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Chapitre 1
"Aimes le ... Mieux que moi."
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Ce matin là, pour Kai, la reprise de conscience fut vertigineuse et violente, il s'était réveillé avec un arrière goût dans la bouche, dans le cœur, une drôle de sensation et sans ouvrir les yeux, il s'était tourné sur le côté en tendant son bras droit devant lui pour le serrer contre lui comme tous les matins et sa main termina son voyage sur les draps froids, une place vide, vide de lui et soudainement tout lui revint à l'esprit.
Baekhyun était parti.
Il avait rapidement prit quelques affaires dans la nuit, disant qu'il repasserait peut-être pour reprendre le reste quand il serait absent et il était parti sans se retourner. Tandis que lui était resté pétrifié au milieu du salon tout du long, regardant sa main droite, complètement dévasté, jusqu'à ce que la porte claquée le fasse sortir de sa léthargie et qu'il s'effondre à genoux, la tête enserrée dans ses mains, la bouche ouverte dans un cri silencieux, trop choqué pour lui courir après.
Tout lui revenait, ouvrant les yeux sur la place vide à coté de lui, il vit sa main droite, la chair entaillée profondément en plusieurs endroits, les jointures de ses phalanges ouvertes, il se souvint..
Quand il était allé se passer de l'eau sur le visage pour essayer de se dégriser, il avait croisé son propre regard dans le miroir et dégoûté de lui-même, l'avait frappé d'un violent coup de poing le faisant se craqueler en milliers de petits éclats, qui lui renvoyèrent autant de reflets de lui même et d'un deuxième coup de poing, l'avait fait éclater en mille morceaux, exprès, pour ne plus se voir, pour blesser ce poing, pour se faire mal et finit même par se déshabiller et se mettre sous la douche glacée, pour toujours plus de souffrance. Et là, il s'était réveillé dans son lit, complètement nu, ne se souvenant même plus comment il y était arrivé.
Oui ce matin là pour Kai, la reprise de conscience fut vertigineuse et violente.
Ca faisait maintenant une heure qu'il était devant chez lui, fumant clope sur clope, regardant ses fenêtres qui venaient de s'allumer, lui faisant soudainement réaliser que la nuit commençait à tomber et qu'il n'avait toujours pas bougé de derrière son volant.
Pourtant, après une longue journée à réparer ses conneries dans la salle de bain, à vider toutes les bouteilles d'alcool dans l'évier, à fumer comme un pompier, puis, pour finir, tourner comme un lion en cage, il était sorti de leur appartement, plein de détermination, bien décidé à aller le voir...l'autre... celui qui allait le remplacer lui ... celui qui se réveillerait à ses côtés maintenant, qui s'était réveillé à ses côtés ce matin, tandis qu'à présent, lui, devrait se contenter de son grand lit froid et vide, celui qui l'avait remplacé dans le cœur de son ange, dans le cœur de Baekhyun.
Dans son cœur à lui, aucune colère, juste un trou béant, une douleur infernale et un soupçon de rancœur.
Baekhyun l'avait quitté pour aller vivre avec un autre, c'était un fait, mais il l'aimait trop pour lui en vouloir, c'était sa faute, lui et sa jalousie maladive. Même si sa jalousie était justifiée au vu de ce qui avait fini par arriver...
Il le savait bien qu'il y avait anguille sous roche, il le savait bien que ce Chen n'était pas qu'un "ami"... un ami... tu parles... il passait bientôt plus de temps avec son "ami" qu'avec lui. "On a des intérêts communs, ce n'est qu'un ami je te le jure !" Comment Baekhyun avait-il pu croire une seule minute qu'il croirait tous ses boniments... Pourtant il aurait voulu, oh oui il aurait bien voulu croire, il l'avait dans la peau et tellement profondément qu'il n'en sortirait jamais c'était une certitude, mais il avait eu ce geste, sa pire erreur...
