La citation de Montaigne en dessous est ce qui m'a donnée l'idée de la fic, donc j'ai pensé que j'avais le devoir de la mettre.
Sur ce, bonne lecture !
« Il n'y a que vous qui sache si vous êtes cruel ou lâche ou loyal ou dévotique ; les autres ne vous voient pas, ils vous devinent par conjectures incertaines. » ( Montaigne)
Prologue
Vous pensez tout savoir de moi d'après ce que Sirius en a dit et ce que vous en avez déduit ? Vous croyez que deux, trois lignes résument une vie ?
Moi, Regulus Black, petit frère de Sirius, j'ai été à Serpentard, j'adhérais aux idéaux de ma famille, je suis devenu Mangemort, je n'ai pas eu le cran d'aller jusqu'au bout, j'ai trahi en fuyant et je l'ai payé de ma vie.
Est-ce tout ? Ma vie est encore plus lamentable que je ne le pensais dans ce cas !
Mais ma vie n'est pas si simple que cela ! Sirius n'a pas compris. Vous n'avez pas compris. Vous, tout comme lui, refusez de comprendre !
Je vous en prie, ma vie a certes été courte, mais plus riche que ce qu'on croit. Tout ce que je désire c'est être jugé justement. Car ce n'est pas par Sirius que vous comprendrez qui je suis, du moins qui j'étais. Mais à travers moi, Regulus Alphard Black.
Chapitre I: Le CommencementMon nom est Regulus Alphard Black. Je suis né à Londres au Square Grimmaurd dans la « noble et ancienne maison des Black » en 1962. Je suis le second fils de mes parents. Mon frère est Sirius.
Mes parents n'ont jamais été des personnes attentionnées envers leurs enfants. Nos rapports étaient fort limités. Ils m'ont rapidement appris à lire et à écrire, donc éduqué. Ils m'ont aussi rapidement bourré le crâne avec leurs histoires de Sang-Pur ou impur. J'y ai cru.
Depuis tout petit, on m'a appris que les adultes disaient toujours la vérité. C'était pour cela qu'il m'avait semblé logique de croire leurs idées.
Sirius avait plus de caractère que moi, il était plus rebelle aussi. Il n'y avait aucun mal, j'ai toujours été aussi sage et docile qu'un agneau. Trop, sûrement, et je l'ai payé. Sirius s'est vite libéré des idées reçues que les parents nous inculquaient.
Moi, j'étais trop naïf pour cela, trop lâche aussi. Je me suis laissé entraîner dans ce troupeau. Au fond, j'ai toujours su qu'on m'avait empêché de penser, de vivre librement ; mais j'ai décidé de garder les yeux fermés.
Pourquoi ? Si seulement, mon manque de courage avait pu tout expliquer ! Mais, ce n'est pas le cas. Je n'étais qu'un enfant. Je suis mort à dix-huit ans. On ne peut pas vraiment dire que je sois devenu adulte. Je n'en ai pas eu le temps.
Ce temps que les autres prennent pour bâtir leur vie, leur bonheur, leurs idées, leurs choix, moi, je l'ai laissé filer ou je ne l'ai pas eu ; à vous de voir. Mon temps est fini dans tous les cas. Je l'ai à peine emprunté qu'il s'en est allé.
Ma vie, j'ai laissé les autres la diriger à ma place. Je n'aurais pas dû. Il est toujours trop tard lorsqu'on se rend compte de ses erreurs.
Je les entends encore, leurs voix, leurs ordres, leurs menaces, leurs chantages, leur soi-disant choix à faire. Ce vacarme, qui m'a été si douloureux, je l'ai écouté et l'ai suivi au pas. Mais, finalement, avais-je le choix ? Peut-être que oui, peut-être que non. Je ne sais. J'aurais juste eu besoin d'un peu de temps, d'un peu de silence pour y penser ; je n'ai, n'avais et n'aurai jamais ni l'un ni l'autre.
Mais, comment faire pour que vous puissiez comprendre tout ce qui m'est arrivé ? Vous parlez de ma situation familiale catastrophique ? Mais à quoi cela servirait de vous parler d'une famille que vous connaissez déjà, du moins en général. À rien. Peut-être à la voir à travers mes yeux ?
Ce que je raconterai, ce sont les moments, les sentiments et les impressions qui ont marqué ma vie, qui ont fait de moi ce que je suis devenu.
