Pov général

Hermione regarda un instant le ciel sombre qui se lacérait de brillants éclairs, tranchant sur les lourds nuages qui s'amoncelaient au dessus des ruines de Poudlard. Poudlard… Le lieu qui avait bercé son enfance et son adolescence, qui l'avait naître femme et sorcière ne ressemblait désormais plus qu'à un amas de roches fumantes sur lesquelles s'élevaient leur marque, signe abominable mais irréfutable de sa victoire.

Ses souvenirs jaillirent en elle comme un flot ininterrompu qui lui donna envie de vomir et elle ferma les yeux, prise de nausée ; Harry, elle et Ron assis sur le sol humide des toilettes, perchés sur un chaudron bouillonnant ; elle virevoltait dans la Grande Salle, heureuse et rayonnante au bras du célèbre Viktor Krum attirant sur elle des regards mi-jaloux mi-admiratifs ; elle se tenait entouré de ses amis devant une double tombe de marbre blanc un lys pourpre à la main… Elle plongeait son regard dans ses prunelles d'acier en fusion, se fondant en lui comme si sa vie en dépendait ; elle rougissait face à leurs corps nus emmêlés sous les draps et s'imprégnait de son odeur de menthe poivrée si familière et réconfortante.

Elle se redressa et retint un gémissement en sentant le sang s'écouler de ses plaies à nouveau et la douleur la traversa comme un poignard laissant sa chair à vif. Sur le sol, l'herbe se teintaient du même pourpre que ces lys qu'elle aimait tant, gorgée de la vie des centaines de tombés. Des hommes, des femmes, des enfants, des adolescents, des géants, des centaures et tant d'autres… Un carnage à l'image de ce que Lord Voldemort avait voulu pour mettre fin à la rébellion… Elle dévisagea les corps de ceux qui, pétrifiés d'horreur avaient vu cette intense lumière verte qui avait éclairé toute la nuit le champ de bataille venir vers eux et les priver de tout souffle ; ils s'étaient effondrés les yeux grands ouverts témoignant de l'indicible horreur de cette guerre. Mais le plus insoutenable était les visages défigurés des morts sous la torture lente et intense d'un Doloris ou d'un Sectumsempra.

Perdue dans ses pensées macabres, Hermione ne sentit pas l'étreinte mortelle à laquelle l'arrachait une silhouette pourtant bien connue ; se libérant de l'étreinte de son agresseur elle se retourna et faillit s'évanouir de douleur. Face à elle, le teint cadavérique, les longs cheveux roux flottant allègrement autour de son visage dénué de toute vie se tenait Ginny Weasley, ou plutôt son enveloppe corporelle ayant rejoint les rangs du Lord. Quelle douce vengeance cela avait il du être lorsqu'il avait pu tuer puis faire renaître l'amour de son ennemi juré sous la forme d'un cadavre ambulant songea Hermione avant de murmurer doucement ''Ginny ?''. Celle-ci ne fit aucun mouvement, son visage naguère éclatant ne ressemblant désormais plus qu'à un masque grotesque, les yeux vides et la bouche largement ouverte. Des larmes se mirent à couler sur les joues d'Hermione ; elle avait cru que cette guerre lui avait ôté toute compassion, toute raison, la transformant en machine à tuer et non plus à défendre sa vie ; elle venait de comprendre que c'était faux, cette simple hésitation le prouvait. Elle leva sa baguette et la pointa vers celle qui avait été sa sœur et s'écria :

''Inflammare !!!''.

L'inferius se tordit de douleur sous l'effet du sortilège, levant ses mains décharnées vers le ciel pendant qu'il entamait une macabre danse au milieu des flammes. Puis une voix gémissante résonna s'éleva de la carcasse brûlée plus insoutenable que jamais :

-''Hermiiiione… Tu es mon amie. Sauve-moi ! Je t'en prie, je brûle ! Aide-moi ! Aide-moi !''

Dans un soudain accès de peur Hermione se jeta sur le corps en criant ''Ginny ! Je suis désolée, je suis tellement désolée…'' Ne se souciant plus des flammes qui léchaient ses habits, elle se précipita vers le corps de son amie et sentit une force herculéenne l'en arracher et la plaquer au sol ''Non !!!!!!!!'' hurla t'elle en voyant les spasmes de son amie qui s'écroula au sol en gémissant d'une voix sifflante ''Mon amie… Tu es mon amie Hermiiiiione… Sauve moi, Hermiiiiione…''. Hermione enfouit son visage contre le corps de son sauveur providentiel qu'elle enserra de toutes ses forces avant de redresser la tête. Face à elle, se tenait Drago Malefoy…

