Attention mesdames et messieurs dans un instant, ça va commencer ! Installez vous dans votre fauteil bien gentiment ! (pour plagier un certain chanteur...)
Comme on vient de finir Sorority, nous voilà de retour avec une nouvelle ;)
Dooonc petite présentation pour les nouveaux, nous sommes deux à écrire l'histoire, l'intrigue blablabla ! Cloclosorcièremégalo écrit les chapitres de Katarina et Petite-Yume ceux d'Ed. Voilà je crois qu'on s'est tout dit hein ;)
Bonne lecture à tous !
Chapitre 1 :
-Scamander, Lorcan !
Je roule des yeux devant l'air sérieux de McGo, devant son parchemin aussi long que son bras. Ca fait un siècle qu'elle est la cruche qui doit lire une fichue liste de noms de morveux tout aussi ronflants les uns que les autres et, au lieu de porter l'air lugubre et blasé qui convient, on dirait qu'elle se tient au Ministère et qu'elle annonce le nom du prochain escroc bon-penseur qui sera notre nouveau Ministre.
Un petit blond aux yeux globuleux s'avance donc vers McGo alors que je sculpte un bonhomme pendu dans le bois de la table du bout de mon couteau. On se fait toujours chier au banquet de Répartition, c'est comme une tradition. Et v'la qu'un blaireau s'assoit à Poufsouffle, et on applaudit. Et v'là qu'un petit intello répugnant rejoint la table des Serdaigle, et tout le monde fait mine d'être content alors que c'est bien connu que tout le monde déteste les Serdaigle. Et v'là qu'un héros en jupon prend place à Gryffondor, et c'est la fanfare qui démarre.
Moi, tout ce que j'attends c'est que le vieux bout de chiffon moisi qui fait la loi dans cette école débile jette un « Serpentard !» pour qu'enfin, il y ait un peu de silence dans la salle.
-Oh, Katy, ça fait froid dans le dos ! se plaint Louis en lorgnant mon art.
-Bah regarde ailleurs, bichette, m'agacé-je.
-Katyyyy…
Je le regarde me jouer son numéro de demoiselle effarouchée devant tant d'horreur et je grince des dents. En plus, je ne supporte pas quand on m'appelle comme ça. Le dernier qui a osé a fini avec Peaves collé au cul toute une semaine, lui envoyant des œufs pourris et des limaces à la gueule. Oui, parce que Peaves compte parmi les très rares et encore plus privilégiés êtres qui connaissent l'honneur de ne pas être détestés ou méprisés par Katarina Collins.
-GRYFFONDOR ! crie le choixpeau.
Et hop, une volée d'applaudissements qui me donnent envie de me servir de mon couteau pour autre chose que pour dessiner des pendus. Et mes tympans dans tous ça, bande de mortels irrespectueux ?!
-En plus, t'abimes le matériel, Katy ! me gronde-t-il.
Et pourtant, ce blondinet à la moue de chiot sévère s'acharne à continuer de m'appeler par ce surnom que j'exècre depuis trois ans. Et ce n'est pas faute de lui avoir enfoncé la tête dans son assiette de concassé de potirons ou de l'avoir envoyé s'écraser contre des murs. Non, non. Louis Delacour est un sentimental tenace qui trouve que Katarina, prénom que j'ai savamment et avec –presque- amour concocté pour échapper à l'humiliation que m'a faite subir à la naissance ma mère en osant m'appeler Kate –KATE !-, ne fait pas du tout honneur à toute la douceur et gentillesse, et féminité, qui sommeille en moi telle une fleur qui tarde à éclore…
Où a-t-il vu ça dans mes cheveux noirs comme le désespoir, sublimés par des mèches du même violet que mon rouge-à-lèvre fétiche, mes lentilles grises clairs qui arrivent à mettre mal à l'aise à peu près les 99% de la population de Poudlard et ma peau pale comme mon bon vieux pote Peaves ?
C'est bien l'une des seules questions qui me restent sans réponse, dans la vie.
-Scamander, Lysander ! poursuit McGo.
Mais je ne peux pas m'impatienter en paix puisque les beaux yeux bleus de mon ami ne me quittent pas et je soupire. Très bien, si Mademoiselle est si outragée…
Je rafermis ma prise sur mon couvert et trace un grand sourire sur le visage de mon pendu avant de relever les yeux vers Louis.
-Ca va, t'es content ? Ca satisfait ton côté bisounours, mon lapin ? raillé-je.
-C'est encore pire…, grommelle-t-il, boudeur.
