Two-shot sur Marylin Manson. Rating T, pour être sûre (haha, j'aimerais bien voir un jour un texte sur Manson rating K)
Bonne lecture.
Sainte Voix qui hante mes rêves les plus torturés, Sainte Mélodie obsédant mes membres aux mouvements saccadés, Sainte Déchirure dans ce monde trop lisse et propre, Sainte Hantise, Maîtresse de mes folies et révélatrice de mes vices, je me vide de mes pensées en abusant de Tes notes, je baise avec déférence chacune de Tes mesures bénies, qui me transportent loin de la valse infernale des pensées grignotant ce qu'il me reste de matière grise. Tu m'emportes loin de mon esprit carré et cartésien, et Tu me fais plonger dans la torpeur fanatique de ces fous perdus dont je fais à présent partie. Toute cette Sainte Imperfection, toutes Tes entrailles luisantes et Tes hurlements d'Esprit Supérieur, tout cela m'entraîne plus loin dans le tourbillon de la Crise. Ma tête inutile tourne sans relâche, elle explosera bientôt, au Nirvana de Tes riffs endiablés. Toutes ces neurones, cette intelligence futile, elles coulent de mes oreilles couvertes par le coton du casque. Mon corps difforme est possédé par le Diable de Ta Musique Divine, Ma-ry-lin, et tu me contrôle mieux que moi-même. Je suis allongée dans le noir profond du fond du fond, le dernier palier, celui des perdants, celui de ceux qui ont sombré, et je suis bien, avec Toi, avec Ta Voix qui me hurle que ce n'est que Ténèbres, que rien ne pourra me faire remonter et que le coup de talon au fond de l'eau n'est qu'un putain de mythe. Mais Tu es avec moi dans cette Merde et je suis bien avec tes accords Diaboliques.
Je ne veux plus remonter, Saint Manson, je veux rester allongée avec Toi à fumer clope sur clope et à jouer à la marelle au bord de la Falaise de l'Epilepsie. Je veux encore plonger, pour rester dans cet état déplorable, pour trembler encore d'adrénaline ou d'endorphine. Encore une heure de cette extase qui fait courir mes doigts faibles et tremblants sur le clavier, encore une demi-heure de cet orgasme auditif qui me laisse tordue sur le lino bleu, mes yeux retournés fixant les étoiles sans les voir, encore un quart d'heure de ces tressautements de mes membres malades, de ce souffle erratique et de ces traces de bave sur les feuilles éparpillées dans la chambre, encore une minute de ce calme plein dans ma tête, encore une seconde de ce goût apocalyptique d'alcools mélangés sur ma langue et de cette sensation de chute libre grisante.
Encore.