Pov Drago

La fin de cette guerre est imminente et ils le savent, tous. La victoire appartient au Seigneur des Ténèbres, Poudlard n'est plus qu'une ruine qui servira de tombeau aux fous qui ont refusés d'abandonner… Potter n'a plus aucune chance, si courageux soit il. Et elle… Elle m'appartient Potter et ça tu as été bien trop aveugle pour le voir, tu n'aurais pas du me sous estimer Potter et ta petite belette de compagnie non plus. L'issue de cette guerre m'importe peu ; tout ce que je désire c'est elle. Quel que soit le vainqueur, je l'emmènerais loin de toute cette haine et nous serons seuls… A-t-elle seulement compris que je l'aimais plus que tout ? Ce désir brûlant que j'ai pour elle ? Mon souffle de vie, ma passion, ma liberté, mon envol…

Un cri interrompt brutalement mes pensées. Je connais cette voix. Je cours. Je ne sais pas où elle se trouve mais je ne laisserais personne la toucher. Elle est à moi.

Je la vois, la baguette dressée face à une silhouette qui me semble familière, Ginny Weasley ! Enfin ce qu'il en reste… Elle brandit sa baguette sans trembler et hurle son sortilège ; elle est magnifique ainsi, sa silhouette nimbée de flammes, les cheveux en batailles et les lèvres gonflées par la soif. Elle se jette au milieu des flammes. Mon sang ne fait qu'un tour et je bondis, je suis si loin… Je saute et la plaque au sol, l'empêchant de se relever ; la voix de Weasley gémissant à nos oreilles. Elle crie et je la serre contre moi plus fort encore, à limite de l'étouffer. Elle hoquète doucement, secouée, puis relève la tête et là je croise son regard brillant de colère.

Pov Hermione

Je me serre contre son corps, je veux oublier ces cris qui me hantent et me déchirent. J'ai tué celle qui était ma sœur, ma confidente, ma seule amie. J'étouffe, je me débats et il me serre plus fort encore ; je veux que cette guerre se termine, je veux être libre, je veux que ceux auxquels je tiens vivent… Je pleure et pose ma tête contre son cou ; une odeur familière et réconfortante parvient à mes narines, une odeur piquante et douce à la fois. Je relève la tête et je contemple celui que je n'aurais jamais plus espéré voir. C'est lui ! Ses yeux d'orage brillants, ses mèches platines collées à son visage, ce sourire à la fois narquois et inquiet…

Pov général

Hermione se recula brutalement, tentant de se défaire de la prise d'acier du jeune homme ; peine perdue, celui-ci la maintint au sol d'une seule main. Elle se débattit violemment et laissa échapper entre ses dents : ''Ordure ! Lâche moi tout de suite !''. Il esquissa un sourire et se rapprocha de plus en plus de son corps, son visage n'étant plus qu'à quelques centimètres de celui de la jeune fille. Elle respira péniblement, sentant le souffle brûlant de Malefoy sur ses lèvres et son regard sarcastique posé sur elle. Elle ouvrit la bouche pour hurler mais avant qu'un seul son puisse s'échapper de sa gorge, sa bouche fut emprisonnée dans un baiser impérieux auquel elle ne put que se soumettre. Il la sentit se tendre sous l'impulsion du baiser puis se détendre au fur et à mesure qu'il montait ses mains vers son visage pour le décoller doucement du sien. Il la contempla, ses yeux brillants de colère, d'incompréhension et de désir mêlés, ses joues rougies, ses mèches de miel collées à son front. Leurs visages se rapprochèrent puis se touchèrent, front contre front, nez contre nez, les yeux fermés, cherchant simplement à se délecter de cette paix trop fugace au milieu du champ de bataille.

Elle murmura doucement :

- ''Pourquoi ?''.

Il caressa tendrement ses lèvres de son pouce et déclara d'une voix neutre :

- ''Je n'avais pas le choix, j'ai été élevé dans cet univers. Il fait partie de moi et je fais partie de lui. Tout comme toi.''.

Elle cracha :

''Je ne ferais jamais partie de ton univers Drago Malefoy !''.

Il rit :

''Tu n'as pas vraiment le choix à dire vrai Hermione. Je sais très bien que tu ne peux pas vivre sans moi, tout comme moi je ne peux pas vivre sans toi. Nous sommes deux êtres à part entière de cette guerre, nous n'en faisons pas réellement partie, nous nous battons par choix ou par obligation mais dans un univers manichéen qui ne nous satisfait pas. Alors pourquoi ne pas enfin tirer notre révérence ?''.

