Allen déambulait dans ces ruelles sombres depuis un moment déjà. Mais contrairement à ce qu'on pourrait penser, il n'était pas perdu et encore moins effrayé. Il paraissait plutôt être dans son élément. Il finit par pousser la porte de service d'une boite. De service ? Bien oui lorsque l'on a 14 ans d'apparence les videurs ne sont pas forcément apte à nous laisser entrer.

C'est donc par la porte de derrière, et assez facilement, qu'Allen entra dans la boite. Celle-ci n'avait pas était choisie au hasard, ça non, le jeune homme n'était pas stupide. Cet endroit était même devenu au fil du temps son endroit préféré. Pour cause, c'était le seul où il est trouvé quelqu'un qui accepte de le servir. Le blandinet s'installa donc au bar, attendant que le barman s'avance vers lui comme toujours. Il sentait déjà pas mal de regard sur lui. Aussi bien féminin que masculin, aussi bien surpris qu'intéressé. Le jeune homme baissa la tête avec l'idée d'oublier toutes ces personnes, déjà tombé stupidement sous son charme naturel.

Pourtant une des personnes précédemment citées n'avaient apparemment pas compris qu'il avait envi d'être seul. Un bras vint se coller au sien. Allen tourna la tête pour découvrir un rouquin souriant :

« Soirée déprime ?

-Qu… Quoi ?

-Pour que quelqu'un de jeune comme toi soit ici, c'est soit un défi soit une déprime.

-Aucun des deux, soupira le blandinet en se retournant vers le bar.

-Donc je peux te tenir compagnie. Au fait moi c'est Lavi.

-Il vaudrait mieux pour toi que tu ne restes pas là, rétorqua Allen en dégageant son bras.

-Je ne vois pas pourquoi.

-Oh Allen-kun est ici, tu avais soif ce soir ? demanda le barman qui venait d'arriver. Alors la même chose que d'habitude ? C'est alors qu'l remarqua la présence du rouquin. A moins que j'arrive trop tard.

-Qu'est-ce que tu oses insinuer Komui ? Je ne suis pas comme ça, répondit Allen d'une voix sourde et décidément attirante pour le pauvre Lavi.

-Je me disais aussi, ce n'est de toute façon pas dans tes habitudes. Alors je te sers ?

-Jus de tomate, soupira-t-il comme si ce stupide barman ne savait pas ce qu'il voulait.

-Ok, j'arrive tout de suite.

-Du jus de tomate ? demanda surpris son voisin.

-Ne t'ai-je pas dit de passer ton chemin ?

-Le problème c'est que je suis assez obstiné dans le genre, expliqua le rouquin de nouveau avec un grand sourire.

-Tu n'es pas vraiment attiré par moi… soupira Allen, le rouge lui montant tout de même aux joues.

-Qui sait ? Serais-tu dans ma tête ? Toi par contre on peut dire que je te laisse pas totalement indifférent. »

En effet le rythme cardiaque du blandinet augmentait doucement mais surement, Son sang semblait faire des claquettes au niveau de ses tempes. A côté de lui le jeune homme souriait toujours totalement inconscient de sa situation, de son odeur si délicieuse et terriblement attirante. Heureusement pour lui Komui tira Allen de ce supplice posant son verre devant lui avec son sourire spécial « j'ai fait une bêtise mais j'en suis fier ». Mais le blandinet n'avait pas le temps de s'en soucier. Il attrapa fébrilement le verre et le porta à ses lèvres… Du jus de tomate… Il renvoya un regard plus que noir à Komui, ce qui lui suffit pour frissonner malgré le sourire de demeuré toujours accroché à ses lèvres.

Allen reposa violement le verre, qui se fendit, sur le bar et quitta son siège avec un léger murmure où on aurait pu deviner une insulte. Des deux regards qui le suivaient l'un était amusé et l'autre surpris mais tellement attiré en même temps. Le blandinet sortit à une vitesse impressionnant du bar. Il avait besoin d'air frais… Non en fait il avait besoin d'autre chose. Il était en manque pas de doute là-dessus, et l'autre abrutit de Komui qui n'avait rien trouvé de mieux que de lui faire cette stupide blague. Il se laissa aller contre le mur pour calmer ses sens et faire redescendre son rythme cardiaque qui n'avait eut de cesse de s'agiter durant les dernières minutes. Rentrer dans un tel endroit alors qu'il était en manque devenait un exploit pour lui. Se contrôler était dur lorsque toutes ses personnes se trémoussaient juste devant lui. Et l'autre imbécile qui avait décidé de le coller précisément ce soir là, comme s'il n'avait pas pu choisir un autre soir pour venir dans ce bar.

D'un coup Allen sentit qu'il n'était plus seul dans se ruelle. Instinctivement il se décala du mur, pour faire face au rouquin. Surpris il fit un pas en arrière cherchant ses mots. Mais Lavi mit ce petit moment d'hésitation à son avantage et le blandinet se retrouva une nouvelle fois contre le mur avec cette fois-ci un homme lui bloquant le passage. Malgré tout le self control qu'il s'obligeait à avoir, son sang se remit à battre dans ses tempes et son cœur dansait à nouveau la salsa, rien qu'avec cette proximité. Ses joues, virèrent au rouge sans qu'il ne puisse y faire quoi que ce soit. Prenant cela comme une invitation Lavi se baissa légèrement et embrassa doucement le cou du prisonnier. Allen lâcha un petit soupire et ferma les yeux, espérant que ce geste inutile suffise à se calmer.

