Yo ici J'men, l'auteur d' "Un prof pas si charmant" et "Un duo presque parfait" ( oui vous ne rêvez pas je me fais de la pub ^^). Ceci est une toute nouvelle histoire abordant d'autres sujets. Le début peut paraître un peu niais mais le récit sera un peu plus sombre que mes autres histoires. Il y aura de l'humour mais beaucoup moins, j'ai préféré me concentrer sur ce que les personnages ressentent plus que sur la manière dont ils disent comment ils se sentent.
L'histoire évolue dans un monde alternatif qui à des éléments communs avec l'univers de '' Un prof pas si charmant'' ( à savoir les anges et les néphilims par exemples) mais on parlera surtout de Vampire et de Templiers. Je remercie beaucoup l'auteur Sakka Sensei qui m'a grandement inspiré et Wonder Yasei m'a bêta qui se brûle les yeux pour moi.
J'espère que ça vous plaira!
Bonne lecture.
Chapitre 1
Une famille formidable.
Dans un petit coin tranquille au nord de la commune corse de Pigna, une jeune femme dormait profondément dans les bras de son homme. Les rayons torrides et somptueux de l'astre jaune lui caressèrent alors la peau. Cette divine lumière filtrait à travers ses paupières closes et lourdes, fatiguées par la chaleur mais surtout l'agitation de la nuit passée. Elle et son maris s'étaient aimés des heures durant avant de céder tous deux aux avances du sommeil. Elle les ouvrit, éblouie par cette lumière qui illuminait de ses scintillements puissants ce tapis bleu azur qu'était le ciel. Quelques oiseaux volaient au loin, lui inspirant un sentiment de liberté. Elle enroula son drap couleur crème autour de son corps dévêtu, se leva et alla vers la fenêtre de sa chambre qui se trouvait juste au dessus de son bureau.
Quand elle n'était pas au lac, c'était ici qu'elle donnait la vie, ici que la magie opérait. Elle y passait le plus clair de son temps à écrire, encore et encore. Des histoires toujours plus longues, toujours plus belles, toujours plus originales. Oui, elle était romancière, une vraie de vraie, enfin. Son pseudonyme était « La plume Nantaise » bien qu'elle n'y habitait plus depuis des lustres. Il y avait des dizaines de feuilles de brouillons disséminées à tout va sur le meuble de travail. Un amas de gribouillis dont elle seule arrivait à déchiffrer le contenu. On pouvait y voir : une lampe de chevet, son ordinateur portable rose fuchsia, une trousse ainsi qu'un carnet, le carnet. Il était de forme étrangement triangulaire intitulé « Sakka's Note », qui contenait toutes ses idées de scénarios des plus sérieuses aux plus farfelues. Elle le poussa délicatement et ouvrit la fenêtre.
Le printemps était vraiment un formidable antidépresseur, cela la rendait euphorique.
Les merles chantaient leur joie, bientôt suivis par tous les autres oiseaux. Ce concert la réveillait doucement. Elle souriait, enivrée par le parfum des fleurs plus bas, sa chevelure ténébreuse se trémoussant au bon vouloir du vent. En bas, dans le petit jardin, il y avait des fleurs, aucune n'était identique à une autre. Des jonquilles, des jacinthes, des petites violettes, des muscaris, des forsythias, les premières fleurs de son pêcher qui lui donnerait des pêches de vigne à l'automne, des fleurs de cognassiers du Japon, et bien d'autres encore.
Soudain, la voix de sa moitié l'interpella.
« Yo, Hinata.
Elle tourna son regard sur Naruto, l'homme de sa vie, son pilier et son apollon aux yeux océan et aux cheveux d'or. Un homme un peu bête et tête en l'air par moment mais aimant, prévenant, et un bon père de famille. Mais ce qui lui plaisait tant, c'était qu'avec lui elle pouvait lui montrer ses faiblesses sans craindre qu'il s'en serve pour affirmer sa force. La couverture était rabattue sur le bas de son corps, laissant juste apparaître ses abdos saillants. Il la regarda un moment les yeux inondés d'amour.
- Bonjour mon cœur. Bien dormi ?
