Bonjour c'est moi Hinata Sky , me voici de retour avec une nouvelle fic!!
Ouais je sais j'en ai plein d'autres en cours c'est pas sérieux XD mais j'avais trop envie d'écrire celle-ci car l'idée me trottait trop dans la tête mdrr.
Bref pour parler de la fic, le résumé étant trop court, je profite de cette en-tête pour apporter quelques précisions sur la fic au risque de me répéter. Vous n'êtes pas obligés de lire.
Tout d'abord cette fiction se passe dans un univers alternatif (comment ça je l'ai déjà précisé dans le résumé? C'est pour moi m'en souvenir XD) dans une cour style cour de Versailles au XVIIème siècle donc il y a des changements au niveau des personnages et de leus rôles. L'époque n'est pas précisée mais on peut se l'imaginer, désolé si vous y voyez d'éventuels anachronismes.
En ce qui concerne les personnages, ils appartiennent tous sans exception (enfin si une exception mais j'en reparlerai quand elle se montrera) à JK Rowling qui est l'auteur de Harry Potter (comment ça c'est évident?) et ils sont tous vivants dans cette fic (à savoir: Dumbledore, Sirius, Walburga etc...).
J'ajoute non sans une certaine gêne que dans les premiers chapitres le personnage de Sirius est un peu OOC malgré tous mes efforts pour l'éviter mais je vais très vite le faire redevenir normal. J'espère qie ça ne vous découragera pas pour lire la suite.
Autre précision: pour l'instant Sirius et grosso modo toute sa cour ne sont pas des sorciers (ne soyez pas déçus, y en a quand même des sorciers).
Enfin (après promis on passe à la fic lol), il y aura du slash, c'est pas pour tout de suite mais c'est prévu.
Voilà je clos cette intro, je pense avoir dit l'essentiel, j'espère que vous n'êtes pas découragés à poursuivre. Si vous êtes arrivés jusqu'ici sans vous tirer une balle, je vous félicite et si vous envisagez de continuer ce que j'espère alors je vous souhaite une très bonne lecture. Ce premier chapitre est un peu un prologue pour présenter la cour et le rôle des innombrables personnages (une partie en tout cas).
Encore bonne lecture!! (n'oubliez pas l'auteur à la fin svp XD)

Chapitre 1: A la cour du roi

Poudlard était décrite comme la plus grande cour du monde.

Qui l'eût cru? Ce qui au départ n'avait été qu'un petit domaine perdu s'était transformé avec le temps en un royaume majestueux dont la puissance et le prestige rayonnait sur l'Europe et le monde entier. Etrange nom d'ailleurs pour un royaume que Poudlard. D'après ce que lui avait raconté Minerva, cette appellation avait été choisie en l'honneur du petit château, premier édifice de l'Etat, qui avait été baptisé ainsi. Le célèbre château de Poudlard existait toujours mais il ne ressemblait plus au vulgaire manoir que Sirius avait déjà observé sur de vieilles peintures d'époque. A présent Poudlard était l'un des plus immenses et des plus grandioses palais royal du monde, l'un des rares à faire concurrence à l'illustre Versailles du Roi-Soleil. Et en ce lieu de luxe et de noblesse se rassemblait la cour, tous gravitant autour d'un roi fort peu disposé à leur témoigner de l'attention.

Sirius, troisième du nom, n'aimait pas la cour. De manière générale, il abhorrait son métier de roi qui était pour lui, synonyme de sources d'ennui et de sérieux imposé. De plus en tant que monarque absolu, il ne jouissait absolument pas, sous aucun prétexte d'un moment de répit qu'il pouvait s'accorder à lui tout seul pour rêvasser comme le ferait un jeune de son âge. Si par malheur comme en ce moment présent, il restait passivement assis sur le bord de l'immense fenêtre de la plus haute tour du château à contempler le paysage en se laissant naïvement charmé par la beauté de son royaume, il pouvait être sûr de recevoir de la part de tous les intellectuels acides qui fréquentaient les salons, une série de pamphlets bien acrimonieux dénonçant le manque d'attention que le souverain pouvait témoigner aux affaires d'état.

