:) Une nouvelle fic en route ! J'espère que ça vous plaira ! Je promets de poster régulièrement les chapitres ;)

Disclaimer : Je ne possède rien de NCIS (sauf les personnages qui sortent de ma tête, c'est à dire, les méchants huhu) et je ne fais aucun profit avec. Franchement, si ça avait été le cas... Certains épisodes n'existeraient pas, c'est moi qui vous le dis !

Bonne lecture :)


Fin de Skye :

Lundi, 8h30, bureau de Cynthia,

La jeune secrétaire ouvrit la boîte pour y déposer la nouvelle lettre de menace qu'elle venait de découvrir glissée dans le courrier du jour, puis soupira.

Non pas que le fait soit exceptionnel. En fait, il était même plutôt courant.

Mais il y avait dans ce cas précis quelque chose qui inquiétait Cynthia davantage que d'habitude.

La plupart des lettres de ce genre était souvent très floues, menaçantes certes, mais jamais précises. Celles-ci étaient différentes. Elles avaient débuté avec le court mot qui avait été planté dans le bureau trois semaines auparavant. Depuis, il ne se passait pas une journée sans qu'une de ces missives ne parviennent au NCIS. Pas par le courrier, non, non. Elles étaient directement déposées au NCIS tous les matins.

Le premier réflexe de Cynthia avait été de vouloir informer Gibbs de la situation.

Mais la directrice le lui avait interdit.

Pourquoi ? Peut-être ne jugeait-elle pas la menace réellement sérieuse ? Ou bien était ce parce que les missives avaient toutes plus ou moins le même contenu : 'tenez vous éloignée de l'agent Gibbs ou payez en les conséquences !' ? Toujours est-il qu'elle avait été très claire, Gibbs ne devait rien savoir de ces lettres, si Cynthia tenait à sa place.

Mais maintenant, le problème avait atteint un niveau qu'elle ne pouvait plus ignorer, quels que soient les ordres qu'elle avait reçu.

En effet, la dernière lettre était pour le moins explicite. Et la photo qui l'accompagnait –comme toujours- l'était tout autant.

En fait, cette photo était très jolie, on y voyait Jenny et Jethro souriant l'un à l'autre –pour une fois. Sauf que la cible au feutre rouge qui avait été soigneusement ajoutée sur le visage de Jenny brisait cette charmante image.

Après une nouvelle minute à fixer cette photo, Cynthia se sentit parcourue d'un frisson. Elle reposa la photo dans la boîte et se leva. Elle avait pris sa décision.

Le Directeur était en conférence avec la tête d'un grand organisme x ou y et elle en aurait encore pour un bon moment.

Le jeune femme avait donc largement le temps de faire ce qu'elle avait à faire.

La boîte sous le bras, elle descendit rapidement les escaliers d'un air résolu et s'arrêta devant le bureau de l'agent Gibbs qui leva les yeux vers elle.

« Je peux faire quelque chose pour vous, Cynthia ? »

Celle-ci hésita un instant.

Gibbs put se rendre compte qu'elle avait l'air soucieux.

« C'est le Directeur qui vous envoie ? » lui demanda-t-il.

Elle rougit.

« Oh, non, agent Gibbs. En fait, elle ne voulait pas que je vienne vous voir mais… Mais j'ai pensé que vous devriez être au courant étant donné que tout cela vous concerne. »

Elle s'interrompit.

Gibbs fronça les sourcils, désormais attentif.

Ses agents, à l'écoute dès que Cynthia était arrivée se levèrent et s'approchèrent.

Cynthia leur jeta un regard avant de se tourner de nouveau vers Gibbs.

« J'aurais voulu vous parler à vous exclusivement, monsieur. »

« Cynthia, j'ai l'impression que ce que vous vous apprêtez à me confier mettra surement déjà hors d'elle votre très chère directrice, alors que mes agents soient présents ou non ne va pas changer grand-chose à ce stade. »

Elle hésita encore un instant, puis déposa la boîte devant Gibbs.

