Chers followers... Je m'éparpille, et en lisant vos commentaires, je me suis rendue compte que 'Comme t'es belle' demandait réellement un passé... Ca vous dit d'aller voir comment Jo et Mac en sont arrivé là ? Nous commencerons par le début ;) (qui est aussi le chapitre 16 de l'autre fic.).
Enjoy !
Les yeux de Jo tombèrent sur la silhouette de Mac avant même qu'elle ait trouvé une place devant le café. Elle pouvait à peine discerner ses traits, mais elle pouvait déjà sentir qu'il était tendu. Plus tendu qu'à son habitude. Elle se gara juste en face de la porte, coupa le contact, attrapa rapidement son sac à main sur le siège passager, et sortit précipitamment, prenant à peine le temps de verrouiller sa portière. Elle ne savait pas ce qu'elle allait lui dire, et à vrai dire, elle ne savait pas non plus s'il accepterait sa simple présence. Elle craignait qu'il ne se lève en la voyant entrer et qu'il quitte les lieux comme un voleur, en laissant un bon pourboire sur sa table. 'Jo, vos relations sont-elles mauvaises à ce point ?' Pensa-t-elle. Cela restait à déterminer; ils ne s'étaient pas adressé la parole depuis plus de deux mois, à part quand ils n'avaient pas eu le choix, et de manière strictement froide et professionnelle. L'ambiance générale du labo s'en ressentait. C'était une véritable guerre froide qui se jouait tous les jours, et personne ne savait pourquoi... Pas même les principaux concernés, ou, du moins ne connaissaient-ils pas les véritables raisons qui les avaient poussés à de telles extrémités.
Avant même qu'elle ne franchisse la porte, elle put voir les mâchoires de Mac se resserrer. Cependant, il ne bougea pas d'un iota. Le cœur de Jo s'emballa. Pourquoi ne bougeait-il pas ? Elle s'attendait à tout sauf à cela. L'immobilité de quelqu'un qui ne sait pas quoi faire. S'attendait-il à la voir arriver ? 'Calme toi Jo...'. Plus ses pas la rapprochait de lui, plus ses jambes flageolaient. Son visage, pourtant, semblait décidé. Et c'est cet air assuré qui cloua Mac Taylor à sa chaise. Et il lui en voulut instantanément. Personne n'avait jamais eu cet effet sur lui avant elle. Son père, peut-être, mais c'était son père, qui n'hésitait pas à user d'un coup de ceinturon si Junior ne filait pas droit. Jo était loin de ressembler à son père... Et pourtant, il était figé sur place, transcendé par l'aura de sa collègue.
Que faisait-elle là ? L'idée ne lui vint même pas à l'esprit. Jo semblait être partout à la fois, et il détestait cela. Ce n'était pas le moment. Il n'avait pas encore trouvé les mots.
« Jo. »
Celle-ci se mordit la langue. Il s'était contenté d'un mot. Un mot désarmant. De tous ceux qu'elle avait pensé entendre, celui-ci ne déclenchait aucun sermon. Elle s'agrippa au dos de la chaise qui faisait face à Mac, et prit une grande inspiration. Le regard de Mac se posa sur les phalanges de Jo qui blanchissaient sous la pression qu'elle leur infligeait. On aurait dit qu'elle allait briser le bois de la chaise. 'Me déteste-t-elle tant que ça ?' Pensa-t-il plein de remords. Il ne se rendait pas compte que la tasse qu'il tenait entre ses mains était elle aussi à deux doigts de se briser.
« Christine vient de m'appeler. »
Ce n'était sûrement pas la meilleure phrase d'accroche du siècle, mais pourtant, elle contribua à évacuer la frustration de Jo qui ne comprenait pas pourquoi Mac ne lui avait pas demandé ce qu'elle faisait là.
« Christine ? » Demanda-t-il en prenant soin d'éviter son regard.
'Sérieusement ?' Pensa Jo. Que diable faisait-elle là, face à celui qui l'avait insultée, qui désormais s'enfermait dans son mutisme ?! Elle faisait face à l'homme le plus borné de la planète, et ne savait même pas ce qu'elle était supposée dire, ou faire. Pourquoi perdait-elle son temps à tendre la main à celui qui lui avait expressément demandé d'arrêter de fourrer son nez dans ses affaires ? Pourquoi l'aimait-elle autant ? Elle explosa :
« Oui Christine. Tu sais ? Petite, blonde, les yeux verts. Celle que tu devais épouser dans un mois. »
Elle s'en voulut immédiatement en voyant l'effet que produisirent cette pique sur Mac. En effet, une ombre passa sur ses traits déjà tirés, et Jo aurait juré que ses yeux s'emplirent de larmes.
Elle s'assit précipitamment et prit ses mains dans les siennes. Il se laissa faire en baissant le regard.
