Bonjour tout le monde, me voici de retour ! En mal d'inspiration mais avec de l'énergie à revendre, je me suis donc dit que j'allais me remettre à la traduction. J'espère que cette fic vous plaira. Comme d'habitude, laissez-moi vos impressions (gentilles si possible), et je poursuivrai aussi rapidement que possible…bonne lecture…et à très vite…

Je reste assis là, l'observant marcher lentement jusqu'à la porte de mon immeuble. Je ne peux pas m'empêcher de me demander quelle explication elle va bien pouvoir me donner cette fois-ci. Avons-nous de nouveau eu besoin d'un break? De changement? Tout était si compliqué qu'elle a préféré partir? Ais-je une chance qu'elle en parle même?

Qui s'en préoccupe de toute façon. Pas moi. Plus maintenant. Cela fait trois mois. Trois mois depuis la dernière fois où je l'ai vu ou lui ai parlé. Trois mois qu'elle m'a quitté pour la seconde fois.

Je trouve légèrement amusant qu'elle n'ait pas encore jeté un coup d'œil dans ma direction. Je sais pertinemment qu'elle sait que c'est moi qui vient de me garer de l'autre côté de la rue. Je sais également qu'elle sait que je l'observe. Je l'observe m'attendre. Je le sais parce que sa tête est penchée en avant, ses bras sont croisés et ses yeux s'abstiennent intentionnellement de regarder dans ma direction. Elle est parfaitement consciente de ce qu'elle fait. Et maintenant, elle feint d'être perdue dans ses pensées. Olivia Benson n'est jamais perdue dans ses pensées. Jamais.

Avant d'ouvrir la portière de la voiture, je ferme les yeux et prend une profonde inspiration. Je dois me rappeler que je suis passé à autre chose. Peut importe ce qu'elle va me dire, elle ne me brisera plus. Je n'ai plus besoin d'elle. Maintenant que je sais qu'elle n'a pas besoin de moi, je ne peux pas avoir besoin d'elle. Cela ne peut pas marcher quand il n'y a pas d'égalité. Même des équipiers peuvent avoir des rapports platoniques.

Nous ne sommes plus égaux. Et je déteste qu'elle l'ait vu la première.

Je donnerais tout ce que j'ai pour avoir la chance de retirer tout ce que j'ai dit dans ce couloir d'hôpital. Tout ce que je n'ai pas dit non plus d'ailleurs. Retirer le fait que j'ai fait l'erreur de mettre mes cartes à plat sur la table. Mon Dieu, je n'aurai jamais pu imaginer qu'elle réagirait de la manière qu'elle l'a fait.

Elle reste plantée comme une statue pendant que je traverse la rue pour m'approcher de mon bâtiment, et donc d'elle. Nous ne disons toujours obstinément rien l'un et l'autre quand j'arrive sur le trottoir. Je passe à côté d'elle et je glisse ma clef dans la serrure avec la ferme intention de rester silencieux.

«C'est excitant de me voir hein?» Sa voix douce m'effraye et me fait fondre. Et alors elle me brûle. Comme l'acide qui me ronge de l'intérieur. Elle est suffisante. Nerveuse. Mais suffisante.

Je ne tourne pas mon regard vers elle pendant que j'ouvre la lourde porte. «Je suis juste heureux que tu ailles bien, Olivia.» Et je le suis. Je suis plus que soulagé qu'elle soit revenue indemne de cette fichue mission sous couverture. Mais. Mais je suis encore furieux qu'elle l'ait accepté en premier lieu. Nous n'avions pas besoin de ça et elle le savait. Et elle est tout de même partie.

Ma fierté est touchée. J'ai besoin qu'elle parte. Je dois me rappeler que je suis passé à autre chose. De plusieurs manières.

Et malgré ça je laisse consciemment la porte ouverte pour qu'elle me suive à l'intérieur. Les vieilles habitudes et les vieux sentiments ont la vie dure. Pour elle aussi sûrement parce que je l'entends marcher puis elle referme la porte derrière elle pendant que je vérifie si j'ai du courrier.

«Ca a été plus dur que ce que je pensais,» elle dit, me laissant le soin de définir 'ça'. Je déteste quand elle fait ça. Il y a une mine au sol et c'est à moi de décider de quel côté nous devons aller. 'Ca' pourrait être moi. Pour me quitter. Ou 'ça' pourrait être la mission. Dans le doute, je décide de ne pas deviner.

«Ca l'est toujours,» je dis, essayant de mon mieux de paraitre indifférent. Je lui jette un regard rapide en lui faisant un demi-sourire. Elle essaye de renvoyer le sourire mais comme elle est déçue de ma réponse, elle se contente de hocher la tête à la place.

Je regarde les différentes enveloppes quand elle soupire profondément et essaye de nouveau de lancer la conversation. «J'ai entendu dire que tu as une nouvelle équipière.»

J'incline la tête dans l'accord, regardant avec intérêt une écriture que je n'identifie pas. «Dani.»