« Cela fait trois semaines que nous recevons ce genre de messages… »

Gibbs ouvrit la boîte et scruta quelques uns des documents qu'elle contenait, son visage se fermant au fur et à mesure de sa lecture.

Tony et McGee se jetèrent un regard inquiet.

Ziva, elle, avait pali imperceptiblement.

« Ah… Mais pourquoi les cinglés font-ils tous une fixation sur le Directeur du NCIS, en ce moment ? Il y a un concours chez les psychopathes ou quoi ? » interrogea Tony à voix haute.

Ziva intervint d'une voix tendue.

« En réalité, je ne crois pas que cette personne, qui qu'elle soit, n'en veule exclusivement à Jenny. »

Gibbs, Tony, McGee et Cynthia la regardèrent avec étonnement.

« Et qu'est-ce-qui vous donne cette impression, exactement, agent David ? » lui demanda Gibbs.

« Hé bien… » Elle s'interrompit le temps d'aller chercher une liasse de document dans le tiroir de son bureau. « …Parce-que j'ai reçu exactement la même chose ces trois dernières semaines. » expliqua-t-elle en extrayant une photo de la pile qu'elle tenait dans les mains et la tendant à Gibbs.

Sur la photo, prise en extérieur, Ziva regardait Gibbs d'un air attentif, écoutant probablement ses instructions.

Mais le détail qui retenait l'attention, c'est que son visage, à l'instar de celui de Jenny sur la photo qui avait inquiété Cynthia, était également cerclé d'une cible rouge.


Début de "Maux d'Amour" :

Lundi, 8h45 a.m., Open space du NCIS,

Gibbs était resté silencieux cinq bonnes minutes, observant les photos que Ziva avait ajouté sur le bureau, à côté de celle concernant Jen.

Ce fut le chuchotement de Tony qui le tira de ses pensées.
« Pourquoi tu ne nous en as pas parlé avant, Ziva ? » demandait-t-il à l'agent du Mossad debout a côté de lui.

Elle haussa les épaules.
« Tu crois vraiment que c'est le moment, Tony ? »

« Oui, c'est le moment, agent David ! » intervint Gibbs avec colère. « Vous trouvez que c'est normal que je découvre par hasard que l'un de mes agents est harcelé par un individu potentiellement dangereux ? »

Ziva ne se laisse pas démonter par l'irritation de son supérieur.
« Je ne vous ai rien dit parce que je ne pensais pas l'individu en question dangereux. Et je croyais être la seule à être 'harcelée', agent Gibbs. Je ne pouvais pas savoir que la directrice aussi recevait ce genre de messages… »

« Bien sûr que non, vous ne pouviez pas le savoir, puisque vous êtes toutes les deux assez idiotes pour croire que vous pouvez toujours tout régler toutes seules. » cria Gibbs en se levant brusquement.
Il referma la boîte que Cynthia avait apportée d'un coup sec et s'approcha de Ziva, qui préféra faire un pas en arrière. « On est une équipe, Ziva ! Vous comprenez ce que ça veut dire ? »

Elle acquiesça.
« Parfait. Alors, vous allez dire à Tony et McGee quand et comment ces lettres vous sont parvenues, ainsi que tous les détails dont vous pourrez vous souvenir. Et sans rien omettre. Je me suis bien fait comprendre, Ziva ? »

Sans attendre de réponse, il abandonna ses agents pour monter quatre à quatre les marches de l'escalier menant au bureau du directeur.
Quelques secondes plus tard, ils entendirent une porte claquer.

Tony eut une grimace.
« Je vous conseille de rester ici un moment, Cynthia. C'est surement préférable pour votre santé. »

Lundi, 8h50 du matin, Bureau de la directrice du NCIS,

Gibbs entra sans ménagement dans le bureau puis claqua la porte d'un coup sec, faisant sursauter Jenny.

Celle-ci était au téléphone et lui lança un regard courroucé. D'un geste de la main, elle lui désigna la porte pour lui faire comprendre qu'elle n'avait absolument pas le temps d'avoir une discussion avec lui pour le moment.