...Deux heures ... deux heures qu'ils se disputaient, Baekhyun répétant comme une litanie qu'il n'y avait rien avec Chen : Rien ! Rien ! Rien ! Et lui qui ne voulait rien entendre, avalant whisky sur whisky.
Deux heures au bout desquelles le ton finit par monter un peu trop et qu'il fit ce geste.
Deux heures au bout desquelles sa colère mue par l'alcool, lui avait fait lever le poing, geste qu'il se vit faire avec effarement, geste qu'il regretta à la seconde même où son bras s'était levé, geste qu'heureusement il ne finit pas. Jamais. Jamais il aurait fait un truc pareil, mais Baekhyun avait levé un tel regard sur lui en voyant son poing en l'air au dessus de son visage... un tel regard indéfinissable.. mélangé de peine, de peur, de ... peur. Comment en était-il arrivé là ? Il n'aurait jamais fait un truc pareil ! Jamais ! Il l'aimais tellement... peut-être trop... et il croyait tellement aussi être aimé en retour ... il s'était bien trompé.
Mais maintenant, il devait faire quelque chose pour lui, pour Baekhyun, il devait faire quelque chose pour qu'il soit le plus heureux possible, alors il fallait qu'il parle à cet homme, à ce Chen et qu'il sache qu'on ne récupère pas Baekhyun, qu'on le mérite et qu'on l'aime, parce qu'on ne peut que l'aimer, parce que c'est un ange et qu'un ange c'est pur et que tout le monde aime les anges et que personne ne lève la main sur eux ! PUTAIN ! Il faut qu'il sache ! Il faut qu'il sache quel trésor il vient d'accueillir sous son toit et tout le bonheur qui va être le sien à présent.
"-Il faut que je lui parle ! Se dit-il à haute voix.
Posant la main sur la poignée de la portière, il s'arrêta une seconde dans son élan pour une ultime réflexion et il finit par ouvrir et sortir de sa voiture.
Traversant la route pour rejoindre le trottoir d'en face, il sentait ses jambes cotonneuses.
Le trac ?
L'engourdissement d'être resté immobile assis dans la voiture pendant une heure ?
Il ne savait pas.
Et ce gars ? A quoi ressemblait-il ?
Est-ce qu'il n'allait pas au devant d'une grosse armoire à glaces qui allait lui péter la gueule après ce qu'il avait osé faire à Baekhyun ?
Tout bien réfléchi, il s'en foutait, il se laisserait faire, après tout il le mériterait bien.
Il s'engouffra rapidement dans l'immeuble et monta les escaliers en colimaçon marche après marche et soudainement l'éventualité que Baekhyun pourrait être là lui vint à l'esprit.
Si ça se trouve, il refuserait le moindre mot de sa part et il devrait repartir comme il était venu, alors qu'il ne venait pas pour foutre la merde, mais ça il n'aurait peut-être pas le temps de le dire que la porte se refermerait sur lui.
Alors il croisa les doigts pour qu'il ne soit pas là. De toute façon à cette heure, normalement, il devait être à ses cours du soir, qu'il donnait trois fois par semaine dans un centre de réhabilitation pour jeunes, là où il avait fait la connaissance de ce Chen, qui y était "Grand frère".
Deux étages plus tard, le dernier, il était devant sa... leur porte.
De son côté, Baekhyun était angoissé, il avait repéré la voiture de kai de l'autre côté de la rue depuis une heure, une heure pendant laquelle il n'avait pas quitté la fenêtre, caché derrière les rideaux. Attendant il ne savait quoi de Kai, qui attendait il ne savait quoi non plus.
Chen lui avait dit de descendre, d'aller lui parler, de ne pas le laisser comme ça, à faire le pied de grue, mais il n'avait pas bougé et était resté là, planté, à regarder le toit de la voiture, imaginant Kai assis à l'intérieur.
Et la nuit commença à tomber, Chen alluma la lumière, l'obligeant à se retirer de son point observation au risque que Kai voit sa silhouette à travers les rideaux.
