Titre : Prends ma main.
Chapitre 01 : et je prendrais la tienne.
Personnages : Jim et Ifan, les alter egos de Jack et Ianto de la série de l'affaire des douze Jacks, on retrouvera aussi, Toshiko Sato et Owen Harper, puis Lisa Hawlett ainsi que Rose et Jackie Tyler.
Résumé : Jim et Ifan sont deux être brisés par ce qu'ils ont vécu, il va leur falloir se reconstruire.
Note de l'auteur : écris à la requête de vianaha, qui voulait savoir comment ces deux là avaient réappris à toucher et à être touché. Et aussi pour ceux qui m'ont reproché qu'il n'y avait pas assez de Jack/Ianto dans les douze Jacks.
Rating : NC-17
Warnings : Attention évocation de scènes pouvant être choquantes.
Béta : Black59
Postscriptum : La question étant est-ce que vous désirez que je vous raconte simplement comment ces deux là ont fini par devenir amant ou si vous voulez savoir comment Rose a atterri dans leur lit. Faite le moi savoir. Les comms ça sert aussi à ça. Et de plus ça motive l'auteur.
…
Jim et Ifan n'avaient eu aucun mal à prendre le contrôle de la base. Les employés terrifiés d'Alex n'avaient pas opposé une grande résistance. Ils ne s'étaient pas montrés plus motivés que ça à l'idée de risquer leur vie pour défendre un patron et une institution qui les forçait à travailler pour eux en usant de menace de représailles sur leurs proches ou tout simplement sur eux.
Alex avait bien essayé de riposter, ce qui lui avait valu une belle estafilade. Jim avait tiré avec une rare précision pour un morceau de viande inerte, et il avait désarmé le médecin psychopathe sans pour autant le blesser vraiment. Cette démonstration avait été un élément fondamental dans la reddition du reste du personnel.
Ifan avait immédiatement initié un lockdown, ne se contentant, avant de le faire, que de vérifier que tous les membres de l'équipe se trouvaient à l'intérieur de la base. Jim lui, avait gentiment installé tous le monde dans les cellules vides du troisième sous-sol. Il avait pris soin de mettre Alex à part : il ne voulait pas risquer un lynchage collectif ou autre voie de fait sur le médecin, d'autant que celui-ci semblait être tombé en état de choc.
En haut, Ifan avait lancé les procédures qui devraient déjouer l'éventuelle curiosité de la Maison mère. Il était impératif, pour qu'il puisse mener à bien son opération de piratage du système central de Torchwood, que Londres ne se doute de rien. Heureusement que les contacts entre les deux maisons étaient depuis fort longtemps réduits à de simples protocoles de sécurité facilement contrôlables.
Ifan espérait pouvoir mener sa petite opération en moins de cinq jours. Il ne devait pas lui rester beaucoup de temps à vivre de toute façon. Durant des mois, Alex s'était amusé à lui écraser des cigarettes un peu partout sur le corps. Certaines zones avaient toujours semblé attirer ses faveurs : son épaule gauche, ses fesses et l'intérieur de ses cuisses. Les parties relativement charnues n'étaient pas très jolies à regarder et avaient des difficultés à cicatriser, mais ce n'était rien comparé à ce qui se passait dans son dos au niveau de son omoplate gauche, là où la chair n'avait jamais été très épaisse et où la peau avait renoncé depuis un certain temps déjà à repousser. Là, l'os et les chairs étaient nécrosés et l'infection s'étendait lentement mais sûrement à tout son organisme.
« Voilà, tout ce petit monde est gentiment installé, à quatre par cellule. J'ai mis Alex à part » Avait annoncé Jim remontant d'un pas alerte. « Comment ça se présente ici ? » Avait-il demandé à Ifan qui avait à peine levé son nez de son clavier.
« Pour Londres nous avons confiné la base à la suite d'une infiltration de bétaracknox. Personne ne voudrait voir ces charmantes créatures câbleophage relâchées dans le monde dit civilisé. » Avait répondu Ifan. « Ça aura aussi l'avantage d'expliquer nos éventuels problèmes de communication »
« Besoin de quelque chose ? » Avait demandé Jim.