Sans tenir aucun compte de son avis, Gibbs s'approcha du bureau et renversa le contenu de la boîte qu'il portait dessus, causant l'éparpillement dans un artistique désordre des lettres et des photos qu'elle abritait.

Jen resta sans voix un instant, jusqu'à ce que son interlocuteur s'inquiète de son silence et lui demande si tout allait bien.

« Oui, oui. Un petit problème… interne. » expliqua-t-elle en jetant un regard explicite à Gibbs. « Je vous rappelle aussi vite que possible, colonel. »
Elle raccrocha et se tourna vers son agent. « Je peux savoir ce qui te prends ? »

« Regarde par toi-même. »

Elle ne baissa même pas les yeux vers les documents, elle les connaissait déjà par cœur.
« J'avais interdis à Cynthia de te parler de ça. Ça ne te concerne pas ! »

« Non, bien sûr, Jenny, mon nom est écrit sur les trois quarts de ces lettres, mais ça ne me regarde pas, en effet ! Une idée de qui a pu t'envoyer ces charmants billets ? »

« A part une de tes anciennes maîtresses, tu veux dire ? » ironisa-t-elle.

« Je ne sais pas, Jen. Tu penses à une en particulier, où il faut que je me rappelle de toutes ? » lui répondit-t-il sur le même ton.

« Hollis, peut être ? »

Il sourit. « Crois moi, ce n'est pas Hollis. »

Elle fronça les sourcils. « Je te trouve bien catégorique. Ce ne serait pas la première fois qu'elle essaierait de me nuire. » lui rappela-t-elle.

« Ce n'est pas Hollis. » affirma-t-il. « Hollis ne te laisserait pas de mots pour te prévenir de ses intentions. Elle te tuerait, point final. En plus, je ne vois pas pourquoi Hollis ressentirait le besoin de s'en prendre à Ziva. »

« A Ziva ? »

« Oui, à Ziva. Et tu le saurais aussi, si tu n'avais pas tendance à vouloir régler tes problèmes… seule. »

Ils échangèrent un regard lourd de sens.

« Donc, si je comprends bien, Ziva aussi a reçu ce genre de missives. »
Il acquiesça.
« Tu es sûr qu'il s'agit du même auteur ? »

Il haussa les épaules.
« Le fond et la forme sont relativement identiques, oui. Mais je vais demander à Abby de confirmer. »

Il attrapa une des lettres et une des photos qui trainaient sur le bureau et se dirigea vers la porte.

« Tu ne vas pas partir en laissant tout ça sur mon bureau, si ? »

Il lui fit un sourire et s'apprêtait s'en aller lorsqu'il s'arrêta pour ajouter :
« Inutile que je précise que tu ne vas nulle part sans être accompagné de Tony et Ziva jusqu'à ce qu'on ait éclairé tout ça, n'est ce pas ? »

Et il quitta la pièce avant qu'elle puisse protester.

Lundi, 9h00 du matin, Open Space du NCIS,

Tony raccrocha le téléphone juste quand Gibbs redescendait les escaliers.

D'un regard son patron lui demanda de le mettre au courant.

« Un meurtre. Colin Woerth, un médecin du Washington Hope Military Hospital. »

Gibbs haussa les sourcils. « Quel rapport avec la marine, Tony ? »

« Réserviste. Remobilisé il y a trois semaines. Il devait repartir en Irak demain. »

Il y eut un bref instant de silence durant lesquels les trois agents restèrent dans l'expectative.
« Et alors ? Qu'est ce que vous attendez pour vous préparer ? »

Les trois agents commencèrent aussitôt à rassembler leurs affaires.

Gibbs se dirigea vers l'ascenseur.
« Tu ne viens pas, patron ? » s'étonna Tony.

« Je vous rejoins au garage, Tony. J'ai un petit travail à confier à Abby avant. »


Abby était allongée sur le sol, sa musique à fond.

