Chapitre 1

Un cri s'éleva dans la pièce. D'abord faible, puis de plus en plus fort.

-C'est un garçon Madame Lestrange, dit avec un sourire la sage femme tout en lavant magicalement l'enfant qui se tortillait dans ses bras. Son assistante coupa le cordon ombilical et se débarrassa d'un coup de baguette du placenta tout en changeant les draps

-Donnez le moi, répondit Bellatrix, le souffle court.

-Le voilà, dit la sage femme en posant le bébé enveloppé dans une couverture dans les bras de sa mère. Il est en excellente santé, voulez vous que je fasse venir votre mari ?

-Faites, répondit distraitement la nouvelle mère, n'ayant d'yeux que pour son fils.

Un grand homme brun entra dans la chambre. Il avait les yeux gris, une légère barbe finement taillée et une robe de sorcier noire d'un tissu noble. Il s'avança rapidement vers sa femme et son fils. Lorsqu'il posa ses yeux sur ce dernier, le temps sembla s'arrêter.

-Il est magnifique, souffla Rodolphus.

-Oui, répondit sa femme. Il a tes yeux remarqua-t-elle quand le petit fit un effort colossal pour les ouvrir. Ton père sera heureux d'apprendre que c'est un garçon.

-Cela a peu d'importance que ce soit une fille ou un garçon, répondit le brun. Il faut juste que ce soit un alpha. La dernière femme alpha de la famille est morte il y a une centaine d'année. C'était Leta Lestrange. Elle a fait partie des plus puissants de la famille. Notre fils peut bien en être un lui même.

- Quand le saurons-nous ?

-Dans quelques mois. Le loup qui habite en lui se réveillera et il aura sa première transformation. Il faudra que je reste avec lui pendant ces quelques heures. Rabastan pourra venir aussi, je doute qu'il veuille rater la transformation de son neveu.

-Pourrais-je rester ?

-Malheureusement non, seuls ceux qui sont des descendants directs de la famille Lestrange peuvent approcher un louveteau. Il faut qu'on lui apprenne les règles de vie dans la famille, et mes instincts protecteurs, ainsi que ceux de mon frère, tournerons à plein régime. Pour nous, tout humain sera un signe de menace, que tu sois mon épouse ou non, répondit l'homme.

On pouvait deviner de l'excitation quant à la future détermination de son fils, mais aussi une once de tristesse du au fait que sa femme ne pourra être présente.

-Je comprends répondit la brune. Son visage, qui était quelques minutes avant rougie par l'effort, reprenait maintenant sa couleur d'origine, la blancheur d'une porcelaine.

- Comment veux-tu l'appeler ? Je sais qu'il est coutume que ce soit l'homme qui choisisse le prénom mais je me suis toujours dis que les Black avaient un don pour trouver les plus beaux prénoms.

La femme rigola légèrement, se tue un instant et répondit :

-J'aime Antares

-Antares alors. Bienvenue au monde, dit-il avec un sourire.

Il l'embrassa sur le front quand on toqua à la porte. Après une réponse positive des propriétaires des lieux, la sage femme passa sa tête dans l'entrebâillement de la porte.

-Je dois faire quelques vérifications, le peser et le mesurer, dit-elle.

C'est avec réticence que Bellatrix donna son fils à la femme. Cette dernière le remarqua et la rassura :

-Ne vous inquiétez pas Madame, je travaille pour la famille depuis de nombreuses années.

-C'est vrai, assura Rodolphus avec un micro sourire, c'est elle qui a aidé ma mère à nous mettre au monde moi et mon frère.

Bellatrix tendit l'enfant à la sage femme, mais toujours avec une pointe de remord.

- Profitez-en pour vous reposer Madame, je reviens dans 10 minutes.

Bellatrix soupira, s'enfonça dans ses coussins et ferma les yeux. Son mari s'assit à côté d'elle et lui pris délicatement la main. Il savait à quoi sa femme pensait.

-Cela restera un secret le plus longtemps possible. Si les membres de l'ordre parvenaient à l'apprendre, nous serons en position de faiblesse. Et aucun de nous deux ne veut mettre notre fils en danger. Je te propose que seuls ta sœur Narcissa, son mari et mon frère soient au courant et puissent passer le voir. De toute façon tu as utilisé un sort de dissimulation pour camoufler ton ventre pendant toute la grossesse. Personne ne viendra poser de questions.

-Le seigneur des ténèbres aussi doit être mis au courant.

-Cela ne m'étonnerait même pas qu'il soit déjà au courant, rien ne lui échappe.

-C'est vrai, sourit la femme.

