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Chapitre un :
News
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« Oh, mais où, où est donc mon oncle ?» cria Elizabeth, bondissant de son siège à la fin de la lecture de sa lettre, empressée de partir immédiatement, sans perdre un de ces instants si précieux… Cependant, alors qu'elle atteignait la porte, celle-ci fut ouverte par une servante, et Mr. Darcy apparut. Son visage blême et ses manières impétueuses l'intriguèrent, et avant qu'il puisse reprendre assez de contrôle sur lui-même pour parler, elle s'exclama précipitamment, n'ayant rien d'autre à l'esprit que la situation de Lydia:
« J'implore votre pardon, mais je dois partir. Il me faut retrouver Mr. et Mme Gardiner, pour une affaire qui ne peut être remise à plus tard; je n'ai pas un instant à perdre !
- Bon Dieu, que se passe-t-il ? s'exclama-t-il. »
« Tout d'abord, vous devez vous asseoir. Vous n'êtes pas capable de sortir, laissez un autre trouver votre oncle. »
Tout en prononçant ces paroles, Mr. Darcy prit doucement le bras d'Elizabeth et entreprit de la mener à une chaise. Aussitôt elle résista ; mais lorsqu'elle sentit ses jambes se dérober sous elle, et qu'elle fut prise de vertiges, Elizabeth devint docile. Satisfait qu'elle ne fasse rien d'imprudent comme s'enfuir, le gentleman héla une servante et lui ordonna de rechercher Mr. et Mrs. Gardiner et de les ramener à l'auberge. Fermant la porte, Darcy se retourna et amena une autre chaise près d'Elizabeth. Il s'assit et prit avec douceur la main d'Elizabeth dans les siennes.
« Désirez-vous quelque chose, Elizabeth ? demanda-t-il gentiment. Un verre de vin, ou d'eau ? Vous êtes pâle, et semblez près de vous évanouir.
- Non… Non… Merci…murmura-t-elle. »
Une larme roula sur sa joue, et le cœur de Darcy s'emplit du désir de la prendre dans ses bras et d'embrasser ses larmes. Mais au lieu de cela, il tendit la main et serra celle d'Elizabeth dans les siennes.
« Pouvez-vous me révéler ce qui vous afflige tant ? Y a-t-il quelque chose que je puisse faire pour vous aider ? »
Elizabeth inspira profondément et prit les papiers qui reposaient à côté d'elle. Darcy, ne pouvant détacher son regard des yeux baignés de larmes de la jeune femme, nota que ces écrits semblaient être des lettres. Sa théorie fut confirmée lorsqu'elle déclara d'une voix tremblante :
« Je viens juste de recevoir quelques mots de ma sœur Jane, m'apprenant que Lydia a… Elle a … »
A cet instant précis, les larmes envahirent son visage. Darcy lui murmura quelques paroles et massa sa main jusqu'à ce qu'elle soit capable de continuer.
« Lydia s'est enfuie avec Wickham. »
La voix d'Elizabeth se brisa, et les mots « enfuie » et « Wickham » furent étouffés par ses pleurs. Elle sanglota silencieusement. Elle se pencha, sa tête contre la table près d'elle, et se lamenta alors que Darcy l'observait, impuissant. Son cœur se serrait de douleur à la vue de la souffrance qu'éprouvait la femme qu'il aimait. Il se tordit les mains et émit quelques bruits qui ne pouvait être interprété, jusqu'à ce que Lizzy se calme un peu. Lorsqu'elle releva la tête, il lui offrit son mouchoir pour essuyer ses yeux, bien qu'il aurait préféré le faire de sa propre main…Mais il ne le pouvait pas encore.
Elizabeth Bennet et Fitzwilliam Darcy restèrent silencieux un moment, chacun digérant les nouvelles qui venaient de leur parvenir. Soudainement, la jeune femme émit un cri exaspéré et bondit hors de son fauteuil, alors que le gentleman la dévisageait, étonné par cet étalage de sentiments. Elle fit les cents pas, maugréant contre elle-même.