« Abby. Abby ! ABBY ! »

Celle-ci ouvrit brutalement les yeux et sourit à Gibbs.
« Oh ! Salut ! » Elle se releva rapidement. « Excuse-moi, je dormais. »

Sur un signe de Gibbs, elle baissa le son de sa chaîne.
« Tu dormais ? Dans ce bruit ? »

« Ce bruit ? Quel bruit ? » s'étonna la jeune scientifique. « Tu as quelque chose pour moi ? »

Il déposa les lettres et les photos devant elle.
Elle les examina une seconde avant de relever la tête.
« Dis-moi qu'un cinglé ne s'en prend pas encore une fois à nous ? Mais je croyais que personne ne connaissait le NCIS ? En dehors de la marine, je veux dire ? »

Il ignora ses questions.
« Je veux que tu compares ces deux lettres pour me dire si elles proviennent bien de la même personne. Et que tu cherches des empreintes, traces, origine du papier, lieu de développement des photos… »

Elle eut un sourire malicieux.
« Et tu veux aussi ce que la personne a mangé avant d'écrire ces lettres, peut-être ? »

« Si tu peux le faire, alors, oui. »

Elle se mit au garde-à-vous.
« J'ai compris, Monsieur ! Je vous promets de tout mettre en œuvre pour faire avouer à ces lettres ce qu'elles recèlent, Monsieur ! »

« J'y compte bien, Abbs. »

Elle commença aussitôt à s'activer.
« Je suppose que tu veux des résultats le plus vite possible. Hum… Je pense que d'ici une heure ou deux je pourrais déjà te dire si elles proviennent du même auteur. Et peut être même la marque du papier. Mais en ce qui concerne les photos, ce sera surement un peu plus l… »

Elle s'interrompit et se retourna. Ainsi qu'elle s'y attendait, Gibbs était déjà reparti.

Lundi, 10h05 du matin, Washington Hope Military Hospital,

Le corps était étendu sur le sol du bureau.
Il avait visiblement été déplacé, à en juger par les traces de sang étalées qui l'entourait.

« Qui a découvert le corps ? » s'enquit Gibbs en s'adressant aux curieux qui s'étaient attroupés devant la porte de la pièce.

« C'est moi. » lui répondit une voix féminine.

« Parfait. Restez ici. Les autres, à moins que vous n'ayez vu quoi que ce soit, vous pouvez retournez vaquer à vos occupations habituelles. »

Sa voix autoritaire eut l'effet escompté et les gens se dispersèrent rapidement.
« C'est vous qui avez déplacé le corps ? » fut la première question de Gibbs.

« Docteur Jeremy Hanlon, enchantée de vous connaître également. Et oui, c'est moi. Quand je suis entrée dans le bureau et que j'ai vu Colin étendu sur le sol dans tout ce sang, mon premier réflexe a été de vérifier s'il était possible de le sauver. Je l'ai donc retourné et…»

« Et ce faisant, vous avez détérioré une scène de crime. » compléta-t-il en la coupant.

« Je me fiche de votre scène de crime ! Quand je trouve un homme par terre gisant dans son sang, mon premier réflexe est d'essayer de lui venir en aide, pas de ne pas abimer de possibles indices. Je suis médecin, chacun son travail. »

Sans tenir compte de l'irritation de son témoin, Gibbs continua à la questionner sur ce qu'elle avait vu et sur les habitudes du soldat Woerth pendant que McGee et Ziva s'occupaient de la scène de crime.

McGee notait consciencieusement les preuves avant de les prendre en photos, tandis que Ziva passait derrière lui pour les mettre sous scellé.

McGee ramassa une longue épée effilée couverte de sang qui gisait abandonnée non loin du corps.
« Je crois qu'on a notre arme du crime, Ziva. » fit-t-il remarqué en la lui tendant.

« Tu crois ? » lui répondit-t-elle, ironique, en la faisant glisser dans un grand sac.

« Probablement, mais Ducky nous le confirmera. »

Elle se tourna vers Tony, qui était censé prendre des photos du corps, mais qui était figé, appareil photo à la main, fasciné par l'échange entre Gibbs et le docteur Hanlon.
« Ca va, Tony, tu ne te fatigues pas trop ? »

Il ne tourna même pas la tête vers elle.
« Je crois que Gibbs a rencontré sa future cinquième ex-femme, Ziva. » expliqua-t-il avec un sourire.