Elle le dévisagea lentement, il semblait plus sérieux que jamais ''Tu es fou…'' murmura t'elle. ''Fou de toi.''

Il la serra contre lui de nouveau, plaquant doucement ses lèvres contre son oreille et chuchotant ces mots qui firent frémir la jeune fille ''Si tu savais comme je t'aime…''Il la redressa lentement la maintenant serrée contre lui, ses iris d'orage contre les siennes, caramels puis il descendit à nouveau à la rencontre de ses lèvres, plus tendre que jamais auparavant, l'enserrant comme si il avait peur qu'elle disparaisse. Ce fut un cri de douleur qui stoppa leur étreinte leur rappelant avec force que le champ de bataille dans lequel ils se tenaient était bien réel. Un silence de mort régnait sur le parc dévasté, tout combat avait cessé, les quelques survivants des deux camps se tenant massés en un même endroit d'où un nouveau cri de douleur s'échappa. Hermione sembla un instant revenir à la réalité et s'arracha de l'étreinte de Drago parcourant à fond de train les quelques centaines de mètres qui la séparait de l'attroupement. Le cri d'horreur qu'elle voulut pousser mourut sur ses lèvres lorsqu'elle se figea face à l'insoutenable spectacle qui se tenait devant elle. Harry Potter, le Survivant, son ami de toujours se tordait à terre, secoué de spasmes incontrôlables sous l'influence du tout nouveau sortilège de Lord Voldemort, le Crucio.

Il hurlait, sentant son corps se déchirer, brûlé par l'effet des centaines d'aiguilles enflammés qui s'enfonçaient dans son corps déjà salement blessé par les combats.

Hermione hurla ''Harry !!!''. Elle se jeta devant lui prêt à encaisser le prochain sort destiné à celui qu'elle avait toujours considéré comme leur seul espoir et qui aujourd'hui ne ressemblait plus qu'à un pantin misérablement désarticulé par la douleur. Elle s'agenouilla près de son ami, passant une main fraîche sur le front poisseux de sueur ; ''Harry ! Harry ! Est-ce que tu m'entends ? Ne perds pas espoir s'il te plaît Harry… Reste avec nous ! Je sais que tu peux le vaincre, j'ai confiance en toi !''.

Celui que l'on nommait autrefois l'Elu ouvrit péniblement les yeux et toussa dans un râle horrible :

''Merci Mione mais je crois que cette fois, je n'y arriverais pas. Je me sens si vide…''.

Un sifflement interrompit les paroles du jeune homme, faisant se retourner Hermione. Un claquement de mains retentit parmi le silence :

''Félicitations miss Granger. Quelle touchante conversation et quelle obstination ! Je me dois de rendre hommage à cette qualité si essentielle et si prévisible chez ces chers Gryffondors.''

Péniblement Hermione se redressa et contempla un instant l'homme qui venait de parler. Bien qu'il n'ait plus rien d'humain selon elle, elle ne put s'empêcher d'admirer la beauté retrouvée des dix sept ans du jeune homme au teint pâle et aux cheveux de jais qui exprimait fièrement sa totale victoire sur la résistance.

''Je dois avouer miss Granger que vous me surprenez et à dire vrai m'impressionnez à la fois'' déclara t'il posément ne quittant pas la jeune fille des yeux.

''Vraiment ?'' demanda t'elle narquoisement ''et le pourquoi d'une telle admiration à mon égard, mon seigneur ?''.

Il sourit face à l'ironie à peine marquée de la jeune fille puis déclara :

''Admiration ? Vous vous surestimez miss Granger. Non à dire vrai ma surprise se porte plutôt sur le fait qu'en dehors de votre malheureux Survivant étendu à mes pieds, vous êtes la seule personne de ce champ de bataille portant du sang de Moldu dans les veines et encore en vie.''

Elle ricana puis fit mine de réfléchir un instant

- '' Je vous remercie infiniment d'une telle…attention à mon égard mais il me semble que vous ayez fait une erreur. Trois personnes ce soir porte encore du sang de Moldu dans les veines et la troisième c'est vous !!!'' cracha t'elle en levant sa baguette vers le Lord et s'écriant ''Avada Kedavra !''.

Surpris et fou de colère, le seigneur des Ténèbres para facilement l'attaque avant de s'écrier à son tour ''Endoloris !!!''. Au même instant une épaisse lumière bleue entoura s'échappa de l'assemblée pour se diriger sur Hermione l'entourant et formant un épais rempart sur lequel le sort rejailli violemment, projetant la jeune fille plusieurs mètres en arrière. ''Qu'est ce que… ?'' Lord Voldemort se retourna soudain comme frappé d'une évidence ; au milieu du cercle des Mangemorts et des rescapés de la Résistance se tenait Drago Malefoy, la baguette pointé sur lui.

