Chapitre 1 :

Juillet 1980, quelque part, en Angleterre.

Je me réveille, les sens en alerte. Il m'a semblé entendre un bruit.

Je fais apparaître une flamme au bout de mon index pour y voir plus clair sans faire de bruit.

Je réentend un bruit. Ca ressemble à un homme qui marche. Oh, non, tout sauf une attaque au milieu de la nuit ! Ca devient fatigant ! Les magiciens et les démons ne dorment jamais ou quoi ?

Enfin bref je me lève discrètement et enfile mes vêtements de combat en cuir. Je suis très sexy avec. Non, en fait je suis sexy tout le temps à en croire mon fiancé, Chris. Mais aujourd'hui, Chris n'est pas là, et je vais devoir chasser l'intrus toute seule. Et oui, Chris, en bon magicien, est parti exploré les mondes alternatifs et distribuer la bonne magie.

Mais moi je ne peux pas faire ça. Je ne suis qu'à moitié magicienne. Non, pas sorcière, magicienne. Et je suis aussi à moitié démon. C'est pour ça que les deux côté me pourchasse. Ils ne me considèrent pas comme une des leur. Je m'en fiche.

Tiens, mon intrus se dirige vers la cuisine. Il n'a pas dû se renseigner sur mon appartement avant de m'attaquer. Quel boulet, même pas capable d'obtenir des informations.

Je sors de ma chambre et m'approche de lui, la main sur le manche de mon poignard en argent.

Soudain il se retourne, et d'un geste, m'envoie valser contre un mur. Bon au moins, aucun doute c'est un magicien.

Il murmure un sort et voilà que mes pieds sont collés au sol !

L'imbécile, si il croit qu'il peut me vaincre en m'immobilisant les pieds, il se fourre le doigt dans l'œil jusqu'à la clavicule !

Il me regarde bizarrement l'autre idiot. Il a l'air content de lui. Je ne vais pas tarder à enlever son sort, mais il est content !

Tiens, il sort un bout de papier de sa poche. Même pas capable de retenir les sorts de combat ! Ah non, c'est trop long pour un sort de combat.

J'active ma magie pour annihiler le sort de glue. Tiens c'est bizarre, ça dur plus longtemps que d'habitude.

Il me sourit.

- Je te tiens Maya ! s'exclame-t-il, puisque nous n'arrivons pas à te tuer (C'est sûr qu'ils essayent depuis au moins un siècle et ils n'y sont toujours pas arrivé. Et oui, j'ai 127 ans !) je vais t'envoyer dans un monde alternatif !

Et il déblatère sa formule trop compliquée pour s'en souvenir.

Merde

Je suis dans la merde.

Je sens qu'un portail s'ouvre derrière moi et je me sens tomber, si bien que je m'évanouie.

OoOoOoOoO

Oh putain, ma tête !

J'ai l'impression d'être passé sous un train.

Alors, comment je m'appelle déjà. A j'y suis. Je m'appelle Maya. C'est déjà un bon début. Ca y est ! Je me souviens de l'autre crétin qui a voulu m'envoyer dans un monde alternatif ! Apparemment il a réussi, le c…

Bon, premièrement, ouvrir les yeux et savoir dans quel monde préhistorique je suis tombé. Et oui, les mondes alternatifs sont plus ou moins développés. Avec la chance que j'ai aujourd'hui, je vais me faire un remake de Jurasic Park. Galère.

Tiens, non, je suis sur de la pelouse, tout ce qu'il y a de mieux entretenue. Je lève la tête et je manque de m'étrangler avec ma langue (Nda : trop con comme mort). Il y a deux yeux qui me regardent ! Et autour de ses yeux il y a un visage !

Putain, y a quelqu'un qui est en train de me regarder agoniser depuis tout à l'heure.

Et puis ce quelqu'un a des yeux d'un bleu gris très joli. Bien que leur propriétaire semble avoir avaler un balais. Son air coincé et hautain ne peut que venir de cette éventualité.

Je me lève. Tiens, mon poignard est tombé par terre.

Je me penche pour le ramasser, mais l'autre coincé du cul dégaine un bout de bois.

- Ne bougez pas ! m'ordonne-t-il d'une voix glaciale

Cool, on parle la même langue ! Ca veut dire que nos deux mondes sont au même degré de civilisation. Enfin je parle de la civilisation des Sans-Magies. Ils évoluent de la même manière dans tout les mondes. Mon Chris les appelle des Innocents. Allez savoir pourquoi. Y en a qui sont moins innocent que mon poignard. Et je peux vous dire qu'il en a vu passer du monde sur sa lame. Enfin bref, je récupère mon fidèle poignard, et je me remet à fixer l'autre blond (Parce ce que le proprio des yeux bleu-gris est blond).

