NdA: Quoi, encore une fanfic? Mais que se passe-t-il?! On dirait bien que le fandom de SLG m'inspire de plus en plus en ce moment ^^ Je vous présente donc 'Noir, Blanc, Whisky' (j'aime ce titre), une fic Pandrof plutôt tiréé vers le triste et le sombre mais qui contiendra tout de même des passages de fluff ainsi qu'au moins un lemon (Contente Ammyliane?). Etant donné que je ne sais pas à 100% où va aller la fic, il y aura sûrement des mentions d'autres couples (Geemon, Fippie ou 2ppie,…) mais le plus important reste tout de même le Pandrof (qui, comme vous pourrez le lire, démarre très, trèèès bien en ce premier chapitre…). Je vous souhaite donc une bonne lecture et comme toujours, n'hésitez pas à laisser une review si vous voulez la suite!
NdA 2: A tous ceux qui attendent la suite de 'Dying Pixels' je suis sincèrement désolée mais j'ai une très grosse panne d'inspiration concernant le chapitre 7, ses enfants et ses petits-enfants… J'ai décidée de la mettre sur un hiatus indéfini en attendant de retrouver l'inspiration. Et puis si quelqu'un veut la continuer à ma place; franchement; faites vous plaisir, je ne vous en tiendrais pas rigueur :)
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Quelle heure était-il? 02h00? 03h00, peut-être… Dans tout les cas l'heure a laquelle il aurait encore été raisonnable de rentrer était loin, très loin derrière lui- non pas que cela ait une quelconque importance pour le Prof. A dire vrai, seul le contenu ambré de la bouteille qu'il tenait dans sa main engourdit par le froid lui importait.
Il soupira doucement et reprit une gorgée de son précieux élixir, laissant le whisky réchauffer agréablement sa gorge. Depuis quelques temps il n'y avait que dans cet état qu'il se sentait bien- ivre au point de pouvoir à peine marcher et bercé par la douce chaleur de l'alcool. C'était peut-être stupide et cliché, mais vider bouteille après bouteille l'aidait à oublier au moins le temps de son ivresse que Mathieu s'était débarrassé de lui sans remerciements aucun; qu'il était devenu inutile à l'émission.
… 'Salut Les Geeks'…
Si ce n'était pas pour son projet, le Youtubeur ne se serait probablement même pas donné la peine de le créer. Le Prof avait un don; et il l'avait mis au service de Mathieu avec une confiance aveugle qui ressemblait plus à de la naïveté ou de l'idiotie maintenant qu'il y repensait. Il s'était jeté corps et âme dans la présentation de sa rubrique; repoussant chaque fois les limites de ses connaissances pour répondre aux attentes de son créateur et du public. La 'Science Infuse' était le fil directeur de son existence; sa raison d'être; ce qui rythmait toute sa vie en tant que personnalité multiple de Mathieu…
Alors que pouvait-il bien faire maintenant que sa rubrique n'existait plus? Maintenant qu'il avait été remplacé par un… Un… Un 'panda'…
Ah! C'était ridicule!
Comment est ce qu'un demeuré qui passait sa vie en pyjama en se prenant pour un animal avait bien put prendre sa place?! Pourquoi lui faisaient-ils subir ça?! Pourquoi lui?! Pourquoi bafouer tout ses efforts?! N'avait-il pas été un bon collègue?! N'avait-il pas toujours fait tout; absolument tout ce que Mathieu lui avait demandé?!
Tandis que les questions se bousculaient dans la tête du scientifique, ses pieds peinaient à le trainer jusqu'à la porte d'entrée. Il tituba légèrement; faisant de son mieux pour ne pas s'effondrer avant d'enfin parvenir à ouvrir la porte avec sa clé. Par chance le Youtubeur n'était pas du genre à mettre qui que ce soit à la porte, sinon le scientifique serait sûrement mort de froid ou de faim depuis longtemps- non pas que cela excusait quoi que ce soit quand à ce qu'il lui avait fait… Le Prof referma la porte derrière lui et se dirigea vers les escaliers, sentant ses jambes trembler alors qu'il entreprit de gravir les marches. Le grincement du bois résonnant à travers la maison endormit ne faisait qu'accentuer sa migraine naissante tandis que sa vision floue tourbillonnait et se brouillait sans cesse.
De l'eau. Il avait besoin d'eau.
Il se traîna difficilement jusqu'à la salle de bain et appuya sur l'interrupteur. La lumière vive se reflétant sur le carrelage blanc immaculé lui fit fermer les yeux un bref instant avec un gémissement de douleur. Le Prof posa sa bouteille de whisky sur le coté de l'évier, ouvrit le robinet et s'éclaboussa le visage d'eau froide. Il laissa un soupir tremblant lui échapper tandis que le liquide ruisselait dans ses cheveux et le long de ses tempes et de ses joues. Ses mains crispées s'étaient ancrées de chaque coté de l'évier, serrant la céramique aussi fort que possible.
