CHAPITRE I

Souvenir...


(Quand nous repensons au passé, nous nous disons souvent que la vie est parfois injuste...)


Cette histoire débute en 1999 et à cette époque, je n'avais que 8 ans...

Un jour d'été, ma mère est venue dans ma chambre pour m'annoncer que je partais enfin en vacances chez mon oncle...un homme bon et généreux que je considérais comme mon père. Vous devez sans doute vous demandez où était mon père biologique...en réalité, celui-ci fut tué dans un crache d'avion. Maintenant, ce moyen de transport est devenu l'une de mes pires phobies. En arrivant chez mon oncle, dont je passais la plupart de mes vacances, je courus directement dans ma chambre qui m'avait été attribuée il y a bien longtemps. Mon oncle m'a alors rejoint dans ma chambre et m'a annoncé que nous n'allions pas rester ici, chez lui, mais que nous devions partir directement en Allemagne, voir quelques-uns de ses amis. Ce fut alors une excellente nouvelle ! J'étais vraiment heureuse car l'Allemagne était comme ma deuxième moitié. Etant mi française, mi allemande, cela pouvait se comprendre. Le lendemain, nous sommes partit très tôt (sur les coups de 7h00) pour arrivé l'après midi là bas. Une fois arrivée, mon oncle m'avait présenté à ses amis, Erick et Trina, un couple allemand. Aux premiers abords, ils avaient l'air très sympathiques. Mon oncle, ne faisant plus attention à moi, je me permis alors de m'éloigner un petit peu afin de me balader dans la rue. Alors que je commençais à être loin d'eux, mon oncle s'était brusquement retourné.

« Où vas-tu, Jade ? » m'avait-il demandé, presque en criant pour que je puisse l'entendre.

« Faire un tour...me faire des amis ! » lui avais-je répondu, sur le même ton afin qu'il m'entende.

« Très bien mais fais attention ! »

« Ne t'inquiètes pas pour moi... » avais-je murmurée, pour moi-même.

Des amis ? Moi ? Etais-je devenue folle ? J'en avais jamais eu alors pourquoi ici cela serait-il différent ?
Plus loin, j'aperçu deux garçons. Leur ressemblance était frappante et la première chose qui m'était venue en tête était qu'ils étaient sûrement frères.
Difficilement, je m'étais approchée d'eux afin de les aborder.

« Sa...salut, je m'appelle Jade ! » bégayais-je.

« Salut toi ! Moi, c'est Bill et voici mon double, Tom ! » m'avait répondu l'un des deux garçons.

« Ahhh, vous êtes jumeaux...c'est donc pour cela que vous vous ressemblez tant ! »

« Oui...mais dis-nous, tu as un drôle d'accent...tu viens d'où ? » m'avait alors demandé Bill.

« Je viens de France ! »

« Ca se comprend alors ! » m'avaient répondus les deux frères, en riant.

« Hey...ne vous moquez pas de moi ! » avais-je protestée, le fou rire au bord des lèvres.

« Ne t'inquiètes pas, on n'est pas comme ça ! Sinon, tu as un très joli prénom ! » m'avait dit Tom, en souriant de toutes ses dents.

« Euh...merci c'est gentil ! » avais-je alors répondu, légèrement déstabilisée.

« Et sinon, tu as quelle âge Jade ? » m'avait demandé Bill.

« J'ai 8 ans...pourquoi ? »

« Comme ça...pour mieux te connaître ! Nous on en a 10 ! »

« Soit 2 ans de plus que moi... »

« Hey mais c'est qu'elle est futée en plus ! Mmm, belle et futée...cool ! » avait murmuré Tom.

« Bill, ton frère me fait peur ! » avais-je dit en souriant.

« Ne t'inquiètes pas, il est toujours comme ça avec les filles ! Sinon, tu fais quoi ici, si loin de ton pays ? »

« Juste en vacances, chez des amis à mon oncle ! »

« Cool et tu veux venir jouer avec nous ? »

« Oh oui, s'il te plais, dit oui !!! » avait crié Tom, tout excité.

