Quand le passé se conjugue au présent

I

Mission diplomatique

Note de l'auteur : Je suis de retour! Pour vous jouer un mauvais t... heu... pour une nouvelle aventure! Où Jim fait la gueule et où les apparences sont trompeuses. Premier chapitre bien mystérieux, pour le coup, le résumé en dit presque plus. J'espère qu'il vous plaira! Bonne lecture et à très vite pour la suite!

Disclaimer : Star Trek, ses personnages et son univers ne m'appartiennent pas et je ne touche aucune rémunération pour mes écrits.

Cela faisait maintenant une semaine que le TARDIS avait quitté l'Enterprise. Nyota s'était parfaitement remise et, quelques minutes après le départ du Docteur et de ses amis, un garde avait retrouvé l'Enseigne Sean Happer dans un placard de maintenance, fortement désorienté, mais vivant. Il sortait de l'infirmerie ce matin, où il se reposait depuis quelques jours, sous la surveillance de Bones. Ses souvenirs étaient également intacts, y compris ceux de l'époque où il avait été envoyé par l'Ange Pleureur. Je n'en savais cependant pas plus, car il refusait toujours d'en parler à quiconque. Sauf peut-être à Leonard qui avait marchandé sa sortie, comme des séances de thérapie. En médecin professionnel, il ne m'avait bien évidemment rien rapporté, à part le constat général. Le jeune ingénieur avait manqué de chance, concernant sa destination, et resterait probablement marqué par ce qu'il avait vu. Mon ami était tout de même optimiste quant à la capacité à se remettre de son patient.

Comme toujours, me sentant concerné par le bien-être de mes hommes, je tenais à venir prendre des nouvelles en personne. C'est pourquoi, je me dirigeais vers l'aile médicale, ce matin-là. Bones m'y accueillit, alors qu'Happer empaquetait ses affaires, pour regagner ses quartiers. Trois de ses plus proches collègues étaient également présents. Le Lieutenant Frank Gabler, son supérieur hiérarchique direct, qui le considérait comme son fils de substitution, l'Enseigne Roger Lemli, son camarade de chambrée et ami, et la Yeoman Tina Lawton, de la division des sciences, seul uniforme bleu du petit groupe. La jeune femme, aux longs cheveux d'un blond cendré et au sourire timide, semblait avoir un faible pour le convalescent. En me voyant entrer, ils cessèrent leur discussion, pour me saluer.

« Comment vous portez-vous, Harper ? » Demandais-je.

« Bien mieux, Capitaine. Merci d'être venu. » Me répondit-il, en hissant son sac sur une épaule.

« C'est bien normal. » Affirmais-je, alors que Lemli insistait pour porter son bagage à sa place. « Je vous souhaite donc un bon retour dans votre unité. Je vois que le Lieutenant Gabler est déjà là pour s'en assurer. Je n'ai donc aucune crainte de ce côté-là. »

Il me sourit sincèrement, avant de quitter l'infirmerie, accompagné de ses amis. Je suivais ensuite Bones jusqu'à son bureau, où il s'assit, avant de sortir une bonne bouteille et deux verres, dans une invitation muette à me joindre à lui.

« Ça fait longtemps. » Se justifia-t-il, en nous servant.

« J'espère que tu n'as pas l'impression que je te délaisse. » M'inquiétais-je.

« Ce n'est pas comme si j'étais seul, Jim. Ne te bile pas pour ça. » Me rassura-t-il, après avoir bu une gorgée de liquide ambré.

« D'ailleurs, Nyota va bien ? Je n'ai pas trouvé le temps de lui parler, depuis les derniers événements. »

« Elle ne garde aucune séquelle. Et c'est une femme forte. Je serai toujours sidéré par sa capacité à surmonter l'adversité. »

Je ne pouvais qu'approuver. L'intercom sonna alors. Interrompant notre conversation.

« La passerelle au Capitaine Kirk. » Annonça la douce voix du Lieutenant Palmer, la jeune femme qui remplaçait Uhura à son poste.

« Kirk à l'inter. » Répondis-je, immédiatement.

« Nous venons de recevoir un message prioritaire de Starfleet Command, nous ordonnant de nous rendre au plus vite sur la base stellaire 5, pour y récupérer un Amiral et l'amener à bon port sur Andoria, dans le cadre d'une mission diplomatique. »

Avant même qu'elle ne termine sa phrase, je sentis une migraine pointer le bout de son nez.

« C'est noté Lieutenant. Mettez le cap sur notre destination. Distorsion facteur 8. Kirk, terminé. » Conclus-je, avant de couper la communication et de me prendre le visage dans les mains.

Une paume réconfortante se posa sur mon épaule et un soupir de consternation m'échappa.