C'est ça, boude, je pourrais dessiner tranquillement…
Un bruit de chute me fait redresser le menton, qui ne tardent pas être suivis par des pleurs bruyants. A la naissance de l'estrade, un autre petit blond qui me semble très ressemblant au premier et que donc je déduis être le susnommé Lydanser Scamander, est étalé de tout son large. Il se retourne, pleurant avec hystérie, alors qu'il tient une dent dans sa main recouverte de sang. McGo, Flitwick et tout le bataclan accourent vers lui pour s'occuper de lui avant qu'il inonde toute la Grande Salle de ses larmes de crocodiles. Tout ça pour une dent… s'il savait la valeur que ça avait dans l'allée des embrumes, il pleurerait de joie ! Sale môme.
Des rires m'entourent bien sûr mais ce n'est pas vraiment étonnant vu les imbéciles dont je me vois affublée à longueur de journée. Le pire étant que, concernant l'abruti qui rit le plus fort en échangeant une poignée de main qui se veut virile et impressionnante avec Betinson, je suis volontaire.
-Qu'est-ce que t'as encore fait, Bones ? fis-je de ma voix trainante.
Mon meilleur ami se retourne vers moi, en jouant de ses sourcils bruns et son sourire en coin machiavélique. Je soupire aussitôt, blasée par tant d'imbécilité. Julian Bones est mon meilleur ami parce qu'il se trouve qu'il est aussi mon voisin et qu'on a fait bouillir nos premières mouches ensemble pour essayer de confectionner un poison pour la vieille bique du quartier qui nous pincer les joues à chaque fois qu'elle nous voyait. Il se fait donc que, bien malgré moi, je me suis attachée à une personne qui en plus d'être en vie, est aussi très bruyante, a trouvé très gratifiant d'être le Bad Boy de Poudlard et s'est entichée de la fille que je déteste le plus dans cette école. Ce qui n'est pas peu dire.
-Je t'offre du spectacle, Kata ! De quoi tu te plains encore ? rétorque-t-il avec son air provocateur. Tu te faisais bien chier avant !
-Ouais, et je me fais bien chier maintenant, sauf qu'en plus vous m'emmerdez avec vos conneries, fis-je.
-Faut te détendre, Katarina ! rit Betinson avec son rire de pouffe.
C'est dingue d'être une telle dinde quand on a le style de la punk de base. Mais c'est bien loin d'être un mystère pour moi. Félicia Betinson est passée de la bonne fifille à Papa sous tous les rapports au déguisement de punk pseudo rebelle avec des piercings à tous les coins de son corps rachitique, tout cela pour pouvoir intégrer le groupe des « outsider » qu'a formé Julian. Et bien que ce soit la seule à être allée jusqu'aux extrêmes de foutre en l'air ses études et de se mettre complètement en froid avec sa famille en adoptant le parfait look punk débrayé, il y a plus d'une fille à rêver de conquérir le cœur sauvage de mon idiot de meilleur ami. Il faut dire aussi que l'ayant connu depuis l'âge de sept ans, le charme a eu tendance à ne pas bien fonctionner avec moi. Je trouve ses cheveux châtains trop clairs, ses yeux verts font trop pelouse londonienne, sa peau mate n'est catégoriquement pas assez cadavérique et ses petites fossettes dans les joues m'exaspèrent. La mode Beau-gosse Bad Boy n'a pas fini de faire des ravages…
-Et tu sais ce qui me détendrait, Betinson ? T'éviscérer.
Le regard qui accompagne mon ton sérieux semble convaincre la midinette qui me fait face et qui pâlit. A son contraire, Julian explose joyeusement de rire en passant un bras autour de mes épaules pour m'embrasser les cheveux. Et bien sûr, s'il fait ça, c'est parce qu'il sait que je déteste tout ce qui est bisou-câlin-affection et tout ces autres étalages dégoûtants. Je le fusille aussitôt du regard.
-Katy a raison, Lian ! intervient Louis. C'était vraiment pas drôle ce que t'as fait à Lyzander ! Il est très gentil, ce garçon… je le connais en plus !
-Et comme tu connais toute la famille Potter-Weasley et Cie, et que c'est une vraie fourmilière, on pourrait pas s'amuser si on t'écoutait !
Le Gang des Super-Outsiders éclate de rire à la remarque pas franchement drôle de leur roi et je décide de rajouter un bucher sous mon pote le pendu.
Là, voilà.
C'est assez représentatif de la torture que je subis, avec autant d'abrutis autour de moi.
xOxOxO
-Hey, Louis !
Louis et moi nous retournons comme un seul homme et voyons arriver Eric Cho. Sans crier gare, un sourire se forme sur mes lèvres pourpres… ce qui n'arrive pas souvent. Mais qui est cet Eric Cho qui arrive à faire sourire Katarina, la sorcière maléfique de Poudlard et la gothique satanique qui aurait un autel à Voldemort dans sa penderie d'après certaines rumeurs ?