Elle observa à son tour quelques secondes la femme avec qui Gibbs s'entretenait de manière tendue.
Elle ressemblait incroyablement à Jenny, sauf qu'elle était plus blonde.
Ziva haussa les épaules.
« Occupe-toi du corps, au lieu de raconter n'importe quoi, Tony… »

« Qu'est ce que tu crois que je suis en train de faire ? » lui répondit-t-il sans détacher les yeux du docteur Hanlon.

Ziva soupira.
« Tu es vraiment irrécupérable ! »

Il daigna enfin se tourner vers elle et prit un cliché d'elle dont le flash l'éblouit.
« Non, Ziva. Je suis italien, nuance. »

C'est sur ces entrefaites que Ducky débarqua dans la pièce, suivi de Palmer qui courbait le dos sous le poids des instruments dont le docteur Mallard l'avait chargé en descendant du van.

Il s'approcha aussitôt du corps et commença son inspection de routine. Il nota immédiatement que le corps avait été déplacé.
« Jethro… » commença-t-il en se tournant vers Gibbs.

Celui, occupé avec McGee, ne répondit même pas, se contentant de désigner d'un bref geste de la main le docteur Hanlon.
Ducky se redressa pour la saluer.
« Enchanté, chère collègue, je suis le Docteur Mallard, médecin légiste au NCIS. »

« Docteur Hanlon. » répondit-t-elle.

« Je suppose que c'est vous qui avez déplacé le corps ? »

« Oui, pourquoi ? Vous aussi, vous avez l'intention de me le reprocher ? »

« Oh, non. » sourit Ducky. « Loin de moi l'idée de reprocher quoique ce soit à une aussi charmante personne… »

« Merci, Docteur Mallard. Vous êtes nettement plus agréable que l'agent Gibbs, si je peux me permettre… Il est comme ça avec tout le monde, ou j'ai eu le droit à un traitement de faveur ? »

« Non, il est comme ça avec toute femme présentant un risque de devenir la sienne. »
Il se pencha de nouveau sur le corps, la laissant perplexe. Il examina rapidement les blessures qui couvraient le corps.
Elles étaient au nombre de trois, très fines. L'une d'entre elles se trouvait très près du cœur et il l'examina avec un peu plus d'attention.
« Ces blessures ont probablement été faites à l'aide d'un outil très effilé…Peut être avec un fleuret ou une rapière… »

« Heu, oui, on a effectivement trouvé une épée par terre non loin du corps… » intervint McGee.

« Une épée ? Ça m'étonnerait mon petit Timothy. L'épée est un accessoire très lourd et volumineux, qui ne pourrait en aucun cas avoir causé ce genre de blessures. Le fleuret, en revanche, a une lame… »

Pressentant un long discours sur l'évolution de l'épée et de ses apparentés au cours de l'Histoire, McGee prit sur lui d'inventer un subterfuge pour s'esquiver :
« Excusez-moi, Ducky, mais je pense que Ziva a encore besoin de moi et… »

« Ah ? Et bien, allez y, Timothy, ne faite jamais patienter une femme, voyons… »

Soulagé, McGee s'éloigna.
« Je vais devoir vous laisser également, Docteur Mallard, si vous n'avez plus besoin de moi. Mes patients m'attendent. »

« Je comprends, oui. Ce fut un plaisir de vous rencontrer, Docteur Hanlon. Si jamais j'avais une question… »

« L'agent Gibbs sait où me joindre. Mais, vous savez, je n'étais pas très proche de Colin et à part constater son décès… » Elle haussa les épaules et quitta la pièce.

Ducky sortit le thermomètre hépatique et le mit en place d'un geste machinal.