Et quelques minutes plus tard, un "Toc ... toctoctoc" se fit entendre. Kai avait fini par monter et frappait à la porte ! Il savait que c'était lui.
"-Je ne suis pas là !Chuchota Baekhyun à Chen en courant se cacher dans la chambre.
Chen le suivit rapidement.
"-Mais qu'est ce que tu fais ? Tu ...tu vas rester planqué là ? Mais je fais quoi moi ? Je lui ouvre ? Je lui dit quoi Baekhyun ? Je lui dis quoi ?
"-Dis lui ce que tu veux mais ne lui dis pas ! Laisses le parler, s'il est là c'est qu'il doit avoir quelque chose à dire. Mais ne t'énerves pas, si le ton monte trop, ne t'énerves pas comme tu l'as fait avec le père du petit Bao l'autre jour, si vous en veniez aux mains, il te pilerait sur place, ne le cherches pas Chen.
"-T'es bien gentil mais moi je ne veux pas me battre ! L'autre con l'autre jour, j'ai pas pu résister, t'as vu dans quel état il avait mit son gosse ? Enfin bref c'est pas le sujet ! Il va me frapper ? Tu m'encourages pas trop à ouvrir cette porte tu sais.
"-Mais non Chen, il ne te frappera pas. Mais n'engages pas la bagarre, il sait se défendre lui, tu ne lui péteras pas le nez comme à l'autre mec !
"Toctoctoc"
"-Ouvres lui ! S'il te plaîtChen...
Se décidant enfin, Kai frappa de sa main droite, grimaçant de douleur : "Toc... toctoctoc" sans s'en rendre compte il avait frappé sur ce rythme bien particulier. Baekhyun et lui frappaient à leur porte de cette façon pour faire se faire reconnaître de l'autre, pour les fois ou ils s'appelaient en pleine après midi, une envie fulgurante de l'autre dans le ventre et qu'ils se donnaient rendez vous à la maison le plus rapidement possible, avec ce code, le premier arrivé, qui se servait de leur unique clef cachée dans une fausse moulure de la rampe, était sûr de ne pas ouvrir à quelqu'un d'autre qui viendrait en visite et foutrait tout leurs plans coquins en l'air. C'était leur truc à eux et instinctivement ... il avait tellement Baekhyun en tête qu'il avait reproduit leur code. Un peu déplacé, dans les circonstances actuelles...
"-Merde ! Quel con ! Quel con ! Se morigéna-t-il à haute voix.
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Personne ne vint lui ouvrir, du coup : "Toctoctoc", il n'allait pas faire deux fois la même erreur, mais il avait réutilisé sa main droite exprès et au bout de quelques secondes...la porte s'ouvrit.
Regardant droit devant lui, il ne s'attendait pas à devoir baisser les yeux pour voir la personne qui vint lui ouvrir. L'homme, au cheveux courts et noirs, pas très grand, chétif, lui ouvrit avec un petit sourire gêné.
De son côté, Chen fut impressionné par l'aura que dégageait l'homme devant lui, il donnait l'impression de remplir l'espace autour de lui et était définitivement très bel homme, Baekhyun n'avait pas menti en le décrivant, il avait même été en dessous de la vérité.
"-Bonsoir. Dit Kai tout décontenancé par l'allure du mec devant lui, s'attendant à tomber sur un gars de sa stature au moins, un "grand frère" quoi ! Pas... ce mec ! Et bizarrement il en fut franchement déçu.
"-Bonsoir. Lui répondit Chen, dont la voix grave jurait avec son physique.
"-Je suis... Kai...je...
"-Je sais qui tu es, Baekhyun m'a beaucoup parlé de toi Kai.
Kai fit un sourire gêné.
"-Ca doit pas être très folichon, mais sois assuré que tout ce qu'il à pu te dire ne peut qu'être vrai. Dit-il dégoûté de lui-même.
Chen fit un sourire en coin, il ne savait pas trop quoi faire, l'inviter à rentrer, discuter sur le palier...Baekhyun le mettait dans une situation embarrassante, il avait toujours du mal avec les adultes, il préférait grandement s'occuper des jeunes, avec eux au moins, il savait comment leur parler, mais les adultes, ils étaient si imprévisibles et compliqués !
