Note de l'auteur:

- Poudlard en 1970 ? C'est à l'époque des Maraudeurs, non ?

Les Maraudeurs... Quatre élèves de Gryffondor dont on parle constament...

Et les Serpentard dans tout ça ?

Histoire de réparer cette injustice, il m'est venu l'idée d'écrire une fanfic du point de vue des Serpentard cette fois. En prenant Narcissa Black pour personnage principal, et sans oublier bien sûr, la présence indispensable de notre cher Severus Snape .

Synopsis :
Narcissa Black…Que vous évoque ce nom?
La majorité d'entre vous l'associeront immédiatement à cette sorcière, arrogante et prétentieuse de par sa condition de sang pur, qui a épousé Lucius Malefoy, redoutable mangemort en chef.
Mais le véritable masque que l'on porte n'est il pas celui que l'on revêt chaque jour ?
La comédie n'est elle pas nécessaire au succès comme nous le dit si bien Severus Rogue ?
Et si pour une fois la majorité avait tort ?
Et si Narcissa n'était pas la femme méprisante et fière de son rang que l'on se plait de croire ?
Vérités qui éclatent, masques qui tombent, tout ce qui durant ces années passées à Poudlard, l'ont contraint à faire des choix qui l'ont peu à peu plongée dans le monde des ténèbres.
Car on peut tout cacher sous un sourire.
Des larmes qui coulent à n'en plus finir.
On peut tout cacher sous un sourire,
Tout… même l'envie de mourir

Disclaimer :Les personnages, les noms, les caractères et les lieux sont la propriété de J.K Rowling ceci par l'intermédiaire des Editions Bloomsbury © et de la compagnie Warner Bros ©.
Certains personnages cependant sont de mon imagination, tout comme le caractère que j'ai forgé à des personnages peu connus.
Cette fanfiction ne tient compte que de l'arbre généalogique des Black décrit dans le tome 5, pas de celui que JK a récemment fait connaître. Narcissa a donc le même âge que Sirius.


PARTIE I: Première Année à Poudlard


CHAPITRE 1 :
La noble et très ancienne famille des Black

Une rafale de vent s'engouffra dans la véranda renversant au passage quelques livres à reliure de cuir de la bibliothèque qui s'étendait sur les deux pans de murs opposés à la baie vitrée.

Une chouette hulotte s'y glissa et alla se poser sur la banquette de velours rouge qui encadrait la pièce. Elle lissa ses plumes trempées, constellant le tissu de petites taches humides, invisibles dans l'obscurité de la nuit sans lune.

Elle avait du faire trois fois le tour du manoir avant de déceler un vasistas entrouvert dans la véranda au deuxième étage. Elle s'était empressée d'y pénétrer pour échapper à la pluie torrentielle qui s'abattait sur le pays depuis cinq jours déjà.

L'animal sauta à terre et s'avança vers les escaliers, ses serres cliquetant sur les lattes de parquet blond. Il descendit deux étages et déboucha dans le grand salon tout aussi obscur que la véranda.

Après avoir déposé trois lettres en parchemin jauni sur la table basse d'acajou, la chouette se posa sur le dossier d'un des trois canapés, bien décidée à ne pas repartir sous l'averse le ventre vide.

La tempête faisait rage dehors, la pluie martelait les carreaux des deux portes fenêtres et elle ne tarda pas à s'assoupir. Elle fut réveillée quelques heures plus tard par un elfe de maison drapé d'un torchon, qui s'apprêtait à servir le petit déjeuner de ses maîtres dans la salle à manger .Il lui offrit de quoi manger et se désaltérer puis lui ouvrit la fenêtre.

Au dehors, la pluie n'avait toujours pas cessé et le jour avait beau s'être levé, il faisait toujours aussi sombre. A peine la chouette eut-elle prit son envol qu'elle disparut happée par le brouillard.
L'elfe ramassa les trois lettres pour poser chacune d'elles devant trois des cinq assiettes blanches à bordure d'argent qui attendaient la famille Black pour le petit déjeuner.

La première à descendre au salon, grand-mère Althéa, était une sorcière d'une soixantaine d'années aux cheveux gris fer coupés court, elle portait à cette heure matinale une robe de chambre de courtelle bleue et des pantoufles de velours noir à liseré doré.

