Le jeune homme battit des paupières, non, il ne pouvait pas continuer de vivre –survivre- comme ça.
Plus rien ne comptait, dans sa tête vide ne résonnait plus que cette complainte macabre, « tu es un monstre. Un monstre ! Tu détruits chaque personne que tu croises ! Tu ne mérites pas de vivre … » et encore et encore, cette litanie revenait, anéantissant sa confiance en lui, sa qualité d'être humain.
Malgré sa détresse et la haine qui s'emparait peu à peu de lui, dans ses rares moments de lucidités, Harry Potter avait conscience que tous ceci n'était pas normal. Il lui fallait s'enfuir, loin, très loin de cette maison.
S'enfuir pour sauver son âme. S'enfuir pour ne pas se perdre dans la folie de son subconscient.
Il n'avait plus le choix.
Quand une faible lumière éclaira le plancher miteux de la pièce insalubre qui lui tenait lieu de chambre, le jeune sorcier bondit comme si sa vie en dépendait, sa part animal et son instinct de survie prenant le dessus sur son esprit. Tel une bête sortant de sa cage, il se rua sur la silhouette qui avait entrouvert la porte.
Une forme floue à laquelle il n'accorda pas d'importance. Ses dernières forces brûlaient rapidement, le laissant anéanti. Il devait tenir. Il dégringola les escaliers, hurlant quand ses plaies à vifs entraient en contact avec le tissu rêche des marches. Seule sa volonté l'empêchait de s'effondrer. Il avait l'impression d'entendre ses muscles ankylosés gémirent de veines protestations.
Il la vit enfin, la porte, celle qui lui permettrait de quitter l'enfer qu'était devenu sa vie. Un dernier effort. Il l'ouvrit et la claqua violemment derrière lui, faisant exploser le vitrail qui l'ornait. Il sentit les minuscules bouts de verre s'enfoncer dans la chair de ses pieds. Et cette douleur, tout en lui montrant qu'il était à moitié nu lui prouva qu'il était toujours vivant.
Il courut dans la nuit noire, accueillant les ténèbres et le vent glacé qui fouettaient son corps comme une bénédiction. Un rictus amer déformait son visage.
Il était libre. Libre ! Un son rauque sortit de sa gorge. Un rire terrifiant, inhumain secouait sa poitrine, rouvrant ses plus récentes blessures. Il sentait le sang couler le long de son torse, il s'enivrait du parfum que dégageait l'air du soir.
Ses forces l'abandonnèrent et il chuta au sol, où il resta, prostré, tel une poupée inarticulée. Les étoiles semblaient lui sourire, leurs scintillements ce reflétant dans les prunelles émeraudes du jeune garçon.
Le temps s'écoulait sans qu'il en ait réellement conscience. Son esprit dérivait, loin, très loin, là où il savait que personne ne pourrait le mutiler, dans la forteresse secrète qu'il s'était forgé sous les coups et la douleur. Il n'avait désormais plus aucun contact avec la réalité, raison pour laquelle il n'entendit pas le craquement d'une branche à quelques mètres de sa tête, il ne perçut pas non plus les bruits de pas étouffaient par la pelouse qui se rapprochaient inexorablement de l'endroit où reposait son corps meurtri, pas plus qu'il n'écouta le murmure de l'homme à présent agenouillé à côté de lui :
« -Par Merlin, Potter, que vous ont-ils fait ? »
Cependant, une odeur s'insinua jusqu'à lui, odeur à laquelle il s'accrocha avec l'énergie du désespoir pour ne pas sombrer dans les méandres noirs de l'aliénation.
Voilà une idée qui me traversait la tête depuis un certains temps. Je cherche une bêta si ça interresse quelqu'un. Bsx.
