisi un sac, préoccupé. Je l'ai rempli. Des fringues de rechange, mes maigres économies, c'est à dire 10 dollars en petite monnaie, quelques drachmes que j'avais économisées, mon paquet d'ambroisie et..c'était tout. Je n'avais pas tant d'affaires que ça, finalement. J'ai vérifié que j'avais Anaklusmos dans ma poche, puis je me suis laissé tomber sur mon lit. J'ai jeté un coup d'oeil à Annabeth, à la dérobée. Elle était en train de jouer avec son collier de la colonie, un lien de cuir où pendaient six perles. Pour ses six étés à la colonie. Je m'attendais à ce qu'elle joue avec la perle où était le pin de Thalia. C'était toujours elle, qu'elle roulait entre ses doigts quand elle était concentrée ou qu'elle réfléchissait. Mais non, cette fois, c'était la dernière perle, une toute noire avec un trident vert d'eau sur le milieu. La perle de l'été de mon arrivée.

- La perle de Thalia n'est plus ta favorite ? ai-je demandé, amusé.

Elle a jeté un coup d'oeil vers moi, et s'est rendue compte de la perle avec laquelle elle jouait. Elle ma re-regardé, et à capté mon grand sourire moqueur.

- Oh tais-toi ! a-t-elle marmonné en rougissant. C'est involontaire, comme geste.

J'ai eu un rire, et elle a rougi encore plus, me maudissant en grec, avant de se replonger dans son livre. Quelques minutes plus tard, on a entendu des bruits de pas. Annabeth à sursauté, mais je l'ai rassurée.

- C'est ma mère qui rentre chaque midi.

On s'est levé, et on s'est dirigé vers le salon.

- Percy ! s'est-exclamé ma mère en me voyant. Qu'est-ce qui s'est passé ? Tu n'es pas au lycée ? C'est quoi tout ça...?

Puis, elle a aperçu Annabeth.

- Oh, Annabeth ! Quelle bonne surprise..qu'est-ce qui t'amène ?

- C'est une longue histoire, Mrs Jackson..a répondu-Annabeth.

- Appelle-moi Sally je t'en prie.

On s'est assis à la table de la cuisine. On a raconté à maman l'histoire du combat d'Annabeth chez elle, la mort de sa belle-mère, les horribles propos de son père (j'ai eu pitié d'elle et j'ai fini son récit, sinon, elle se serait remise à pleurer), et finalement notre combat contre les Lestrygons.

- Je suis désolé pour la porte, ai-je conclu. Et pour avoir séché le lycée.

- Non, ce n'est pas la faute de Percy, a protesté-Annabeth. Tout est de ma faute...j'aurais dû aller directement à la colonie je suis désolée.

- Arrêtez de vous excuser..a coupé-ma mère. Ça devait arriver...Les enfants, vous êtes des sangs-mêlés ! Vous ne vous attendez quand même pas à mener une vie paisible et tranquille ?

J'ai eu un sourire. C'était bien une réponse de ma mère ça !

- Je pense que le plus raisonnable est que vous alliez à la colonie.

Annabeth a secoué la tête.

- Je vais y aller.

- Et moi ? ai-je demandé.

- Tu devrais rester là, Percy, a-t-elle dit très sérieusement. Tu as une bonne école, tu vis avec ta mère...avant que je ne débarque avec mes problèmes et mes monstres, tu étais heureux.

- Annabeth, tu sais bien que les monstres auraient débarqués même sans toi ! ai-je répondu.

- Pas forcément.

- Comment ça?

- Tu vois l'aquarium d'eau de mer, dans ta chambre ?

J'ai hoché la tête.

- C'est la meilleur protection que ton père puisse t'offrir..expliqua-Annabeth. La bête dans l'aquarium, est une des formes d'un esprit sous marin. Il te protège des monstres. Il masque ton odeur comme...comme ton ancien beau-père.

- Mon père m'a offert ça pour ma protection ? me suis-je étonné.

Annabeth a hoché la tête.

- Mais si les Lestrygons sont venus aujourd'hui, c'est que j'étais là. Cette protection marine ne m'atteint pas Percy. Si je pars, tu seras de nouveau en sécurité. Tu peux rester là, si tu veux.

Cela faisait pas mal d'informations, tout ça. Je jetai un coup d'oeil à ma mère. Elle aurait aimé que je reste. Puis je me suis tourné vers Annabeth.