Le jeune homme se redressa lentement et abaissa sa baguette puis d'une démarche nonchalante se dirigea vers Hermione ; la jeune femme avait été sonnée par la puissance du sortilège et s'agrippa au cou de Malefoy comme a une bouée de sauvetage, se laissant tendrement relever. Toute l'assemblée resta pétrifiée de stupeur face à la scène qui se déroulait sous leurs yeux : Drago Malefoy, Mangemort fidèle du Seigneur des Ténèbres et issu d'une des plus anciennes familles de Sang pur de la confrérie des sorciers venait de sauver la vie puis d'enlacer amoureusement Hermione Granger, Sang de Bourbe, Résistante et la meilleure amie du célèbre Harry Potter. Visiblement, cela fut un peu trop pour les esprits des spectateurs qui se tournèrent vers les deux jeunes gens en demande visible d'explications. Mais le couple semblait bien incapable de réagir logiquement, enlacés dans une étreinte folle, les yeux dans les yeux comme s'ils tentaient de lire dans l'âme l'un de l'autre. Ce fut le gémissement d'un Harry abasourdi qui acheva le silence : ''Mione… Tu…Dis moi que c'est une blague…Il…Vous ?'' ; Lord Voldemort ne sembla pas étonné ce qui frappa Drago Malefoy.

''Vous saviez…'' murmura le jeune homme ''depuis le début vous saviez. C'est pour cette raison que vous avez fait porter toutes mes missions sur elle.''

Voldemort esquissa un sourire :

''Perspicace jeune Malefoy. J'ai toujours trouvé regrettable qu'un partisan de talent tel que toi ai trahi notre cause.''

Malefoy déclara d'une voix tranchante :

''Je n'ai jamais souhaité prendre part à ce combat. M'agenouiller au pied d'un despote sadique tout comme servir la cause de ceux qui se disent justes m'a toujours répugné. En tant que Malefoy je conserve ma fierté et ne me laisserait jamais dicter ma conduite.

Ton courage m'impressionne jeune Malefoy. Bien peu d'hommes ayant prononcé de tels mots devant moi sont encore là pour les répéter, susurra d'une voix doucereuse celui que l'on appelait autrefois Tom Jedusor. Toutefois, tu étais destiné à me servir et tu as faibli face à une Sang de Bourbe lorsque tu aurais pu tout avoir et pour cela tu vas payer''.

Hermione se serra contre Drago et cracha :

''Vous ne le toucherez pas Jedusor ! Pas avant de m'avoir tuée !''

Lord Voldemort éclata d'un rire sardonique :

- ''Ne vous inquiétez pas de votre mort Miss Granger, elle arrivera bien assez tôt ! Mais avant cela je compte bien en finir avec votre cher Survivant !

- Non Harry !!!''

Hermione hurla puis se débattit dans les bras de Malefoy qui resserra son étreinte contre son torse. ''Avada Kedavra !'' rugit Voldemort. L'éclair vert sorti de sa baguette fusa inexorablement vers le Survivant pour le frapper en pleine poitrine. Pendant un instant Harry redressa son visage vers Hermione qui eut le faible espoir que le sortilège ait échoué puis les yeux d'émeraude se voilèrent et le corps torturé du jeune homme retomba lentement vers le sol, privé de vie, semblant emporter dans sa mort tout l'espoir de vaincre un jour la tyrannie. Dans la plaine un silence de mort avait figé tout les combattants comme si un dernier hommage pouvait encore être rendu au jeune garçon…

Un cri déchirant rompit le silence.

''Harry !!!!!!!''

Surpris, Drago lâcha la jeune femme qui s'élança vers le corps de celui qui avait été son frère. Lentement elle s'agenouilla, ôta les lunettes arrondies si souvent réparées par ses soins puis tendrement, ferma les beaux yeux avant de déposer un doux baiser sur le front du jeune homme. Des larmes s'écoulèrent de ses yeux pendant qu'elle enserrait le corps de son ami murmurant des mots connus d'elle seule, des images flottant devant ses yeux ; ''Vous n'auriez pas vu un crapaud ? Neville a perdu le sien'' ''J'ai déjà appris par cœur tous les livres qui sont au programme !'' ''Moi ? J'ai tout appris dans les livres. Mais il ya des choses beaucoup plus importantes, le courage, l'amitié…'' ''Tu es un grand sorcier Harry !'' ''Vous m'avez entendu ? Vous devrez nous tuer tous les trois.'' ''Arrête de l'appeler Vicky !'' ''Est-ce que je pourrais avoir un autographe ?'' ''Pas question que nous nous séparions !'' ''On viendra te retrouver Harry et on t'accompagnera où que tu ailles.'' ''Nous serons avec toi quoi qu'il arrive.'' . Une voix cruelle vint la tirer de sa mélancolie.

