Bring me to the light
Chapitre I : Infidélités ?
Auteur : Shizuka Kurai
Genre : Yaoi, darkfic
Série : Gravitation
Pairing : Shindô Shuichi / Yuki Eiri
Personnages : Seguchi Tôma, Nakano Hiroshi
Disclaimer : Non, les persos ne sont toujours pas à moi, et je n'en ai pas ajouté qui soient à moi.
Commentaires : Ben voilà, une autre fic commencée alors que j'ai pas encore pas fini « Roméo et Juliette ». Mais… mais… mais… Non, me tapez pas ! J'y peux rien moi ! J'étais en panne d'inspiration pour « R&J »(= « Roméo et Juliette »), et comme j'ai eu une inspiration subite pour «Bring me to the light », alors. Ah oui ! Vous avez dû remarquer que ce titre ressemble beaucoup au titre d'une certaine chanson («Bring me to life») d'un certain groupe qui s'appelle Evanescence. Ben c'est normal. J'aime bien cette chanson, et je trouvais que ça ferait un titre bien pour ma fic, mais en changeant juste un mot, et voilààààà ! Voici «Bring me to the light » pour le plus grand plaisir de votre imagination ! Sur ce, je vous laisse et je vous souhaite bonne lecture !
(Note : toutes les dates sont prises en fonction de l'année 2007)
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Chapitre I : Infidélités ?
Jeudi 18 Janvier, au matin…
Quand Yuki se réveilla ce jour-là, la matinée était déjà bien avancée. L'écrivain regarda à côté de lui et constata que le lit était vide. Rien d'anormal. Shuichi l'avait prévenu la veille qu'il avait une répétition aujourd'hui, et qu'il partirait tôt. Mais ça n'avait pas dû être facile pour le chanteur de se lever ce matin après la nuit qu'il avaient passé ensemble. Le romancier resta un moment allongé sur le dos, un bras sous la tête, repensant à leur nuit d'amour passionnée. Le musicien avait accepté que son amant le prenne plusieurs fois de suite, et ce n'est qu'à la sixième fois qu'il avait capitulé. C'était rare qu'il tienne aussi longtemps, d'habitude il résistait à peine à plus de deux ou trois assaults. Une odeur appétissante venant de la cuisine tira le blond de ses pensées. « Tiens, se dit Yuki. Shuichi est encore là ? ». Il s'apprêtait à se lever quand une silhouette se découpa sur le seuil de la chambre, un plateau dans les mains. Eiri crut un instant dans la pénombre que c'était Shuichi, mais la voix qui s'adressa à lui n'était pas celle de son compagnon.
_ « Bien dormi, Eiri-san ? » demanda la voix d'un ton enjoué.
_ « Tôma… Qu'est-ce que tu fous ici ? » se contenta de maugréer l'écrivain en s'asseyant dans le lit.
_ « J'avais un peu de temps libre aujourd'hui, alors je suis passé te voir, répondit le président de N.G. en rejoignant son beau-frère. J'ai aperçu Shindo-kun qui partait ce matin, mais lui ne m'a pas vu. Il avait l'air très pressé… et radieux également. Vous avez passé une bonne nuit tous les deux ? » ajouta-t-il avec une pointe de cynisme.
_ « En quoi ça te regarde ? » répliqua sèchement le romancier dont les joues rosirent légèrement.
_ « J'ai l'impression que tu apprécies beaucoup ce garçon, Eiri-san. Je me trompe ? »
Yuki rougit plus franchement et observa son beau-frère. Il lui avait semblé déceler une pointe d'hostilité dans sa voix. Était-il possible que Tôma soit… jaloux de Shuichi ? L'écrivain n'eut pas vraiment le temps de se poser la question.
_ « Tiens. Mange tant que c'est chaud, » fit le musicien en déposant le plateau sur les genoux de Yuki.