Pour être tout à fait honnête, au début, j'ai cru que c'était James Potter qui m'avait jeté un sort pour se venger du sang de Troll que j'avais envoyé Peaves coller dans son lit, après l'un de ces mauvais tours à Serpentard qui nous avait fait chanter des cantiques de Noëls pendant toute une journée non-stop. Et je déteste Noël, alors, ses cantiques… j'en ai encore des frissons.
Mais j'aurais dû savoir que Potter n'était pas assez malin pour me refourguer l'envie de sauter sur un autre représentant de l'espèce humaine pour autre chose que pour lui arracher la langue. Louis m'a dit qu'il était devenu joueur remplaçant dans une équipe pro, après avoir quitté Poudlard. A force de se prendre des cognards dans la tronche, il ne lui est plus resté beaucoup de neurones. Ah, brave Potter, va… J'irai à son enterrement quand il se sera rompu les vertèbres en milles morceaux, après une chute bien peu fortuite. Pour lui.
Et si Louis sait ça, c'est parce que c'est l'un de ses cousins. Julian ne racontait pas des âneries pour une fois quand il parlait de la largeur phénoménale du cercle familial de Louis dans cette école. C'est bien simple, ses cousins et cousines, il y en a partout. Une vraie infection.
Et parmi eux, il y a Eric Cho. L'un de ses cousins éloignés du côté maternel. Le père d'Eric aurait un frère qui s'est marié avec Gabrielle, la petite sœur de la mère de Louis. Et malgré ce bordel familial, Eric et Louis ont quand même réussi à être très proches alors que moi-même, je ne connais pas le mari de ma grande sœur.
-Tata Gaby m'a envoyée ça pour toi ! dit Eric en tendant un paquet plat et mou à Louis. Elle avait oublié de te le donner, cet été, et avec ton hibou, ce gilet aurait fini sur le dos d'un Québéquois…
Louis rit de bon cœur et je ne me dégoûte même plus en m'entendant rire très légèrement à la blague planplan de Monsieur le-nouveau-préfet-en-chef. Mais voilà, je suis intoxiquée et j'ai fini, au bout de six longs mois, à m'y faire. Eric Cho me plait. Mais tout ceci sur un plan purement physique et animal.
Ca reste tout de même une dure réalité quand on connait sa générosité tout bonnement écœurante et son indulgence qui ne provoque qu'à peine moins de nausée. C'est l'un des autres faits que je n'arrive pas à expliquer. Comment se fait-il que non sans me satisfaire de craquer pour quelqu'un, cela soit à l'encontre de l'archétype du bon garçon, parfait futur époux et père de famille.
Bon, sur le plan physique, je suis plutôt bien tombée… cheveux aussi noirs que les miens et peau pâlotte. Je n'ai pas fini de remercier Satan pour ses gênes japonais. Ce qui rend la chose plus compliquée est surtout qu'il est malheureusement, d'un point de vue sociétal, beau-gosse et que les pimbêches de l'école lui tournent autour comme des mouches autour d'un macchabé.
Alors que moi, il aurait été bossu ou la gueule barrée d'une cicatrice, ça m'aurait très bien été ! Mais non, il fallait qu'il soit beau ! Et qu'en plus il préfère les filles modèles et gentilles du style d'Erysse Gilbert aux splendides et sulfureuses gothiques avec du charme à revendre.
-Merci, Rick ! chantonne Louis avec sa voix douce.
Et voilà Eric qui s'en va rejoindre sa Gilbert de meilleure amie dont tout Poudlard sait qu'il est fou amoureux, me laissant comme une âme en peine à transpercer des poupées vaudou à la poitrine riquiqui et au regard de biche.
-Si seulement tu lui avouais tout simplement tes sentiments au lieu d'être toute malheureuse, dans ton coin..., me dit Louis tristement.
Je tourne les talons, blasée et frustrée. Je regrette le temps où je pouvais lui lancer un maléfice quelconque pour lui faire ravaler ces conneries. Maintenant, Mademoiselle Delacour peut me débiter des niaiseries et je ne bronche qu'à peine.
Je me ramollis, c'est triste.
xOxOxO
-Ouais, il se l'est tapée juste pour un pari, assure mollement Beckett, le deuxième punk de la p'tite bande à Juju, avec ses yeux aussi vides que ceux d'un poisson rouge.
-Ca m'étonne même pas de Brandson ! rit Julian. C'est qui, cette fille ?
-C'est une meuf de ma maison, répond Betinson en se roulant une mèche de cheveux autour de ses doigts d'une façon on-ne-peut-moins punk en lorgnant mon meilleur ami. La Chouette !
Qu'est-ce qu'elle raconte encore, cette pintade ? J'accélère un peu le pas, agacée par la conversation. Un couillon a encore fait un pari sur une pauvre petite fille innocente qui ne se doutait de rien ? Quel scoop. Et si on parlait de quelque chose de vraiment intéressant pour une fois ? Tiens, de la putréfaction cadavérique, par exemple.