« Euh...d'accord ! »

« Super, on y va ? » avait demandé Bill à Tom, le faisant acquiescer.

« Hein ? Où ça ? »

« C'est un secret, viens ! »

« Et n'ais pas peur ! »

« Ok, je vous fais confiance ! »

« Mais oui, puisqu'on est amis maintenant ! » m'avait dit Bill, en souriant.

« On est amis ? » avais-je répétée.

Je me souviens qu'à ce moment là, une seule et unique larme avait coulée sur ma joue...ce fut la première fois de ma vie qu'un enfant me disait que j'étais son amie.

« Pourquoi tu pleurs ? » m'avait alors demandé Bill.

« Quoi ? Tu l'as fait pleurer ? Mais tu es bête ou quoi, Bill ? »

« Ce n'est rien...c'est juste que je n'ai jamais eu d'amis avant et ça me fait plaisir que vous me dites que je suis la votre ! » avais-je dû expliquer.

« Oh, c'est donc ça...arrêtes de t'inquiéter, nous on t'aime déjà ! »

« Ouai bon, ça va là, Tom ! » avait soupiré Bill, las du comportement de son frère.

Suite à cela, nous avions repris le chemin que nous avions suivi précédemment et en 10 minutes de marche, nous nous sommes retrouvés devant une immense cabane dans un petit arbre.

« Ouaaa, trop jolie ! »

« C'est Tom, Andréas et moi-même qui l'avons faite ! »

« Andréas ? »

« C'est notre meilleur ami ! » m'avait expliqué Tom.

« Viens, tu n'as encore rien vu ! Prends ma main et suis-nous ! »

Ils m'avaient alors conduit à l'intérieur de la cabane. L'intérieure était splendide et une fois la visite des lieux faite, nous avions passé la journée entière à jouer dedans. On jouait à " Cap ou pas Cap", à " Gage ou Vérité" et aux cartes. Les jours passèrent ainsi et je m'amusais comme une folle avec les garçons. Pendant les deux mois de vacances, nous sommes resté inséparables : Tom et Bill étaient devenus mes meilleurs amis et moi j'étais devenue leur meilleure amie ! Nous avions apprit beaucoup les uns des autres. On se connaissait si bien, on savait tous les uns sur les autres...de véritables amis. Eux, ils connaissaient mon histoire, la mort de mon père etc. et moi la leur, le divorce de leurs parents, l'arrivée de Gordon dans leur vie etc. Une fois les mauvaises choses passées, nous nous sommes rendus compte que nous aimions tous les trois la musique : Tom jouait de la guitare, Bill chantait tandis que moi je fredonnais. Bill me disait souvent que j'avais une belle voix mais je ne le croyais pas. Au bout d'un certain temps, ils me disaient que plus tard, ils deviendraient célèbres...c'était leur rêve. Moi, je riais à chaque fois car pour moi c'était impossible. Puis le cauchemars était arrivé : le jour du départ. Une déchirure pour les garçons et moi. Nous ignorions quand nous nous reverrons...

La séparation avait été très brève et je partis les larmes aux yeux pendant que les garçons couraient après la voiture en me criant qu'ils ne m'oublieraient jamais et que dès qu'ils seront célèbres, ils viendraient m'enlever comme des chevaliers à la rescousse de leur princesse !Cette promesse me fit pleurer de plus belle et dans le train, je ne dis aucun mot. En réalité, j'étais bien trop occupée à pleurer en silence, à déverser toute cette peine qui avait prit mon corps et mon cœur en otage.


Mais cela n'est qu'un simple et vague souvenir...maintenant j'ai grandi, et cette peine, je l'ai enfoui loin dans mon cœur, attendant qu'un jour, mes preux chevaliers viennent me délivrer de cette tristesse.