Le romancier avala son petit déjeuner en silence, sous le regard insistant de pianiste. Vaguement agacé, Eiri termina rapidement avant d'écarter le plateau.
_ « Tu voulais me demander quelque chose ? lança-t-il. Vas-y, je t'écoute. »
_ « Ah… heu… hé bien… » hésita le président.
_ « Bon, tu décides ? Si t'as rien à me dire, je vais aller prendre ma douche. »
Yuki fit mine de se lever, mais son beau-frère l'en empêcha.
_ « Il faut qu'on parle, Eiri-san… »
_ « À propos de quoi ? » questionna l'intéressé, intrigué.
_ « Ce garçon… »
_ « Quoi, Shuichi ? Tu veux parler de lui? »
_ « Oui… Tu sais, je me demande si c'est bien raisonnable de le laisser habiter ici… »
_ « Je suis assez grand pour savoir ce que je fais, Tôma. Je n'aurais jamais accepté sa présence ici s'il avait représenté une quelconque menace. Et puis, je suis parfaitement capable de me défendre, en particulier contre un avorton de sa carrure. »
_ « Je le sais bien, Eiri-san. Ce dont j'ai peur, c'est… »
_ « Quoi ? »
_ « J'ai peur qu'il te fasse souffrir. J'ai peur qu'il ne rouvre ces blessures enfouies au fond de ton cœur. En plus, tu le connais à peine depuis quelque mois. Comment peux-tu être sûr qu'à la première occasion, il ne te laissera pas tomber ? Je n'ai pas confiance en lui… »
_ « … Shuichi n'est pas comme ça… marmonna l'écrivain, essayant autant de convaincre son beau-frère que lui-même. Il est trop bête pour seulement songer à me faire du mal. »
_ « Tu ignores tout de lui ! s'écria le président. Qu'est-ce qui te fais dire qu'il est digne de confiance ?»
_ « Toi non plus, tu ne le connais pas… lança agressivement le romancier. Alors ne le juge pas sans savoir… »
Mais que lui arrivait-il ? Voilà qu'il prenait la défense de Shuichi maintenant ! Yuki se demandait pourquoi il faisait ça. D'habitude, quand Tôma le réprimandait et le mettait en garde contre de ses nouvelles conquêtes, Eiri se contentait d'assurer à son beau-frère qu'il ne s'agissait que une relation sans lendemain, sans implication de sa part. Mais là, l'écrivain ne supportait pas les insinuations pernicieuses du pianiste à propos de Shuichi. Même s'il avait parfois du mal à l'admettre, il tenait vraiment à Shuichi, et il rendait compte à cet instant qu'il tenait à lui beaucoup plus qu'il ne s'en serait cru capable. Mais il constatait que cela semblait déplaire à Tôma.
_ « Eiri-san, reprit ce dernier. Comment peux-tu faire confiance à ce gamin que tu connais à peine ? Alors que moi, je suis là près de toi, depuis toujours. J'ai toujours été là pour t'aider, pour te soutenir, pour te protéger. Je me sens encore terriblement coupable de n'avoir pas su te préserver de ce "salopard" dont tu as pris le nom pour une raison qui m'échappe… »
Yuki commençait à comprendre où son beau-frère voulait en venir, mais il préféra garder le silence, attendant que Tôma ait fini pour être sûr qu'il ne se trompait pas.
_ « Eiri-san… Tu sais que je ferai tout pour toi, et que jamais je ne te ferai souffrir… »
_ « C'est pourtant déjà fait, Tôma… »
_ « Que veux-tu dire, Eiri ? » demanda vivement le président.
