CHAPITRE 1: Disputes de couples ?
Dans un appartement sur le chemin de Traverse, Hermione criait depuis déjà quinze minutes quand Harry se décida enfin à aller voir ce qu'il se passait dans le salon de leur domicile.
-Nom d'un croquemitaine enchaîné où tu les as fichues ? Mince Ron, tu peux pas ranger tes affaires ? Oh non pardon, MES affaires ! T'es vraiment crevant comme type ! Mince t'as 20 ans Ron ! Tu ne changeras donc jamais ?
Harry sourit à la scène et chuchota à son meilleur ami :
-Tu lui as piqué quoi cette fois ?
-Ses lunettes de soleil…
-Qu'est-ce que tu fais avec ses lunettes de soleil ?
-Ben j'avais mal aux yeux et y'avait du soleil sur la terrasse…
-Mais enfin Ron, on est en plein mois de novembre !
-Ben disons que ça fait quelques temps qu'elles ont disparues…
-Ron t'es vraiment…
-VRAIMENT IMPOSSIBLE ! S'écria Hermione en se retournant brusquement
-Mais…
-MAIS RIEN DU TOUT !
-Mais…
-Ron, je pars au ski dans trois jours et c'est au moment où j'ai besoin de mes lunettes de soleil que tu m'annonces que ça fait trois mois que tu les as perdues ! C'est pas d'une petite amie dont t'as besoin, c'est d'une mère !
-Quelle petite amie ? S'étonna Ron
-Une de celles qui tu ramènes chaque samedi soir ! Cria Hermione
-Bon je sais que j'aurais pas dû offrir tes boucles d'oreilles à Mélissa mais… S'excusa Ron
-QUOI ? Lança la jeune fille
-Ah merde ça j'avais omis de le dire…
-OH RON ! Rugit l'ex Gryffondor
Harry ne mit pas longtemps à s'éclipser dans sa chambre et commença à travailler ses cours de contre attaque et maléfices magiques. Mais après un test de cinq minutes, il décréta que s'il voulait vraiment devenir auror, il lui faudrait une meilleure amie moins gueularde et un meilleur ami moins tête en l'air… Il ne lui fallut donc pas moins de deux minutes pour s'habiller chaudement et sortir travailler à la bibliothèque du chemin de Traverse, à deux pas de l'appartement qu'il partageait avec Ron et Hermione.
L'air était glacial et la météo annonçait de la neige pour la fin de la semaine. Harry fit donc un détour par la boutique de vêtements de Mme Guipure pour se prendre une robe plus chaude que celle qu'il avait sur lui. Lorsqu'il entra dans la boutique, une vendeuse blonde – qui devait remplacer Mme Guipure - était occupée par une cliente, apparemment assez exigeante d'après le tas de robe qui était étalé sur la table au centre de la boutique. La cliente se trouvait dans la cabine d'essayage et Harry ne pu la voir alors que la vendeuse croulait sous les couleurs fluorescentes que formaient les robes de sorcières.
-Désirez vous autre chose Mademoiselle ?
-Sans aucun doute ! Sérieusement, vous me voyez porter cette robe fluorescente pendant les quatre mois hivernal qu'il reste ?
-Vous souhaitez essayer la orange ?
-Je m'en passerais aisément je pense !
-Mais enfin vous avez tout essayé !
-Vous rigolez ?
-On est passé du jaune au rouge fluo, je ne vois pas quel ton vous voulez !
- Euh pourquoi pas une couleur qui n'abîme pas les yeux des passants ?
-Mais c'est la mode les couleurs pastelles !
-Vous savez ce que j'en fais de la mode moi ? C'est quoi ce truc noir là ?
-Oh c'est notre ancienne collection, vraiment affreuse !
-Bien, étant donné vos merveilleux goût en matière de mode ou je ne c'est quoi encore, je vais me permettre d'essayer cet affreux bout de tissu!
Harry pu apercevoir un bras sortir du rideau rose de la cabine et prendre la fameuse robe noire qui faisant tant polémique. Un cri de satisfaction se fit entendre après quelques secondes.
-Ah ! Enfin ! Exactement ce que je voulais ! Génial !
-Contente d'avoir pu vous aider… Bougonna la vendeuse avec un sourire exagéré
Le jeune homme brun était installé sur une chaise à quelques mètres des deux femmes et attendait patiemment son tour avec une revue. Dès qu'il vit la vendeuse se tourner vers lui, il plaça le magazine sur son visage pour qu'elle ne voie pas le fou rire qu'il retenait depuis quelques minutes en voyant le tas d'horreur posé sur la table et la crise de nerf justifiée de la cliente.
-Monsieur, si vous voulez bien me suivre… Commença la vendeuse en s'approchant d'un Harry qui tentait de reprendre son calme en se raclant la gorge
-Oui, oui…
Ce dernier suivit la vendeuse vers les essayages où se trouvait l'autre cliente de la boutique. Celle-ci sortait quelques gallions de son porte-monnaie et Harry reconnut immédiatement la rousseur de la jeune femme.