Bizarrement, Sirius prenait pas garde à l'insolence dont il pouvait faire preuve. Quel mal y avait-il à faire une petite pause? Depuis qu'il s'était levé, il n'avait pas cessé d'être harcelé par une vingtaine de courtisans, dont une bonne partie qu'il n'avait jamais vue de sa vie ou dont il ne se rappelait plus le visage. La baronne d'Avery se tenait même littéralement accoudée à son lit au moment où il avait ouvert les yeux. C'était d'ailleurs sa petite voix nasillarde qui l'avait tiré de son sommeil.

- Vous avez vu? disait-elle à voix «basse» à l'une de ses amies. Son Altesse a l'air d'un ange.

Incrédule, Sirius avait presque ouvert les yeux instantanément et n'avait pu s'empêcher de remarquer la grosse figure atrocement maquillée de la baronne qui eut une exclamation ravie en le voyant éveillée.

- Bonjour Majesté! s'exclama-t-elle en exécutant soudain une révérence polie imitée instantanément par toutes les personnes présentes dans la pièce.

Sirius était trop effaré par le rassemblement qui se tenait dans sa chambre pour répondre mais personne ne lui tint rigueur de son impolitesse. La baronne se tourna vers sa voisine la plus proche et lui chuchota à l'oreille mais d'une voix suffisamment forte pour que le jeune homme puisse entendre:

- Même au réveil, Monsieur est le plus bel homme qui existe.

Sirius grimaça un rictus, agacé par ce compliment qu'on lui faisait à longueur de journée. Il l'entendait partout et de toutes parts: «Le roi Sirius est d'une beauté extraordinaire», «On dit qu'il est encore plus beau qu'Arcturus qui était surnommé le Magnifique», «C'est un honneur pour Poudlard d'être gouverné par quelqu'un qui présente si bien». A force de s'entendre dire partout qu'il était l'homme le plus beau du monde, Sirius en venait à se demander s'il n'y avait pas un peu d'hypocrisie derrière ces compliments.

Et pourtant il était indéniable que les courtisans ne faisaient pas uniquement preuve d'hypocrisie: en fait d'une gentillesse, c'était une vérité. Sirius était grand, mince et élancé, avec un beau visage aux traits nobles et réguliers ainsi que des yeux bleus clairs pétillants de fraîcheur et de jeunesse. Bien que les leçons de bonne conduite qu'on lui assénait depuis l'enfance lui donnent déjà un maintien fort adulte pour son jeune âge, il avait encore quelques maladresses innocentes qui ne le rendaient que plus touchants. Qui connaissait bien le monarque aurait pu témoigner que c'était un être adorable. Comme personne malheureusement ne le connaissait bien (ou presque personne) la plupart des gens le détestait, comme on a coutume de détester un homme de pouvoir.

Le jeune homme en était là dans sa méditation, le regard toujours projeté loin devant lui, sur les collines qui surplombaient son royaume, lorsqu'on entra brusquement dans la pièce.

- Votre Majesté? appela une petite voix timide.

Sirius fut brutalement ramené à la réalité et balança ses jambes, étendues dans le vide, à l'intérieur de la pièce par un souple mouvement rotatif qui amena en même temps, le souverain à faire volte-face.

- Qu'y a-t-il mon bon Queudver? questionna Sirius d'un ton claironnant.

Sa petite retraite l'avait mis de très bonne humeur comme en témoignait son teint éclatant et son sourire magnifique. Le serviteur Peter Pettigrow, un bonhomme grassouillet et de taille réduite au faciès de rongeur, qui lui valait son sobriquet, et à la silhouette voûtée, sautilla sur ses pieds l'air ennuyé.

- Je vous cherchais votre Excellence, marmonna-t-il en inclinant respectueusement la tête.

- Allons bon! fit Sirius en haussant les épaules. J'étais juste venu chercher quelques minutes de tranquillité histoire de retrouver une certaine quiétude pour affronter la suite de la journée.

Queudver hocha la tête pour montrer qu'il comprenait tout à fait mais ne se départit pas de son air fort embarrassé qui commençait à incommoder le jeune roi.