_ « Tu m'as souffrir en disant du mal de Shuichi, et en essayant de me séparer de lui. Je tiens à lui, Tôma, je croyais que tu l'avais compris… »
_ « … Ei… Eiri-san ! Comment peux-tu dire une chose pareille ? Je sais bien que ce garçon compte beaucoup pour toi, mais moi, tout ce que je veux, c'est te protéger ! »
_ « Je le sais, Tôma. C'est pourquoi je te demanderais de ne plus aborder le sujet. Si je devais me séparer de Shuichi, ce serait de ma propre initiative, et non parce que toi, tu me l'as demandé. »
_ « Eiri ! s'écria soudain le musicien. N'as-tu donc pas compris à quel point je t'aime ? »
C'était dit. Tôma avait enfin avoué de vive voix ce qu'il taisait depuis des années. Yuki s'en doutait bien un peu, il n'était donc pas surpris. Le dévouement de son beau-frère à son égard venait immanquablement de quelque chose de beaucoup plus fort qu'un simple amour fraternel. Par contre, ce à quoi l'écrivain ne s'attendait pas fût à ce que le pianiste soit aussi entreprenant avec lui. Yuki n'avait pu empêcher que son beau-frère le repousse sur l'oreiller et l'embrasse à pleine bouche, scellant ses lèvres d'un baiser interminable. Le romancier essayait de dégager mais le président le retenait fermement. Une plainte étouffée derrière eux les sépara et ils tournèrent la tête vers son origine. Et là, debout dans l'encadrement de la porte, ils virent un jeune garçon à la chevelure rose, les mains qui avaient tenté de réprimer son gémissement encore plaquées sur la bouche.
_ « Sh… Shuichi ? Qu'est-ce que tu fais là à cette heure-ci ? » fi Yuki d'une voix mal assurée, se sentant brusquement coupable.
_ « Ah… heu… Je… je venais pour manger avec toi ce midi, et… heu… je… »
Shuichi avait viré au rouge, et n'arrivait plus à aligner deux mots.
_ « Je… heu.. Désolé… balbutia le chanteur. Je… je ne voulais pas vous déranger… »
_ « Shuichi, c'est pas ce que tu crois… » tenta bêtement de se justifier Yuki.
_ « AH OUAIS ? ET COMMENT T'APPELLES ÇA ALORS ? » hurla soudain le garçon aux cheveux roses avant de tourner les talons.
_ « SHUICHI ! ATTENDS ! » s'écria l'écrivain en se redressant dans le lit.
Trop tard ! Le musicien ne l'entendait plus et la porte d'entrée claquait déjà, plongeant l'appartement dans un silence de mort. Le romancier repensa à ce qu'il venait de dire : "Ce n'est pas ce que tu crois, Shuichi…". Même si ce n'était pas "ça", en tout cas, ça en avait tout l'air quand Shuichi les avait surpris, et c'était tout ce que le chanteur avait vu. "Ce n'est pas ce que tu crois…". C'était vraiment stupide de la part du romancier d'avoir dit ça, et Eiri le savait. Il fusilla du regard Tôma qui s'était retourné vers lui, l'air penaud.
_ « Eiri-san, je… »
_ « J'espère pour toi que j'arriverai à le rattraper, le coupa l'écrivain. Si jamais il lui arrivait quelque chose, je ne te le pardonnerai jamais… »
Yuki se leva et s'habilla précipitamment avant de quitter l'appartement, laissant le président seul avec ses remords.
_ « Gomen, Eiri-san… murmura ce dernier. Ce garçon a réussi là où j'ai échoué… Il s'est emparé de ton cœur… Je suis désolé de t'avoir créé des problèmes, mais maintenant au moins, je sais que tu ne m'appartiendras jamais… »
Tôma reste un long moment assis au bord du lit, laissant ses larmes couler sans retenue. Puis, finalement, il se leva, rapporta le plateau à la cuisine et sortit à son tour après avoir fait la vaisselle.