- Comme un bébé, répondit le bellâtre en souriant. D'ailleurs en parlant de bébé, après la nuit d'hier je ne serais pas surpris qu'il y en ait encore un en route.
- Arrête ça gros bêta, fit-elle honteuse.
Hinata, gênée, ne put s'empêcher de cacher son visage derrière ses mains si délicates, les joues colorées par l'embarras. C'est qu'elle était très prude, on l'avait élevée ainsi. Son homme l'a rejoignit,recouvert d'un simple boxer vert. Il retira ensuite les mains de sa belle de son visage et écarta sa frange pour pouvoir la regarder dans ses yeux onyx.
- Joyeux anniversaire ma reine,souhaita-t-il à la mère de ses enfants. »
Puis les deux tourtereaux s'embrassèrent. Néanmoins cet instant ne dura pas longtemps, la porte de leur chambre s'ouvrit avec fracas, mettant fin à ce moment romantique. Deux bambins, un garçon et une fille, entrèrent armés de grands sourires et de plateaux repas bien garnis.
Le garçon, en pyjama gris, était la copie conforme de son père. Une chevelure blonde, une bouche fine et des yeux était l'aîné de la fratrie et prenait son rôle très au sérieux. Une assiette orange contenant une tour de pancakes en forme de cœur au milieu d'un cercle de morceaux de fraises bien rouges, ornait son plateau. Il y avait aussi deux grands verres remplis de jus d'orange, un pot de miel, ainsi qu'une petite bouteille de sirop d'érable.
La fille, était quant à elle la fusion parfaite de ses deux parents. Ses yeux d'un bleu pur rappelaient ceux de son père, tandis que ses courts et soyeux cheveux ébène étaient semblables à ceux de sa mère. Une gamine joviale, pleine de vie et sympathique en robe de chambre rose, à l'image de ses joues. Dans son plateau à elle, il y avait deux tasses de café vides, une cafetière ainsi qu'un assortiment de spéculoos de tailles et de formes différentes.
Si Naruto était son monde, ses enfants représentaient sa capitale. Ils déposèrent chacun leur présent sur le lit de leurs parents.
« Boruto, vous avez préparé le petit-déj ?
- Ouais dad, répondit le plus grand de ses héritiers. Hima m'a aidé pour faire les pancakes. Par contre j'ai fait la décoration tout seul, ajouta-t-il fièrement.
- Ah, c'est pour ça que les fraises ont une tête bizarre, se moqua son paternel.
- Oh ! C'est quoi cette attitude d'ingrat ? Et puis ce n'est pas facile d'utiliser un couteau, fit-il remarquer à son géniteur.
- Humph ! Moi à sept ans je pouvais manipuler toute sorte de lame comme un vrai samouraï. Et puis j'avais déjà une force herculéenne, avança Naruto en fanfaronnant.
- N'écoute pas ses bêtises Boruto ta décoration est vraiment jolie. Je suis vraiment, vraiment vraiment, très heureuse de cette surprise.
La maman exprima alors sa joie en prenant dans ses bras remplis d'amour, ses deux enfants et en faisant abattre sur leurs joues une pluie de baisers, devant son mari un tantinet jaloux. L'homme se dirigea alors vers les plateaux repas pour calmer son mal.
- Maman arrête ! J'ai de la bave partout maintenant, se plaignit le premier.
- Non, encore, encore ! supplia sa cadette ».
Boruto et sa sœur étaient proches mais en même temps tellement différents.
Lui, avait sept ans, était impétueux et fougueux. Un garçon intelligent et plus mature que la majeure partie de ses camarades de classe. Un être sûr de lui sachant quelles étaient ses forces et ses qualités. Néanmoins il demeurait pleinement conscient des dangers du monde dans lequel il vivait.
Elle, avait cinq ans, était une petite fille douce et aimante mais naïve, ne voyant le monde qu'à travers les lunettes de l'ignorance.
« Merci à tous les deux mes enfants chéris, déclara la jeune femme reconnaissante. Cependant, je ne veux plus que tu utilises des couteaux sans la présence d'un adulte Boruto, tu pourrais te blesser. Et toi Hima, ne prend plus de plateau contenant des cafetières. C'est dangereux, tu pourrais en renverser et t'ébouillanter.