« Si seulement j'avais dévoilé qui est Wickham ! s'écria-t-elle. Si seulement j'avais été plus persuasive auprès de mon père ! Si seulement je l'avais mieux surveillée ! Quand je pense que j'aurais pu empêcher cela ! Je ne puis supporter d'y penser ! »
Elle marcha de plus en plus rapidement, et ses gémissements se firent plus nerveux alors qu'elle tordait le pauvre mouchoir entre ses mains. Darcy la regarda, une lueur d'inquiétude dans les yeux. Elle était assurément angoissée, et son visage pâle lui causait encore plus de contrariétés. Réalisant qu'elle resterait encore longtemps dans cet état de frénésie, il se leva et la saisit par le bras tandis qu'elle tentait de ne pas se laisser faire. L'attirant contre son torse, il murmura doucement à son oreille :
« Elizabeth, ce n'est pas seulement votre faute. Ne vous blâmez pas tant que cela. J'aurais du révéler aux yeux de tous qui était Wickham après avoir découvert ce qu'il a tenté de faire.
- Mais, commença-t-elle.
- Pas de mais, dit fermement Darcy. Regardez-moi, Elizabeth. »
Elle obéit sans un mot, levant les yeux vers lui. Ses yeux étaient toujours baigné de larmes et sa lèvre inférieure tremblait légèrement tandis qu'elle essayait de réprimer ses émotions. Darcy ne put plus supporter de la voir ainsi souffrante, sa chaleur et son parfum le rendant ivre. Sans réfléchir, il posa ses lèvres sur les siennes en un doux baiser. Elizabeth, surprise, ne réagit pas immédiatement. Ses bras se glissèrent autour de la nuque de Darcy alors qu'il resserrait les siens autour d'elle, approfondissant le baiser. Quelques instants passèrent ; tout deux s'étaient perdus l'un dans l'autre. S'éloignant, Darcy embrassa les paupières d'Elizabeth avec tendresse et effaça toute trace de pleurs sur son visage, grâce à ses baisers.
« Je m'occuperai de Wickham, l'assura-t-il, sa voix légèrement étranglée par l'émotion qu'il tentait de réprimer. »
Un bruit dans l'entrée le fit sursauter, et il l'embrassa à nouveau. Il s'éloigna ensuite, et, reprenant son chapeau, marcha à grandes enjambées jusque dehors.
Elizabeth se tint longuement dans la pièce, abasourdie; Elle pressait le bout de ses doigts contre ses lèvres, sur lesquelles elle pouvait encore sentir la pression de la bouche de Darcy. Elle l'entendit saluer avec précipitation sa tante et son oncle avant que la porte ne se referme sur lui. Se ruant à la fenêtre, elle l'observa monter sur son cheval. Alors qu'il forçait sa monture à se retourner, il s'inclina légèrement dans sa direction, et lui offrit un sourire réconfortant avant de faire galoper son cheval. Mr. et Mrs. Gardiner trouvèrent Elizabeth dans cette même position, observant la rue vide alors qu'ils entraient dans la pièce. Ils ne la questionnèrent pas à propos de son étrange comportement, ni à propos de la lueur brillant dans les yeux de Mr. Darcy. A la place, ils commencèrent simplement à faire leurs valises, empressés de retourner jusqu'à Longbourn.
Sur son cheval, Mr. Darcy tripotait le mouchoir, qu'il avait repris à Elizabeth avant de partir. Il pouvait sentir son odeur sur le bout de tissu. Il était encore chaud, comme si elle le tenait toujours dans ses mains. Il le mit avec tendresse dans la poche intérieure de son veston, pour qu'il se trouve près de son coeur. Sa réaction lui avait donné l'espoir qu'elle ait appris à l'apprécier, et peut-être à l'aimer. Aussitôt que cette déplaisante affaire avec Wickham serait réglée, il lui dévoilerait les secrets de son âme. Sûrement trouverait-il la réponse à laquelle il rêvait depuis tant de temps. Et la femme qu'il vénérait consentirait non pas à n'être que la reine de son coeur, mais aussi celle de sa demeure.
A suivre...