- Tu es venu pour me dire quelque chose? demanda-t-il en fixant le domestique avec une légère impatience.

- Oui, admit Queudver en s'inclinant à nouveau, je venais avertir son Excellence que son déjeuner était servi.

- Déjà? s'écria Sirius en écarquillant les yeux effarés. Mais j'ai l'impression de sortir de table!

Que pouvait bien répondre Queudver à cela? Il réfléchit quelques minutes puis garda le silence en affichant une mine de profonde humilité qui pouvait presque passer pour de la crainte. Sirius n'y prit pas garde, trop occupé à fixer l'horizon d'un air perplexe.

- Depuis combien de temps suis-je ici? interrogea-t-il pris soudain d'un affreux doute.

Visiblement Queudver aurait préféré une autre question de celle-ci. Il essaya de vider son ton de tout sentiment remarquable et marmonna entre ses dents:

- A peu près deux heures votre Grandeur.

- Quoi??? glapit Sirius qui manqua de chuter depuis le bord de la fenêtre.

Il n'avait pas vu le temps passer! Lui n'avait l'impression d'être entré dans cette petite chambre que depuis une dizaine de minutes!

- C'est une plaisanterie?

- J'aimerais mieux Altesse sérénissime, grommela Queudver en rougissant comme une écrevisse trempée dans de l'eau bouillante.

- Et personne ne serait venu me chercher!? gronda Sirius en sautant de son perchoir l'air soudain de moins bonne humeur.

- Mais… on a voulu vous prévenir… mais on ne vous trouvait pas… le château est tellement grand…

Queudver semblait au bord des larmes devant la contrariété de son maître. Sirius se radoucit aussitôt. Après tout c'était entièrement sa faute, il était parti s'isoler sans prévenir personne. Cette perspective ne l'aida guère à se sentir moins paniqué.

- Oh là là je suis nul, se lamenta le jeune monarque en passant une main sur son visage.

- Non pas du tout votre Altesse, pas du tout! se sentit obligé de dire le serviteur.

Sirius s'en voulut aussitôt de s'être laissé aller à se blâmer devant son domestique. C'était un roi après tout, même s'il avait fauté, il ne devait rien en laisser paraître. Règle numéro une des leçons de son percepteur, le prince Alphard: «Le roi a toujours raison… même quand il a tort!» Aussi Sirius se rattrapa-t-il en lançant avec désinvolture:

- De toute façon je n'ai rien manqué d'important! Il n'y avait pas de réunion prévue ou je ne sais quoi?

- Non non votre honneur, déclara aussitôt Queudver à grands renforts de hochements de tête peu convaincants, rien que la tournée des salons mais c'est déri…

- Quoi?! s'étrangla Sirius en perdant à nouveau son sang-froid à la grande horreur de son valet. On est vendredi aujourd'hui?

- Ben oui, fit l'autre d'un ton badin.

Sirius se laissa aller contre l'un des murs de la chambre, l'air soudain dépassé par cette avalanche de nouvelles qui ne se résumait pourtant pas à grand-chose. Manquer une tournée des salons était une faute quasiment négligeable comparé à ce qu'il aurait subi s'il avait occulté une réunion de conseil. Néanmoins son oubli n'allait certainement pas se révéler sans conséquences.

La tournée des salons était une activité dite facultative… mais vivement recommandée par ses ministres. Deux à trois fois par semaine, le roi devait se rendre en personne dans divers salons tenus par les plus grandes dames de la cour. C'était à ce qu'on disait un excellent repaire pour tous ces intellectuels contestataires de l'autorité royale qui véhiculaient leurs idées dangereuses au cours de ces petits rassemblements de particuliers. Si le roi venait à s'y présenter à l'improviste, il avait toutes ses chances de coincer un de ces gêneurs en flagrant délit ou tout simplement d'en dissuader d'autres de venir. De plus cela donnait l'image favorable que le souverain était proche de son peuple.