- Je suis d'accord pour Hima, mais moi je suis un grand garçon, argua-t-il. Je ne suis plus un bébé qui a besoin qu'on l'aide pour couper sa viande. De toute façon on n'était pas tout seul, il y avait papy. C'est même lui qui a fait le café, maman.
- Papy était avec vous ?
- Oui maman, confirma-t-elle les déclarations de son frère.
- Et où est-il maintenant ?
- Il attend en bas pour nous emmener chez lui après qu'on aille voir oncle Neji. C'est notre deuxième cadeau. Hima et moi on part pour vous laisser la maison rien qu'à vous.
- C'est vraiment gentil de votre part.
- Ouais mais ne faites pas de bêtises en notre absence hein, les avertit Boruto.
- C'est promis, répondit Hinata en levant sa main droite solennellement.
- En vérité je disais ça surtout pour l'autre incapable… Mais qu'est-ce que tu fais encore ? demanda-t-il ahuri en fixant son papa.
Naruto était en train de se battre avec le pot de miel. Il avait beau se démener de toutes ses forces pour accéder à ce savoureux nectar doré, ce dernier ne voulait pas s'ouvrir.
- Ce truc est coincé, purée ! jura-t-il.
- Où est donc passée ta célèbre force, samouraï du dimanche ? lui demanda son fils hilare.
- Arrête de te moquer de moi !
- Certainement, à vos ordres « ô-grand-samouraï-incapable-d'ouvrir-un-simple-pot-de-miel ».
- Boruto, arrête un peu d'embêter ton père.
- Ok maman.
- Pourquoi ne pas prendre tes pancakes avec du sirop d'érable, mon amour ?
- Mais je veux du miel moi !exigea-t-il en faisant une grimace comme un enfant capricieux.
Les deux adultes se mirent à rire, se rappelant des souvenirs heureux. En effet, lorsqu'il était petit, Boruto faisait souvent ce genre de cinéma pour qu'on lui tartine ses biscottes de miel.
- Qu'est-ce qui vous fait rire comme ça tout les deux ? interrogea l'intéressé, se sentant clairement visé.
- Rien du tout mon ange.
- Ouais, c'est un humour de parents, tu ne peux pas comprendre.
- Naruto, passe moi ce pot de miel je vais l'ouvrir.
- Tiens, mais si moi je n'ai pas réussi je doute que…
- Voilà.
- Tu as réussi !
Hinata avait une poigne de fer qui n'avait rien à envier à bon nombre d'hommes, Naruto le premier. Ne pouvant plus se servir de sa main gauche depuis cette triste nuit, elle avait compensé ce manque en musclant sa main encore valide.
- On voit qui porte la culotte entre vous deux, lâcha le petit blond impétueux, l'air de rien.
- C'est moi , s'écria le père dont la virilité avait été atteinte!
- Hima viens on va s'apprêter, ordonna-t-il à sa sœur.
- D'accord. Papounet, même si tu portes une culotte comme une fille, moi je t'aime quand même.
- Oh c'est trop mignon ma petite puce. Tu viens faire un câlin à papounet ?
- Non, répondit-elle sèchement. Tu sens trop mauvais, fit la fillette en ce pinçant l'arrête de son petit nez en trompette.
- Ouais tu schlingue, dépêche toi d'aller te brosser les dents et de prendre une douche. Allez, on y va, little sister.
Les deux bambins, leurs piques maintenant lancées, se précipitèrent hors de la chambre en refermant derrière eux.
- Quel bande de sales morveux ingrats, vitupéra le restaurateur ! On aurait dû adopter des chiots, songea-t-il.
- Je dois dire qu'ils n'ont pas tort, tu ne sens pas la rose mon trésor, dit-elle après un fou rire. Bon je vais dans la douche et ensuite je descends saluer ton père.»