- Je vais y aller, fit-Annabeth en se levant. Il faut que je gagne la colonie au plus vite.

- Je viens avec toi.

Je me suis levé également sous le regard déçu de maman.

- Percy, tu as entendu ce que j'ai dit ? a-fait Annabeth.

J'ai hoché la tête.

- La colonie c'est..je dois y retourner. Et puis, je ne vais pas te laisser toute seul. C'est loin, Long Island. Et là bas..y a Clarisse.

- Je peux me défendre seule contre Clarisse, a maugréé-Annabeth en levant les yeux au ciel.

Mais j'ai senti au ton de sa voix qu'elle était heureuse que je l'accompagne.

- Soyez prudent, a fait ma mère en se levant.

Je l'ai serrée dans mes bras, pendant qu'Annabeth allait chercher ses affaires dans ma chambre. Je détestais la quitter, mais au moins, cette fois-ci, elle n'était pas changée en poussière dorée et envoyée aux enfers par le Minotaure. Je savais qu'elle serait en sécurité ici. Annabeth revint, son sac à dos accroché à une de ses épaules, son poignard à la main. Elle me lança mon propre sac, et je la remerciai d'un coup de tête.

- A bientôt..

Ce furent les derniers mots que je lui dis, puis, Annabeth et moi, nous avons quitté mon appartement.

- Comment on se rend à Long Island ? ai-je demandé.

- Je n'en sais rien.

- Tu n'en sais rien ?!

Je l'ai regardée comme si elle était malade. Puis je me souvins: elle venait de perdre sa belle mère. Elle la détestait, sa belle-mère, mais son père..les choses entre eux s'étaient arrangées, jusqu'à cet événement. Et maintenant, il la haïssait.

- Hum..on va prendre le train, ai-je dis. Clandestinement. Parce qu'évidemment, je n'ai qu'une dizaine de dollars et tu..

- J'ai à peu près 100 dollars dans mon sac, on peut payer nos billets Percy.

J'ai failli lui demander, étonné, comment elle pouvait avoir autant d'économies, puis je me suis ravisé. C'était ses affaires et je n'avais pas le droit de l'embêter avec ça. Nous sommes allés donc en marchant à la gare, qui n'était pas loin. On s'est payé chacun un aller simple pour Long Island. Le train partait dans une dizaine de minutes - timing parfait.

Annabeth n'était pas bavarde, et lorsqu'on s'est assis à nos places, dans un compartiment presque vide, elle a posé sa tête contre le dossier, et fermé les yeux. Peut-être qu'elle n'était pas aussi forte qu'elle en avait l'air de premier abord. J'avais toujours cru bien connaître cette facette de la personnalité de mon amie. J'étais persuadé que dans une situation comme celle-ci, elle serait la seule à garder son sang-froid, son calme. A ne pas craquer. Visiblement, j'avais tort. Elle semblait beaucoup plus fragile, sans son air combatif, ou concentré sur le visage.

Le train est parti, et j'ai somnolé un peu, moi aussi. Quand j'ai ouvert les yeux, Annabeth me fixait, mi-intriguée, mi-dégoûtée.

- Quoi, je baves encore dans mon sommeil ? ai-je grommelé.

Elle a étouffé un rire, et hoché la tête. J'ai regardé ma montre, essayant de ne pas me vexer. On arrivait dans une dizaines de minutes.

- Tu crois que c'est comment, là bas ? a-soudainement demandé Annabeth.

- Où ?

- La colonie. Tu crois que ça a changé ?

- En trois semaines ? Non, je ne penses pas.

Du moins, j'espérais que ça n'avait pas changé. La colonie, c'était mon endroit préféré sur terre. Hors de question que quoi que ce soit ne change.

- J'ai un mauvais pressentiment..

- Ne t'inquiète pas, on va retrouver l'endroit qu'on aime, ai-je souri.

Elle a hoché vaguement la tête. Le train s'est arrêté, un peu après. On a terminé notre petit voyage à pied. On a pas tardé à apercevoir la colline et tout en haut, le pin de Thalia. Je n'ai pu empêcher un sourire de venir s'épanouir sur mon visage. J'étais tellement heureux d'être de retour ici !