''Bien miss Granger, il me semble que je vous avais promis quelque chose.''

Hermione se releva rapidement mais pas assez pour éviter un Doloris du Lord ; à l'instant même ou le sortilège atteint son corps elle se tordit brutalement, le corps secoué de spasmes, enserrant ses bras autour de son corps et enfonçant ses dents dans la peau tendre de ses lèvres empêchant ainsi un seul son de sortir de sa bouche. Etonné par une telle résistance, Lord Voldemort abaissa sa baguette face à la jeune femme haletante qui redressa la tête, les yeux brillants de démence. Elle cracha à terre puis regarda son ennemi, la voix qui sortit cependant de ses lèvres ne semblait plus être la sienne, emplie du cynisme d'un adulte et de l'incompréhension d'un enfant.

''Vous avez pris tous ceux que j'avais, tous ceux que j'aimais. Il ne me reste aujourd'hui plus que l'amour d'un seul homme pour me tenir debout. La douleur n'est rien, plus rien Lord Voldemort. Vous avez perdu je le sais et j'ose espérer qu'un jour quelqu'un réussira à éradiquer le mal qui est en vous.''

Elle soupira doucement puis s'écroula à terre, vidée de toutes sensations, de toutes émotions et contempla doucement la foule autour d'elle. Elle pouvait voir les ruines de Poudlard et sourit amèrement en se rappelant tout ce que ce lieu avait abrité pour elle ; dans la foule des rescapés, le visage rond et lunaire de Neville Londubat la regardait, en larmes ; elle put distinguer les orbes froides de Lucius Malefoy qui à cet instant n'avait plus rien de sa classe d'autrefois ; elle esquissa un sourire en voyant le visage désolé de son ancien professeur de potions qui la regardait pour la première fois de sa vie avec une nuance de respect mêlé à de la pitié. Puis d'un coup plus rien de tout cela n'eut d'importance, elle sombra.

Pov Hermione

Je ne peux pas croire qu'Harry soit mort. Pourtant c'est son visage que je sers contre mon corps, je ne vois plus ses beaux yeux verts qui s'amusaient tant de nos disputes à Ron et à moi, je ne vois plus cette étincelle lorsqu'il regardait Ginny. Il ne peut pas être mort… Harry était notre espoir, notre lumière dans les ténèbres, Harry était mon frère. Je me souviens de notre rencontre dans le wagon du Poudlard Express, du bal de Noël, de nos promesses, à lui, à Ron et à moi. On s'était promis qu'on ne se séparerait jamais… Mais je te le jure Harry je te rejoindrais. On se retrouvera toi, moi et Ron comme avant. Je sais que je vais mourir.

Pov général

Les yeux d'Hermione clignèrent douloureusement avant de se décider à s'ouvrir. Elle sentait une masse tiède contre son corps et gémit. Drago Malefoy posa sa paume fraîche sur le front de la jeune femme puis appuya sa joue contre la sienne tendrement l'enlaçant avec force. Elle regarda autour d'elle, elle était allongée dans ses bras, lui assis contre le mur de ce qui semblait être un cachot miteux où une seule paillasse leur servait de rempart contre le froid. Il faisait si sombre qu'elle peinait à distinguer ses traits mais elle savait qu'il la regardait, ses yeux fixés dans les siens, elle sourit doucement et l'entoura de ses bras. Dans l'horreur de cette guerre et de ce cachot glacé, ils s'illuminaient mutuellement et malgré l'avenir incertain qui les menaçait ils ne pouvaient s'empêcher de s'aimer plus fort que jamais, enserrés l'un contre l'autre quémandant un peu de chaleur, de tendresse et d'affection.

Quelques heures passèrent, qui semblèrent être des jours lorsque la porte de leur cellule s'ouvrit sur le rictus triomphant de Walden McNair, le bourreau favori de Lord Voldemort.

''Mr Malefoy, Miss Granger… Si vous voulez bien vous donner la peine…susurra t'il d'une voix dégoulinante d'hypocrisie.''

Drago se redressa, maintenant Hermione contre lui puis lâcha d'une voix froide :

''Où McNair ?

Le Maître vous attend dans la Salle du Conseil. Je suis chargé de vous escorter… Le moindre faux pas de votre part pourrait avoir des conséquences…terribles ; dont ni vous ni moi n'avons envie. N'est ce pas ?