Respirer. Inspirer. Expirer. Inspirer. Expirer…
Ses tremblements cessèrent petit à petit permettant enfin au Prof de se calmer. Il soupira faiblement, releva la tête… Et fit l'erreur de regarder dans le miroir placé juste devant lui.
Bon Dieu… Qui était cet homme?
Sa peau était pâle; presque aussi blanche que sa blouse. Ses yeux rougis par la fatigue et lourdement cernés lui donnait un air épuisé et maladif. Ses cheveux étaient gras et sa barbe mal rasée; ses vêtements sales et ses lunettes légèrement tordues et embuées. Enfin, comme pour compléter le tableau déjà piteux, son fidèle nœud papillon bicolore pendait lamentablement autour de son cou, déchiré et abimé.
Un nouveau tremblement parcourut son dos et son estomac se crampa violemment dans une douleur fulgurante. Le Prof eut à peine le temps de tomber à genoux devant les toilettes avant que le mélange de bile et de whisky ne vienne lui brûler la gorge, la bouche et la langue en lui arrachant un cri étouffé. Les larmes se mirent à couler d'elles mêmes, secouée par les spasmes et soubresauts du pauvre scientifique.
«Alors Quatre-Yeux, on dirait que tu tiens toujours aussi mal l'alcool!»
Le Prof se raidit instantanément, sentant sa respiration se s'accélérer et se saccader. Tout mais pas cette voix… Tout mais pas lui; pas maintenant!
Le Patron était debout dans l'encadrement de la porte, une main sur le mur et l'autre tenant une cigarette près de ses lèvres. Il venait sûrement de rentrer, lui aussi; sans doutes de l'un de ses bordels ou de l'une de ses nombreuses virées nocturnes.
«Si j'étais Mathieu ou la boule de poil je te dirais sûrement qu'il y a mieux à faire que de te torcher la gueule tout les soirs. Mais comme c'est pas le cas je pense que je vais plutôt te traîner jusqu'à ma piaule et t'attacher à mon lit, si tu n'y vois pas d'inconvénients…»
Le Prof voulut répondre; crier; hurler mais tout ce qu'il pouvait faire était gémir et tousser tandis que le criminel s'approchait de lui. Un bourdonnement emplissait ses oreilles et ses larmes brouillaient sa vision. Il entendit soudain une seconde voix dont les mots lui semblaient distants et incompréhensibles et frémit, se penchant pour essayer de mieux voir. Une forme floue se tenait face à celui qu'il devina être le Patron, trop déformée pour que le Prof puisse la reconnaître. Le criminel paraissait soudainement incertain. Il sembla brièvement hésiter avant de soudainement disparaître dans le couloir, marmonnant quelque chose d'heureusement incompréhensible.
Le Prof toussa encore une fois et sentit la bile remonter dans sa gorge. Il hoqueta et cracha de nouveau tandis que des pas se firent entendre derrière lui. Une main vint se poser dans son dos, doucement, et commença à frotter des cercles dans un effort pour le calmer. Le scientifique exhala longuement, légèrement apaisé par cette soudaine attention. Il relaxa ses muscles endoloris et sentit son estomac se dénouer petit à petit. Ses mains relâchèrent enfin les bords de la cuvette pour venir essuyer son menton, ses lèvres et la salive qui avait perlées aux coins de sa bouche.
«Ça va mieux?» lui demanda doucement son ange gardien.
Non… Cette voix…
«-Tu veux un verre d'eau-?
- Vas-t'en.»
Le Prof serra les dents et les poings, la colère déformant son visage. La main posée dans son dos sembla hésiter mais resta tout de même à sa place.
«-Prof, je veux juste t'aider… Je-
-Vas-t'en!»
Maître Panda soupira et finit par retirer sa main. Discuter avec le scientifique dans son état actuel ne servirait à rien, il le savait bien… Il en avait déjà fait l'expérience à de nombreuses reprises par le passé mais chaque fois il espérait que celui-ci lui pardonnerait; qu'il accepterait enfin son aide… Mais ce n'était jamais le cas. L'ursidé se releva, laissant le Prof toujours à genoux devant les toilettes et se dirigea vers l'évier.
«Tu te fais du mal…» soupira-t-il en remplissant un verre d'eau.