« Est-il possible, que je sois allergique à ce type de missions, Bones ? » Demandais-je, presque sérieusement.

« À une époque, dans ton cas, j'aurais eu des doutes. Mais, maintenant que le sang de Khan a modifié ton ADN, je ne pense pas. » Répondit-il, en plaisantant. « Il n'y a aucune raison que ça tourne mal. L'Enterprise n'est pas un taxi, j'en conviens, mais ça nous fera du bien un peu de simplicité. »

« Tu as probablement raison. Spock m'attend dans nos quartiers. Je vais aller l'informer de notre nouvel objectif. » Dis-je, en me levant, pour prendre congé.

« Cette discussion sera pour plus tard. Je garde la bouteille au chaud. » Me lança Bones, alors que je sortais.

Quand j'entrais dans notre chambre, nous avions deux heures devant nous, avant de retourner sur la passerelle, et Spock était en pleine méditation, uniquement vêtu d'un pantalon en coton noir. L'odeur boisée de l'encens chatouilla mes narines et le profond silence qui régnait dans la pièce apaisa quelque peu mes tensions. Je n'avais aucune envie de polluer sa séance de mes émotions négatives. Je mis donc provisoirement mes préoccupations à propos de la pénible mission, de mon point de vue, qui nous attendait et m'assis en face de lui, sur le sol. Immédiatement, sans un mot, ses mains trouvèrent les miennes, alors que je fermais les yeux. Nos esprits fusionnèrent, se mêlèrent, dans une myriade de pensées entrelacées. Des images de Vulcain me parvinrent. Nous étions dans le jardin d'Amanda, à l'ombre d'un saule. Je pouvais presque sentir la chaleur étouffante, les effluves du désert, le sirocco sur mon visage. Ce patchwork de nos souvenirs ramena le calme et la sérénité dans ma tête.

« Maintenant, dis-moi ce qui te contrarie. » Me demanda-t-il, silencieusement, sa voix chaude résonnant dans mon esprit.

« Un message de Starfleet Command. Nous avons une nouvelle mission, dont je ne suis pas friand. Et cela me met sur les nerfs. » Lui résumais-je.

« Du genre diplomatique ? »

« Tu me connais vraiment trop bien, Ashayam. » Répliquais-je, en souriant.

« Que doit-on faire et où ? » Me questionna-t-il.

Je lui fis part des détails, alors que ses doigts caressaient les miens, dans un baiser vulcain qui me donna des frissons.

« Si nous gardons une vitesse constante, nous devrions atteindre notre but dans trois jours. N'y avait-il aucun vaisseau plus proche ? » S'interrogea-t-il, à raison.

« J'avoue ne pas m'être posé la question. Ils n'ont même pas trouvé pertinent de m'informer de l'identité de notre invité. Peut-être a-t-il insisté pour que ce soit nous. Nous sommes victimes de notre succès, Spock. »

« C'est une possibilité, en effet. Nous en saurons plus, quand nous arriverons à destination. » Conclut-il, raisonnablement.

« J'espère juste que ce ne sera pas un énième connard qui essaiera d'asseoir son autorité à bord. »

Le rire particulier de Spock, qui passait si rarement ses lèvres, retentit dans ma tête, communicatif. Je m'esclaffais alors à voix haute, brisant le silence. J'ouvris les yeux et tombais sur les iris havane et chaleureux de mon compagnon. La lueur des bougies qu'il avait allumées se reflétaient à l'intérieur. Il me tira à lui, en s'allongeant sur le sol et je calais ma tête sur son torse nu, où reposait le médaillon que je lui avais offert, en me blottissant contre lui. Il glissa ses doigts dans mes cheveux, déposa un baiser sur mon front, en soupirant de bien-être. Cette étreinte avait un goût d'éternité, comme si le temps ne nous atteignait plus.