Après avoir fait sa toilette et s'être coiffée, Hinata enfila une belle robe de soie blanche. Elle descendit ensuite pour dire bonjour à son beau père. Elle emprunta un long escalier en colimaçon pour arriver sur le grand couloir qui donnait sur la porte d'entrée. Il y avait tout un tas de cadres photos et tableaux de famille qui décoraient le hall, ainsi que, à côté de la porte, deux colonnes de traits de hauteur différentes, fait au feutre noir indélébile.
Régulièrement la jeune maman mesurait la taille de ses enfants, un moment de grand amusement qu'ils appréciaient beaucoup. Elle s'y arrêta un instant, la nostalgie s'emparant d'elle, puis elle alla en cuisine. Son beau père n'y était plus. Elle se rendit au salon avant d'aller au jardin se trouvant juste en dessous de sa chambre, devant la maison. Un vieil homme en salopette était couché dans l'herbe, les mains enfouies dans sa chevelure autrefois éclatante maintenant éteinte par les attaques du temps. Hinata prit une chaise pour ne pas salir sa robe et vint se poser à ses côtés.
Il contemplait le paysage. Et quel paysage ! Un magnifique paysage campagnard. Cette jolie, immense mais solitaire maison était placée en haut d'une colline. Elle était plongée au cœur de la nature, la végétation l'entourait jusqu'aux moindres petits recoins. Cette résidence offrait une vue inégalable sur les merveilles de la ré paysage sauvage et bien loin de la ville, calme et propre et bien sûr agréable puisque les bruits citadins du quotidien n'existaient pas ici.
Le jardin principal se trouvait derrière, il était semblable aux parcs forestiers. Plus loin, on voyait des arbres, qui délimitaient le début d'une forêt. Ces arbres, qui entouraient la paradisiaque demeure montaient haut jusqu'à la toiture du bâtiment. Plus loin encore, il y avait des montagnes. De gigantesques montagnes grises qui se propageaient à perte de vue. Ces montagnes atteignaient les nuages, laissant passer les fins rayons étincelants du grand soleil majestueux.
« Bonjour Hinata.
- Bonjour Minato. Comment allez-vous ?
- Très bien. Je contemple le paysage, laissant se perdre mon regard dans ce champ vert et interminable.
- Vous avez l'âme d'un poète beau-papa, le complimenta sa belle-fille.
- Disons que je suis inspiré en ce moment. Tout m'inspire ici. J'adore vraiment venir dans cette maison. Elle semble si petite et insignifiante face aux élégantes montagnes s'élevant derrière elle. Un petit point noir en comparaison avec ces monts touchant de leurs sommets le plafond du monde. Oui, j'adore vraiment cette maison.
- Vous pouvez venir plus souvent, c'est toujours une joie de vous voir ici et puis les enfants vous adorent.
- Merci, c'est gentil, ça me touche vraiment. Toutefois je doute que l'incapable qui me sert de fils apprécie, il me voie suffisamment au boulot. D'ailleurs, où est mon fils ?
- Il doit sans doute terminer de prendre sa douche.
- Non je suis là, dit-il en sortant de sa maison précipitamment ! Et merde, je suis à la bourre !
- Naruto, tu n'es pas en tenue blanche, remarqua la jeune maman.
Oui, son époux portait un costume gris clair et une chemise rose. Il ne les accompagnerait pas voir « oncle Neji » et les siens, encore une fois. Comme toutes les fois auparavant, il trouverait une nouvelle excuse à donner. Il savait que cela faisait de la peine à sa bien-aimée, mais c'était plus fort que lui. Cela lui rappelait de mauvais souvenirs.
- Je suis désolé j'ai un rendez-vous d'affaire mais je serais là pour dix-neuf heures, assura-t-il. J'ai prévenu le personnel du « Ramen's Love » que je prendrais mon après-midi.
- Bien, d'accord.
- Je suis désolé Hinata, je promets de me rattraper pour la prochaine fois.
- Hum, répondit-elle avant de lui donner un baiser. A ce soir.
- Papa, tu peux les accompagner s'il te plaît ?
- Tu pourrais quand même me dire bonjour, non ?
- Tu peux ou pas ?
- Bien sûr.
- Merci, je te revaudrais ça ! A plus tard.
Naruto courut jusqu'à sa splendide berline bleue, démarra et partit à vive allure.