Ordure !'' siffla Hermione.

Le visage de McNair pâlit brusquement et un sourire mauvais s'inscrivit sur son visage :

''Petite Sang de Bourbe. Avant ce soir, tu auras regretté ces paroles. Je peux te l'assurer… Maintenant allons y !''

Il laissa les deux adolescents passer dans le couloir, la main d'Hermione ayant agrippée celle de Drago comme si elle avait voulu se graver dans la chair du jeune homme.

Pov Drago

Elle serre ma main si fort que je sens les battements de son cœur circuler à travers la mienne, à moins que ce ne soit ses tremblements. Elle a peur… J'entends son souffle erratique sur ma peau et j'ai envie de hurler… Il va la tuer et je ne pourrais rien faire ; la haine et la colère me rongent les entrailles et je serre sa main encore plus fort. Elle pousse un gémissement et je sens ses os craquer mais elle ne la retire pas. Elle doit penser à Potter et à Weasley… Ces deux imbéciles… Ils ont tout perdu dans cette petite guerre inconsciente… Je retiens un gémissement. Moi aussi j'ai tout perdu…

Pov général

Les couloirs se succédaient sous les pas d'Hermione et de Malefoy dans un silence glacial. L'air suintait la mort et le désespoir comme les gouttelettes d'eau suintaient des murs se transformant en larmes de glaces. Seul le bruit de leurs pas résonnaient à leurs oreilles et leurs permettaient de se raccrocher à un son, à une image… Plongés dans un noir total, seulement guidés par la baguette de McNair projetant un faible éclat laiteux sur les parois des corridors ; ils leurs semblaient que plus rien ne les habitait. Toute trace d'humanité fuyait leur corps, ne laissant que deux esprits rompus se raccrochant à la mince parcelle de vie qu'ils ressentaient en l'autre au travers de leurs mains jointes.

Une porte s'ouvrit face à eux et ils pénétrèrent dans une vaste salle aussi froide que tout le reste de la forteresse. Face à eux, le cercle des Mangemorts se brisa pour laisser apparaître à leur vue, Lord Voldemort drapé de noir, portant fièrement le visage diaphane du jeune Tom Jedusor qu'il avait été. Ses yeux se posèrent sur Hermione qui frissonna ; cet homme, si tenté que l'on puisse lui donner ce nom était fascinant. La beauté arrogante déformait les traits qui avaient gardé un léger aspect reptilien et les pupilles rouges sang qui dévisageaient la moindre parcelle de son corps la troublaient au-delà du possible.

''Avancez…'' siffla la voix.

Hermione aurait voulu ne jamais obéir mais ses jambes semblèrent glisser toutes seules ; elle sentit qu'à ses côtés, Drago tentait d'opposer la même résistance en vain. Le cercle des Mangemorts se referma sur le couple. Les deux jeunes gens relevèrent fièrement la tête ce qui fit glisser des sifflements de mécontentement dans les rangs des fidèles du Lord.

''Comment oses-tu ?!?! Sale petit traître à ton sang !!! Nous déshonorer pour une Sang de Bourbe !!!

La paix, Bellatrix… sourit d'un air amusé Voldemort. Ton neveu aura tout le temps de se repentir pour sa trahison.

Merci Maître…'' murmura la Mangemorte d'un ton obséquieux qui acheva de dégoûter Hermione.

Le visage de Voldemort se tourna à nouveau vers les deux adolescents et un nouveau sourire s'étira sur la face blafarde en voyant leurs mains jointes à s'en broyer les phalanges. Ce petit jeu amusait particulièrement le Seigneur des Ténèbres qui se délectait d'avance à l'idée de la future souffrance infligée aux deux rebelles.

Pov Voldemort

L'amour n'existe pas. Il n'est qu'une forme primitive et animale d'un désir que l'on a envers ce qui nous est inaccessible. Severus Rogue en avait fait la douloureuse expérience mais il a reconnu que ce sentiment n'était rien. Le jeune Malefoy ne cèdera pas et c'est ma foi beaucoup plus…délectable. L'arrogance que lui prête son nom ajouté à son orgueil naturel font qu'il se pliera à toutes mes volontés pour sauver sa chère Sang de Bourbe. Il me défie déjà de la toucher et je le sens près à exploser derrière ce visage stoïque. Quand à elle, la peur dégouline de tout son petit corps et j'entends d'ici les battements de son cœur affolé… Jouissif… Son petit courage Gryffondor ne la mènera pas à la victoire cette fois ci… Dumbledore avait raison ; la mort n'est rien aux vues des souffrances que l'on peut infliger à l'esprit d'un homme.