"-Baekhyun n'est pas là ! Dit-il finalement au bout d'un long silence gênant.
"-C'est ... c'est pas plus mal, c'est toi que je voulais voir, m'accorderais-tu un peu de ton temps ?
"-...
Chen sembla se décomposer sur place.
"-Ne t'inquiètes pas... Dit-il en levant les mains devant lui. Je ne suis pas venu pour faire un scandale, je ... laisses moi te parler de lui ... il faut que tu saches certaines choses sur lui, crois moi, il en vaut la peine...
Kai vit Chen hésiter encore.
"-Cinq minutes je t'assure ! Dans cinq minutes je suis parti et vous n'entendrez plus jamais parler de moi j'te l'jure.
De sa cachette, Baekhyun tiqua à cette dernière phrase.
Chen, lui, fit un pas en arrière, ouvrant la porte en grand faisant un signe de tête à Kai pour lui dire de rentrer.
"-Je te remercie... je ne resterai pas longtemps.
Baekhyun sentit les battements de son cœur s'accélérer d'entendre qu'il était entré.
Fermant les yeux, en soufflant doucement, il se calma, l'envie de sortir de là et d'aller lui sauter au cou pour l'embrasser le bouffait.
Chen guida Kai dans l'appartement jusqu'au salon et son visiteur se posa sur le bord du canapé, tandis qu'il s'enfonçait dans un fauteuil devant lui.
Triturant ses mains, dont Chen s'aperçu qu'une était très abîmée, Kai semblait chercher par où commencer mais il finit par se lancer.
"-Baekhyun... Baekhyun a dû te dire que je n'étais pas un grand bavard en général hein ? Dit-il un sourire en coin en le regardant bien en face.
Chen ne répondit pas.
"-...Mais ... pourtant ... tu vois, je pourrais te parler de lui pendant des heures.. il ... il est tellement...tellement inspirant, tellement complet, tellement extraordinaire ... tu verras, tu en découvrira tout les jours ... il est intarissable sur tout et peut te surprendre à chaque instant de la journée tellement il est rempli de surprise, d'originalité...
Chen sourit en reconnaissant parfaitement le personnage mais n'interrompit pas Kai, que pouvait-il lui dire, il croyait des choses fausses sur lui et Baekhyun et il était hors de question qu'il enfonce encore plus le clou en jouant le jeu de son ami... Et Kai continua...
"-...Apprécies chaque moment, moi j'ai savouré chaque instant ... Il est bon dans tout, il est parfait, tâches d'être aussi parfait que lui, moi je ne l'ai pas été, j'ai fait le con et il s'est tourné vers toi ... je pense que tu dois lui apporter ce que j'ai dû louper ...
Ca devenait de plus en plus gênant pour Chen.
"-... Il est la plus belle chose qui puisse arriver dans la vie d'un homme ... Aimes le, lui il aime entièrement ... moi je n'ai pas dû savoir l'aimer assez, pas comme il faut, il n'a pas trouvé son équilibre avec moi... Pourtant je l'aime tu sais, à en crever ... et c'est justement ce qui fait que je suis là devant toi ce soir ... Et comme je l'aime ... plus ... que moi même, je ... je le laisse partir ... c'est le moins que je puisse faire pour lui ... la seule chose c'est ... que ... je veux qu'il soit bien ... Il faut qu'il soit bien avec toi. Finit-il la voix éraillée tellement il avait la gorge serrée.
Dans la chambre, Baekhyun se laissa glisser contre le mur jusqu'au sol, les genoux repliés devant sa poitrine, les mains sur la bouches pour que Kai ne l'entende pas pleurer.
Il ne lui avait jamais dit toutes ces choses.
En voulant donner une leçon à Kai, il était en train de s'en donner une à lui même.