Sa fille, Iris, avait épousé un jeune homme de sang-pur et de noble ascendance, Altaïr Black et lui avait ainsi donné trois petites-filles : Andromeda, Bellatrix et Narcissa.
Malheureusement, Altaïr était mort six mois avant la naissance de Narcissa, laissant Iris élever seule ses trois filles. Cela ne lui laissa d'autre choix que de vendre le domaine pour venir s'installer dans la maison de son enfance prés d'Aldeburgh.

Pour comble du malheur, Althéa avait perdu son mari en mai dernier. Devenu insomniaque, elle passait désormais ses nuits à lire ou à tricoter, se refusant à toutes potions de sommeil dont elle trouvait l'usage selon ses propres termes abêtissant.

Iris ne tarda pas à la rejoindre, dans sa robe de chambre de velours noir d'où dépassait sa chemise de nuit de soie pourpre. Elle repoussa une mèche de cheveux blonds qui retombait devant ses yeux émeraude et s'installa en face de sa mère.

Elle commençait à beurrer un toast lorsque Andromeda dévala l'escalier et entra en trombe vêtue de sa chemise de nuit prune par-dessus de laquelle elle n'avait pas pris le temps de passer une robe de chambre. Elle se précipita sur la lettre qui l'attendait devant son assiette, l'ouvrit et lu son contenu avec avidité.

- Alors ? demanda Iris un sourire aux lèvres.

- J'ai eu sept Effort Exceptionnel et trois Optimal ! s'écria t-elle ses yeux noisettes toujours fixés sur sa lettre comme si elle n'en revenait pas elle-même.

- C'est très bien ma chérie ! lui dit sa mère en la prenant dans ses bras. Maintenant tu devrais aller réveiller tes sœurs : elles aussi ont reçu leur lettre. Et mets ta robe de chambre, tu vas attraper froid ! ajouta t-elle alors qu'Andromeda montait déjà au deuxième étage.

Mère avait raison, pensa t-elle en frissonnant lorsqu'elle eut atteint la véranda, il faisait vraiment froid. Elle détacha ses cheveux auburn qui retombèrent sur ses épaules nues, formant ainsi un châle qui la protégeait partiellement de l'atmosphère glacée du sombre couloir dans lequel elle venait de pénétrer. La seule source de lumière provenait d'une étroite fenêtre située à sa gauche. Elle frappa trois coups à chacune des deux portes et cria :

« DEBOUT ! »

Mais comme apparemment aucune réaction n'avait suivi, elle ajouta d'un ton enjoué :

« Les lettres sont arrivées ! »

Bellatrix sauta hors de son lit et fonça dans la salle de bain qui séparait les deux chambres. En un claquement sonore, elle ferma les deux verrous, ce qui confirma à Andromeda que sa phrase avait eut l'effet escompté.

Andromeda redescendait prendre son petit déjeuner quand Narcissa se glissa hors de son lit à baldaquin, les yeux à moitié clos, son édredon sur les épaules. Elle clicha vainement la poignée de la salle de bain et poussa un soupir. Depuis que sa sœur était rentrée pour les vacances d'été, elle prenait un malin plaisir à passer avant elle à la salle de bain pour descendre la première, habillée et coiffée, au salon.

Narcissa s'assit sur le bord du lit et défit la tresse qui retenait ses cheveux, au dehors on entendait le ruissellement de la pluie se mêler à celui de la douche. Son regard fit le tour de la chambre aux murs rouge sang, sa couleur de prédilection. Tobby, l'elfe de maison, avait du ouvrir les rideaux alors qu'elle dormait encore, mais malgré le temps sombre la lumière l'aveuglait.

Elle se leva, tira les rideaux sans même jeter un regard au dehors, alluma une chandelle et s'assit devant la coiffeuse qui faisait l'angle, contemplant son reflet d'un air absent.

Elle ressemblait beaucoup à sa mère, la même cascade de cheveux blonds retombait au creux de ses reins, les mêmes expressions animaient son doux visage, bien que celui-ci était beaucoup plus pâle et qu'un regard d'un bleu intense l'illuminait.

Andromeda avait dit que les lettres étaient arrivées. Enfin ! Narcissa avait eut onze ans le 6 juin dernier et attendait depuis patiemment l'arrivée de sa lettre. Elle ne pouvait se décider à descendre au salon pour se rendre compte que tout ceci n'était que le fruit de son imagination, ce qui n'aurait pas été la première fois.

