Bonjour, voici mon premier OS sur Game Of Thrones. J'étais un jour tombée une vidéo qui présentait une théorie selon laquelle Talisa Maegyr aurait été une espionne des Lannister, et je m'en suis inspirée pour écrire cette histoire.

Vu que l'on ne sait pas grand-chose du passé de Talisa à part ce qu'elle évoque dans la série, la plupart des choses relatées ici n'est que pure spéculation.

Le personnage de Talisa Maegyr est la propriété de David Benioff et de D. B. Weiss, la série Game of Thrones aussi. La série Game of Thrones est inspirée du Trône de Fer de G.R.R. Martin (mais ça, vous le savez sûrement déjà)

Le personnage de Malaquo Maegyr, triarque de Volantis, appartient à l'univers du Trône de Fer. Pour cette histoire, j'en ai fait l'oncle de Talisa.

Le frère cadet et la mère de Talisa sont mentionnés dans Game of Thrones (saisons 2 et 3) mais pas nommés, leurs noms sont donc complétement sortis de mon imagination.

Le titre de l'histoire m'a été inspiré par la chanson The Rains of Castamere et le fait que Malaquo Maegyr appartienne à la faction des Tigres.

Et maintenant que tout est dit, bonne lecture !


Paria

Volantis. La plus ancienne des Cités Libres d'Essos. Ici, le sang de l'Antique Valyria coulait encore dans les veines de l'aristocratie, un héritage dont cette dernière s'enorgueillait. Ici, les nobles n'étaient d'ailleurs pas des Volantains. Non, le terme « volantain » c'était bon pour la plèbe, eux, ils étaient des Valyriens. Ils en arboraient même les traits distinctifs. Et au milieu de tous ces cheveux d'argent, ces teints clairs et ces yeux améthyste, Talisa, la brune aux yeux noirs, détonnait.

Talisa n'était pas une « vraie » Volontaine, elle était une « métisse » et cette particularité faisait d'elle presque une paria au sein de la haute société volontaine. Sa mère Lyria Maegyr faisait partie de la minorité Rhoynar. Une descendante d'affranchis que son père, Aeso Maegyr, avait rencontrée au cours d'un voyage et dont il était tombé follement amoureux. Follement, c'était bien le mot ! Il l'avait épousée, un fait que le reste de la famille Maegyr avait pris pour une folie. Son père l'avait même déshérité à cause de cela, pour finalement revenir sur cette décision sur son lit de mort quelques années après. Ici, on voyait d'un mauvais œil l'apport de sang étranger et Mazaro Maegyr ne dérogeait pas à cette règle. Ici, les Rhoynars - qui, comble de l'ironie, avaient habité la région bien avant les Valyriens - n'étaient que des citoyens de seconde zone.

« La métisse », « la fille de métèque », « la noiraude », « la basanée », tels étaient les noms dont Talisa se voyait affublée par les autres enfants. Parce qu'elle était différente, ils se moquaient d'elle. Parce qu'elle ressemblait à sa mère, ils la rejetaient. Ah ! Comme elle aurait voulu avoir la même chance que Léandro et, elle aussi, ressembler à leur père. Avec des cheveux blond cendré et des yeux violets, elle serait passée inaperçue. Mais il avait fallu qu'elle soit aussi brune que sa mère avec des yeux aussi foncés que les siens et une peau tout aussi olivâtre. « Ne prête pas attention ceux qui t'insultent. » lui conseillait son père. Facile à dire quand on ne se fait pas insulter, pensait-elle. Elle ignorait combien elle avait tort sur ce point.

Depuis son mariage, Aeso Maegyr était montré du doigt. Parce qu'il avait épousé une « métèque », on lui avait refusé sa candidature au poste de triarque. Sa femme n'avait jamais réussi à être pleinement intégrée dans la haute-société de Volantis. Certaines personnes la toléraient, quelques autres, plus rares, étaient même sincèrement aimables avec elle, mais la plupart la considérait avec mépris. Pour eux, elle resterait à jamais la barbare Rhoynar. Toute cette hostilité envers Lyria révulsait Aeso. Lorsqu'ils insultaient sa femme – et derrière son dos, en plus – c'était lui-même qu'ils insultaient. Le fait qu'il fût le jeune frère du triarque Malaquo Maegyr les empêchait de cracher leur venin à sa face, mais il entendait leurs murmures emplis de fiel.