Ce soir, il apprenait des choses qu'il ignorait totalement et il se rendit compte que Kai lui vouait une telle dévotion, un tel amour... depuis toujours...
Lui, si taciturne, lui, qui se livrait si peu ... Baekhyun savait bien qu'il l'aimait comme un dingue, mais tout à coup, il se rendait compte qu'il ne lui avait jamais montré autant que lui le faisait ... et que ça ne l'avait jamais gêné de vivre ainsi, porté par lui, protégé par lui, aimé par lui ... En fait Kai ne vivait plus que pour lui ... et lui ... et bien ... il le laissait faire ! Mais depuis quand ? Depuis quand Kai s'était-il effacé pour vivre uniquement dans son sillage ?
Et là dans sa voix, une telle peine ... et malgré tout, malgré le fait qu'il l'aimait plus que tout, il le laissait partir pour un autre, s'effaçant encore sans la moindre haine pour Chen ... se réservant sa haine pour lui même.
Parce que Baekhyun savait ce qu'il était en train de faire, il se punissait lui même de son geste, en le laissant partir, alors même que son geste n'était pas allé jusqu'au bout et ne se reproduirait probablement jamais, parce qu'il ne se laisserait jamais plus aller à une telle extrémité c'était sûr, il se punissait pour ce qu'il avait osé faire. Se le pardonnerait-il un jour au moins ?
De son côté, Chen était mal à l'aise. Baekhyun ne voulait pas qu'il lui dise la vérité et Kai était littéralement en train de faire ses adieux à l'amour de sa vie.
Ces deux là s'aimaient à en mourir et ils étaient en train de se séparer !
Comment les laisser commettre une erreur pareil ? Un tel crime !
Kai aimait tellement Baekhyun qu'il préférait lui offrir sur un plateau d'argent orné d'un napperon cousu de fils d'or, plutôt que de se battre et risquer de voir Baekhyun en colère contre lui... Et c'est d'ailleurs pour ça qu'il lui disait toutes ces choses à lui et non pas à Baekhyun.
Alors qu'il aurait été tellement plus simple que ces deux là se parlent.
Bon au moins, Baekhyun entendait tout ! C'était déjà ça et il s'attendait à le voir apparaître dans l'embrasure de la porte à tout moment. Mais bon sang ! Qu'attendait-il d'ailleurs ?
Allait-il laisser Kai repartir sans même lui parler ?
Et Kai... Qu'est ce que Kai allait faire une fois passé le seuil de la porte ? Seul et malheureux comme les pierres.
Sa phrase "Vous n'entendrez plus jamais parler de moi" sonnait étrangement. Était-il du style à faire une grosse bêtise ? Une bêtise irréversible ?
"-Chen... Dit Kai, voyant que le jeune homme, ne semblait pas l'écouter, perdu dans ses pensées, fixant l'entrée du salon dans son dos.
"-Oui... Pardon je réfléchissais.
"-Je te dérange, je vais m'en aller. Dit-il en tournant la tête une seconde pour regarder derrière lui.
"-Non non non non non... tu ne me déranges pas Kai.
"-Si... je ne sais pas ce que je fais ici en fait. Qui je suis moi pour te dire comment l'aimer finalement ? J'ai même pas été cap...capable de le garder. Finit-il difficilement, en baissant la tête sur ses mains tellement serrées entre elles que ses phalanges en étaient toutes blanches, faisant ressortir ses blessures qui s'étaient rouvertes sous l'étirement de la peau. Je vais te laisser tranquille Chen. Dit-il en se levant.
Kai, une fois debout, jeta un dernier regard à l'homme devant lui, qui semblait ne pas savoir quoi lui dire et il se dirigea vers la porte d'un pas rapide, il se sentait arriver au bout de ses résistances et il ne voulait pas... craquer ici serait comme une forme de chantage et ... il était hors de question qu'il s'abaisse à ça !
Puis arrivé à la porte, Kai entrebâilla le battant et stoppa son geste.