Elle avait la peau pâle, des yeux d'un noir profond et la beauté des Black. Ses cheveux noirs légèrement ondulés lui collaient au visage à cause de la transpiration. Son mari, d'un informulé, lui changea ses vêtements et la nettoya. Elle sourit quand il l'embrassa. Tout était parfait. Rodolphus sortit de la chambre pour la laisser se reposer. Elle s'endormit quelques secondes plus tard.

Trois semaines plus tard.

Un vieil homme tournait en rond dans son bureau. Il s'arrêta devant un homme. Il était petit, le sommet de son crâne était chauve, entouré de cheveux fins en bataille, à la couleur indéfinissable. Il avait l'aspect flétri d'un homme replet qui aurait perdu beaucoup de poids en peu de temps. Sa peau paraissait sale et terne, il avait un nez pointu et des petits yeux humides, comme ceux d'un rat.

Le premier homme, quand à lui, était grand, mince et très vieux, à en juger par la couleur argentée de ses cheveux et de sa barbe qui lui descendait jusqu'à la taille. Il était vêtu d'une longue robe, d'une cape violette qui balayait le sol et chaussé de bottes à hauts talons munies de boucles. Ses yeux bleus et brillants étincelaient derrière des lunettes en demi-lune et son long nez crochu donnait l'impression d'avoir été cassé au moins deux fois.

-Trois semaines vous dites Peter ?

-Oui professeur Dumbledore, répondit ledit Peter. Ils ne sont pas sortis du manoir depuis trois semaines. Vous-savez-qui non plus n'a pas fait d'apparition depuis quelques temps.

-Oui, ils préparent sûrement quelque chose de grand. Je vais rejoindre Alastor pour ce coup, il faudra être en vigilance constante.

Il réfléchit un instant puis repris la parole :

-Va me chercher les frère Prewett et le couple Londubat veux tu, j'ai une mission à vous confier.

Trois semaines plus tôt.

Tom Marvolo Riddle regarda le nouveau né endormi dans les bras de sa mère, pensif.

-Faites en sorte qu'il suive vos pas, il serait regrettable de perdre un atout comme celui-ci.

-Bien mon Seigneur, dit Rodolphus en hochant la tête, l'air grave.

Bien qu'il soit totalement dévoué au Seigneur des ténèbres, son instinct de père, de loup, grogna en entendant le mot « atout » designer son fils. Néanmoins, il n'y avait aucune raison pour que son fils se dirige vers le camp adverse.

Le petit, en entendant la voix de l'inconnu, avait ouvert les yeux et ils se regardèrent fixement pendant deux secondes. Voldemort cligna des yeux et brisa le lien invisible qu'il avait tissé avec Antares.

-Je vous laisse trois semaines à tous les deux et à vos familles respectives pour s'occuper de lui et que toi, Bellatrix, puisse te remettre pleinement de ton accouchement. Je veux vous retrouver au maximum de vos capacités, suis-je bien clair ?

-Oui mon seigneur, répondit le couple automatiquement.

-Bien, nous attaquerons le Chemin de travers à votre retour. Ce ne sera qu'un petit raid, histoire de leur faire comprendre que Lord Voldemort ne faiblit pas.

Trois semaines plus tard.

Les gens criaient et courraient dans les minces allées du Chemin de travers. Les mangemorts s'en donnaient à cœur joie, s'amusant à effrayer les malheureux qui n'avaient pu s'échapper à temps. Les sortilèges de magie noire pleuvaient ainsi que les endoloris. Le seigneur des ténèbres avait été clair : pas de morts, juste rappeler qu'il était encore bien présent avec ses plus fidèles et plus puissants serviteurs.

Les aurors arrivèrent quelques minutes plus tard, ainsi que l'Ordre du phœnix. Dumbledore jeta un rapide coup d'œil à la scène qui se déroulait devant ses yeux. Il croisa le regard du couple Londubat et hocha la tête. Frank et Alice prirent chacun la main d'un des frères Prewett et transplanèrent vers le manoir Lestrange.

Lorsqu'ils arrivèrent, un rat s'échappa de la poche de Gideon et se métamorphosa presque instantanément.

-Venez, dit Peter, il faut emprunter ce chemin pour accéder au manoir. Le reste n'est qu'une illusion.

-Une illusion de haut niveau, remarqua Frank, si tu ne nous aurais rien dis nous serions tombés dans le panneau.

-Je fais partis des rares personnes à savoir cela, répondit Peter, les Lestrange font partie des meilleurs lieutenants de Vous-savez-qui et c'est chez eux que se tiennent les réunions.

Il sortit sa baguette et entama un sortilège complexe.