- Je suis où ?

- Vous êtes sur les Terres du Seigneur des Ténèbres.

Oula, ça rigole plus. Sur les Terres d'un Seigneur. Des ténèbres en plus. Je sens que je vais bien m'amuser ici.

- Qui c'est ?

L'autre semble s'étrangler parce que ses yeux s'agrandissent de stupeur et qu'il me regarde comme si je sortais d'un asile.

- Qui êtes vous ? me demande-t-il

- Je m'appelle Maya.

- Jamais entendu parler

Bien entendu idiot, sinon, tu serais pas là à me prendre pour de la sous-merde. Tu serais partis en courant. Je le regarde d'un air narquois.

- Vous croyez que votre Seigneur pourrait m'accorder l'hospitalité cette nuit ?

Mais dis le si je dis des conneries plus grosses que moi ! (Bien que je sois pas très grosse) Sinon, je vais bientôt avoir l'air d'une cruche. Et vide la cruche.

- Ce ne serait pas une bonne idée, fit-il par articuler

- Et pourquoi vous me pointez avec votre bout de bois ?

Et encore une grosse ineptie, une ! Je me demande si il va finir par crever avec tout ce que je raconte. Tiens ce serait marrant à expérimenter. Mais pas tout de suite. D'abord il faut que je me sorte de la merde.

- Ce n'est pas un bout de bois. Et puisque vous posez la question, j'en conclu que vous êtes une moldue. Bien que se soit étrange que vous soyez arrivée jusqu'ici sans magie. Ce bout de bois est une baguette magique et je suis un sorcier.

Un sorcier. C'est presque le même mot que chez moi. C'est juste un synonyme. Enfin, pour moi c'est pareil.

- Et votre baguette, elle vous sert à quoi ?

C'est vrai ça, les magiciens n'en n'ont pas besoin.

Ou alors toute la subtilité est là.

Je ne suis pas subtile.

- A lancer des sorts.

Et là, l'enfoiré, il me jette un sort. Genre, comme ça, en cas où je le croirais pas. Ah, les hommes je vous jure !

Heureusement que je suis bien entraînée. Je me jette au sol et le sort vert ne fait que me frôler.

- Pas mal Mademoiselle Maya, ricane le blond

Mais maintenant, c'est à mon tour de jouer. Il ne fallait pas faire chi… une demi démone. Je fais apparaître une boule de feu dans chacune de mes mains.

- Tss, que je lance, votre catalyseur en bois ne vaut pas ma magie brute.

L'autre est devenu tout blanc. Déjà que je trouvais pâle, là il ressemble à un cachet d'aspirine à forme humaine, et emballé dans du papier noir.

- Alors, on fait moins le malin, monsieur le sorcier.

L'autre reprend des couleurs quand il s'aperçoit que je n'ai pas l'intention de le tuer maintenant.

- Amènes moi auprès de ton Seigneur, lui ordonnais-je

Ouah, j'adore faire preuve d'autorité. Chris dit que ça l'excite. Hum, bref, l'autre cachet d'aspirine blond me fait signe de le suivre.

Il m'emmène vers une espèce de manoir, qui a l'air d'en être un, que je n'avais pas encore remarqué.

En chemin, je lui demande quand même comment il s'appelle. Lucius Malfoy. Original comme prénom. Je ne l'avais encore jamais entendu. Lucius, ça me fait un peu penser à Luciole. Enfin, je me garde de le lui dire. Il n'a pas l'air d'être le genre de type qui apprécie être comparé à une bête minuscule qui émet de la lumière.

Bref, on entre dans le manoir (par une porte, mazette, plus aristo tu crèves) et Lucius, je ne me lasserais jamais de ce prénom, m'entraîne parmi un dédale de couloir. Heureusement que j'ai le sens de l'orientation et une très bonne mémoire, car je le soupçonne de vouloir me perdre.

Puis il s'arrête devant une porte. D'ailleurs y'a pas que nous devant la porte. Il y a aussi deux autres gars qui semblent s'ennuyer comme des rats morts et enterrés.

Lucius leur adresse quelques mots, puis il frappe à la porte. Une voix glaciale lui permet d'entrer. Nom d'un vampire en rut, je le sens pas le mec qu'il y a derrière la porte.

Puis Lucius entre en me faisant signe d'attendre. Je m'assied par terre contre un mur.

Cette journée aura été la plus fatigante de toute ma vie. Si on exclu les journées où Chris et moi on fait autre chose que des mots croisés, si vous voyez ce que je veux dire. Mais, c'est pas la même fatigue.

Puis un des gardes me fait signe, que, ça y est, je peux entrer.

Quand j'entre, je me trouve dans une bibliothèque. Une comme je les aime, avec des livres et tout !