« Meilleur que Blaine, hein?» Elle rit un peu, s'approchant plus près de moi et appuyant son épaule contre les boîtes aux lettres.

Je me retourne et m'éloigne.

«Ouais, on peut dire ça.» Je lève ma main pour appuyer sur le bouton de l'ascenseur quand elle me prend par surprise. Elle attrape ma main avant que je puisse réagir et la tient fermement dans la sienne. Elle est tout près de moi. Je peux sentir son parfum léger. Je ne peux pas la regarder. Je lui ai déjà donné assez de cartes.

« Elliot, » elle chuchote. «Je suis désolée. »

Elle sait y faire. Elle sait comment me faire craquer. L'ascenseur s'ouvre et avant de faire un pas à l'intérieur je lui réponds, «tu l'es toujours, Olivia.»

Elle me laisse m'écarter d'elle d'un pas, extrayant en même temps ma main de la sienne, mais en restant où elle est. Quand je regarde finalement ses yeux, je suis reconnaissant que la porte se ferme. Ils sont humides et meurtris. Et ça me tue. Comme toujours.

Mais ce qu'elle me demande d'une voix enrouée juste avant que les deux morceaux de métal se touchent, met un point final à ma torture et enfonce le dernier clou de mon cercueil.

«Je dois juste savoir si… si nous sommes toujours équipiers…?»

Voilà pourquoi elle est là. Elle veut revenir. Elle veut que je lui pardonne et que j'oublie. Feindre que nous sommes toujours égaux. Je m'effondre sur un côté de l'ascenseur et frotte mon visage avec la main qu'elle tenait il y a encore quelques instants. Elle a son odeur. Deux minutes en sa présence après trois mois et me voilà épuisé. Je ne suis que l'ombre d'un homme avec des milliers de questions et aucune réponse.

J'entre dans mon appartement sombre et de nouveau mon subconscient laisse la porte ouverte. Pas complètement ouverte mais pas fermée non plus. Je sais qu'elle va arriver. Parce que je ne lui ai pas répondu et que je peux imaginer ce que cela me ferait de vouloir savoir mais de l'ignorer. C'est ce qui m'est arrivé. C'est une douleur insupportable de ne pas savoir. D'ignorer.

En me penchant pour allumer une lampe, j'entends ma porte d'entrée s'ouvrir lentement. Puis elle se referme doucement.

«Tu ne m'as pas répondu,» elle accuse.

«Je ne peux pas te répondre. Je ne connais pas la réponse, Liv.» Et c'est la vérité. Je ne sais pas. Je suis heureux et satisfait avec Dani. Olivia me manque comme si j'avais perdu un membre, mais j'ai appris à m'adapter à cette situation. A faire mon travail. Et je l'ai fait. Je le fait. Et bien qu'elle soit la seule à remplir le vide que je ressens constamment, je crains le prix que je devrais payer. Ce que je perdrais encore.

«Tu ne peux pas me répondre parce que tu couches avec elle? C'est pour ça?»

Un point pour Olivia Benson. Mais au moment où je me retourne pour lui faire face avec du feu dans les yeux, je me demande si peut-être le point n'est pas en fait pour moi. Je pense qu'il lui a fallu un courage extraordinaire pour obtenir ces mots hors de sa bouche. C'est elle qui vient d'étendre ses cartes devant moi.

Mais les mots dégringolent de ma bouche avant même que j'ai le temps de les retenir. «Je ne couche pas avec elle. » Les articulations de mes mains qui se reposent sur mes hanches sont blanches d'être trop contractées.

Soudainement elle plisse les yeux, montrant qu'elle m'a démasqué. Merde.

«Tu vas rester là et continuer à me mentir? Sans honte? Tu vas vraiment me mentir ?»

Pas vraiment, je vais plutôt me retourner et partir en courant. Je trouve soudainement très important de trier mon courrier, ce qui d'ordinaire me prend des jours, voir des semaines. «Mes rapports avec Dani, quoi qu'ils puissent être, n'ont rien à voir avec toi et moi, Olivia.»

«Bien sûr que si, Stabler !» Elle est en colère maintenant. Clairement. Elle se déplace de l'autre côté de la pièce en veillant à toujours laisser beaucoup d'espace entre nous. «Je veux savoir pourquoi.» Elle est calme maintenant, même si le mal est toujours présent d'avoir jeté ses cartes sans réfléchir.

Encore une fois elle est ambigüe sur ce à quoi elle se réfère. Intentionnellement ambigüe. 'Pourquoi' je couche avec Dani… 'Pourquoi' je ne peux pas lui répondre… 'Pourquoi' tout cela n'a rien à voir avec elle et moi… Alors de nouveau je reste évasif. Elle prêche tellement souvent le faux pour savoir le vrai qu'avec le temps j'ai appris à esquiver avec élégance.

«Vois ça avec Cragen si tu veux revenir. Je n'ai aucun pouvoir de décision de toute façon.» Je feins d'être embêté par une facture que je viens d'ouvrir. Comme si cette conversation était le dernier de mes soucis.