- Tss ,pesta le vieil homme ! Quel lâche, l'injuria Minato, toujours allongé en se prélassant au soleil sur l'herbe !
- Cela ne fait rien grand-père, je comprends pourquoi il n'aime pas ce genre d'endroit mais c'est vrai que j'aimerais qu'il vienne avec nous, juste une seule fois.
- La prochaine fois il viendra.
- Oui, je l'espère.
- Pépé, maman ! Regardez-moi, les surpris la voix d'Himawari ! Tadam ! Je suis trop belle en robe, pas vrai ?
Himawari se mit à tournoyer sur elle-même faisant soulever sa robe immaculée. Elle portait également un gilet et d'élégantes ballerines. C'est vrai qu'elle était toute mignonne dans cette accoutrement couleur neige.
- Mais que tu es mimi habillée comme ça ma princesse ! hurla le grand papa les yeux émerveillés. Attend, je vais prendre une photo, fit-il en se levant brusquement et en saisissant son Smartphone.
- Papy salopette, arrête ton cinéma, tu es ridicule, l'interpella Boruto en sortant de la maison à son tour, les mains dans les poches.
Lui aussi était de blanc vêtu, il portait une chemise à manches courtes, un bermuda et des espadrilles qui lui allaient à ravir.
- Oh, mais toi aussi tu es trop kawai mon petit prince !s'extasia « papy salopette ».
Le grand père essaya de photographier ses petits enfants avec son Smartphone, mais il n'arrivait pas à dompter la bête. La technologie et lui ne faisait non pas deux mais au moins mille. Comme il le répétait sans cesse : « La technologie est une magie que je ne maîtriserais jamais ». Boruto dépassa son grand-père et chercha son père du regard. Il marmonna alors dépité : « Il ne viendra pas… Comme d'habitude, hein ? »
Sa mère ne dit rien, mais son silence était plus parlant qu'un million de mots.
« Boruto, je suis certaine que…
- Oui, il avait quelque chose à faire, le coupa l'enfant.
- Oui.
- Il reviendra au moins pour passer le dîner avec toi ?
- Oui, il a dit aux employés du restaurant qu'il prenait son après-midi, l'informa Hinata.
- Il avait intérêt ! Bon, on est complet, allons-y. Oh, attendez-moi dans la voiture, j'ai oublié un truc, ordonna le petit homme aux cheveux de blé.
Alors que Boruto se précipitait à l'intérieur de la maison, le reste de sa famille se dirigeaient vers un grand arbre. C'est là que Minato avait garé son gros 4x4 orange où le logo du restaurant familial était présent sur chaque portière. Il l'avait mis là pour que son véhicule soit protégé du soleil. Hinata installa Hima dans son fauteuil enfant et s'assit derrière avec elle. Son plus grand, lui, allait s'asseoir devant. A peine bouclait-elle sa ceinture que ce dernier arriva. Ses mains étaient chargées, chacune d'elle portant un bouquet de fleurs blanches nouées par une corde noire.
- Tu n'as pas oublié, lança finalement sa mère.
- Evidemment que non ! C'était ma mission après tout. C'est bon papy, tu peux y aller.
- Bien reçu ! En route vers le cimetière. »
Le grand Cimetière de Pigna, telle était leur destination. C'est ici que reposait la famille d'Hinata, ou tout du moins ce qu'il en restait. Il y a un peu plus de huit ans, lors d'une nuit de pleine lune, un incendie de nature inconnue se déclara dans la grande résidence nantaise de la Famille Hyuga, une illustre lignée d'origine japonaise. Elle revivait régulièrement cette tragédie en cauchemar.
C'est cette nuit là qu'Hinata perdu l'usage de sa main gauche. Mais elle s'en tirait à bon compte, le simple fait d'être encore en vie était un miracle. Ce soir là, cet incendie réduit tout en cendre, son foyer mais surtout sa famille. À part Neji, d'eux il ne restait rien, aucun corps à pleurer, aucune cendre à disperser, rien du tout. Après trente minutes de trajet ils arrivèrent à destination. Minato s'arrêta dans le parking et fit descendre ses petits enfants et sa belle-fille, il ne les accompagnerait pas non plus. Il jugeait qu'il était de trop et surtout que sa présence serait déplacée.