"-En tout cas... aimes le, Chen... Dit-il la tête baissée, d'une voix remplie de larmes qui ne demandaient qu'a sortir. Aimes le mieux que moi. Ajouta-t-il par dessus son épaule, ne montrant que son profile à Chen derrière lui qui vit perler une larme à son œil avant qu'il ne passe la porte sans refermer derrière lui et qu'il dévale les escaliers pour s'éloigner le plus rapidement possible.
"-Kai ! Cria Chen dans les escaliers en se penchant par dessus la rampe, paniqué par ce qu'il allait peut être faire vu son état. PUTAIN Baekhyun ! LE LAISSES PAS PARTIR ! Hurla-t-il en direction de la porte de son appartement..
Au même moment, Baekhyun passait la porte en courant, passant à coté de Chen à tout vitesse pour dévaler les escaliers à son tour, la peur au ventre, la peur que Kai fasse une connerie, la peur qu'il l'abandonne...qu'il le laisse tout seul.
"-KAIIIIIII !Hurla-t-il d'une voix désespérée dans les escaliers.
Mais Kai était déjà sorti dans la rue.
Baekhyun arriva en bas, manquant de se prendre le mur en face de la dernière marche, entraîné par son élan et y prenant appui, il se donna une nouvelle impulsion se jetant à l'extérieur, pour se retrouver sur le trottoir désert de cette rue peu fréquentée.
Il regarda directement de l'autre coté de la route, sa voiture était toujours là, mais personne à l'intérieur, pas de Kai, regardant partout, à gauche, à droite, personne. Où était-il passé ?
La panique le gagnait de plus en plus, il marcha rapidement pour rejoindre l'autre trottoir, regardant à droite au loin, puis à gauche...
Il était là.
Le cœur de Baekhyun fit un bond vertigineux dans sa poitrine en le voyant, soulagé, mais dévasté par la peur qui avait envahi tout son être.
Il était là... à genoux sur le trottoir, le front posé contre la portière de sa voiture, en pleure, des sanglots déchirants qui lui firent mal comme jamais il avait eu mal de toute sa vie.
Dans sa précipitation de s'éloigner le plus loin et le plus rapidement possible de la partie de lui qui était restée là haut, voulant déverrouiller la portière de sa main douloureuse, il avait fait tomber ses clefs dans le caniveau et s'accroupissant pour les ramasser, il n'avait pas réussi à retenir la peine destructrice qui l'avait soudainement submergé et il s'était retrouvé incapable de se redresser, tombant à genoux, il avait laissé éclater son chagrin qu'il n'était plus capable de garder à l'intérieur.
"-Kai. Dit Baekhyun avant de se précipiter à genoux près de lui, l'entourant de ses bras, posant son front contre sa tempe.
Kai l'entendit mais ne pouvait plus se contrôler, il ne pouvait plus faire le moindre mouvement et quand il sentit les bras de Baekhyun l'entourer, il cru que son cœur allait s'arrêter, mais était toujours incapable de retenir le flot de sa douleur qui se déversait à lui en faire mal dans la poitrine.
"-Kai ... je t'aime Kai... et il n'y a rien entre Chen et moi, il faut que tu me crois Kai... je t'aime toi ... je t'aime trop pour même juste penser à un autre Kai. Kai il faut que tu me crois ! Insista-t-il.
Kai entendit mais ne répondit rien.
"-Je t'aime Kai... je t'aime ... je t'aime ... je t'aime ... je t'aime ... je t'aime... Répéta indéfiniment Baekhyun, ponctuant chaque "je t'aime" d'un baiser sur sa tempe, sa joue, son cou, sa tête, son oreille, sa nuque... Puis le serrant encore plus fort, le nez dans son cou, fermant les yeux, respirant son odeur, sentant sa chaleur, il attendit qu'il se calme.
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"-Je te demande pardon Baekhyun... Dit soudainement Kai dans un souffle.
"-Kai... Dit Baekhyun en relevant la tête.