« Tu ne devrais pas faire ça, dit-il en repoussant comme il le pouvait le rouquin.

-Tu as beau nier, je te fais de l'effet ça c'est sûr, constata simplement Lavi qui venait de remarquer qu'Allen avait beaucoup plus de force qu'il ne le laissait paraitre.

-Ne fais pas ça , soupira une nouvelle fois le blandinet.

-Pourquoi pas ?

-Je risque de te faire mal, arrêtes s'il te plait.

-J'aimerai bien voir ça. »

Le rouquin n'imaginait absolument pas que les menaces d'Allen pouvaient se révéler être véridiques, c'est pourquoi il se colla un peu plus contre le corps devant lui. Ce dernier essayait de son fondre le pus possible dans le mur, malheureusement cela ne faisait pas partit des dons qu'il avait reçu. Contrairement à l'attraction fictive qu'il entretenait sur Lavi. Par contre l'odeur du jeune rouquin emplissait délicieusement ses sens au delà de ce qu'on pouvait imaginer, et rien de fictif là-dedans. Au-delà de ce que pouvait croire Lavi. Ce dernier posa doucement sa main sur la hanche de blandinet et repartit dans l'exploration de son cou. Ce fut certainement le geste de trop. Allen changea alors d'expression pour arborer un sourire dément dévoilant deux superbes canines. Sentant un changement Lavi releva un peu la tête juste à temps pour entendre :

« Il t'avait pourtant prévenu, stupide humain. »

Le rouquin n'eut pas le temps de remarquer le changement de voix et d'attitude d'Allen que celui-ci avait déjà les crocs plantés dans sa nuque. Lavi émit un hoquet de surprise puis se déconnecta de la réalité tombant contre le petit corps qu'il avait précédemment coincé contre le mur. Le blandinet continua a aspirer le sang frais qui coulait dans ces veines et qui était en train de lui redonné un peu de sa vie. Pour ne rien gâcher c'était certainement le meilleur sang qu'il n'est jamais goutté. A peine eut-il comprit ce qu'il venait de pensé Allen se dégagea directement du cou de sa victime. Il le regarda avec gourmandise et dégout. Il se dégouter lui-même d'avoir porté la main sur un humain de nouveau. En fait le seul point positif de l'histoire était qu'il n'était plus en manque.

Allen resta encore un moment dans la ruelle, tétanisé, Lavi dans ses bras. Puis voyait que le rouquin ne se réveillait toujours pas il le chargea sur son dos avant de se diriger vers chez lui avec un aisance dont on aurait du mal à croire en voyant le paquet qu'il avait sur le dos.

Lorsque Lavi se réveilla le blandinet se tenait face à lui, le visage inquiet. La vision de cet œil vert le fixant rassura directement le vampire. Ce dernier se laissa retomber contre le dossier de la chaise. Mais il ne pu se reposer bien longtemps que le rouquin le questionna :

-Où est-ce que je suis ?

-Chez moi.

-Je… J'ai fait un rêve bizarre avec toi, gémit-il finalement en se passant la main dans les cheveux.

-Un rêve ?

-Tu t'es littéralement jeté , mon cou, comme un vampire.

-Un vampire ? Tu crois à ce genre de chose ? »

Allen sentit alors qu'il était le sujet d'une étude des plus complètes. L'œil émeraude le sondait tel un expert. Un peu plus et le blandinet l'aurait prit pour un inspecteur de police.

« Allen, tu mens.

-Quoi ?

-Si c'était vraiment un rêve alors pourquoi je serais ici ? Je me rappelle que tu n'étais pas très chaud à rester avec moi.

-Tu t'es évanoui, Komui ne voulait pas que je te laisse. Je t'ai donc ramener chez moi.

-Tu mens Allen. Tu baisses toujours les yeux du côté droit, sans oser me regarder en face. Tu me mens. Ce n'était pas un rêve n'est-ce pas ?

-Tu te sens toujours autant attiré par moi ? demanda Allen, déroutant un peu le rouquin.

-Il y a pas de doute là-dessus, répondit-il reprenant l'attitude dominant qu'il avait eut dans la ruelle.

-Vraiment ? demanda Allen visiblement surpris.

-Pas de doute je te dis. Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda le rouquin voyant Allen légèrement perdu puis complètement étonné.

-Lavi, si je te dis tout alors il faudra me promettre sur ta vie de ne jamais rien dire.

-Limite flippant. Tu serais capable de me tuer ? »

La réponse vint tout seule d'un simple regard du blandinet. Impossible de se tromper, il en était capable. Du coup le rouquin s'empressa de répondre.

« Je te le jure je ne dirais rien.

-Comme tu t'en doutais tu n'as rien rêvé, soupira le vampire.

-Alors… tu es quoi ?