Le bruit de la douche cessa tout à coup et elle entendit bientôt les verrous se tourner et une porte claquer. Bellatrix n'allait pas tarder à descendre et comme toujours, Narcissa arriverait la dernière.
Elle se traîna d'un pas lent sous la douche bien chaude, où elle resta bien un bon quart d'heure. Après avoir pris soin d'éponger le plancher, qu'elle avait à moitié inondé, elle se sécha les cheveux, enfila une robe noire se coiffa et descendit à son tour.

Elle traversait le couloir du premier étage lorsqu'elle entendit la rumeur d'une conversation à voix basse qui provenait de l'autre extrémité du couloir. Elle avança jusqu'au mur qui faisait l'angle avec la cage d'escalier et se trouva nez à nez avec Bellatrix et Andomeda qui tenaient chacune une lettre à la main. Elles s'étaient tues dès qu'elles avaient aperçu Narcissa et échangeaient à présent des regards anxieux se demandant si elle avait entendu ne serait ce qu'une bride de leur conciliabule.

- Tu devrais descendre. lui conseilla Andromeda mettant ainsi fin au silence gêné qui s'en était suivi. Mère t'attends pour son « discours de première année ». Simples recommandations de base. ajouta t-elle devant l'air interrogateur de Narcissa.

- Nous aussi on y a eut droit. dit Bellatrix alors qu'Andomeda disparaissait derrière la porte de sa chambre. Ne t'inquiète pas pour ça.

Puis elle disparut à son tour à l'autre bout du couloir.
Narcissa resta un moment immobile, seule au milieu du couloir. C'était la première fois que ses sœurs l'excluaient d'une de leur conversation. Ce pourrait-il que cela ai un quelconque rapport avec sa lettre ou avec sa mère qui l'attendait en bas ?
Un brusque coup de vent fit claquer une branche contre la fenêtre et mit fin à sa rêverie.

Elle descendit au salon, où sa mère l'attendait au coin du feu, fixant les flammes avec mélancolie. Dès qu'elle entendit Narcissa entrer, elle détourna les yeux vers elle puis lui tendit la lettre en souriant sans rien laisser paraître de l'angoisse qui l'habitait.

Si Narcissa avait porté à cet instant, autant d'attention à sa mère qu'à la lettre que celle-ci lui tendait, elle se serait aperçu qu'une ombre s'était glissée dans son regard d'ordinaire si jovial pour s'emparer peu à peu de son être tout entier.

Elle prit la lettre et décacheta le sceau de cire à l'effigie d'un aigle, d'un lion, d'un blaireau et d'un serpent qui entourait la lettre « P ». Elle déplia l'un des parchemins jaunis que contenait l'enveloppe semblable et lut :

COLLÈGE POUDLARD, ÉCOLE DE SORCELLERIE
Directeur : Albus Dumbledore
Commandeur du Grand Ordre de Merlin
Docteur ès Sorcellerie, Enchanteur-en-chef, Manitou suprême de la Confédération internationale des Mages et Sorciers
Chère Miss Black,
Nous avons le plaisir de vous informer que vous bénéficiez d'ores et déjà d'une inscription au Collège Poudlard.
La rentrée étant fixée le 1er septembre, vous veillerez à être gare King Cross à onze heures voie 9¾.
Vous trouverez ci-joint la liste des ouvrages et équipements nécessaires au bon déroulement de votre scolarité, ainsi que votre billet de train.
Nous vous prions de croire en l'expression de nos sentiments les plus distingués.
Horace Slughorn
Directeur-adjoint

Sa lecture finie, elle remit la lettre précieusement dans l'enveloppe puis, sa mère la pria de s'asseoir afin d'écouter attentivement les quelques recommandations qu'elle avait à lui faire sans l'interrompre :

- Quand tu seras à Poudlard, tu seras repartis dans l'une des quatre maisons qui ont pour nom : Poufsouffle, Gryffondor, Serdaigle et Serpentard.
On retrouve à Poufsouffle tout les cancres et les sangs de bourbe, des gens sans intérêt cela va sans dire.
Les Gryffondors, quand à eux, passent pour avoir du courage, mais tu t'en rendras vite compte, ce ne sont que des arrogants que leur témérité finira par perdre.
Serdaigle regroupe les élèves les plus intelligents, mais méfie t-en il y a toujours des exceptions.
Enfin, Serpentard, où notre famille a suivi sa scolarité, réuni l'élite des sangs purs. Il est plus que probable que tu y sois envoyée toi aussi.
Souviens toi d'une chose, qui veut quelque chose ardemment, fini par tout obtenir ou du moins en approche de bien près. Mais pour cela il faut qu'il le veuille non pas une fois : il faut qu'il le veuille à tout instant.
Encore une chose, je veux que nous soyons bien d'accord sur ce point, il va de soi que tu fréquenteras uniquement des sangs purs, qu'ils soient inférieur à notre condition m'est égale… »

Narcissa qui était restée silencieuse jusqu'ici ouvrit la bouche pour demander une explication, mais sa mère la devança :

- Je t'interdis formellement ne serai ce que d'adresser la parole à des personnes dont tu n'es pas certaine de leur digne ascendance. Crois en mon expérience, cela n'occasionnerait que ta perte. Suis-je clair ?