"-Je te demande pardon, pardonnes moi pardonnes moi Baekhyun je t'en supplie, je voulais pas faire ça ... Dit-il la voix éraillée, en pivotant vers lui, pour le serrer contre lui, le visage contre son épaule.
"-Mais tu n'as rien fais Kai... Tu ne l'as pas fait... C'est ce qui compte non ? Dit-il la gorge serrée, en lui caressant les cheveux, la tête baissée dans son cou.
Kai ne répondit rien.
"-Kai ... Kai regardes moi. Dit Baekhyun en se reculant un peu pour lui faire relever la tête. Regardes moi.
Kai se redressa, amenant son visage devant le sien et Baekhyun posa ses mains sur ses joues, essuyant les dernières larmes qui venaient de sortir de ses yeux, doucement, du bout des doigts.
"-Je t'aime Kim Jongin ... et rien ni personne sur cette terre n'aura un jour le pouvoir de changer quelque chose à ça. Chuchota-t-il contre sa bouche avant de l'embrasser tendrement, le corps rempli de frissons.
De derrière sa fenêtre, Chen était heureux, ils avaient l'air de recoller les morceaux, ça lui réchauffa le cœur.
Voilà une belle histoire qu'il pourrait raconter à son compagnon quand il rentrerait chez lui la semaine suivante, ça équilibrerait avec la plainte pour coups et blessures que l'autre con tabasseur d'enfant avait osé déposer contre lui.
Dehors, soudainement un éclair déchira le ciel, suivit très vite d'un grand coup de tonnerre et d'une pluie violente.
Kai et Baekhyun redressés sur leurs genoux, serrés l'un contre l'autre, s'embrassaient à perdre haleine, faisant fi de la pluie, de leurs cheveux, de leur peau, de leurs vêtements trempés, buvant l'eau à la bouche de l'autre avec un plaisir démesuré.
Mais les minutes s'écoulant et le trottoir n'étant définitivement pas très confortable pour les genoux, Kai interrompit leur baiser et se rendit compte que Baekhyun tremblait comme une feuille dans ses bras, il était sorti si précipitamment qu'il n'était qu'en tee shirt.
"-T'es complètement frigorifié Baekhyun. Dit-il en se relevant, emportant Baekhyun avec lui, avant de desserrer ses bras d'autour de lui pour retirer son cuir, se retrouvant en tee shirt à son tour. Tiens met ça. Dit-il en lui faisant enfiler.
Baekhyun se sentit vite mieux, emmitouflé bien au chaud dans la veste de Kai, s'imprégnant de la chaleur, de l'odeur de Kai, qui émanaient du vêtement.
"-Kai... On rentre à la maison ? Demanda-t-il.
Kai lui sourit timidement, toujours chamboulé, gêné et s'approcha lentement de lui pour l'embrasser tendrement, avant de ramasser ses clefs de voiture qui baignaient à présent dans le caniveau ou s'écoulait l'eau de pluie. Se relevant, il baissa la tête sur ses mains, en triturant ses clefs.
"-Kai ?
Kai releva les yeux vers lui, son visage reflétait toujours une peine incommensurable et étirant un léger sourire rempli de reconnaissance, il se décida à bouger et ouvrit vite la portière conducteur, fit entrer Baekhyun à l'intérieur, puis, monta à son tour, pour finir par faufiler ses bras trempés sous la veste en cuir pour le serrer contre lui, tandis que Baekhyun enroulait ses bras autour de son cou et ils s'embrassèrent sauvagement, bouffés par un désir fulgurant qui leur tordit le ventre.
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Un grand coup de tonnerre qui avait dû tomber tout près les fit sursauter et il se regardèrent en souriant, amusés.
"-On rentre à la maison. Dit Kai comme une question, comme s'il lui fallait une confirmation.
Baekhyun s'approcha, pour se blottir contre lui posant sa tête sur son épaule.
"-Oui on rentre à la maison. Souffla-t-il.
Kai embrassa son front mouillé et mit le contact.
Chen les regarda s'en aller avec un grand sourire satisfait.