On était en train de gravir la colline, avec Annabeth, lorsqu'on a entendu un grognement. Non, deux grognements. On a échangé un regard et d'un même mouvement, on s'est retournés.

- Qu'est-ce que c'est ? me suis-je exclamé.

- C'est Orthos ! a répondu-Annabeth en écarquillant les yeux.

On était nez à nez avec un énorme chien à deux têtes, qui grognait et bavait.

- Or...quoi ?

- C'est le chien de Géryon, a expliqué-Annabeth.

- Qui est Géryon ?

- Tu sais quoi Percy ? Peu importe. Il faut juste passer l'enceinte de la colonie et on sera sauf.

- On y arrivera jamais..

Sans faire de gestes brusques, j'ai glissé ma main dans ma poche et j'ai sorti Anaklusmos.

- Ne la transforme pas ! m'a ordonné Annabeth. Tu vas lui faire peur.

- C'est le but, non ?

Annabeth a glissé sa main vers son sac, où était son poignard.

- On recule.

J'ai suivi l'instruction d'Annabeth, et on a reculé doucement. A peine trois pas, mais le monstre s'est mis à grogner de plus en plus fort, pas ravi du tout de voir s'éloigner ses proies. Le combat était inévitable, c'était impensable de songer à le semer. Et pourtant, Annabeth n'eut même pas eu à sortir son poignard, et je n'eus même pas besoin de décapuchonner Anaklusmos. Trois flèches sifflèrent au dessus de nos têtes et abattirent le monstre qui partit en fumée.

On s'est retourné, et on a aperçu trois archers. C'étaient deux pensionnaires de la colonie, dirigés par...Clarisse La Rue. Mon ennemie dès le premier jour à ce camp. J'ai lâché un soupir.

- Oh, génial.

- Viens, Percy.

J'ai suivi Annabeth. On a grimpé la colline, pour arriver devant Clarisse. Elle n'avait pas vraiment changé.

- Salut Jackson, a-t-elle lancé, sûre d'elle et narquoise. Merci qui ?

- Merci Clarisse, ai-je soupiré.

Je la trouvais insupportable, mais je devais l'avouer: elle venait de nous éviter un combat, alors qu'on était déjà épuisés. Un grand sourire à joué sur ses lèvres, et elle a fait un signe aux archers. On s'est tous dirigés vers la colonie. Rien ne semblait avoir changé, comme je l'avais promis à Annabeth. Cependant, on étais sur nos gardes.

On a passé la grande maison, avec sa grande terrasse, où Mr. D était occupé à jouer à la belote. Même chemise à imprimé que la dernière fois, même air morose.

- Tiens, Peter Jameson et Annabelle Charles, a-t-il soupiré. Deux morveux de plus pour mettre le camp sans dessus dessous..!

On n'a même pas pris la peine de rectifier nos prénoms, puisqu'il aurait répondu "Ouais, ouais, c'est pas grave". Il ne semblait pas particulièrement heureux de nous voir, ça semblait même le gonfler. Encore une autre chose qui n'avait pas changé ! Les satyres étaient toujours dans leurs champs de fraises - mais Grover n'était pas là. Il était parti chercher Pan. J'apercevais le point d'eau, au loin, d'un calme plat, et les bungalows.

Clarisse et les archers qui nous avaient sauvés retournèrent à leurs occupations.

- La prochaine fois, Jackson, prévient nous, quand tu décides d'arriver, qu'on te sauves la mise une seconde fois, a sifflé Clarisse, narquoise.

- La ferme, Clarisse..

Elle m'a adressé un sourire méchant, et a disparu. J'ai secoué la tête, mi agacé, mi amusé. C'était un phénomène, cette Clarisse. A ce moment, Chiron a trottiné vers nous.

- Percy, Annabeth...s'est-il étonné. Que faites-vous donc ici ?

- C'est une longue histoire, monsieur, ai-je répondu.

- Allons à l'ombre, et racontez moi ça.

J'ai lâché un soupir. Je n'avais pas vraiment envie de parler. Heureusement, Annabeth s'est chargée du blabla. Elle a tout raconté depuis le début. Chiron réfléchissait à présent, faisant les cents pas devant nous, sa queue de cheval fouettant l'air, ses sabots claquant sur les dalles. Avec Annabeth, on était assis à l'ombre, sur un muret, et on étais las.

- On peut rester, n'est-ce pas Chiron ? a demandé Annabeth.