-Ginny ? S'exclama-t-il alors que la jeune femme se retourna, surprise.
-Harry, qu'est-ce que tu fais là ?
-Ben je viens m'acheter une robe plus chaude
-Hum… Puis-je te conseiller la verte caca d'oie ou encore la bleue boite de sardine ?
-Voyons… non, je pencherais plutôt vers la rose barbie !
-Elle t'ira certainement à merveille, sans aucun doute !
-Je vais le prendre pour un compliment !
-Indéniablement…
Les deux jeunes gens qui gardaient un air sérieux jusque là ne purent contenir un fou rire. La vendeuse semblait vexée par tant d'impolitesse et semblait regarder ses robes telles des chefs d'œuvres incompris. Voyant que ce ne serait pas aujourd'hui qu'il trouverait son bonheur, Harry se permit d'inviter Ginny boire un verre. Et c'est donc sans aucun regret que les deux amis sortirent de la boutique.
Quelques minutes plus tard, deux jeunes étudiants se trouvaient au chaudron baveur devant une bonne bierreaubeurre. Des rires émanaient des diverses tables et l'ambiance conviviale du café expliquait la forte fréquentation de l'endroit en ce samedi après-midi. Une ambiance sans doute expliquée par la fin récente d'une guerre trop longue et ainsi le besoin du monde sorcier de revivre sans se soucier du reste. Harry et Ginny étaient certainement de ceux qui profitaient doublement de cet armistice, leurs vies ayant été si liées au destin de ce monde magique dans lequel ils ont vécu tant d'aventures. Les nombreux mois qu'Harry avait passés à Ste Mangouste après la bataille finale qui avait vu Lord Voldemort s'écrouler sous la baguette du jeune homme à la cicatrice, qui de son front s'était aujourd'hui installée au plus profond de son cœur, l'avaient fait relativiser sur sa vie future. Ginny, quant à elle avait mis un an à se remettre des lourdes pertes qu'avaient subies la grande famille Weasley, aujourd'hui réduite à cinq membres. En effet, Les trois aînés de la jeune fille avaient laissés leurs vies dans cette guerre si morose, ainsi qu'Arthur Weasley.
Mais, en septembre dernier, Ginny avait commencé des études pour devenir journaliste à la Gazette des sorciers et espérait même devenir un jour rédactrice en chef. Elle avait réussi à faire son deuil et avait décidé de vivre comme si elle vivait plusieurs vies à la fois, celles de ses trois regrettés frères, Bill, Charlie et Percy. Ainsi elle ne restait jamais en place, parallèlement à ses études elle avait créée une association d'aide aux laissés pour compte de la Guerre, elle aidait Hermione dans sa création de la S.A.L.E. et s'occupait de sa mère chaque jour que Merlin lui avait donnés. Et c'est ainsi qu'elle avait rencontré Patrick Landscape, son avocat de petit ami depuis quelques mois, aux grands regrets inavoués du jeune Potter.
Cela faisait plus d'une heure que les deux anciens amants discutaient sans relâche. C'est ainsi qu'Harry apprit que la jolie rousse allait partir faire un stage à la Gazette la semaine suivante.
-J'aurais aimé qu'une si jolie journaliste que toi viennes m'interviewer lors du tournoi des trois sorciers à la place de cette Rita Skeeter !
-Tu m'étonnes ! Quelle vieille bique ! Et dire que j'vais la supporter pendant toute la durée de mon stage !
-Ma pauvre ! Mais au moins si tu te fais harceler, ton petit ami sera là pour te défendre !
-C'est vrai, mais je crois que si on me harcèle, c'est plutôt lui qu'il va falloir défendre !
Un rire forcé du jeune brun se fit alors entendre alors que la jeune fille le regardait avec des yeux interrogateurs.
-Excuse-moi Ginny… Mais sincèrement ton Patrick, il est un peu vieux non ?
-Vieux ? Mais il n'a que trente ans !
-Oui mais t'en as 19 ! Et puis rien que son style vestimentaire …
-Pardon ?
-Ben il est toujours avec ses pulls rayés verts et orange, il a des lunettes qui lui arrivent en bas du nez à la Mrs Pince et il marche comme un canard ! Je ne sais pas ce que tu lui trouves franchement ! S'exclama Harry alors que Ginny commençait à voir rouge
-Non mais tu t'es vu toi avant de parler ! Avec tes cheveux toujours ébouriffés, tes lunettes aussi rondes que les yeux d'Hedwige, et ton égocentrisme légendaire ! J'en ai assez entendu pour aujourd'hui, d'ailleurs je crois que tu devrais m'oublier un peu et trouver quelqu'un d'autre à qui raconter tous tes petits malheurs ! On se reverra sûrement un de ces quatres parce que mon frère a eu le malheur de faire de toi son colocataire, mais ne compte pas sur moi pour te dire autre chose que « passe moi le sel » ou « occupe toi de tes affaires ! »
-Mais Ginny… Commença Harry alors que la jeune fille se trouvait déjà dans le froid de novembre.