-Ce que l'on appelle communément un vampire.

-Alors tu m'as vraiment… commença-t-il en passant sa main sur sa nuque. La marque n'es plus là ? Ca veut dire que je vais devenir un vampire moi aussi ?

-Il ne faut pas croire tout ce que disent les livres sur nous. Tu n'auras pas de marques de morsure, elle s'effacent pour que les victimes qui ne sont pas mortes n'aient pas de chances de se souvenir. Sans preuve sensible, les humains ont une tendance naturelle à mettre tout ce qui est surnaturel aux oubliettes pour l'oublier au plus vite. Ils font donc passer ce qu'il ont vécu pour un rêve, un peu comme ce que tu as fait au début. Pour ce qui est de devenir vampire là non plus tu n'as pas à t'inquiéter. Il y a plusieurs façon de le devenir mais dans tout les cas il faut qu'il est échange de sang. Tu n'as pas bu du mien que je sache. De plus un élément essentiel du rituel veut que le vampire originel veuille réellement transformer l'humain en vampire. Tu ne risque donc absolument rien. »

Le temps que le rouquin se remette de toutes ces informations Allen se leva pour aller chercher un petit remontant. Il donna un verre à l'humain. Celui-ci l'accepta et le vida d'une traite sous un sourire amusé.

« Te moque pas de moi. T'imagine ce que tu viens de me dire ? Tu as quel âge ? Pourquoi t'es pas une bête assoiffée de sang ?

- J'ai à peu près 528 ans. Mais tu as raison sur le dernier fait, normalement un vampire ne ce soucie que de boire jusqu'à plus soif. J'ai heureusement rencontré une personne qui à fait en sorte de scellé mes mauvais instincts. Je suis débarrassé de ce qui fait que je suis une bête.

-Comment ça débarrassé ? Je suis toujours là microbe, grinça une voix qui fit sursauter Lavi.

-Enfin pas totalement comme tu vois, mais c'est juste un parasite.

-Je crois qu'il m'a déjà parler. Juste avant que tu ne me mordes.

-Normalement il est reste terré mais j'étais en manque et il a sentit que j'étais plus faible que d'habitude. Alors attitude typique d'un parasite, il a alors prit le dessus.

-Et là ? demanda Lavi pas vraiment très rassuré.

-Ca va. Le sceaux de Mana le retient, tu n'as pas de soucies à te faire.

-Que tu dis, des fois tu es pire que moi, s'interposa la voix grinçante.

-Allen…

-Oui ? demanda-t-il avec le premier sourire que lui vit le rouquin, ce qui n'eut d'autre effet que de le faire rougir.

-Pourquoi m'as-tu dit tout ça si normalement j'aurais du oublier ?

-Parce que j'ai des raisons de croire que tu es différent et que tu auras certainement une grande importance dans ma « vie ».

-Comment ça ?

-Quand je t'ai dis que les humains oublient tout, c'est réellement tout. La plus part d'entre vous sont instinctivement par nous, une méthode de chasse si tu veux. Mais une même technique ne peut marcher deux fois sur une même personne. Une fois la victime attrapé elle ne se retrouvera plus jamais attiré par le vampire. Ce qui n'est apparemment pas ton cas. De plus moi-même j'ai effectivement ressentit une certaine attirance envers toi.

-Et donc ? Où veux-tu en venir ?

-Je ne pensais pas qu'on me permettrait de le trouver un jour. Mais tout ça me pousse à dire que tu es mon calice.

-Ton quoi ?

-Mon âme-sœur, si tu veux. Enfin un calice est tout de même beaucoup plus.

-Et ça fait quoi ça ? demanda Lavi sur la défensive.

-D'après la légende, je ne peux plus boire un autre sang que le tient après l'avoir goutté. Ce qui veut dire que sans toi je ne peux plus survivre. L'avantage pour toi est que le calice vit aussi longtemps que le vampire à qui il est lié, à condition bien sûr qu'il reste près de lui. C'est un lien à la vie à la mort.

-En gros j'ai le choix entre être un humain libre ou un immortel enchaîné, demanda ironiquement le rouquin.

-Non, contra Allen d'un voix douce, je ne veux pas te forcer à faire quoi que ce soit. Tu fais ce que tu veux, le choix reste tient.

-Mais et toi ?

-C'est vrai que tu as ma vie entre les mains maintenant que je t'ai goutté mais je ne peux égoïstement te demander de rester.

-Allen tu me demandes presque de t'abandonner alors que je suis toujours autant attiré par toi. Aurais-tu oublié ce détail ? Pourtant tu me l'as fait remarquer il n'y a pas longtemps.

-Alors tu veux dire que…

-Ame-sœur tu as dit, alors je peux faire ça ? »

Le rouquin se pencha vers le vampire et posa doucement ses lèvres sur les siennes. Ce dernier ne pu que cligner des yeux agréablement surpris. Il avait bien fait de ramener Lavi chez lui. Son instinct n'avait rien perdu depuis ses 500 ans. Et il était bien partit pour avoir un ou deux millénaires en compagnie de ce rouquin aussi extravaguant que perspicace. L'éternité ne certainement pas si longue pour un tel duo.