-Jamais je n'aurais cru que tu aurais ce niveau de magie Peter, dit Alice, un sourcil arqué.

-Les gens se souviennent de moi comme du petit toutou qui suivait les apprentis mangemorts de Poudlard et qui ne se faisait jamais remarquer. C'est une des raisons pour laquelle Dumbledore m'a demandé de rejoindre son camp. Et puis, continua-t-il, les joues légèrement rougies par le compliment, il faut un minimum de bonne maîtrise de la magie pour devenir animagus, surtout à 15 ans.

-Il est vrai que je ne me souvenais pas vraiment de toi, assuma Frank, Dumbledore a eu l'œil pour le coup.

Peter ne répondit pas et devant le groupe se dessina le manoir Lestrange.

Le groupe avança prudemment. Arrivé devant la porte, Peter l'ouvrit. Un elfe de maison apparu devant lui, ayant reconnu la magie de Pettigrew lors de son arrivée devant le manoir.

Gideon le stupefixa une demie seconde plus tard et lui lança un obliviate. Les cinq sorciers s'arrêtèrent quelques secondes au cas où quelqu'un viendrait.

-Homenum revelio, incanta Alice.

Une lueur blanche s'éleva dans l'air.

-Il y a quelqu'un en haut, chuchota un des frères Prewett.

-Je croyais que tous les mangemorts étaient au raid, ajouta l'autre frère en lançant un coup d'œil agacé vers Pettigrew.

-C'est ce que Vous-savez-qui avait prévu, dit Peter dans un couinement qui rappelait sans mal son animagus.

-Allons-y, dit Frank tout en montant l'escalier, la baguette bien en main.

Tous suivirent la lueur blanche jusqu'au deuxième étage. Là, elle s'arrêta devant une porte en bois finement ouvragée et disparu.

-Alohomora, marmonna Gideon.

Le loquet s'actionna et la porte s'ouvrit de quelques millimètres.

-À trois, chuchota Frank, un... deux... trois !

Tous entrèrent dans la pièce comme un seul homme, pointant leur baguette dans tous les coins.

-Il n'y a personne, fit remarquer Peter.

-Tu te trompes, répondit Alice, les yeux rivés sur un berceau.

Elle s'approcha prudemment, sur la pointe des pieds. Lorsqu'elle se pencha sur le berceau, un cri s'échappa de sa bouche. Bien qu'il soit parfaitement normal de trouver un bébé dans un berceau, cela l'était moins lorsque ledit berceau se trouvait dans le manoir Lestrange.

Alice le pris dans ses bras. Il était entouré d'une couverture noire. Elle remarqua bien vite le médaillon qui pendait autour de son cou.

-Antares, lut-elle, c'est un garçon.

Le bébé commença à pleurer, non seulement il avait été tiré de son sommeil, mais en plus il ne reconnaissait pas la voix de ses parents. Alice l'examina méthodiquement : il avait une touffe de cheveux noirs, la peau pale et les yeux gris.

-Les Lestrange ont eu un garçon, dit Fabian, choqué.

-Il faut le donner à Dumbledore, on ne peut pas laisser un enfant avec ces mangemorts. Il est encore pur, on peut en faire l'un des notre, enchaîna son frère.

Alice garda le petit qui commençait à s'endormir de fatigue dans ses bras. Elle resserra son étreinte lorsqu'il plongea dans un profond sommeil. Les Prewett avaient raison, se dit-elle, on ne peut pas laisser ce pauvre enfant aux mains de ces mages noirs. Une petite voix dans sa tête, son instinct maternel sûrement, lui susurra que si on lui enlevait son enfant à elle, elle deviendrait folle. Alice se força à rejeter cette voix le plus loin possible, elle secoua la tête.

-Que se passe-t-il chérie ?, demanda Frank d'un ton inquiet.

-Je me disais juste qu'à la place des Lestrange, je deviendrai folle à l'idée qu'on m'ait volé mon bébé. Imagine que l'on nous prenne Neville... jamais je ne m'en remettrais.

-Ne t'inquiète pas, Dumbledore saura quoi faire. Et Bellatrix est déjà folle à lier, ce ne serait pas saint pour le bébé de le laisser avec elle et sa famille. Et puis, Sirius et Andromeda ont bien rejoint la lumière.

-Tu as sans doute raison, dit Alice avec un maigre sourire.

Le groupe sortit du manoir, suivant Peter qui était déjà venu maintes fois. Une fois dehors ils se dépêchèrent de franchir le portail pour pouvoir transplaner vers le quartier général de l'Ordre, et de se diriger vers le bureau de Dumbledore.