Le détenteur de la Science Infuse ne répondit rien, se contentant simplement d'écouter le bruit de l'eau coulant dans l'évier. Se faire du mal? C'était le but, dans un sens. Car ce mal là était pour lui bien moindre que celui de savoir qu'il n'était qu'une coquille vide; inutile et sans avenir. Il entendit des bruits de pas feutrés qui quittaient la salle de bain et l'eau qui coulait toujours.
«Je comprends que tu m'en veuille, murmura le panda avant de sortir, mais tu devrais au moins laisser Mathieu et les autres t'aider…»
Et il partit. Le scientifique se retourna enfin, intrigué par ce bruit de ruissèlement qui ne cessait pas et vit sa précieuse bouteille de whisky posée sur le coté qui se vidait lentement dans l'évier. Il se précipita pour la relever en se prenant les pieds dans le tapis de bain et manqua de chuter. Foutu demeuré en pyjama; il en restait à peine un fond maintenant… Avec un grognement le Prof entreprit de se débarbouiller à nouveau, prenant bien soin cette fois de ne pas regarder le miroir en face de lui. Son regard divagua le long de la surface lisse et blanche de l'évier, avant de venir se poser sur le verre en plastique que l'homme en kigurumi avait laissé pour lui…
Enfoiré…
Enfoiré!
Enfoiré!
ENFOIRE!
D'un geste maladroit et emplit de rage il saisit le récipient et le jeta de toutes ses forces à travers la petite pièce. Le verre ricocha contre le mur en aspergeant le sol de son contenu avant de tomber par terre, roulant lentement sur le coté avant de buter contre la douche et de s'arrêter.
Comment pouvait-il prétendre vouloir l'aider?! Comment pouvait-il vouloir l'aider à résoudre ses problèmes?! C'était lui, son problème! Sa voix! Son talent! Sa carrière! Son existence tout entière; qui étouffait et empêchait la sienne! Comment pouvait-il prétendre vouloir l'aider…
La respiration du Prof se saccada légèrement avant de se calmer. Dormir; il avait besoin de dormir. D'un pas difficile il se traîna jusqu'à sa chambre, laissant sa bouteille de whisky sur le bord de l'évier- pour ce qu'il en restait… Il s'appuya contre le mur, vacillant légèrement sous l'effet de l'alcool et avança pas à pas jusqu'à enfin atteindre son laboratoire, devenu depuis quelques temps un sanctuaire où seul lui et les bouteilles de whisky pouvaient pénétrer librement. Il posa sa main sur la poignée lorsqu'un léger 'clique' se fit entendre non loin. Le Prof tourna la tête et vit la porte menant à la grotte du 'panda' qui venait tout juste de se fermer, sa poignée toujours abaissée, indiquant que quelqu'un était encore de l'autre coté. Est-ce qu'il l'avait… Surveillé? Le scientifique sentit une nouvelle bouffée de colère s'emparer de lui. Il s'approcha de quelques pas et donna un unique mais menaçant coup de poing contre le bois pour attirer l'attention du chanteur.
«Tu n'es pas un panda…, siffla-t-il, Tu n'es qu'un demeuré qui chante et qui danse pour amuser la galerie… Tu n'as aucune valeur… Tu n'es qu'un humain.»
Un bruit étouffé lui parvint de l'autre coté de la porte et le Prof ne put réprimer un sourire satisfait. Ça ne paraissait peut-être que comme très peu; une petite insulte dans le vent… Mais il connaissait la fierté du soi-disant panda et il savait quels mots utiliser pour blesser. Il retourna à sa porte et entra dans son laboratoire où il s'enferma pour le reste de la nuit. L'endroit était dans un piteux état; sale et empestant le renfermé et l'alcool. Le sol était jonché de bouteilles vides et vêtements sales et des tâches de produits chimiques et/ou de whisky mouchetaient le tapis, les draps et les rideaux éternellement fermés de la chambre. Le Prof n'y prêta pas attention; principalement parce que cela faisait des mois que son laboratoire était dans cet état et se dirigea vers son lit. C'est alors que de légers, très légers sanglots étouffés lui parvinrent depuis le couloir alors qu'il s'allongeait sur le vieux matelas.
«Pauvre petite chose…» siffla-t-il en serrant les dents.
Il s'enroula dans sa couverture et se couvrit le visage avec son oreiller pour ne pas avoir à supporter les plaintes du 'panda' dont l'estime venait d'être violemment fracassé avec un marteau 5t. Qu'il pleure, le pauvre, qu'il pleure… Lui au moins en avait le droit.
Lui au moins était apprécié de tous.
Lui au moins ne risquait pas de perdre sa rubrique.
Lui au moins ne risquait pas de perdre son moment de gloire.
Lui au moins ne risquait pas de perdre sa raison d'être et de sombrer dans la tristesse, les remords, l'alcool… La solitude… La dépression…L'isolement…