Elle fait un pas vers moi et marche sur la reine de cœur. «On ne m'a pas demandé mon avis pour ce travail, Elliot. Ce n'était pas mon choix,» elle dit tranquillement.

Je hoche la tête comme pour dire que je comprends. Mais ma réponse est en désaccord avec mon geste. «Nous avons toujours le choix.» Je pose mon courrier et me retourne pour lui faire face. «Et tu as fait celui que tu pensais être le meilleur. Je respecte cela.» Mes yeux sont rivés sur elle. Et les siens dansent entre mon visage et le mur derrière moi.

«J'avoue que je ne sais pas pourquoi je l'ai fait.» Son honnêteté crue fait fondre mon indifférence fausse.

« Moi je le sais,» j'admets tristement.

Elle me regarde avec surprise. «C'est vrai?» Je hoche la tête. «Pourquoi?»

«A cause de ce que tu as vu en moi dans ce fameux couloir d'hôpital.» Je suis nu de nouveau. Exposé. Elle s'avance rapidement vers moi mais s'arrête avant d'être trop proche.

«Non. Tu as tort. Ce n'est pas ce que j'ai vu en toi.» Mon cœur bat si fort contre mes côtes que je sens la nausée monter. Et avant que je puisse lui dire de s'arrêter, de ne pas dire quelque chose qui pourrait me tuer, elle termine sa phrase avec sa voix tendre que j'aime tant. «C'est ce que j'ai vu en moi, Elliot.»

Ses cartes flottent autour de nous. Mais soudainement je me rappelle dans quelle situation elle m'a placée. Je plonge mes mains au fond de mes poches et hausse les épaules. «Je suppose que c'était trop compliqué hein? Trop compliqué pour faire autre chose que partir. Deux fois.» Elle lèche sa lèvre inférieure puis la mord légèrement.

«L'amour est souvent compliqué.» Et avec ces quatre mots, elle me coupe le souffle, m'ôte mes pensées et mon incapacité à faire autre chose que de rester là dans le choc complet et total.

Vient-elle juste de dire ça? Ces mots sont-ils vraiment sortis de la bouche d'Olivia Benson ? J'ai imaginé des choses avant. Et je suis fatigué.

«Elliot?» elle demande en se penchant en avant. Je dois ressembler à un débile mais je suis sans voix. Mais qu'est-ce qu'il lui a pris? «Peux-tu me pardonner? Ou…»

L'alternative pour lui pardonner est d'oublier.

«Je ne sais pas.» Je soupire profondément et marche vers la bière qui appelle mon nom dans le réfrigérateur. «Je suis bien.» Je ne peux pas croire que je dis ça. Pas après ce qu'elle vient d'admettre. Pas après ce que je lui ai avoué avec des sous-entendus il y a bientôt quatre mois. Mais la fierté est un organe qui met longtemps à guérir. Et le mien a été gravement blessé. Par elle.

Elle est plantée derrière moi avec les bras croisés. «C'est un bon flic ?»

J'ouvre la bouteille, avale une grande gorgée et me tourne vers elle. «Ouais. Elle est assez bonne.» Je me penche en arrière contre le comptoir et l'étudie. J'imagine qu'elle est en train de ramasser les cartes pour les cacher de nouveau. La vie est dure, n'est-ce pas Liv ?

Elle se met tout à coup à regarder le plancher. «J'ai entendu dire qu'elle est jolie.» Cette remarque me fait prendre une autre grande gorgée de mon Heineken.

Je hausse les épaules. «Elle est agréable à regarder.» Allez Olivia, ne fais pas ça. Ne nous fait pas ça.

Quand elle lève les yeux vers moi et voit mon amour pour elle, le mal sur son visage me déchire en deux. Elle secoue la tête, essayant très probablement d'éloigner l'émotion qui menace de la submerger.

«Je dois savoir, El. Je dois juste savoir pourquoi.» Elle a l'air tellement misérable à cet instant. Et mon Dieu, il prend vraiment toute mon énergie pour ne pas la reprendre immédiatement. «S'il te plaît,» elle chuchote presque imperceptiblement.

Cette fois, je sais exactement à quoi elle se réfère. Et elle sait que je sais.

Pourquoi coucher avec Dani ? Et pas avec elle après sept ans. Pourquoi donner une partie de moi à une personne dont je ne suis pas amoureux ? Et pas à celle que j'ai aimé et que j'aime toujours.

«J'avais besoin de changement.» Elle hoche la tête et reprend chaque cadeau qu'elle m'a offert en venant ici. Elle se tourne pour partir et je sais que je ne dormirai pas ce soir. Je ne finirai pas cette bière. Et je ne me pardonnerai jamais.

Elle part parce qu'elle sait maintenant. Je la laisse partir parce que maintenant je dois commencer à vivre avec ce que j'ai fait.

J'ai choisi l'alternative. Que Dieu me vienne en aide. Je viens de choisir d'oublier Olivia Benson.