« Alors, Duck, ton estimation de l'heure du décès ? »

Le docteur Mallard examina le thermomètre quelques secondes avant de tourner la tête vers Gibbs.
« Le décès a eu lieu il y a une heure et demi ou deux heures… »

« Entre 8h et 8h30 ce matin, donc… »

« Oui. Mais vu la quantité de sang que ce pauvre avant, j'aurais tendance à te dire qu'il n'est probablement pas mort sur le coup… Il a pu rester un moment dans cet état avant qu'il ne soit découvert…J'espère pouvoir être plus précis après l'autopsie. »
Il fit signe à Palmer, lui signifiant qu'il pouvait emmener le corps.

Lundi, 12h35, Open Space du NCIS,

Aussitôt leur retour à la base, les trois agents s'étaient aussitôt mis au travail.

Tous les aspects de la vie de Colin Woerth furent passés au peigne fin, aussi bien sa vie professionnelle que personnelle. Ainsi, ils découvrirent que, du côté de sa vie personnelle, Colin Woerth était marié depuis 18 ans à Margaret Amy Watson, dont il avait eu trois enfants. Il habitait dans l'upper-side de Washington, au sein d'un des quartiers les plus cotés de la capitale.
« Étonnant pour un marin, non ? » avait remarqué Tony.

La réponse à son interrogation avait été éclaircie par l'étude approfondie de la vie professionnelle de leur marin.

Son travail à l'hôpital militaire s'avéra n'être qu'un à-côté volontaire et bénévole à son véritable métier. Au civil, Colin Woerth était chirurgien esthétique. Et à en croire les échos que Tony, McGee et Ziva avaient recueillis à son sujet, il semblait avoir été sacrément bon dans son domaine. Il officiait dans une clinique privée dont il possédait cinquante pour cent des parts. Un certain Philip Anders, avec qui il était associé depuis sept ans, possédait les cinquante autres pour cent. La mort de Colin lui profitait en cela qu'il récupérait la totalité de la valeur de la clinique, hormis une somme qui, bien que conséquente, était dérisoire en regard de la valeur actuelle de l'établissement et qui devait revenir à la veuve. Le second fait intéressant qui attira leur attention fut que Colin était membre amateur d'un grand club d'escrime.

« Voilà qui explique l'épée ! » s'était exclamée Ziva.

« Le fleuret… » l'avait repris machinalement McGee.

Ils découvrirent aussi que Phillip Anders était également membre du même club.

« Et nous avons un gagnant ! » avait alors exulté Tony. « Mobile, accès à l'arme et au lieu du crime…Tout y est ! »

« Sauf les preuves, DiNozzo… » lui rappela sèchement Gibbs.

« C'est le boulot d'Abby, ça, patron, de nous fournir les preuves, non? Alors, on va arrêter cet Anders ? »

« Contentez-vous d'aller faire un tour à la clinique avec McGee, d'abord… Ziva, approfondissez les recherches sur cet Anders… Et sur sa femme, aussi ! » avait répliqué Gibbs.

Les trois agents n'avaient pas réagi sur le champ.
« Et alors ? Vous attendez un signe du ciel ? »

Tony et McGee s'étaient empressés de quitter les lieux tandis que Ziva commençait à taper à toute vitesse sur son clavier.

Satisfait, Gibbs avait tourné les talons en direction de l'ascenseur.

Lundi, 12h45, Morgue du NCIS,

« Jethro, si tu viens pour les conclusions de l'autopsie, c'est beaucoup trop tôt… Par contre, j'ai déjà quelques petites choses qui pourront t'intéresser. »
Il se pencha sur le corps pour désigner les blessures à Gibbs.
« Ainsi que je le supposais, aucun des trois coups portés à notre homme ne lui a été fatal. Combien de temps a-t-il fallu pour que ces coups entrainent la mort…? Je l'ignore pour l'instant. Il faut que je voie plus en détail les dégâts internes, mais je pense que tu peux déjà reculer l'heure présumée de la mort d'une bonne demi-heure. »

« Bien. Autre chose, Ducky ? »