Mais Sirius détestait cette activité. C'était l'un des aspects de son métier qu'il avait véritablement en horreur. Rien n'était plus désagréable pour lui que de s'installer au milieu d'un groupe de femmes mariées qui s'arrachaient presque les cheveux entre elles pour pouvoir lui adresser un regard ou s'asseoir près de lui dans le but de devenir une favorite et obtenir pour leur mari une promotion sociale. Selon Sirius, la tournée des salons, à laquelle il se pliait un peu trop souvent à son goût sans broncher, était la plus belle démonstration de la malfaisance de la noblesse. Mais il n'avait pas le choix contrairement à ce qu'on lui faisait croire, il ne pouvait se dérober à cette tâche exaspérante.

- C'est pas vrai! gémit-il en prenant son visage dans ses mains. Ma mère va m'incendier quand elle saura que j'ai oublié.

Queudver rougit jusqu'aux oreilles, en entendant cette allusion si enfantine du petit garçon craignant de se faire gronder par sa maman, mais pas autant que Sirius qui devint tellement cramoisi en si peu de temps qu'on eût pensé qu'il prenait feu. Sirius se laissait souvent aller à se comporter de manière trop impulsive, ce que l'oncle Alphard lui avait souvent reproché. «Règle numéro deux, disait-il sévèrement, le roi ne montre jamais ses sentiments! Il doit toujours faire preuve de la plus parfaite impassibilité lorsqu'il est entouré.». Ce à quoi Sirius s'était risqué à demander naïvement: «Pourquoi?», question qui avait manqué de peu de mettre le grand prince en colère: «Montrer des émotions est un signe de faiblesse! Or le roi n'a aucune faiblesse!».

Malheureusement Sirius avait un caractère trop entier pour dissimuler ses émotions et il avait montré devant public, en particulier son valet, plus de faiblesses que tout ses ancêtres réunis n'avaient du en laisser échapper en toute une vie.

- Sire, chuchota Queudver sur le ton de la confidence, si cela peut vous rendre service, je ferai en sorte que votre mère la reine ne sache rien de ce malencontreux incident.

- Elle le saura de toute manière, grommela Sirius d'un ton qu'il s'efforçait de rendre dégagé, tout se sait ici. En plus j'imagine que les dames de la cour sont furieuses.

- Pas contre vous Altesse, assura Queudver d'un ton qui se voulait honnête, à vrai dire elles sont juste un peu… comment dire… surprises de ne point vous avoir vu mais c'est sans importance.

Sirius eut malgré tout une moue coupable.

- J'imagine que je vais devoir aller leur présenter des excuses, maugréa-t-il révulsé à l'idée de devoir s'abaisser devant ses sujets.

- Jamais de la vie mon seigneur!! s'offusqua Queudver comme s'il avait lu dans ses pensées. Vous êtes le représentant de Dieu sur terre!! Vous n'avez de compte à rendre à personne!!

Sirius sursauta en entendant ce langage, par-dessus lequel se superposait la voix, toujours trop présente dans son esprit, dut percepteur qui lui avait tenu maintes fois ce discours durant son apprentissage. Et encore le prince Alphard et le valet n'étaient pas les seuls à chanter ce refrain. Son caractère quasi divin était un tube aussi populaire, quoiqu'un peu moins tout de même, que l'inénarrable: «le roi est trop beau!». Sur ce point, Sirius devait admettre qu'il avait quelques doutes: certes il était quelqu'un d'important, le roi d'une monarchie absolue de droit divin, malgré ce titre glorieux il se sentait normal… avec des faiblesses et des défauts. Il avait du mal à croire qu'il était aussi spécial que tout le monde le prétendait, qu'il était une sorte d'Elu de Dieu. Néanmoins n'ayant pas de contre argument à objecter à cette affirmation, il se contenta d'accepter l'information avec beaucoup de prudence. Ainsi pour ne pas se ridiculiser avec une seconde bévue devant son serviteur, il prit un air suffisant et dit:

- Tu as raison Queudver! Personne n'a rien à me dire, personne ne peut me juger à part Dieu! Donc je n'ai pas à me sentir coupable!