Pov général

''Je dois vous avouer que j'ai longtemps réfléchi au sort que j'allais vous réserver Miss Granger, Mr Malefoy… La mort bien évidemment ; mais Lord Voldemort sait se montrer clément. Un seul de vous mourra… et c'est à vous de le décider.''

Dans la salle, un silence de mort prend la place des insultes et des rires. Les Mangemorts sont estomaqués de la cruauté de leur Maître et seule une plainte faible retentit parmi le calme, celle de Narcissa Malefoy.

''Pardon ? s'étrangle Hermione. L'un de nous… ? Vous feriez mieux de me tuer tout de suite Lord Voldemort. Je ne déciderais pas de la mort de Drago ; jamais…

Tout comme moi. Il est inutile de perdre notre temps my Lord'', déclare ironiquement Drago. ''Vous ne pouvez détruire ce que vous ne pouvez comprendre.''

Nous verrons jeune Malefoy, nous verrons… Je vous accorde une unique nuit pour prendre votre décision. Sachez que si elle n'est pas prise demain matin au lever du jour…l'un de vous deux mourra sous les yeux de l'autre dans d'atroces souffrances.''

Pov Voldemort

Je sais que je viens de les briser. Leur air perdu suffit à m'en convaincre en tout les cas. Les yeux de la Sang de Bourbe se sont éteints au moment même où elle a entendu ma dernière phrase. Quand à ceux du jeune Malefoy ils ont perdu toute leur hargne habituelle pour laisser place à l'incompréhension totale. Il croit avoir gagné parce qu'il s'imagine déjà se sacrifier pour sa petite Sang de Bourbe mais il n'a pas encore compris qu'en réalité, il a déjà perdu.

Pov général

La porte du cachot se referma en un grondement sourd sur Drago Malefoy et Hermione Granger. L'un en face de l'autre, il n'osait plus lever les yeux de peur que leur prunelle s'entre croisent un instant et qu'ils puissent y lire toute la détresse qui les consumait. Un moment pourtant, Malefoy n'y tenant plus redressa doucement la tête et dévisagea lentement Hermione, de minces sillons d'eau claire traçaient leur chemin sur les joues sales de la jeune femme pour aller s'écraser sur sa gorge dans un bruit silencieux. Malefoy s'approcha doucement et posa une main sur le menton de la jeune femme pour redresser vers lui le visage amaigrie et striée de larmes. A cet instant plus qu'à n'importe quel autre dans toute leur relation, il la trouva belle, plus que jamais belle… Avec tendresse, il prit en coupe l'ovale mince de son visage et l'approcha du sien puis avec une passion proche du désespoir il posa ses lèvres sur celles de la jeune femme. Il sentit qu'à son tour, elle posait ses mains dans son dos et qu'elle le serrait à l'en étouffer, amplifiant le baiser. Ils ne séparèrent leurs lèvres que lorsque l'air se mit à leur manquer. Les yeux dans les yeux, orbes noisette contre iris d'orages, ils se serrèrent l'un contre l'autre puis d'un coup Hermione murmura doucement dans le cou de Malefoy :

''Je suis tellement désolée…

Pourquoi ? murmura douloureusement celui-ci.

A cause de moi… Une boule lui noua la gorge. Il aurait peut être mieux valu qu'on ne se rencontre jamais…

Ne répète jamais ça !!!'' cria t'il.

Il s'approcha d'elle, les yeux déments de colère et la secoua violemment. Elle gémit :

''Drago ! Drago arrête, tu me fais mal !''

Comprenant qu'il était en train de blesser la jeune femme ; Drago s'arrêta net puis enfouit son visage dans sa chevelure, respirant l'odeur douce et piquante de mûre qui s'en dégageait.

''Pardon… murmura-t-il difficilement. Je suis désolé mais ne redis jamais ça. Jamais.''

Elle acquiesça doucement puis se serra à nouveau contre lui ; il parsemait son visage de petits baisers descendait jusqu'à sa clavicule puis remontait chercher ses lèvres dans une étreinte plus fougueuse que jamais. Ce fut elle qui détacha la première ses lèvres puis elle le regarda droit dans les yeux ; avec douceur elle passa sa main sur la joue râpeuse et d'un coup murmura :

''Fais-moi l'amour.

Hermione… murmura Drago.

S'il te plaît… Je, je voudrais me réveiller dans ta chaleur…une dernière fois.''

Avec une tendresse nouvelle, il attrapa ses lèvres et la serra contre lui, descendant ses mains le long de son dos avec précaution puis remontant lentement, glissant ses mains sous le pull et effleurant de ses doigts froids les hanches tièdes. Elle gémit contre sa bouche puis effleura d'une main tendre les cheveux d'or blanc.