« Evidement, Jethro, pour qui me prends tu ? »
Il tourna autour de la table pour faire face à Gibbs.
« Notre homme a eu un rapport sexuel peu de temps avant sa mort. J'ai déjà envoyé à Abby tous les prélèvements nécessaires à une identification ADN. Elle va faire la même recherche pour l'ADN que j'ai relevé sous les ongles. »

« Tu penses que la femme avec qui il se trouvait l'a assassiné, Duck ? »

« Je n'en sais rien, Jethro, je ne suis pas agent spécial… Mais disons que ces deux événements, la relation et le meurtre, ont eu lieu à très peu de temps d'intervalle, ça, je peux te l'affirmer ! »

Lundi, 13h00, Laboratoire d'Abby,

Malgré sa musique à fond et le fait qu'elle lui tournait le dos, Abby sut immédiatement que Gibbs était là.
Elle se retourna et lui fit un magnifique sourire, qui s'agrandit encore lorsqu'elle vit qu'il portait un verre de Caf-Pow à la main.
« Gibbs ! » s'exclama-t-elle, ravie de le voir. Puis, avec un sourire espiègle, « Mais si tu viens pour les résultats des analyses, tu es là dix heures trop tôt ! »

Il fit demi-tour et fit mine de repartir, remportant la précieuse boisson avec lui.
« Pour les résultats des analyses, c'est trop tôt, par contre, pour ce que tu m'a demandé ce matin… » continua-t-elle, avec malice.

Il fit aussitôt demi-tour et lui tendit le gobelet.
D'une traite, elle le vida de moitié, avant de reprendre son souffle.

« Alors… Ces lettres ? »

Elle fit apparaître sur l'écran de son ordinateur une copie des deux lettres et fit se superposer certaines des lettres. La concordance était parfaite.
« C'est la même écriture, il n'y a aucun doute. Il s'agit également du même papier, un papier que tu peux trouver dans n'importe quelle papeterie à peu près n'importe où dans le monde. Pas de filigrane, pas de marques, ni de signes particuliers… Je dirais qu'il s'agit d'une écriture féminine, mais je ne peux pas te l'affirmer… »

« Et les photos… »

« Pas grand-chose à en tirer. Prises à une distance d'une trentaine de mètres. Avec un appareil jetable de qualité médiocre. La personne qui a pris ces clichés est loin d'être une professionnelle de la photo, si tu veux mon avis. Ce n'est même pas cadré correctement ! »

« Est-ce qu'il y a quoique ce soit d'exploitable dans ces lettres ou ces photos, Abbs ? »

« Pour les lettres, rien. Pas d'empreintes ni de tissus. Pour les photos, je continue d'essayer de rechercher un détail qui pourrait nous aider, mais je n'ai rien trouvé de très probant pour le moment… » Abby eut une moue désolée. « Je continue de chercher, Gibbs ! Peut-être que sur toutes les autres lettres que tu m'as fait porter, je trouverais quelque chose… Vu la prolificité de notre inconnu ces dernières semaines en terme de prose, il y a des chances pour que je finisse par trouver quelque chose… » s'enflamma-t-elle.

Comme pour confirmer ses dires, son ordinateur se mit à sonner.

« Félicitation, Abby, je crois que c'est fait… » fit remarquer Gibbs en se rapprochant d'elle pendant qu'elle tapait à toute vitesse sur son ordinateur.

« Oui, il semblerait, mais il se trouve que ça n'a rien à voir avec les lettres ou les photos. » expliqua-t-elle sans quitter son écran des yeux. « J'avais lancé une recherche pour les empreintes que j'ai relevé sur l'épée que McGee m'a rapporté de votre scène de crime de ce matin, et il semblerait que j'ai trouvé une concordance… »
Une image apparut enfin sur l'écran, tandis que dessous clignotait le sigle 'positive match'.
Les yeux d'Abby s'agrandirent de stupeur tandis qu'elle détaillait la photo. Elle attrapa Gibbs par le bras et se serra contre lui.
« Oooh…Dis-moi que… Je t'en prie, dis-moi que tu ne vois pas la même chose que moi… » murmura-t-elle, la voix blanche.


To Be Continued...

N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez :) !