La machine est relancée, aussi je vous présente ce mini-OS, la première histoire que je parviens à finir. Sûrement parce qu'il est très court et que le revisionnage de l'intégrale de la série Hannibal m'a bien inspiré, notamment ce « magnifique » final. Je m'excuse pour les quelques fautes sûrement présentes, n'hésitez pas à me les signaler !

Disclaimer : Bien évidemment, rien ne m'appartient, ni l'univers, ni les personnages. Seulement mes mots =)

Rating : K+, parce que Will aime surtout penser. (et qu'il est un peu long à la détente).


Alter Ego

C'était mourir. Encore. Et renaître. A nouveau.

Dieu s'était gorgé de leur souffrance. Comme il se devait.

Et maintenant…

Ils étaient sur un bateau, comprit Will. Hannibal auprès de lui. Comme il se devait. Jamais l'un sans l'autre.

Il avait cru que sa plus grande peur était de devenir Hannibal, que chacune de ses pensées ne soit qu'un écho de celles du psychiatre, que son esprit ne lui appartienne plus et que leur monstre ne fasse plus qu'un. Idiot…

Il tendit la main et en rencontra une autre, tendue également.

La mise à mort du Dragon Rouge avait une nouvelle fois changé la donne. Pour tout ce qu'elle leur apporterait, Will regrettait de ne pas avoir pu lui rendre honneur. Avec Hannibal à ses côtés, il aurait pu s'agir de leur plus beau tableau.

Ils s'étaient testés, avant de chasser ensemble pour la première fois. Avant de s'offrir ce présent inestimable de mourir des mains l'un de l'autre.

Il ne devenait pas Hannibal. Pas vraiment. Il était toutes les facettes que le psychiatre avait abandonnées derrière lui, au cours de sa transformation. Hannibal sentait, et William comprenait. Hannibal jouait, et William hésitait. Hannibal était la cruauté, et William la compassion.

Jamais l'un sans l'autre.

Il se pencha comme il put vers la main qu'il tenait et la déposa contre son visage. Dans un coin de la pièce le Wendigo l'observait, la tête du cerf reposant contre son épaule. Cela aurait toujours dû être ainsi. Parce qu'il avait mis longtemps à comprendre. Le Wendigo était apparu avec Mischa, le Cerf avec Abigail et le Dragon Rouge avait fléchi devant Reba.

Hannibal ne voulait pas que Will ait une famille. Il ne voulait pas qu'il ait une famille qui ne soit pas la leur. Will avait trahi et ils avaient tout perdu, ensemble.

Il se rattraperait. Maintenant, ils chasseraient côte à côte.

Il y aurait encore des manipulations, et des chutes. Il y aurait toujours, coincée dans la gorge de Will, cette boule de haine et d'amertume. Mais il y aurait aussi cette douce chaleur au fond de sa poitrine qu'il acceptait enfin de nommer. Pour son ami. Pour l'homme qu'il aimait.

« Moi aussi », dit-il.

La respiration provenant du lit voisin eut un accroc audible. Et puis les iris chocolats rencontrèrent les iris bleues.

« Les époux meurtriers, William ? », demanda rhétoriquement Hannibal.

Will sourit, « C'est tout aussi magnifique ».

Comme il se devait.