If I never knew you
If I never felt this love
I would have no inkling of
How precious life can be
And, if I never held you
I would never have a clue
How, at last, I'd find in you
The missing part of me

Il retira doucement son pull puis le posa à terre, elle ne portait qu'un mince débardeur en dessous et le froid la fit trembler. Il se serra doucement contre elle pour la réchauffer et sentit qu'elle ôtait son propre pull suivi de son débardeur. Elle se tenait devant lui ne portant plus sur son buste qu'un soutien gorge noir qui tranchait avec la peau crème des seins qu'il contenait. Il se sentit frémir lorsqu'elle passa ses petites mains hésitantes sur la peau pâle de son ventre suivant la ligne douce de ses abdos pour aller plus loin encore puis remonter en rougissant lorsqu'elle sentit à quel point ses caresses lui faisait de l'effet. Il se saisit de ses mains et les embrassa tendrement avant de revenir sur ses lèvres.

In this world so full of fear
Full of rage and lies
I can see the truth so clear
In your eyes; so dry your eyes

And I'm so grateful to you
I'd have lived my whole life through
Lost forever
If I never knew you

Avec douceur il la saisit, laissant ses jambes se nouer autour de son corps puis la déposa sur leur maigre paillasse. Il se mit à la contempler, étendue sous lui, ses joues qu'il devinait rose d'excitation dans la pénombre de leur cellule puis il déposa des baisers tendres à travers le tissu du soutien gorge, descendant doucement vers son pantalon qu'il lui ôta avec douceur la laissant en sous vêtements face à lui, les fines jambes dévoilées.

If I never knew you
I'd be safe, but half as real
Never knowing I could feel
A love so strong and true
I'm so grateful to you
I'd have lived my whole life through
Lost forever If I never knew you

Ce fut elle qui remonta vers ses lèvres pour lui donner un nouveau baiser plein de passion, l'écrasant contre lui puis descendant timidement ses mains vers son pantalon en le regardant comme pour lui quémander l'autorisation. Un nouveau baiser lui répondit et elle s'enhardit défaisant la ceinture puis descendant le pantalon le long de ses jambes elle frôla au passage le boxer ce qui provoqua un grognement doux de la part de son amant qui joignit les mains aux siennes pour l'aider à se débarrasser du bout de tissu inconfortable. Ils étaient maintenant tout deux collés l'un à l'autre, simplement vêtus de leurs sous vêtements cherchant leurs lèvres avec douceur comme pour oublier la menace qui planait au dessus d'eux.

I thought our love would be so beautiful
Somehow, we'd make the whole world bright
I never knew that fear and hate could be so strong
All they'd leave us were these whispers in the night
And, still, my heart is saying we were right
Oh, oh

Drago effleura doucement chaque parcelle de son corps de ses lèvres déposant de minuscules baisers qui faisaient vibrer la jeune femme pendant qu'elle s'accrochait à ses épaules comme une naufragée à une bouée de sauvetage. Il remonta lentement vers son visage pour l'entendre haleter contre son oreille ; avec un léger sourire il descendit ses mains jusqu'au soutien gorge de la jeune femme qu'il ôta, suivi par son shorty se délectant de la douce vision qu'elle lui offrait.

If I never knew you
(There's no moment I regret)
If I never knew your love
(Since the moment that we met)
I would have no inkling of
(If our time has gone too fast)
How precious life can be
(I've lived at last)

N'y tenant plus, il enleva alors rapidement son boxer puis tendrement s'unit à la jeune femme… Quelques instants plus tard, il se laissait doucement tomber à ses côtés, savourant encore le goût de sa peau pendant qu'elle se nichait contre son torse et qu'elle s'endormait, des larmes de joie mêlées aux larmes de peur de cet instant trop fugace que la vie leur offrait.

I thought our love would be so beautiful (so beautiful)
Somehow, we'd make the whole world bright
I thought our love would be so beautiful
We'd turn the darkness into light
And, still, my heart is saying we were right
We were right

Le lendemain il fut réveiller par sa main si douce qui passait et repassait tendrement dans ses cheveux. Il se tourna doucement vers elle et en un instant pu lire tout l'amour qu'elle lui portait dans ses petits yeux brillants de larmes. Il attrapa son visage et la cala dans son cou, la serrant tendrement, la berçant comme une poupée fragile. Puis elle leva ses yeux humides vers lui et l'embrassa doucement. Ils n'avaient pas besoin de mots…

And, if I never knew you (if I never knew you)
I'd have lived my whole life through
Empty as the sky
Never knowing why
Lost forever
If I never knew you