Enfin, des livres reliés en cuir qui sentent l'ancien et le vieux parchemin, et l'encre de chine.

Mais je devine que ce n'est pas le moment de m'extasier devant les milliers d'ouvrages de la bibliothèque, surtout que je risque de n'en connaître pas un seul.

Lucius a un genou à terre devant le fauteuil de son Seigneur.

En fait, c'est ça, on m'avait pas prévenu, c'est encore le moyen-âge, mais je trouve leur langue vachement évoluée.

Je m'avance et je regarde le fameux Seigneur des Ténèbres.

Il est plutôt beau, si on aime le genre albinos maléfique. Et il a un charisme indéniable.

Et ses yeux.

Tout le monde ici à des yeux comme eux deux ? Lucius à des yeux d'un bleu presque gris, c'est quand même un peu spécial. Mais lui, il a les yeux rouge sang. Avouez que ce n'est pas commun.

- Bonjour, dis-je poliment

J'espère de l'albinos ne s'attend pas à se que je me prosterne à ses pieds. J'ai encore de la fierté, moi.

- Lucius m'a un peu parlé de vous, Maya

Putain, il a une voix trop flippante ! Je me demande si c'est naturel ou si il la travaille.

Je me pose de drôles de questions des fois.

- Et que vous a-t-il dit ?

- Des choses surprenantes.

Les phrases verbales avec sujet verbe complément, il connaît pas, le coco ?

- Qu'est ce que vous appelez surprenantes ? Ça ?

Et je lui fais le coup de la boule de feu dans chaque main.

Un éclat d'intérêt se met à briller dans son regard. A moins que ce ne soit que le reflet du feu que j'ai dans les mains.

- C'est… intéressant, finit-il par dire

Ce mec est définitivement pas net.

- D'où venez vous, Maya ?

Je choisis la carte de la vérité, parce que de toute façon, je ne vois pas à quoi ça sert de mentir.

- Je viens d'un monde alternatif au votre.

- Qu'est ce qu'un monde alternatif ?

Oula, c'est pas à moi qu'il faut poser la question, c'est à mon cher et tendre. Moi chui pas caler en physicomagie.

- Euh, pour faire simple, les mondes alternatifs sont des mondes parallèles. On peut y accéder avec une formule spécial, si on est magicien. Et pour revenir, il faut une autre formule. Mais comme j'y connais rien, je peux pas en dire plus.

- Et pourquoi êtes vous venue dans notre monde ?

Il commence à m'agacer avec ses questions, l'autre !

- C'est un magicien qui mis a envoyé. Je suis mi-magicienne, mi-démone, et ni les uns ni les autres ne m'apprécient. Ca fait entre cent et cent-dix ans qu'ils essayent de me tuer. Mais comme ils n'ont jamais fais de pacte qui a duré, ils n'ont jamais réussis.

Expliquez moi pourquoi il me regarde comme ça l'autre. On dirait qu'il a devant lui ses cadeaux de Noël pour les vingt prochaines années ! Je sais que je suis plutôt belle, j'en joue d'ailleurs énormément, mais là… Il a une tête de psychopathe.

- C'est assez intéressant.

- Et vous ? Vous êtes qui au juste ?

J'entend Lucius s'étouffer à côté de moi. Je sais, Chris me dit souvent que je manque de tact. Mais c'est ce qui fait tout mon charme.

- Je suis Lord Voldemort. Le Seigneur des Ténèbres. En ce moment, je suis en guerre contre le Ministère de la Magie et l'Ordre du Phénix qui veulent m'empêcher de prendre le contrôle du Royaume-Uni.

Le pauvre petit brimé…

Mais c'est quand même super cliché. Pourquoi pas maître du monde tant qu'on y est.

Pourquoi j'ai l'impression que si je ne choisis pas son camp dans les deux minutes qui vont suivre, je ne serais plus en mesure de choisir tout court ?

- Ça vous intéresse une demi démone à vos côté ?

Me dites pas que j'ai dis ça !

Putain, je l'ai dis !

J'y crois pas, moi qui ai toujours refusé de prendre position dans la guerre Démons/Magiciens, je viens de prendre position dans une guerre dont je ne sais rien !

Je m'épate.

C'est mon instinct de démone qui revient au triple galop.

Ouh, mais c'est qu'il a l'air content l'albinos !

- Bien sûr que ça m'intéresse.

- Mais je vous préviens, je ne suis pas votre larbine. Je ne me met à genou devant personne.

Au grand dam de mon Chris d'ailleurs, qui doit se mettre debout sur une table quand il veut que…, hum enfin bref, passons.

- C'est d'accord.

Je sens que je vais m'éclater dans ce monde.