« Mac. Je me fiches que tu ne veuilles pas que je 'fourre mon nez dans tes affaires'. Je ne sais pas pourquoi je continues à le faire, tout ce que je sais, c'est que tu ne veux pas être heureux, et que dès que quelqu'un commence à s'intéresser à toi, tu l'envoies violemment valser. Ca me tape sur les nerfs. Je suis sûre que si tu étais mort à la place de Claire, tu aurais voulu qu'elle refasse sa vie, et qu'elle soit heureuse. Et je suis sûre qu'elle aurait voulu la même chose pour toi. Pourquoi ne la laisses-tu pas partir maintenant ? »
La voix de Jo devenait à chaque phrase plus aiguë, et Mac et elle étaient devenus l'attraction du café. Tous les visages étaient tournés vers eux. Cela n'empêcha pas Mac, sentant la colère monter en lui, d'agripper les poignets de Jo qui commença à pleurer, plus parce qu'elle réussissait enfin à vider tout ce qu'elle avait en elle qu'à cause de la douleur que lui infligeait Mac.
« Arrête Jo ! Grogna Mac d'un ton menaçant.
- Tu n'as pas à me dire ce que je dois faire Mac ! Tu es tellement égocentrique et drapé dans ta culpabilité, ah, comme si tu avais pu sauver Claire, que tu ne vois même pas que... »
Allait-elle réellement dire ça ? Elle était en train de faire une énorme erreur, de détruire toutes les miettes qui restaient encore de leur amitié, et elle en avait pleinement conscience. Sa gorge se serra affreusement, et elle éclata en sanglots. La colère de Mac éclata. Contre lui-même pour l'avoir fait pleurer, contre elle pour ne rien comprendre et l'attaquer ainsi. Il se rendit compte que les poignets de Jo allaient céder sous sa grippe. Il la lâcha.
- Tu ne comprends rien, Cracha-t-il, Claire n'a rien à voir dans tout ça.
Il semblait tellement furieux que le serveur l'interpella :
- Si vous ne baissez pas d'un ton avec votre femme, j'appelle la police !
Mac se tourna violemment vers le jeune homme et montra son insigne.
- C'est moi la police ici. »
Le serveur blanchit et disparut en cuisine. Mac revint à son altercation. Quelque part, l'interruption du serveur l'avait détendu. Et voir le visage de Jo, ravagé par les larmes, l'attendrit quelques peu. Il se sentit coupable du mal qu'il semblait lui faire. Son visage s'adoucit, et il déglutit.
« Jo. Tu veux savoir pourquoi je te 'déteste' tant ? Parce que depuis que tu es à New-York, tu as réussi à me faire tourner la page avec Claire. Puis tu m'as poussé dans les bras de Christine avant que je n'aie le temps de me rendre compte que c'était toi que je voulais. Je ne peux pas épouser Christine. Je dois t'oublier avant de construire quoi que ce soit avec quelqu'un. »
Les yeux de Jo s'arrondirent. Les mots lui manquaient. La surprise était double : Mac avait les même sentiments pour elle qu'elle avait pour lui, et il était réellement capable d'exprimer ses sentiments. Elle se mordit la lèvre.
« Je pensais que tu étais heureux avec Christine... Je ne t'ai pas poussé dans ses bras. Tu as passé deux ans à ne jamais donner réponse à mes avances ! Quand tu as retrouvé Christine, j'ai tenté de cacher ma jalousie et me montrer heureuse pour toi. Et là.. Tu veux m'oublier ? Parce que je t'ai enfin fait tourner la page la plus douloureuse de ta vie ?! Mac ! Tu devrais me remercier ! Tu as mis presque dix ans à te remettre de la mort de Claire ! Est-ce que je mérite tant de mépris ? »
Mac blanchit. Il ne s'attendait pas à cette révélation. Il faisait un bel idiot à présent. Tout venait de changer. Qu'était-il censé faire ? Il s'était confié à Christine, lui avait expliqué pourquoi il ne pouvait finalement pas l'épouser. Elle ne lui en voulait pas, puisque qu'elle lui avait envoyé Jo... Jo, qui pleurait, toutes vannes ouvertes. Pouvait-il l'embrasser ? Etait-ce convenable ? Le repousserait-elle ? Peut-importait. Il ne savait plus quoi dire, autant agir.
Il leva la tête, presque remis de leur dispute et de tant de révélations, prêt à recoller les morceaux avec Jo... Juste à temps pour la voir passer la porte du café, excédée.
Il se leva d'un bond et lui emboîta le pas en courant.
« Jo ! »
Elle hâta le pas, bien décidée à s'éloigner de lui le plus possible pour ne plus lui faire de mal, et pour ne plus qu'il la blesse. Mais il la rattrapa avant qu'elle ne puisse ouvrir la portière de sa voiture. Il saisit son poignet encore endolori par la marque qu'il y avait lui même laissé.
« Jo écoute moi. Ordonna-t-il.
Elle le fusilla du regard.
- Je ne veux rien entendre. »
Elle ne voulait rien entendre, très bien. Il la tira contre lui et plongea son regard dans le sien.
« Je suis un idiot, et je suis désolé. Je ne veux pas te perdre Jo. »
Il vit de nouvelles larmes se former dans les yeux qu'il aimait tant. Il n'avait jamais réalisé l'amour qui transparaissait sur son visage. Mais à l'instant où leurs lèvres se rencontrèrent pour la première fois, il en prit toute la mesure, et se jura de ne plus jamais l'ignorer.
Ce petit bond dans le passé vous fait-il plaisir ? :)Des suggestions pour la suite ? Des idées ? Cela vous interesse-t-il d'en savoir un peu plus sur l'avant de cette histoire ? :)
A bientôt petit follower !