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Pourquoi s'était-il enfui de la sorte ? Shuichi savait que le romancier avait de nombreuses amantes à côté de lui, et jusque là, ça ne l'avait pas dérangé outre mesure. D'autant plus que depuis quelques temps, Yuki voyait de moins en moins ses conquêtes féminines pour se consacrer à Shuichi. Alors qu'est-ce qui lui avait pris de s'enfuir comme ça ? Shuichi courait sans s'arrêter, s'efforçant de remettre de l'ordre dans ses idées. Il voulait mettre le plus de distance possible entre Yuki et lui pour pouvoir réfléchir. Ce n'était pas tant le fait de voir l'écrivain avec quelqu'un d'autre qui l'avait choqué, mais plutôt que ce quelqu'un, c'était Tôma. Comment lui, pauvre chanteur en début de carrière, pourrait-il rivaliser avec l'illustre Seguchi Tôma , pianiste au talent sans égal et dirigeant d'une grande boîte de production. De plus, le président de N.G. était plutôt beau gosse, et Eiri et lui se connaissaient depuis plusieurs années déjà, alors que Shuichi ne connaissait l'écrivain que depuis quelques moi. Comment Shuichi pourrait-il avoir une chance contre un être aussi formidable que Seguchi Tôma ?
Le musicien était persuadé que si Yuki s'était toujours montré froid et distant avec lui, c'était parce qu'en fait, il cachait son amour pour Tôma. Il pensait aussi que si le romancier multipliait les conquêtes, c'était parce qu'il essayait de masquer sa frustration de ne pouvoir vivre son amour au grand jour, car après tout, Tôma était l'époux de sa sœur Mika. Et comme Yuki n'arrivait pas à oublier son beau-frère dans les bras des femmes, il avait jeté son dévolu sur Shuichi. Mais cela n'avait pas marché non plus, et Eiri ne parvenait certainement pas à oublier le pianiste. C'est pourquoi il se montrait froid avec le chanteur, car somme toute, il ne l'aimait pas, et finalement, Shuichi n'était qu'un jouet de plus entre les mains du romancier.
Shuichi en était là de ses réflexions, et il courait toujours dans les rues de Tokyo, en se faisant les films les plus dingues à propos de ce qu'il avait surpris tout à l'heure chez son amant. Il était complètement accablé en repensant à ce baiser. Quand il était arrivé à l'appartement de l'écrivain, il avait pris la conversation en cours, et il était resté un moment caché derrière la porte de la chambre. Au début, il avait été heureux que Yuki prenne sa défense contre Tôma, et dise qu'il tenait à lui. Mais le silence étrange qui avait suivi, avait intrigué le musicien qui n'avait pu s'empêcher de jeter un œil dans la pièce, et c'est là qu'il avait vu les deux blonds qui s'embrassaient.
Depuis ce moment-là, tout se bousculait dans la tête de Shuichi, et il n'arrivait plus à avoir de pensées cohérentes. Et il courait, courait sans pouvoir s'arrêter, sans savoir où il allait, ignorant même pourquoi il continuait à courir… La pluie avait commencé à tomber, et le chanteur courait toujours, traversant le parc, bousculant les passants qu'il évitait à grand peine maintenant qu'il était arrivé dans le centre-ville. Il finit par s'arrêter en arrivant devant les locaux de N.G. Productions, épuisé, haletant, cherchant à retrouver le calme qu'il avait perdu tout à l'heure.
_ « Shuichi ? Qu'est-ce que tu fais là ? Tu voulais pas aller manger avec Yuki ? » fit une voix derrière lui.
L'artiste releva légèrement la tête, et aperçut Hiroshi à côté de lui, qui l'abritait avec son parapluie. Shuichi se jeta brusquement au cou de son camarade en sanglotant.
_ « Hé là ? Qu'est-ce qui t'arrives, Shu-chan ? Yuki t'as encore fait de misères ? » demanda Hiro, inquiet de l'état d'égarement du chanteur.
L'absence de réponse de son ami et ses pleurs redoublés lui confirma qu'il s'agissait bien de ça. Shuichi s'était encore engueulé avec Yuki. Enfin, le guitariste le supposait, car en général, c'était toujours pour ce motif que le chanteur venait le voir en pleurnichant. Hiroshi essayait de tirer quelques mots à son camarade, mais celui-ci semblait muré dans son chagrin et ne prêtait pas attention aux questions du bassiste. Soudain, une voix grave derrière eux leur fit lever la tête.
