Bonsoir à tous...ce fut une triste fin de semaine...
Comme si Charlie n'avait pas suffit, voilà qu'ils remettent le couvert.
Ce petit écrit résume mon état d'esprit et mes pensées lorsque j'ai appris la nouvelle.
Aujourd'hui, j'ai envie de hurler.
De crier, de frapper tout ce qui me passe sous la main, de tout casser autour de moi pour évacuer ma rage.
J'ai envie de maudire, d'insulter, de laisser sortir la tempête qui fait rage dans mon crâne.
Mais il ne faut pas. La haine n'apporte que la haine. Alors je respire. Je tente de me calmer. La tempête s'amenuise. Pas beaucoup.
De toute façon, ce n'est pas comme si je parvenais à bouger. Je suis tétanisé. Assommé. Terrassé par ces nouvelles qui me tombent dessus comme un sac de ciment. J'ai voulu hurler, mais mes lèvres restent scellées.
J'ai toujours été quelqu'un de calme, et en apparence je le suis encore. Mais intérieurement, c'est une autre histoire.
J'entends un bruit de pas derrière moi.
-Shaka ? Qu'est-ce que tu fais, à cette heure ?
Evidemment. La lumière allumée à une heure du matin, ce n'est pas dans mes habitudes. Pas plus que d'être, à cette même heure, les yeux rivés à un écran d'ordinateur que j'utilise pourtant rarement.
Je voudrais répondre, mais je n'arrive pas à desserrer les dents.
-Shaka ? Ça ne va pas ?
Je l'entends s'approcher. Il doit être inquiet.
-Aiolia…
Ma voix est enfin sortie. Rauque, déformée. C'est bizarre, j'ai la vue brouillée. Je sens ses grandes mains accrocher les miennes et défaire mes poings crispés.
-Shaka, parle-moi… Dis-moi ce qui ne va p…
Il s'est arrêté sans finir sa phrase. Il a dû voir ce qui s'étale sur l'écran de l'ordinateur. On ne peut pas la rater, cette nouvelle assassine, qui remplit la page de ses lettres énormes.
« Attentats à Paris du 13 novembre 2015, plus d'une centaine de morts et de blessés »
Je crois que je pleure, j'ai du mal à voir ce qui se passe autour de moi. Je ne sais pas où je trouve la volonté de lever les yeux sur mon compagnon, qui pour une fois est sans voix.
-Pourquoi, Aiolia ?
Je le vois secouer la tête.
Je sens une vague de rage glacée provenant du temple du Verseau.
Ce soir, je pense qu'aucun d'entre nous, pas même notre déesse, ne peut mettre d'explication sur la folie des Hommes.
Je ne vais pas lister toutes les personnes à qui je pense. Pensée à la France, tout simplement. Blessée mais jamais à genoux.
Ne cédons pas à la Terreur.
Et tout comme Shaka, je terminerais par cette question, qui tourne encore et encore dans ma tête:
"Pourquoi ?"
Merci d'avoir lu...