La mère et ses enfants sortirent et entrèrent dans le dortoir du grand repos éternel. Après avoir dépassé quelques tombes, la famille de blanc vêtue se stoppa près d'un grand pommier qui trônait fièrement devant le tombeau familial des Hyuga. Ce petit arbre vert mais imposant par son charisme, semblait protéger cet endroit. Rien de surprenant, car sous ses racines encore frêles, dormait paisiblement le cadavre carbonisé de Neji Hyuga, l'aîné de sa fratrie.
Chaque année à la date du 27 avril, depuis que son fils pouvait marcher, elle venait rendre visite à ceux qui l'avaient tristement quittée. Elle se saisit alors d'un des bouquets qu'avait ramené son fils. Ces deux bouquets blancs étaient composés de divers fleurs qui avaient chacune une signification unique. Elle s'agenouilla devant le pommier et se recueillit humblement. Elle détacha ensuite la corde qui retenait prisonnière ses beautés florales opalines.
« Bonjour mon frère, on est venus célébrer ton anniversaire. Je t'ai apporté des présents. Des chrysanthèmes blanches pour te rendre hommage et exprimer que ta disparition me cause une profonde et sincère tristesse, mais aussi pour te dire que peu importe la distance, soit assuré que je suis de tout cœur avec toi.
Des achillées blanches parce que j'ai de la rancœur envers toi. Toi mon doux grand frère qui m'a laissée toute seule. Mais aussi pour te dire que malgré ça, je saurais t'aimer quand même.
Des camélias blancs, symbole de ta fierté et de ton noble honneur. Mais aussi pour te dire que je t'aimerais toujours.
Enfin des fleurs de muguet symbolisant la renaissance de la vie, pour te souhaiter tout le bonheur du monde là où tu es. Joyeux anniversaire mon frère. »
Hinata se releva péniblement, alourdie par la douleur et le chagrin. Elle pleurait. Elle s'était pourtant juré de rester forte cette fois-ci, de rester digne cette fois-ci. D'épargner à ses enfants le rude et pathétique spectacle de voir leur maman pleurer. Mais cela lui était impossible. Elle avait beau être heureuse d'avoir survécu, d'avoir pu trouver l'amour et fonder une famille, au fond elle, elle était rongée par la culpabilité. Elle ne pouvait s'empêcher de se sentir coupable de ne pas être morte avec eux cette nuit-là. Bien sûr, tout cela était infondé mais cette pensée ne la quitter pas depuis des années. Voyant les larmes couler sur les joues de celle qui lui avait donné la vie, Himawari lui serra fort la main.
« Ne pleure pas maman, oncle Neji est devenu une étoile maintenant.
- Oui, il continue de veiller sur sa petite sœur depuis là-haut, confirma-t-il les propos de sa sœurette, en souriant.
Hinata pleurait toujours, mais les paroles de la chair de sa chair, changèrent ses larmes de tristesse en larmes de joie.
- Vous avez raison. Venez, mes chéris, allons dire bonjour à Hanabi et vos grands parents. »
Attrapant fermement les mains de ses enfants comme si elle risquait à tout moment de les perdre, comme si eux aussi allaient l'abandonner, comme si eux aussi allaient la laisser seule, Hinata rentra dans le caveau familial. L'endroit était obscur, éclairé seulement par quelques bougies timides et fatiguées. Il y avait trois tombes, trois tombes vides. Il n'y avait aucun corps à l'intérieur mais chacune contenait un symbole pour se rappeler de ceux qui étaient partis en fumée. Un sabre pour son père, un miroir pour sa mère et une perle de jade pour sa sœur.
De gauche à droite, il y avait d'abord le cercueil de son père, le patriarche Hiashi Hyuga. Puis venait, Tsukyo Hyuga, sa mère. Et enfin, celui d'Hanabi Hyuga, sa petite sœur. Boruto donna à sa mère le dernier bouquet de fleur. Elle enleva la corde qui enchaînait les fleurs et se mit à genoux devant le cercueil destiné à son père, prête à réitérer la cérémonie qu'elle avait faite pour son frère.