« D'une bouteille d'eau toujours à portée de main » Avait répondu Ifan. « C'est tout. »
« Okay. Je m'occupe de la logistique en commençant par faire un inventaire de nos réserves. » Avait dit Jim. Puis, pris d'un doute, il s'était arrêté dans son élan pour demander : « Y a toujours un stock de réserve en cas de lockdown prolongé, n'est-ce pas ? »
« Pour autant que je sache, oui. » Avait dit Ifan distraitement, puis levant le nez, il avait ajouté en regardant Jim par-dessus son moniteur. « Maintenant, je ne serais nullement surpris si une partie des conserves dataient de la dernière guerre. »
« Génial ! J'ai vingt huit bouches à nourrir moi. »
Ifan s'était contenté de lever les épaules et de se remettre au travail.
Le KG n'avait pas beaucoup changé durant le règne de terreur d'Alex, à part un manque d'entretien évident qu'aucun de ses prédécesseurs n'auraient toléré. La folie d'Alex avait autant gangréné la construction que les hommes. Il y avait du travail à faire. Il avait rapidement fait l'inventaire de la chambre froide puis de la réserve de conserves et autres denrées stockable. Dans l'ensemble ça semblait correct, ils devraient tenir sans peine dix jours.
Il avait fait un petit tour par les cellules avant de remonter. Ses pensionnaires étaient plutôt calmes et prostrés. Ils avaient manifestement peur de lui, Mathilde l'infirmière avait du leur dire qu'il était la viande. Ce qui les avait complètement déstabilisés. Mathilde était certainement une des rares employées à savoir à quoi la fameuse viande ressemblait. Alex, lui s'était recroquevillé au fond de sa cellule et psalmodiait des paroles inaudibles. Jim l'avait contemplé un moment, il s'était surpris à n'éprouver aucun sentiment, ni haine, ni colère, ni pitié, non plus d'ailleurs. Comme si Alex avait cessé d'être un être humain à ses yeux. Ça l'avait profondément troublé. Ça lui avait même presque fait peur. Jim ne s'était pas éternisé, il voulait les laisser un peu mariner avant de commencer à mettre en œuvre son plan de recrutement.
Il était remonté préparer un petit encas pour Ifan, si Jim ne s'en inquiétait par pour lui, le jeune homme était bien capable de se laisser mourir de faim et d'épuisement sur son terminal. Jim avait du insister pour qu'Ifan prenne le temps de boire sa tasse de thé et de manger son sandwich, mais Jim avait tenu bon jusqu'à la dernière bouchée.
Jim s'était ensuite installé dans le bureau d'Alex et avait redirigé la vidéo surveillance sur les cellules. Il avait sorti le fichier du personnel et avait entrepris d'examiner chaque dossier soigneusement. Il avait d'en l'idée de recruter parmi le personnel d'Alex autant d'employé qu'il le pourrait, mais même s'il avait bien l'intention de leur laisser à tous le choix entre le retcon et travailler pour lui, il voulait savoir dans quoi il s'engageait.
« Tu t'amuses bien ? » Avait fini par lui demander Ifan en revenant des toilettes. C'était là, les seules pauses que le jeune homme s'accordait.
« Analyse comportementale et psychologique. » Avait répondu laconiquement Jim.
Avant de reprendre sa place derrière son ordinateur, Ifan s'était étiré et avait fait quelques mouvements d'assouplissement. Le jeune homme commençait à s'ankyloser.
« Je te proposerais bien de te masser… » Avait tenté Jim.
Ifan lui avait adressé un regard effaré. Même en ne tentant compte que de l'état de son épiderme, il y avait déjà de quoi. Mais vu les violences dont il avait été victime au cours de sa vie, Ifan se raidissait à tout contact physique même léger et involontaire. Manifestement l'idée même d'être touché, lui était pénible. C'était là, une réaction des plus normales chez les victimes d'abus sexuels. De son côté, Jim n'était pas très brillant non plus, mais il avait derrière lui son entraînement d'Agent Temporel et surtout l'expérience des années de réhabilitation qu'il avait subi avant ça.
« Je connais des techniques d'effleurements qui sont très efficaces et qui font des miracles même au travers d'un vêtement. » Avait précisé Jim.
« Je voudrais finir la première phase avant de faire quoique ce soit d'autre. » S'était excusé Ifan.
« Si tu continues comme ça tu y arriveras peut-être, mais ça ne servira pas à grand-chose si tu ne peux pas aller plus loin ensuite. » Avait fait valoir Jim. « Ça fait huit heures que tu n'as pas décollé de cet ordi, tu as même mangé dessus au risque de pourrir le clavier. »
« Tu sais ce que ça coûte un clavier de nos jours ? » Avait répondu Ifan d'un air gentiment narquois.