- Bien sûr, bien sûr, a-t-il acquiescé. Nous préviendrons les Harpies. Vous pouvez vous installer dans vos bungalows. Et il y a une partie de Capture L'étendard qui a été programmée à demain soir, si vous êtes d'attaque.

On a hoché la tête, et tandis que Chiron s'éloignait, on s'est levés, et on a rejoint nos bungalows, silencieux.

- A tout à l'heure au repas, Cervelle d'Algues, a lancé Annabeth.

- A tout à l'heure, Puits de Sagesse.

Pendant qu'elle entrait dans son bungalow, j'ai poursuivi mon chemin vers le mien. Si ce n'est que j'étais le seul à vivre dans mon bungalow, ce qui était carrément déprimant, il fallait avouer qu'il avait du style. Il était long, bas et solide, comme un rocher ancré au sol. Il avait été taillé dans un bloc de roche marine grise, et sur la façade, on avait incrusté des coquillages et des morceaux de corail. L'intérieur était sobre: des murs luisants, six lits superposés aux draps de soie, et une odeur salée, qui rappelait la plage.

J'ai déposé mon sac sur l'un des lits, et je me suis assis à côté. J'ai lâché un soupir. Enfin arrivé.


C'était déjà l'heure du dîner. La conque a retentit, et je me suis levé de mon lit. Après mon arrivée, j'avais déballé mes affaires: j'avais mis mes quelques vêtements pliés sur le lit d'au dessus, planqué mes économies sous un matelas, et posé l'ambroisie sur un autre lit. Finalement, c'était pratique, tous ces lits vides !

Puis, j'avais pris une douche, mis des vêtements propres, et j'avais attendu l'heure du repas, en m'ennuyant. Si seulement j'avais eu un compagnon de bungalow! Ou alors, que Grover soit là ! Mais là, je n'avais personne, à part Annabeth. Mais je me doutais qu'elle renouait avec ses compagnons de bungalow restés pour l'année. Je me suis demandé s'ils étaient nombreux.

Je suis arrivé au pavillon réfectoire. Il n'y avait que très peu de monde. La table des Arès était une des plus nombreuses. Ils étaient cinq, dont Clarisse, qui trônait au bout de table, plus bruyante et grossière que jamais. Il y avait encore plus de monde chez les Hermès, mais c'est parce qu'il y avait pas mal d'indéterminés, et au total il y avait 8 personnes à leur table. Il n'y avait que deux personnes chez les Aphrodites, quatre chez les Héphaïstos, et deux chez les Apollons. J'ai jeté un coup d'oeil à la table des Athéna. Annabeth était là, accompagnée de quatre autres jeunes blonds. Je lui ai adressé un petit sourire, puis je suis allé me servir.

J'ai lancé dans le brasero mon offrande: un grand poisson, qui avait l'air délicieux. J'ai pensé à Poséidon, en le jetant dans le feu, provoquant une fumée qui sentait divinement bon, c'était le cas de le dire. Puis, je me suis assis à ma table. J'étais le seul à être tout seul, et ça me déprimait chaque minute un peu plus.

A la fin du repas, tout le monde à regagné son bungalow. Je marchais vers le mien, lorsque je fut rattrapé par Annabeth.

- Ça va ? m'a-t-elle demandé.

J'ai hoché la tête et lui ai retourné la question. Elle a hoché la tête également.

- Tu n'es pas habitué à voir la colonie vide, pas vrai ? a-t-elle deviné.

- En été, c'est tellement plus...animé ! ai-je acquiescé.

- Tu vas voir, on s'y fait, a-t-elle souri. J'ai passé chaque année scolaire ici depuis mon arrivée et..il y a des avantages.

J'ai essayé de paraître emballé, mais ça ne s'annonçait guère palpitant, cette année. Sans Grover, et sans les autres pensionnaires..

- Au fait, pendant que j'y penses, a-t-elle lancé, en s'arrêtant devant son bungalow. Tu veux faire alliance avec nous, pour le Capture l'Etendard de demain ? J'ai repris mon poste de chef de bungalow et je dois décider des alliances.

- A qui êtes vous alliés d'autre ? ai-je demandé.