« Bonjour Papa, comme chaque année je suis venue avec tes petits enfants. Ils ont bien grandit depuis la dernière fois. Boruto te ressemble de plus en plus. Il est encore plus impertinent et orgueilleux de jour en jour.
- Hey, se plaignit l'intéressé !
La maman laissa échapper un petit rire, éclairant de sa beauté cette pièce sinistre.
- En mettant de côté son sale caractère, tout comme toi il est aimant et protecteur. Certes il est très fier malgré son jeune âge ce qui l'empêche de montrer clairement ses sentiments, mais je sais que quoi qu'il arrive, il sera toujours là pour sa petite sœur. Tu aurais été fier de lui, fier de ton petit fils, en tout cas, moi je le suis. »
L'enfant détourna le regard de sa mère et croisa les bras d'un air détaché. Il avait beau afficher un air désintéressé, le rouge délicat qui peignait son visage dévoilait clairement ses sentiments. Les paroles de sa mère le remplissaient de joie.
« Papa, le monde est si rude depuis ton départ mais j'essaye de rester forte et de rendre hommage à l'éducation que tu m'as donnée. Voici des fleurs de Lys. Elles sont l'emblème de ton royal dévouement envers les tiens et la grandeur de tes sentiments. Merci pour tout. »
Elle se décala ensuite vers la tombe destinée à sa mère.
« Bonjour maman, comment vas-tu ? Es-tu bien tout là haut, dans ce vaste champ Elysée ? Moi je vais bien. J'ai réalisé notre rêve, je suis une romancière publiée maintenant. Je suis devenue une femme accomplie maintenant. Une mère admirable maintenant. Tout cela c'est grâce à tout ce que tu m'as enseigné avant. Je sais que je ne serais jamais une maman telle que toi. Toi qui étais un être dont l'étreinte était une source intarissable de réconfort, de tendresse et d'amour. Mais je fais de mon mieux et si par miracle je ne suis qu'un quart de ce que tu étais, alors je peux dire que je suis une maman formidable.
- Oui tu es une super maman, s'écria Hima !
- Merci ma puce. Tu as vu ça maman ? Hima devient une jolie jeune fille. Elle est adorable, aimante, douce ainsi qu'un peu naïve ne voyant que le meilleur des gens. Heureusement que son frère est là pour veiller sur elle, rit-elle.
Tiens maman, ce sont des roses blanches. Elles représentent ton élégance si raffinée, ta chasteté et ton amour. Mes respects, maman. »
Hinata se releva et avança sur sa droite, pour se mettre à genoux une ultime fois. Oui, c'était le recueillement final.
« Salut petite sœur. Tu es partie si jeune… Tu as toujours rêvé d'avoir une belle est grande famille qui aurait animé ta maison, dit-elle amusée. Tu aurais adoré notre maison. J'ai souvent pensé que tu serais la première à te marier. Tu étais tellement belle, tout le temps à te faire courtiser à tout va. Cependant tu as toujours su garder la tête sur les épaules. Tu étais une fille simple, gentille mais qu'il ne fallait surtout pas mettre en colère. Tu aurais fait une excellente maman, si seulement tu en avais eu le temps…
Cette fois, je t'ai apporté des marguerites. Car comme toi, elles sont à la fois, innocentes, belles et me manque ma Hanabi chérie.
Hinata se releva, aidée par les bras petits mais musclés de son fils. Elle jeta un dernier regard à cet endroit chargé d'émotions. Elle ressentait bien sûr encore un peu du chagrin pourtant elle était heureuse. Heureuse et apaisée. Son cœur n'était plus submergé émoi mais de joie. Elle avait fini par comprendre que plutôt que de pleurer leurs morts, elle devait célébrer leurs vies.
Car l'existence est une flèche inébranlable qui continue d'aller tout droit sans cesse. Alors rien ne sert de regarder hier en regrettant ce qu'on a fait ou pas fait, il faut regarder devant et penser à demain.
«Hanabi, Okaasan, Otoosan, merci de m'avoir aimé, à l'année prochaine. »