_ « SHUICHI ! cria l'écrivain qui s'était arrêté à une vingtaine de mètres d'eux. Laisse-moi t'expliquer. Il s'agit d'un simple malentendu… »
Le blond n'eut pas le temps d'en dire plus. Shuichi se dégagea des bras d'Hiroshi et prit à nouveau la fuite, plantant le guitariste, ahuri, devant l'entrée de N.G. Yuki repartit en courant derrière son amant, et traça devant le bassiste en l'ignorant totalement, ne prenant pas la peine de lui expliquer ce qu'il se passait.
Shuichi était à bout de souffle, mais il avait malgré tout repris sa folle cavalcade, le romancier sur les talons. Qu'est-ce que Yuki pouvait bien lui vouloir ? Voulait-il lui demander de le pardonner de ne pas avoir été franc avec lui, et d'avoir tû son amour pour Tôma ? De l'excuser de s'être servi de lui pour s'être de lui pour oublier son beau-frère sans y parvenir ? Peu importait. Shuichi n'arrivait pas à croire que ce se soit autre chose que ça, et il n'avait pas envie d'entendre les explications de Yuki. Pas aujourd'hui. Pas maintenant… Le chanteur voulait simplement qu'on le laisse tranquille. Mais ce baka d'écrivain ne le lâchait pas d'une semelle.
Malgré sa fatigue, Shuichi galopait toujours. Il se retrouva de l'autre côté de la rue après avoir traversé la passerelle suspendue. Mais Yuki, qui l'avait perdu dans la foule, reconnut de suite cette touffe fuchsia qui s'éloignait rapidement, tellement visible parmi les habituelles chevelures sombres des Japonais. L'écrivain traversa à son tour, et se lança de nouveau à la poursuite du fuyard. Les deux jeunes hommes firent une première fois le tour du pâté de maisons, Shuichi n'arrivant pas à trouver l'occasion de traverser à nouveau la rue. L'artiste repartit alors sur le même chemin, et contourna une seconde fois le quartier. Au moment où le chanteur repartait une troisième fois autour du pâté de maison, Yuki s'arrêta à un angle de rue et se retourna, puis attendit que Shuichi revienne. Quand le musicien apparut enfin au coin de la rue, il se trouva nez à nez avec Yuki, les bras croisés sur le torse et tapant du pied par terre, une expression exaspérée sur le visage.
_ « Bon, maintenant, fini les gamineries, fit Eiri d'une voix crispée. J'ai passé l'âge de jouer à chat. »
Le musicien resta un instant figé sur place, puis soudain, il détala en direction du passage piéton. Mais cette fois-ci, le romancier réussit à le rattraper, et l'arrêta en plein milieu des bandes blanches.
_ « Mais tu vas te calmer à la fin, que je puisse te parler deux minutes ? » s'écria le blond en retenant Shuichi par le bras.
Soudain, un crissement sinistre retentit, puis tout se déroula très vite. Yuki entendit le musicien crier "ATTENTION ! " avant que l'artiste ne se dégage de ses bras, et le repousse brusquement sur le côté. L'écrivain retomba lourdement sur le trottoir, et il eut juste le temps de voir le bolide faucher le chanteur qui défonça le pare-brise de l'engin avant d'être éjecté à plusieurs mètres de là. Le monde se figea alors, les voitures s'arrêtant de toute part, les passants pétrifiés devant la scène, Yuki incapable de la moindre réaction sous la pluie battante. Le garçon aux cheveux roses gisait en plein milieu de la route, inerte, la crâne en sang, les gouttes de pluie glissant doucement sur son visage à moitié masqué par ses cheveux détrempés.