- Alors, dans l'équipe bleue, énuméra Annabeth, il y aura nous cinq, du bungalow Athéna, toi, si tu acceptes, les deux Aphrodites, et les quatre Héphaïstos. Les Arès se sont alliés avec les Hermès et les Apollons. Au total, ça fait du 15 contre 12. On est en minorité mais on a nos chances. Alors ?

- Ça marche, je suis avec vous.

Annabeth a eu un grand sourire.

- A demain alors.

- Bonne nuit, ai-je répondu.

Et j'ai gagné mon bungalow. Et ma nuit à été tristement monotone. J'aurais presque aimé faire un cauchemar, juste pour qu'il se passe quelque chose ! Un signe quelconque, une quête à venir, je ne sais pas ! Un peu d'action !

Au matin, au pavillon réfectoire, c'était la même ambiance: trop calme. Ça m'angoissait, cette tranquillité et ce calme. Je n'avais jamais connu la colonie comme ça et ça ne me plaisait pas. Machinalement, j'ai passé mes doigts sur la perle que je portais au cou, l'unique perle, la noir avec le trident vert d'eau qui symbolisait mon arrivée. Comme Annabeth, ce collier était devenu quelque chose d'important pour moi, même si je n'avais qu'une perle. Cette perle symbolisait le bouleversement de ma vie, mes premiers pas dans le monde des demis-dieux, ma découverte de tout ça. Elle symbolisait aussi - plus important encore - ma rencontre avec Grover, et Annabeth. Mes deux meilleurs amis. Je ne les aurais pas connus, si mon père n'avait pas été Poséidon. Et rien que pour ça, j'étais reconnaissant d'être un demi-dieu.

Alors que je m'apprêtais à regagner mon bungalow, comme s'il avait anticipé mon geste, Chiron s'est avancé au milieu de nous.

- Chers pensionnaires, a-t-il commencé. Cette nuit, il s'est passé quelque chose.

On a tous relevé la tête, aux aguets.

- Clarisse La Rue, fille d'Arès, à été enlevée.

Tous les regards ont convergé vers la table des Arès, moi compris. J'ai été stupéfait..je n'avais pas vu que Clarisse était manquante et que les Arès faisaient des têtes de trois mètres de long ! Comme quoi, je ne leur prêtait vraiment pas attention, à ces brutes. Mais là, je me sentais désolé pour eux.

- Qu'est-ce qui s'est passé ? a fusé une voix, de la table des Héphaïstos.

- Un satyre dont je ne dévoilerais pas le nom, expliqua-Chiron, a vu Mlle La Rue quitter son bungalow cette nuit, pour se rendre dans la Forêt. Et elle n'est pas revenue, et ce matin elle n'est pas là non plus. Nous avons fouillé les bois, à l'aube et il y a des traces de lutte ainsi que le bouclier de Clarisse, mais elle, est manquante. Voilà, je voulais que vous sachiez tous et vous prévenir d'être sur vos gardes. Ne vous aventurez pas dans la forêt seul la nuit, hors de cette enceinte.

Chiron a regagné sa table. L'annonce avait plombé tout le monde, à présent, et il y avait beaucoup moins de conversations. Personne à part les Arès n'appréciait réellement Clarisse. Mais tout de même...qui avait pu être assez dangereux ou fou, pour s'en prendre à elle ? Et l'enlever ?

Je me suis levé au bout de quelques minutes et j'ai gagné la table des Athéna, qui me dévisagèrent.

- Je peux te parler ? ai-je demandé à Annabeth.

Elle s'est levé, et on s'est éloigné du pavillon réfectoire.

- Il faut qu'on demande une quête, ai-je dis. Pour retrouver Clarisse, mais aussi pour localiser Grover.

- Je suis d'accord pour retrouver Clarisse, mais pourquoi voudrais-tu localiser Grover ? a demandé-Annabeth.

- J'ai peur qu'il ait des ennuis..

- Tu as fait des rêves ?

- Non, non.

Je ne savais pas comment lui expliquer ce pressentiment...Je savais que mon ami ne reviendrais pas vivant de sa quête et je voulais empêcher ça.

- Percy, il faut le laisser mener ce qu'il a entreprit, a dit-Annabeth. Pour les satyres, retrouver le dieu Pan est la chose la plus importante. Tu ne peux pas lui enlever ça.

J'ai cédé. Pour le moment.

- D'accord. Alors, on va demander cette quête ?

Annabeth a acquiescé et on s'est dirigé côte à côte vers la grande maison.