- Exactement! approuva le valet les yeux brillants d'émotion, émerveillé par la grandeur dont son souverain faisait preuve tout à coup.

Je passerai quand même voir quelques dames après manger, songea tout de même le jeune monarque en se faisant escorter par son domestique jusqu'à la salle à manger royale, sinon je sens que ça va encore bien dégoiser contre moi à la cour! Le jeune homme ne croyait pas si bien dire…

Après les deux kilomètres que dura le trajet de son repaire jusqu'au lieu où attendait le repas, Sirius et Queudver arrivèrent enfin à bon port et le domestique quitta sur le moment son maître après une énième révérence exagérément respectueuse à laquelle Sirius répondit par un bref signe de tête. Deux gardes armés de lances acérées étaient postés à l'entrée et saluèrent bien bas le roi sur son passage sans prononcer le moindre mot comme l'ordonnait leur fonction. Cette obligation de silence de chacun des gardes avait étonné Sirius dans sa jeunesse, qui ne comprenait pas pourquoi il n'obtenait jamais de réponse quand il leur disait bonjour. Minerva lui avait alors expliqué que le but pour ces hommes était de se fondre dans la masse et devenir aussi insignifiants aux yeux des autres que des meubles. Ils doivent s'ennuyer toute la journée quand même, pensa distraitement le jeune homme tandis que l'un des deux lui ouvrait les portes.

Aussitôt il y eut un véritable festival: une cinquantaine de domestiques tirèrent la révérence dans un mouvement incroyablement synchronisé tandis qu'un peu à l'écart, des musiciens s'étaient lancés dans un concert endiablé. Je crois bien que je ne m'y ferai jamais, se dit le monarque en marchant tête baissée vers sa table d'une dizaine de mètres de longueur sur laquelle s'étendait un festin. Ils ne pensent quand même pas que je vais avaler tout ça, pensa Sirius en observant les innombrables plateaux d'un air ébahi.

- Si son Excellence veut bien prendre place, dit le Grand organisateur des repas ou l'hôtelier, nous allons commencer le premier service.

- Est-ce que quelqu'un va se joindre à nous aujourd'hui? demanda Sirius en restant planté debout comme un idiot et craignant de devoir manger seul.

- Certainement si vous le désirez, sire! lança un second hôtelier en tirant un long parchemin de sous sa redingote. Nous avons une liste de quelques courtisans si vous les autorisez à venir.

Sirius ne dit rien dans un premier temps. Il avait plutôt songé à un membre de sa famille mais il ne fallait pas trop se faire d'illusions. Véritablement révolté à l'idée de se retrouver seul installé à cette si grande table avec autant de plateaux, il répondit presque avec douceur:

- Je les y autorise.

Presque aussitôt deux immenses portes s'ouvrirent à la volée et une vingtaine de nobles vinrent s'ajouter aux cinquante domestiques déjà présents en piaillant comme s'ils se trouvaient à une foire quelconque. C'est ça ce qu'ils appellent «quelques-uns»?! songea Sirius qui commença à regretter sa décision. Comme l'avait fait les serveurs, les courtisans saluèrent tous en même temps leur souverain puis le plus rapide se précipita sur la chaise du roi et la tira pour lui permettre de s'asseoir. Sirius n'eut pas d'autre choix que d'aller y poser son postérieur.

- Merci, murmura-t-il à l'adresse du courtisan qu'il reconnut comme Travers, un baron sans foi ni loi qui jeta un regard triomphal aux autres courtisans, sitôt eut-il obtenu sa faveur tant espérée.

Sirius ne se doutait pas que son simple remerciement allait permettre à Travers d'obtenir une forte somme d'argent grâce à la vente d'un mauvais terrain que dès à présent, tout le monde allait s'arracher uniquement parce qu'elle était la propriété d'un homme qui avait tiré la chaise du roi et en avait écopé des politesses. Si Sirius s'était imaginé cela avant de prononcer son petit mot gentil, il aurait probablement pensé à juste titre qu'il vivait dans un monde totalement démesuré. Tandis que le chef-hôtelier annonçait à l'aide d'une petite clochette le premier service, le roi remarqua que les vingt courtisans formaient un arc de cercle face à lui mais aucun ne s'assit.