- Oui mère. répondit Narcissa car elle savait pertinemment que toutes protestations auraient été vaines.

- Bien, tu peux aller déjeuner.

Une fois remontée dans sa chambre, assise dans un fauteuil au coin du feu, la tête appuyée contre la tablette de la cheminée, Narcissa ne pouvait s'empêcher de se remémorer les paroles de sa mère :

Qui veut quelque chose ardemment finit part tout obtenir…mais pour cela, il faut qu'il le veuille à chaque instant…

Mais voulait elle vraiment être envoyée à Serpentard ? Elle n'en était pas sûre, non pas qu'elle désapprouvait sa mère ainsi que les nobles valeurs de sa famille, loin de là.

Elle avait toujours été si différente de cette famille, elle ressemblait si peu à ses sœurs sur ce plan, ou peut être qu'elle ne voulait pas leur ressembler, et qu'elle se plaisait à toujours être si différente…

D'ailleurs, elle n'était pas à l'origine de ce choix, sa mère en avait décider ainsi pour elle, il y avait bien longtemps, lorsqu'elle avait mis fin à une tradition vieille de plusieurs siècles.

D'après celle-ci, chaque membre de la noble et très ancienne maison des Black devait se voir attribuer un prénom en rapport avec une quelconque étoile ou constellation.
Il en avait été ainsi pour tous, pour tous sauf Narcissa. Elle avait eu beau chercher dans le livre « Sous la voûte étoilée » de Stella Hipparque, pas la moindre petite étoile ne portait un nom identique au sien.

Cela avait contribué à mettre davantage de distance entre elle et ses sœurs, la rapprochant encore un peu plus de cette mère qui lui était si semblable.
Et puis, il y avait aussi cette phrase dont le sens lui échappait :

Crois en mon expérience… cela n'occasionnerait que ta perte…

Qu'avait elle vécu qui lui permette d'en être aussi sûre ? Ou plutôt de quoi avait elle était le témoin ? Sa mère n'avait pas pour habitude de taire à ses filles des choses relatives à son passé. Mais peut être que Narcissa se trompait sur son compte…peut être qu'il existe des secrets qu'on ne peut confier à moins d'être…

Elle fut brusquement tirée de ses pensées par des coups frappés à sa porte. Elle alla ouvrir, et se trouva face à un elfe de maison, drapé d'un torchon blanc, qui se tenait timidement dans l'embrasure de la porte. Il prit une profonde inspiration et dit d'un trait :

- Madame votre mère, m'envoie vous faire part de l'invitation de Madame votre tante, qui lui propose de se rendre chemin de traverse pour effectuer les quelques achats nécessaires au bon déroulement de votre année ainsi que celle de vos sœurs et de son fils aîné votre cousin Sirius, votre cousin Regulus sera également présent.

Ne prenant pas garde à l'exclamation de joie ou plutôt de soulagement qu'avait poussée Narcissa à l'évocation du nom de Regulus il ajouta :

- Cette promenade est cependant repoussée à une date ultérieur, en attendant que la tempête cesse.

- Si elle cesse un jour… murmura Narcissa dans l'espoir de ne pas avoir à supporter une fois de plus sa mégère de tante et son démon de fils, Sirius.

Sur ce, l'elfe se volatilisa en un claquement de doigt, laissant planer derrière lui une odeur de chou qui écoeurait Narcissa presque tout autant que l'annonce de cette promenade qui se promettait de ne pas être de toute gaieté, ni de tout repos d'ailleurs.
Enfin tant que la tempête durait, elle n'avait pas à s'inquiéter pour cela.
Et son intuition lui disait, que vu la manière dont cette pluie diluvienne continuait de tomber sans relâche, elle était bien partie pour ne pas cesser de si tôt.


Voilà, j'espère que cette mise en matière vous aura plus. Merci de laisser une petite review, même quelques mots ça fait toujours plaisir .

Et maintenant la suite...