Très bref OS que j'ai subitement eu besoin d'écrire. Parce que je ne me remets pas de la mort de Fred. J'attends vos avis...

Elerinna.

Moi je ne sais pas.

Ce fut la fin de tout.
Le vide. Le néant. Rien, il n'y avait plus rien, plus rien ne comptait, plus rien n'existait si tu n'étais plus. Et tu n'étais plus. Je ne pouvais plus le nier, plus après des mois à te chercher, à t'appeler. Ils me croyaient devenu fou. J'étais devenu fou. Je le suis toujours, je suis toujours. Je suis mon propre fardeau, ton souvenir n'en est pas un, c'est un éclat de vie dans ma vie funeste. Toi mort, moi en vie c'est le souvenir de toi qui ranime chaque matin mon esprit mort avec ton corps, j'aurais dû mourir ce jour-là. Tu méritais de survivre à cette dernière bataille, cette lutte finale pour le bonheur, la vie. Ah ! Le bonheur ! Un mot vide de sens, tout est vide, il n'y a plus rien depuis qu'il n'y a plus toi.

Où est passé le farceur ? Le George toujours enclin à faire rire ? Le jumeau rayonnant ?

Mort, je te l'ai déjà dit. Plus rien. Je suis une coquille vide, je me lève tous les jours en ayant hâte de me rendormir. Mon corps endormi, dans un sommeil sans rêve, je ne suis plus non plus. C'est tout ce qui me rapproche un peu de toi. Cet état de rien qu'est le sommeil, c'est un peu la mort. J'aimerais que mon corps soit mort avec mon esprit, ton souvenir m'empêche de te rejoindre où que tu sois, si tant est que tu es quelque part – ce qui est absurde puisque tu n'es plus si tu étais tu serais là, mais tu n'es plus (là).

Tu n'es plus.

Je ne comprends pas pourquoi, mais c'est le cas. Je ne comprends pas que tu sois mort. Je n'y parviens pas, je crois que je n'y parviendrai jamais. Je ne comprends pas que je vive encore. Je n'ai plus rien ici, je n'ai plus goût à rien.

Ils essaient de m'arracher un mot, un sourire. Ils ne savent pas que je suis à moitié mort ce jour-là. Ils ne comprennent pas, me disent que tu veilles sur moi. Je ne les crois pas, si tu veillais sur moi tu serais là. Je le saurais, le sentirais. Mais je ne sens rien, je ne sens plus rien.

Il n'y a plus rien. Il n'y aura plus jamais rien. Tu comprendrais ce que je veux dire, si tu étais encore. Mais je n'aurais pas à dire ça, si tu étais là. Je n'aurais pas à poser ce type de constat. Un constat de néant, de vide, de rien. De mort.

Je ne sais pas, moi, comment recommencer. Je n'en suis pas capable, je ne renaîtrais pas. Je ne peux pas sans toi, je ne peux plus. Ils me fixent, inquiets. Je ne sais pas quoi leur dire. Tu aurais su, toi.

J'aurais dû mourir ce jour-là. Tu es mort ce jour-là, comment se fait-il que je sois encore là ?

Fred, toi mort, comment je vis ?

Moi je ne sais pas.