Alors que je somnolais, Spock réveilla lentement mon corps engourdi, de ses mains. Ses caresses, d'abord douces, se firent plus appuyées, plus charnelles. Ses doigts sillonnèrent ma chair brûlante, tatouèrent mon âme, jouèrent de mes cordes sensibles, comme ils savaient si bien le faire, enflammant mes sens, faisant trembler ma voix. Il m'étendit sous lui, avant de fondre sur mes lèvres et de me plaquer au sol. Rapidement, il me débarrassa de mes vêtements, de mes bottes, les jetant aux quatre coins de la pièce. Le tissu de son pantalon effleura mes jambes nues, l'odeur de l'encens se fit entêtante, les flammes des bougies teintaient sa peau d'or, ses prunelles étaient noires de désir. J'ébouriffais sa coiffure trop parfaite, pris plaisir à redécouvrir ses courbes harmonieuses, tirais avec impatience sur l'élastique de son jogging. Mon empressement le fit sourire, il s'en amusa, me faisant languir, jusqu'à ce qu'il consente enfin à prendre possession de moi, pour rejouer cet acte, exécuter cette danse, une fois encore. Ma peau se couvrit de sueur, mon souffle devint court, mes ongles griffèrent son dos, alors qu'il allait et venait entre mes reins d'une délicieuse manière, me faisant perdre toute notion de discrétion. Au moins, entre les quatre murs de notre chambre, Bones ne pourrait pas nous accuser de déranger qui que ce soit. Je m'accrochais à la nuque de Spock, profitant de la vue alléchante de son corps musclé, tendu par l'effort, du plaisir inscrit sur son visage, de ses pommettes verdâtre, de sa langue couleur amande qui humidifiait ses lèvres, de ses cheveux d'ébène désordonnés que je ne me lassais pas de décoiffer. Le fil de mes pensées m'échappa, quand il empoigna mon érection, pour m'emmener au sommet, de ses caresses expertes. Il vint juste avant moi, déversant sa chaleur en moi, en dévorant ma bouche, alors que je me répandais sur mon ventre.

L'encens s'était éteint, les bougies avaient réduit de moitié, leur cire s'écoulant lentement. L'heure tournait et le temps reprit ses droits, nous rappelant que le devoir nous appelait. Nous nous relevâmes lentement, pour nous diriger vers la salle de bain, sans cesser de nous câliner, avant de laisser le jet brûlant de la douche effacer les dernières traces de nos ébats.

Les trois jours nous séparant de la base stellaire 5, me parurent traîner en longueur, comme pour me pousser à bout. J'en vins presque à souhaiter qu'un vaisseau Klingon viole la frontière de la zone neutre et nous donne un bon prétexte de changer de cap. J'avais bien songé, un instant, demander à Starfleet des détails supplémentaires, mais il s'avéra vite évident que le temps qu'ils reçoivent mon message et moi leur réponse, nous serions arrivés à destination. Cela n'avait donc aucun intérêt. Je n'avais plus qu'à ronger mon frein, sans rien de mieux à faire que d'organiser la venue d'un invité de marque à bord. J'ordonnais qu'on prépare la plus grande des chambres réservées aux hôtes, que les ponts soient nettoyés jusqu'à ce que l'on puisse manger par terre, chargeais Andrea de programmer quelques plats originaux sur la carte du mess et demandais à ce que la passerelle soit rutilante.

Je ne savais pas à qui m'attendre et je préférais encore laisser le moins de possibilités possible, à cet homme, de me critiquer. Si je détestais autant les missions diplomatiques, c'était avant tout parce que cela faisait immanquablement remonter mes vieilles névroses à la surface. Sur l'Enterprise, personne ne trouvait à redire sur mes décisions, sauf peut-être Spock, Bones et Scotty, dont c'était le rôle et qui le faisaient toujours à bon escient. Face aux amiraux, toujours prompts à me comparer à mon père ou à trouver à redire sur mes méthodes, j'avais l'impression d'avoir de nouveau 22 ans, jeune cadet fraîchement entré à l'académie. Pour me tranquilliser, mon compagnon me proposa de m'inculquer quelques rudiments de diplomatie, version vulcaine, puisque c'était ma faiblesse. Ce que j'acceptais, toujours heureux de passer du temps avec lui. Bones argua, qu'à ce niveau, il pouvait bien proposer de mettre à notre disposition, ses talents de chirurgien, pour nous souder l'un à l'autre, une bonne fois pour toute. Mais, je l'invitais, plus ou moins poliment, selon le point de vue, à aller voir dans sa chère infirmerie, si j'y étais.

C'est ainsi, que finalement, nous arrivâmes enfin à bon port, sans incident. Sulu nous amarra au spatio-dock de la base et nous nous dirigeâmes, Spock et moi, vers la salle de téléportation, pour descendre accueillir notre invité. Quand nous nous matérialisâmes sur la plateforme de transport, pile à l'heure, je restais interdit quelques secondes, devant la personne qui nous attendait.

« Capitaine Kirk, je suppose. Je suis l'Amiral Alysson Collins. » Se présenta une femme, qu'à une époque pas si lointaine, j'aurais charmée sans hésitation. Même si son grade sous-entendait qu'elle avait certainement dépassé la quarantaine, elle n'accusait pas son âge, paraissant en faire dix de moins. Sa chevelure, d'un blond vénitien, était ramassée dans un chignon où pas une mèche ne dépassait. Ses grands yeux verts pétillaient de malice et d'intelligence. La surprise était totale et plutôt bonne. Cette mission se déroulerait peut-être mieux que je ne le pensais.