Bien sûr, tout cela, Talisa, du haut de ses neuf ans, ne le savait pas. Égoïstement, elle pensait être la seule à souffrir. « Un jour, je partirai d'ici. » se jurait-elle souvent. Où irait-elle ? Peu importe, pourvu que ce soit loin, très loin de Volantis. Peut-être à Dorne où la princesse-guerrière Nyméria s'était exilée, ou à Yi Ti, ou même plus au Nord de Westeros, aux Conflans. Elle prendrait le bateau et elle voyagerait à travers le monde. Elle se rendrait dans tous ces pays inconnus dont les livres d'exploration qu'elle aimait tant feuilleter parlaient. Elle les lisait, réfugiée dans la bibliothèque de la villa familiale où elle se rendait presque tous les jours. Elle en étudiait les cartes et contemplait leurs dessins. Elle entendait parfois les appels des esclaves de la maison qui la cherchaient mais elle faisait la sourde oreille, trop prise par sa lecture. Elle savait qu'ils ne seraient pas punis pour ne pas l'avoir trouvée. Son père, contrairement à beaucoup de nobles volantains, détestait punir injustement les gens de sa maison. Sa mère, quant à elle, ne s'était jamais faite à l'idée d'avoir des esclaves et traitait leurs domestiques avec bonté. D'ailleurs eux-mêmes se disaient fortunés de travailler pour Aeso Maegyr.

Talisa aimait beaucoup les domestiques de leur famille. Son préféré était sûrement Beneros, le vieux jardinier. Il venait de la Cité Libre de Myr et avait été apparemment vendu comme esclave à Volantis par son père pour rembourser ses dettes. Il avait une passion pour les roses et s'occupaient de celles de leur jardin avec l'amour d'une mère pour son enfant. Ils leurs donnaient même des noms ce que Talisa trouvait un peu ridicule mais, parce qu'elle avait bon cœur, elle ne lui faisait pas cette réflexion. Et il y avait aussi Maya, la cuisinière, qui lui donnait des friandises en douce lorsqu'elle sentait qu'elle était triste. Et Tiago, son précepteur, qui lui avait appris à lire, la géographie et l'histoire. Et leurs enfants qui partageaient ses jeux. Elles aimaient pour leur gentillesse comme pour le fait qu'ils lui ressemblaient plus que n'importe quel membre de cette noblesse à laquelle elle appartenait mais qui n'avait jamais voulu d'elle. Auprès d'eux, elle se sentait moins seule.

Talisa n'avait jamais réussi à nouer d'amitié avec d'autres enfants de son rang. Ils ne voulaient jamais jouer avec elle ; ils préféraient jouer contre elle. Alors, ils s'entendaient pour la maltraiter. Ils se regroupaient autour d'elle et c'était à celui qui la ferait pleurer en premier. Lorsque ses parents, Léandro et elle étaient invités chez des connaissances de la famille, Talisa priait toujours pour que personne ne la remarque. Manque de chance, on la remarquait toujours. Lorsqu'elle était en dehors de la maison, elle n'avait plus de havre de paix, plus d'endroit où se réfugier. Elle devait subir les remarques moqueuses, les rires étouffés et les regards en coin. Elle essayait de faire comme si elle n'entendait et ne voyait rien ; le problème, c'était qu'elle entendait et qu'elle voyait tout. Alors, durant de telles occasions, elle restait près de sa mère. Son petit frère, lui, s'était éloigné d'elle depuis longtemps pour rejoindre les enfants de son âge.

C'était dans ces moments surtout qu'elle enviait Léandro et son apparence valyrienne. Il n'avait aucun mal à se faire des amis. On ne refusait pas de l'inclure dans les jeux parce qu'il était différent. Quand elle le voyait rire et s'amuser avec d'autres petits garçons, Talisa avait le cœur serré. Elle se sentait terriblement jalouse de son petit frère et elle s'en voulait d'avoir de tels sentiments. Mais voilà, ce n'était pas facile de le voir aussi gai alors qu'elle-même voulait disparaitre dans un trou pour y pleurer.

Mais Talisa ne se doutait pas que, bientôt, tout cela allait changer. Elle ne se doutait pas que, bientôt, sa solitude ne serait plus qu'un mauvais souvenir. Elle ne se doutait pas que, bientôt, elle allait rencontrer celle qui deviendrait sa meilleure et seule véritable amie. Elle ne se doutait pas que, bientôt, à l'occasion d'une de ces invitations, elle ferait la connaissance de Nausicaa Domophyr.


J'espère que le début vous a plus. N'hésitez pas à commenter et à me dire ce que vous en pensez et si vous avez noté des incohérences.