Yuki s'était relevé et restait là, immobile, regardant le corps apparemment sans vie de son amant, indifférent à la foule qui commençait à s'agiter autour de lui. Quelques personnes lui demandèrent s'il n'était pas blessé, mais l'écrivain ne les entendait même pas, et on le laissa pour s'occuper des accidentés. L'automobiliste, une femme, était sortie de son véhicule avant de s'évanouir dans les bras de la personne venue l'aider. Quelqu'un appela une ambulance tandis qu'une autre personne abritait Shuichi avec son parapluie et le recouvrait de son pardessus.
_ « Monsieur ? » fit une voix quelques minutes plus tard.
Eiri ne répondit pas, le regard toujours fixé sur son compagnon dont s'occupaient à présent les ambulanciers qui venaient d'arriver.
_ « Monsieur ? » fit encore la voix en secouant l'écrivain par l'épaule.
Le jeune homme blond reprit enfin pied dans la réalité, et tourna la tête vers l'homme qui s'adressait à lui. C'était un des ambulanciers.
_ « Tout va bien, Monsieur ? Vous n'êtes pas blessé ? Des passants m'ont dit que vous aviez été pris dans l'accident. »
Yuki secoua la tête en signe de négation.
_ « Bon, très bien. On m'a dit aussi que vous sembliez connaître ce garçon. Vous êtes amis ? »
_ « … »
_ « Monsieur ? Êtes-vous amis ? »
_ « … Oui… C'est… nous sommes… »
L'écrivain avait failli dire "amants ", mais il se reprit et dit :
_ « … colocataires. Nous partageons le même appartement. »
_ « Votre nom, Monsieur ? »
_ « Uesugi… Uesugi Eiri… »
_ « Vous savez qui est ce ou cette "Yuki " que votre ami appelle depuis tout à l'heure ? »
_ « … C'est moi… Je suis Yuki… »
_ « Mais vous m'avez dit vous appeler Uesugi Eiri… »
_ « Uesugi est mon vrai nom. "Yuki " est mon nom de plume. Je suis écrivain… »
_ « Vous… vous voulez dire que vous êtes… Yuki Eiri ? "LE Yuki Eiri " ? »
_ « OUI, JE SUIS "LE YUKI EIRI " ! s'écria soudain celui-ci. L'écrivain renommé qui a gagné des prix littéraire et fait rêver des milliers de femmes avec ses histoires d'amour tragique. Mais putain de merde, vous croyez pas qu'il y a plus important pour le moment ? Mon ami a l'air mal en point, et vous, vous perdez votre temps à admirer un personnage un peu connu ! DITES-MOI PLUTÔT COMMENT IL VA, BON SANG ! »
_ « Je… heu… Oui, bien sûr… Excusez-moi… balbutia l'homme avant de s'éclaircir la gorge. Hum… Votre ami n'a pas l'air sérieusement blessé, mais il a reçu un choc violent à la tête, et n'a toujours pas repris connaissance. Nous allons l'emmener au plus vite à l'hôpital. »
_ « Puis-je l'accompagner ? » demanda fébrilement l'écrivain.
_ « O… oui, bien sûr… Venez… »
L'écrivain suivit l'ambulancier et monta à sa suite avant qu'on ne ferme les portes, et que l'engin démarre en direction de l'hôpital…
À suivre…
AU PROCHAIN EPISODE : L'attente…
Commentaires de fin : Pas grand chose à dire (pour une fois). Surtout, ne vous inquiétez pas, je n'ai nullement l'intention de faire un couple Tôma/Yuki dans cette fic(mais ça veut pas dire que je pourrais pas le faire dans une autre…), mais j'avais envie de montrer à quel point Tôma tient à son Yuki, seulement celui-ci aime quelqu'un d'autre, en l'occurrence Shuichi. Et puis après l'histoire va dériver vers autre chose. Mais je vais rien vous dire pour l'instant, je vous laisse la surprise pour les prochains chapitres. À bientôt. Bisous de Shizu !