-Edwige je-sais-plus comment, explique Betinson devant les regards d'incompréhension. Elle devait être tellement désespérée qu'elle a cru de suite que Brandson s'intéressait vraiment à son derrière potelé !
Elle a l'air particulièrement fière d'elle quand quelques rires secouent les Out Sider, y compris Julian qui affiche un sourire amusé. Personnellement, il n'y a qu'un seul moyen pour que ce genre d'histoire me fasse rire. Et c'est que ce soit Julian couchant avec sa groupie de Betinson pour un pari. Là, ce serait drôle.
-Les thons sont toujours les plus naïves…, conclue-t-elle.
-Quelle lucidité pour une naïve, applaudis-je.
-La ferme, Katarina !
Sa susceptibilité me fait rire pour le coup et ça me fait presque supporter la conversation qui se poursuit sur le sujet du pari et d'Edwige. Je connais cette fille vite fait. Elle est dans ma classe depuis six ans, d'une part, mais surtout, elle est la demi-sœur d'Eric. La mère de celui-ci s'est remarié avec le père d'Edwige. Je sais deux-trois autres trucs sur elle. Elle devrait faire un régime et changer de prénom.
Et devenir lesbienne, vu son goût pour les mecs.
On rentre dans notre salle de potion pour notre premier cours de l'année et je vois toutes les meilleures places se faire investir. Et je parle bien entendu de celles de devant. Parce que tout d'abord, j'ai une mémoire auditive, ce qui veut dire que plus je suis proche du prof, mieux j'entends et plus je retiens sans réviser outre mesure. En dépit de tous les stéréotypes faciles, être gothique ne veut pas forcément dire avoir autant de respect pour les études que pour Barbie à la Plage. Je veux avoir les meilleures notes aux ASPICS pour pouvoir devenir médicomage légiste et non, finir au Ministère à trier la paperasse avec des pauses jus-de-citrouilles à commérer avec des trentenaires gavées à l'antiride qui me servent de collègues. C'est le premier point.
Le second point est que ce n'est certainement pas au fond de la classe qu'on est à l'abri de l'attention du professeur. Seuls les cancres croient ça. CQFD.
Je remarque alors au tout devant de la salle, du côté gauche de la salle, la dénommée Edwige que j'appellerai Pierce pour cesser toute familiarité méprisable qui s'installe avec son crétin de meilleur ami, Kyle Quinn. Un grand brun qui se pense le tombeur de Poudlard. Ah ça, il les fait toutes tomber comme des mouches… mais dans les bras des autres abrutis de l'école, qui savent un peu mieux le cacher que lui.
Je m'avance vers eux et m'empare des affaires de cours de Quinn qu'il avait posé sur la table, et les laisse tomber par terre dans le couloir. Il baisse son regard écarquillé vers moi.
-C'est ma place, Quinn.
-Mais…, commence-t-il.
-Dégage.
Il prend ses affaires et se dirige en grommelant vers l'un de ses grands potes, MacFarlan, un rouquin écossais. Quant à moi, je m'assois à côté de Pierce qui semble hésiter à s'assoir à présent que je suis ici. Je soupire, sans même la regarder.
-Bon, tu t'assoies ou t'attends qu'il me sorte une queue de diable de sous ma jupe ? m'exaspéré-je.
-Pourquoi tu veux t'assoir à côté de moi ?
Je repère aussitôt l'accent de la méfiance amère dans sa voix. Ah ouais, le pari. Je roule des yeux et la regarde enfin. Rondouillette, des cheveux châtains et des yeux bruns. Pas moche, contrairement à ce que peut en dire Betinson pour divertir Julian mais elle n'est franchement pas une reine de beauté. Et elle ne fait pas partie de ces filles qui essayent de pallier à leurs défauts physiques par des artifices… point positif ou pas, je n'arrive pas à me décider.
-Alors, ma p'tite, tu vas pas commencer à chouiner pour ton histoire de prince-pas-charmant-du-tout, grincé-je. Au bout de six ans, vous devriez finir par savoir que Katarinaest au premier rang. Et entre toi, ton mono-neuronal d'ami, Weasley qui garde pas une seule de ses pensées exaspérantes pour elle-même et Potter qui fait péter toutes ses potions, tu me parais presque tolérable.
-Euh… merci…
Elle s'assoit donc et réarrange ses affaires pour se détendre, je suppose.
-Juste, fais pas de bruit, lui dis-je. J'ai besoin de pouvoir m'imaginer dans un crématorium pour bien réussir mes potions.
-Oh, donc un silence de mort ?
J'hausse un sourcil tournant à nouveau mon regard vers elle et mes lèvres se retroussent légèrement.
C'était définitivement la meilleure option.
Laissez nous donc une trace de votre passage ;) Au prochain chapitre !