- Vous ne prenez pas place? s'étonna Sirius en joignant ses mains, prêt à dire la prière.

- On ne saurait s'y résoudre majesté, répondit avec courtoisie un beau jeune homme que Sirius ne connaissait pas, nous sommes simplement venus assister à votre repas.

- Etes-vous en train de me dire que vous allez rester debout à me regarder manger? questionna Sirius dont les yeux étaient tellement écarquillés qu'il ressemblait soudain plus à un personnage de dessin animé.

La tournure de la phrase dissuada quiconque de confirmer mais le silence fut éloquent. Sirius laissa tomber sa tête sur ses mains jointes en signe de désespoir. Il en avait déjà assez de cette journée! Puis il entendit presque Alphard hurler dans sa tête: «Pas de signe de faiblesse!» et il se redressa aussitôt avant de prononcer la prière avec une telle dévotion, que les dames ne purent s'empêcher de se chuchoter discrètement tout un tas de: «Notre roi est tellement sublime!!»

L'attention dont Sirius faisait l'objet à chaque instant rendait le repas pénible mais cette désagréable sensation était quelques peu atténuée par la somptuosité des mets. Pendant un instant d'égarement, le jeune homme songea qu'il faudrait anoblir le cuisinier puis il chassa cette idée car s'il s'y résolvait, ce dernier ne cuisinerait plus pour lui. Ces féniasses de nobles se croyaient trop bien pour travailler! Le plus gros inconvénient de l'affaire n'était pas la présence à proprement parlé des courtisans dans le périmètre mais plutôt les commentaires exaspérant sur la grâce quasiment divine qu'il déployait en tenant sa petite cuillère ou la subtile souplesse dont il faisait preuve en buvant son verre d'eau… enfin sa coupe en or massif. Tout ce luxe avait quelque chose d'exagéré aux yeux du jeune homme. Etre ainsi vénéré, être exposé en pleine intimité comme un vulgaire phénomène de foire. Ils ne pouvaient pas arrêter avec leurs commentaires débiles deux minutes!!! Sirius sentit une bouffée de colère venue d'on-ne-sait-où s'emparer de lui. Il aurait volontiers hurlé aux sujets de bien vouloir se comporter (s'il leur plaisait) comme la garde royale et faire vœu de silence. Mais comme il était prié de ne jamais laissé filtrer la moindre émotion, il se déchaîna plutôt sur son escalope.

Si sa mère Walburga avait pu lire dans son esprit à cet instant précis, elle aurait pensé que son fils avait bien changé. Au cours de son adolescence, le beau garçon n'avait pas du tout fait preuve du même comportement. Il était alors beaucoup plus désinvolte et prétentieux. Il se croyait déjà roi et s'amuser à jouer au petit despote au grand désarroi de son père, Orion, qui redoutait quel genre de monarque allait lui succéder. La réputation d'adolescent trop gâté de Sirius était connue dans l'Europe toute entière et les puissances occidentales craignaient elles aussi devoir faire face à un tyran en puissance. Dans sa jeunesse, Sirius le clamait haut et fort: il avait de l'ambition, il était pressé d'être au pouvoir. Il disait qu'il serait le plus grand roi du monde, plus grand que ce sale prétentieux de français qui osait se faire appeler le Roi-Soleil. Oui, adolescent le caractère de Sirius semblait le prédestiner à devenir un roi fort et puissant, peut-être même un brin tyrannique.

Mais sitôt son père décédé, Sirius avait changé du tout au tout. Envolée sa fougue d'adolescent et ses désirs de pouvoir. L'apprenti dictateur à l'arrogance inaltérable semblait s'être transformé en gamin apeuré. Sa tristesse d'avoir perdu son père l'avait amoindri à tel point que le jeune homme, alors âgé d'une quinzaine d'années avait littéralement refusé de monter sur le trône et pendant quelques années tumultueuses, Walburga avait du assurer une période de régence jusqu'à ce que son fils se sente enfin la force de gouverner.