« Tu veux que je te dise, moi, à quoi ce genre d'attitude irresponsable aura comme répercussion à la longue à l'échelle planétaire ? » Avait répondu Jim en fronçant les sourcils d'un air faussement sévère.
« Est-ce que tu peux le faire pendant que je bosse ? »
« Quoi ? Le massage ou l'explication sur les effets des excès de la société de surconsommation sur l'écosystème de cette planète ? »
« Le massage, si possible en silence, j'ai besoin d'un minimum de concentration. »
Jim avait soupiré, ça serait toujours mieux que rien.
« Si tu t'installes à cheval sur ta chaise avec le dossier côté clavier, oui. » Avait-il répondu.
Jim avait laissé Ifan s'installer, le jeune homme était clairement plein d'appréhension. Jim en était parfaitement conscient et il était flatté de cette preuve de confiance qui lui était faite. Jim était bien un peu nerveux, il n'avait pas fait ça depuis si longtemps, et Ifan n'était pas le sujet sur lequel il pouvait se permettre de se planter.
« Tu ne bouges surtout pas. Si tu veux que j'arrête tu le dis j'arrêterais de suite. » Avait dit Jim en posant très délicatement ses mains de chaque côté du cou d'Ifan : C'est une technique que j'ai appris lorsque j'étais en rééducation. »
« En rééducation ? » Avait demandé Ifan qui n'avait pu réprimer un frisson à ce premier contact. Les mains de Jim s'étaient faites pourtant étonnamment légères sur sa peau.
« J'ai grandi dans un monde en guerre, lorsque j'en ai été tiré j'avais déjà 15 ans et plus de sept ans d'expérience de champs de batailles et de carnages en tout genre. Je te passe les détails, mais pour résumer, je ne connais de la vie à cet âge que violence et rapports de force. » Avait expliqué Jim, parler faisait parti du jeu, ici c'était un moyen de divertir ailleurs l'attention d'Ifan de ce que faisaient les mains de Jim. Moins le jeune homme serait conscient que quelqu'un le touchait, plus il se relaxerait.
« Et ces massages faisaient partie de ta rééducation ? »
« Oui. Il s'agissait à la fois de réapprendre à toucher quelqu'un sans faire mal, mais aussi à réapprendre à se laisser toucher. »
« T'as l'air d'avoir vécu plus que ton quota d'horreur, toi aussi. » Avait soupiré Ifan.
« À 15 ans j'en avais déjà eu plus que mon compte et j'étais certainement plus près d'un animal sauvage que d'un homme. »
Ifan avait fermé les yeux et il s'était laissé aller à la sensation, les mains de Jim étaient légères comme des ailes de papillon. Elles s'activaient en un étrange ballet de passages lents et caressants.
« Tout est dans le rythme et la continuité. C'est la répétition et la lente évolution qui aide le corps à se relâcher. »
« C'est plutôt agréable. » Avait concédé Ifan.
Jim s'était d'abord concentré sur la nuque et la partie haute du dos, en prenant bien soin de ne pas même effleurer l'omoplate gauche. Il était en revanche remonté jusque sur le cuir chevelu, avait doucement massé les tempes et même les sinus. Ses mains étaient ensuite passées devant pour travailler gentiment la mâchoire et les muscles du cou en de douces passes enveloppantes. Il avait attendu que le jeune homme renonce à son travail pour attaquer les bras en descendant jusqu'aux doigts.
Ifan était épuisé, le massage, en relâchant ses nerfs, avait aussi libéré la fatigue.
« Ça ne sert à rien d'essayer de lutter. Il faut te reposer… au moins quelques heures. » Lui avait soufflé Jim.
« J'peux pas. » Avait répondu Ifan au bord des larmes.
« Il va pourtant falloir. » Avait répondu Jim en faisant rouler le fauteuil en arrière de manière à pouvoir le retourner et faire face à Ifan. « Tu ne peux pas continuer comme ça, regarde toi, tu n'en peux plus. »
Jim avait aidé le jeune homme à se lever, il avait l'air d'un animal que l'on mène à l'abattoir.
« Tu va t'installer dans la chambre de quart, je serais à côté. » Avait dit Jim doucement. Ifan faisait des cauchemars, ce qui n'avait bien sûr rien de surprenant. Jim le savait parce qu'il avait dû intervenir à deux reprises chez Lisbeth.
« Tu me réveilleras ? »
« Bien sûr » Avait répondu Jim.
A suivre…