Difficile de déterminer si Sirius avait bel et bien la force nécessaire pour gouverner à présent. Il avait repris la couronne à sa mère pour mettre fin à la crise qui sévissait dans le pays et non parce qu'il s'y sentait prêt. Et à présent il était prisonnier de cette vie malheureuse qui faisait rêver tant de naïfs en ce monde. «Etre roi c'est un rêve» disait Walburga dans ses rares moments de tendresse pour son fils aîné. «Vous êtes le plus privilégié des privilégiés. Vous ne réalisez pas à quel point vous êtes chanceux mon garçon.» Chanceux? repensa Sirius en balayant des yeux brièvement son public, qui le guettait sournoisement. Je la retiens la vieille quand elle disait que j'ai de la chance!

Après deux fois deux services agrémentés d'une ribambelle de cérémonials pompeux, frôlant le grotesque, Sirius entama le dessert sous les regards attendris des courtisans qui n'en finissait plus de s'émerveiller devant leur souverain. C'en est trop! se dit Sirius qui était à deux doigts de craquer comme à chaque déjeuner. Il faut que quelqu'un les fasse déguerpir avant que je les envoie tous aux galères!

Etrangement sa prière fut entendue. Avec un soulagement indescriptible, le jeune garçon vit les immenses portes de chaînes peintes s'ouvrirent à la stupéfaction générale et Minerva entra dans la Grande salle d'un pas précipité. Aussitôt les serviteurs s'agitèrent en tout sens, perturbés par cette arrivée impromptue et les courtisans observèrent la femme avec des yeux ronds. Comment osait-elle troubler le repas du roi? N'importe quel inconnu se serait laissé aller à ce genre d'imprudente fantaisie en aurait payé le prix fort mais Minerva n'était pas à proprement parlé:«n'importe quel inconnu». Sirius n'aurait jamais laissé quiconque l'arrêter, elle était sa gouvernante, sa nourrice et sa plus fidèle amie, la seule véritable qu'il possédait d'ailleurs. Elle seule avait l'autorisation d'interrompre sa Majesté à n'importe quel moment. le roi ne lui tenait jamais rigueur d'apparaître sans s'être faite annoncer préalablement et là en l'occurrence il lui en était même plutôt reconnaissant.

- Sire! s'exclama-t-elle de sa voix hachée et nette.

- Minerva, répondit Sirius sitôt qu'il eut avalé le morceau de tarte à la framboise qu'il avait fourré dans sa bouche au moment même où elle entrait.

- Oups! lança-t-elle confuse en voyant le jeune homme attablé. Je dérange?

- Pas du tout! répondit Sirius avec un grand sourire, ce qui interloqua les courtisans de plus belle. Que me vaut ta visite?

- Le premier ministre a fait avancer l'heure de réunion du conseil d'en-haut, dit prestement Minerva en secouant tellement la tête que son chignon impeccable menaçait de céder, le Chancelier a envoyé les lettres patentes ce matin à la première heure mais votre mystérieuse disparition (rougissement de Sirius) nous a empêché de vous en tenir informé.

- Queudver ne m'a rien dit pourtant, s'étonna Sirius en se découpant avec des gestes d'une précision qui frôlait la perfection une seconde bouchée de tarte.

- C'est normal, répondit Minerva du tac au tac, lui non plus ne savait pas.

Sirius eut soudain un élan de haine pour le premier ministre. Il faisait décidément tout pour l'énerver!

- Allons bon! s'écria Sirius d'un ton clair. Et quand aura lieu cette réunion finalement?

Tout comme Queudver dans la petite chambre du sommet de la tour, Minerva se sentit soudain légèrement mal à l'aise, ce qui ne correspondait guère à son assurance habituelle.

- Eh bien en fait, murmura la femme en rivant ses yeux sur la pâtisserie dans l'assiette de son maître, elle devrait déjà avoir commencé depuis dix minutes.


voilà j'ai essayé de finir sur un espèce de suspense pour vous donner envie de lire la suite. lol

Alors ça vous a plu? Laissez moi votre avis!!

En tout cas merci d'avoir lu jusqu'ici